De l'eau pour Paris (1973)
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Sommaire
Générique principal
Gén. fin : "Dans la série animée par France Ngo Kim/ C'était une émission de Nicole Hammel / Images : Marc Terzieff, Jean-Lou Alexandre / Montage : Josette Jourdan / Assistant / Réalisateur : Jean Chayrou / Réalisation Jacqueline Margueritte
Contenus
Thèmes médicaux
Sujet
Circuit de l'alimentation en eau d'une partie de Paris : d'une source de Fontainebleau aux bassins de Montsouris.
Genre dominant
Résumé
Le film consiste en un recueil de témoignages d'habitants d'un quartier parisien avant de montrer les infrastructures d'adduction puis de visualiser le circuit général du système hydraulique dans la région parisienne.
Contexte
L'approvisionnement de Paris en eau
Depuis l'Antiquité
L'approvisionnement en eau potable et l'évacuation des eaux usées sont une préocupation majeure et des défis permanents pour la ville de Paris. Les aqueducs antiques portent l'eau jusqu'au coeur de la cité tandis que la ville médiévale s'appuie sur les nombreux puits et surtout sur la Seine. C'est dans la Seine que l'on puise l'eau, c'est la Seine qui alimente les fontaines, c'est aussi dans la Seine que se déversent les eaux usées. On y construit, à l'époque moderne des pompes, la Samaritaine ou la pompe de Notre-Dame et on ajoute pour répondre à une demande croissante, les eaux du canal de l'Ourcq, réalisé sous la direction de Pierre-Simon Girard (1765-1836). Mais dèjà les médecins hygiénistes tels Alexandre Jean-Baptiste Parent du Châtelet (1790-1836) alertent sur l'insalubrité du fleuve et les cloaques responsables d'épidémies.
Les grands travaux du XIXe siècle
Le baron Haussmann et l'ingénieur Belgrand entreprennent sous le second empire des travaux de grande ampleur qui consistent à doter Paris de trois réseaux. En premier, un réseau d'eau potable en allant capter des sources extérieures à l'agglomération et en les transportant par des aqueducs. En second, un réseau d'eau de service, pompée dans la Seine, dédiée à l'entretien des voiries. En troisième, un réseau d'assainissement qui permettait de capter les eaux usées des habitations. La réalisation de ces réseaux d'eau potable et de service nécessite alors de construire de grands réservoirs tels que celui de Belleville, de Montrouge et de Passy, qui seront approvisionnés en eaux de Seine. C'est en 1828 qu'est installée sur une langue de terrain située entre le quai d'Auteuil et la route de Versailles, une pompe à feu permettant de puiser l'eau dans la Seine et de l'élever dans un réservoir situé à proximité du cimetière de Passy. L'objectif est d'alimenter en eau les communes indépendantes d'Auteuil et de Passy. Ces communes sont considérée à l'époque comme de véritables lieux de villégiature : l'air y est plus pur et les points de vue sur le fleuve sont plaisants. Ainsi, cette nouvelle usine positionnée dans un cadre bucolique ressemble bien plus à une construction rurale qu'à un édifice à vocation industrielle.
La pompe à feu d'Auteuil, restée en fonction jusqu'en 1883, ne pouvait répondre à la demande d'alimentation du grand réservoir de Passy, ce qui a ainsi nécessité l'augmentation des capacités de pompage sur le site. Une nouvelle usine a alors été construite en 1900 sur le site d'Auteuil. Elle bénéficiait des plus récentes innovations en matière de dispositifs de pompage. L'architecture du bâtiment a hérité d'un savoir-faire spécifique qui marque toute la production industrielle de la fin du XIXe siècle. Les caractéristiques techniques de cette usine sont les suivantes : la hauteur ascensionnelle entre le niveau de la Seine et le réservoir de Passy est de 55 m, le débit pompé est de 65 000 m3/jour réparti entre 3 machines à vapeur.
