Le film est construit en deux parties, la première, celle des étirements, suit le générique « Centre de rééducation à Vizille », la deuxième est marquée par le carton « Les jeux » (7’24).
Les étirements
Plan d’ensemble : les soldats blessés, en bras de chemise, parfois coiffés, entrent par la gauche du cadre, et défilent vers la caméra dans une prairie, avec des montagnes en arrière-plan. Ils exécutent des mouvements d’assouplissement pour les articulations. Succède un plan rapproché, frontal : les soldats écartent les bras et les maintiennent horizontalement. Ils font des exercices avec leurs mains (ferment les poings, puis relâchent). Changement de perspective, panoramique vers la droite : des moniteurs passent dans les rangs pour corriger les mouvements. Les soldats continuent d’exécuter des mouvements, surveillés par des moniteurs. Certains ont des difficultés à les reproduire. La caméra balaie le paysage, d’abord vers la gauche, puis vers la droite. Succède un plan américain : des hommes font des exercices avec un bâton ; nouveau panoramique vers la droite, puis vers la gauche. Plan rapproché (mouvement vers la droite) : nouveaux mouvements exécutés par les soldats, toujours surveillés par les moniteurs. Succèdent des plans où les hommes sont en ligne : certains semblent souffrir, mais se laissent reprendre par les moniteurs. Plan d’ensemble, panoramique vers la droite, puis la gauche : les soldats sont allongés par terre et continuent les exercices d’assouplissement. Des bâtiments et d’autres groupes de blessés, qui s’exercent, sont visibles à l’arrière-plan. L'opérateur filme selon différentes perspectives les soldats couchés. Plan d’ensemble : les soldats debout continuent leurs mouvements. En plan moyen : les soldats, allongés sur le dos, exécutent des mouvements de jambes, aidés par des hommes en uniformes militaires ; nouveau plan : les soldats sont sur le ventre.
Les jeux
Cette partie est annoncée par un carton. Plan d’ensemble, extérieur (dans la même prairie) : les soldats jouent au football, la caméra balaie le terrain (suit le jeu). Succède un plan moyen pour filmer une équipe de joueurs qui pose. Ils se tirent les couvre-chefs, se poussent, s’embrassent : ce sont des scènes de complicité virile. Un autre jeu est organisé : du hockey sur gazon, filmé en plan d’ensemble, avec rotation de la caméra. Des soldats s’amusent avec une corde à sauter (jeu du coupe-jarret) ; d’aucuns jouent en exécutant des sortes de rondes. Plans moyens : des soldats, disposés en chenille, soulèvent des hommes allongés. D’autres plans moyens montrent des soldats, qui s’entraînent au lancer de disque, et d’autres au lancer de poids. Certains font des jeux de bascule (de nombreux couvre-chefs tombent à la suite de ces jeux) : la grenouille (sauts accroupis par deux, dos à dos) ; des hommes sont soulevés par une chaîne humaine qui fait des vagues ; des soldats en cercle, et à genoux, retiennent un homme qui se laisse tomber sur eux (différentes perspectives) ; puis deux par deux, dos à dos, des hommes se laissent basculer. À la fin, le paysage change : sur la gauche des rails, sur lesquels traverse un wagon à vapeur ; sur la droite, une route. Des hommes pédalent vers la caméra, sur un chemin assez large. Une des deux « bicyclettes » est adaptée aux problèmes physiques de son usager. Le film s’achève avec le carton : « Section cinématographique de l’armée française ». Le film documente différentes activités des soldats blessés, rendues possibles par le vaste terrain du centre de rééducation de Vizille, filmé en plan relativement large. Leur rétablissement passe par des activités sportives, masculines. Ce film témoigne d’une bonne prise en charge du blessé et de techniques de soin dont l’Armée profite (ici, une méthode proche de la kinésithérapie). La diffusion de ce film pourrait avoir une double visée : celle de renseigner le quotidien du centre de rééducation de Vizille, mais aussi celle de servir une propagande qui se veut rassurante.