Au XXe siècle
Du fait des progrès techniques réalisés dans le domaine des pompes à vapeur, dont l'usage permettait de réduire les coûts de production, l'usine devient rapidement obsolète. En 1925, une seconde usine à vapeur est construire à côté de la première, qui fonctionne jusqu'en 1951. Un troisième bâtiment est érigé la même année,occupé par le Service de l'Assainissement et des Égouts dans lequel est réalisé un premier traitement : dégrillage et dessablage des eaux d’égouts refoulées dans le collecteur principal qui rejoint les champs d'épandage de la région parisienne. Est ensuite mise en place la collecte des eaux usées en provenance des quartiers situés en rive gauche, par le biais du siphon de Mirabeau sous la Seine. Ce siphon est nettoyé grâce au système qui avait été mis au point par Belgrand. L'usine qui occupe le premier bâtiment est désaffectée depuis 1955. La deuxième usine a fonctionné à partir de 1925 jusque dans les années 50 où les machines à vapeur ont été remplacées par des groupes électrogènes qui relèvent l'eau de la Seine et la renvoie directement dans le réservoir de Passy en Eau non potable.
La Maison de la Radio
Le film commence par une vue de la Maison de la radio. Sa construction est récente (ouverte en 1963, on fête alors ses dix ans), sa conception a été confiée à l'architecte et urbaniste Henry Bernard. Par son aménagement infrastructurel, ce bâtiment illustre le sujet que traite le film, puisque l'eau, extraite du bassin de l'Albien à une température de 27 °C, alimente l'ensemble de son système de chauffage et à l'alimentation du système de climatisation des grands studios de radio et de télévision situés dans la « petite couronne » du bâtiment.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Oui.
- Séquences d'animation : Oui.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
De l'eau pour Paris adopte une construction inverse de celle du film L'Alimentation d'une ville en eau, autre film CNDP qui traite d'un sujet similaire. De l'eau pour Paris part du ponctuel, par des témoignages des habitants sur l'eau de la Fontaine de Passy puis traite du circuit général de l'eau.
La réalisation combine le cinéma direct, par des filmages caméra à l'épaule, avec des schémas animés sur un fond sonore constitué par des bruits d'eau et une musique énigmatique (inspiration des films de science-fiction). De cette façon, il vise à la fois à poser théoriquement son sujet (avec une représentation dessinée qui explique le principe d'un système et décrit son ressort global) et à l'incarner (par des témoignages d'habitants sur un lieu particulier du réseau).
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Pas de représentation directe de la santé et la médecine.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
télévision
Communications et événements associés au film
Public
tout public
Audience
Descriptif libre
Paris en survol
Plans en plongée de rues parisiennes et de la Maison de la Radio. Celle-ci est montrée comme bâtiment représentatif de la modernité urbanistique à Paris. Commentaire associé à l'ensemble de la séquence d'ouverture : "Plus une ville est grande, plus les utilisations de l'eau sont multiples. De l'eau pour la maison, de l'eau pour le travail, de l'eau pour le plaisir."
L'eau prise à la fontaine : une pratique traditionnelle
GP d'un jet d'eau d'une fontaine municipale. C'est la fontaine du square Lamartine (XVIe arr, le même que celui de la Maison de la radio) qui donne de l'eau de source par un puits artésien de 1861. Plusieurs habitantes et habitants se présentent tour à tour avec une bouteille pour la remplir à l'un de ses robinets. Un homme sort des jerricans de sa voiture, un autre vient avec des bonbonnes, un autre boit directement à son jet. Micro-trottoir pour recueillir leurs explications : "C'est de l'eau de source", "c'est très sain", "ça ne coûte rien", "elle est très bonne pour la santé", "elle est très pure, elle vient de très loin", "c'est un puits artésien, alors...". Certaines personnes interrogées affirment qu'elles viennent d'un autre quartier, parfois "de très loin". Certaines affirment que c'est une pratique ancienne : "ça fait vingt-huit ans que j'en prends", "ça fait quarante ans..." - comme si l'usage de la fontaine était d'abord une affaire d'initiés. (03:36)
La zone des puits
La musique commence. Jusqu'à présent, la bande son restituait les bruits de la rue. Commentaire : "Fournir l'eau à Paris est une affaire compliquée." Vues extérieures de la Forêt de Fontainebleau au "sol gorgé d'eau". Transition brusque sur un plan d'herbe coupée où émergent des bouches de ciment, la musique jusqu'ici champêtre devient rythmée et atonale. "Toute la zone des puits est interdite au public afin d'éviter tout danger de pollution. Un technicien ouvre la porte du puits donnant sur la nappe phréatique. Plans de l'intérieur du puits puis des bassins de la Station d'élévation de Bourron : retour du son ambiant avec la rumeur continue de l'écoulement massif des eaux. Plan d'une roue qui assure l'élévation des eaux les plus basse au même niveau que les eaux les plus hautes.(06:55)
Jonction, adduction, traitement
Vues de la chambre de jonction de Desquinemare (du nom d'un ingénieur géomètre du XVIIIe) : plans du mélange des différentes eaux de sources (sources de la Voulzie, de la Vanne, et de Lunain). En cartographie animée, le circuit de l'adduction d'eau est montrée à l'échelle de la région parisienne. Vues successives sur une arcature de béton qui parcourt des zones de forêts et enjambe des routes. Depuis la jonction de Desquinemarre, explique le commentaire, les eaux sont acheminées vers Paris par un aqueduc de 73 kms. Entrée de Paris, Montrouge, "l'aqueduc est souterrain" : la caméra suit un chemin herbeux où la Vanne est enterrée, puis montre une résurgence d'eau. "Il ne faut pas penser que l'eau est livrée à elle-même..." La séquence suivante concerne le traitement des eaux. Un contrôleur du service des eaux boit à une des fontaines étiquetée selon la provenance de l'eau. Petite moue d'appréciation : "C'est pas mal!". Le commentaire précise qu'il accomplit cette tâche toutes les deux heures. Il contrôle ensuite un manomètre qui indique le niveau de pression en bars. Vues sur un aquarium de truites : leur survie garantit que l'eau est saine. (11:56)
L'eau en réservoir
Au réservoir de Montsouris. Vues sur ses bassins souterrains. Leur onde reste nette, sans végétations ni poussières. Panoramique sur des alignements de piliers à moitié immergés, dont chacun porte l'inscription d'un matricule. Sur l'un d'eux, un niveau est ajusté pour contrôler l'évolution de la consommation. "Dans le silence et l'obscurité, 200 millions de litres attendent. Presque plein le matin, le réservoir voit son niveau baisser au cours de la journée. Le Parisien sait-il que la baisse est très sensible à la fin du programme de télévision du soir? ". Vues sur les conduites d'eau et les siphons. Le plafond des salles supérieures du réservoir sont carrelées, ornées de l'emblème de la ville de Paris et des inscriptions indiquant la provenance de l'eau : « Loing Lunain », « Vanne ». Le film montre incidemment l'investissement des pouvoirs publics dans sa mission d'acheminer, traiter et conserver l'eau. Elle a suscité la conception et la fabrication de locaux dotés d'équipements de pointe, d'une architecture élaborée, dont l'esthétique n'est pas absente. Une illustration de la manière dont l'ingénierie publique théâtralise ses réalisations les plus prestigieuses, même quand elles sont invisibles dans l'espace public. (14:10)
Usines de traitement
Traitement des eaux de rivière pour abonder les eaux de sources insuffisantes pour la population parisienne. Vue aérienne de l'usine d'Orly qui dépollue les eaux de la Seine. Raccord avec la salle des commandes montrée comme l'intérieur d'un cockpit de vaisseau spatial, musique atonale, coups de gong, percussions aux sonorités électroniques. "C'est un monde étrange et complexe" qui permet que l'eau de rivière devienne potable "en quelques heures" de traitement. Succession de pans de bassins d'épuration ainsi que des machines de captage (filtres, cylindres, pompes). "C'est un miracle de la technique!"
De l'eau pour les yeux
Panoramique sur des conduits souterrains, le commentaire précise que l'eau est acheminée chez les particuliers par le réseau des égouts. Pour évoquer les anciens modes d'approvisionnement en eau, vues du très vieux puits de la cour de l'Hôtel de Cluny (XVe), d'une fontaine Wallace. "Bien d'usage industriel, bien d'usage domestique, l'eau peut également être distribuée pour le plaisir des yeux." Sur une musique jouée au clavecin, vues de la fontaine de la Concorde et du petit et du grand Luxembourg avec le bâtiment du Sénat en arrière-plan.
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : France Garat, Joël Danet