"Documentaire consacré au combat que mène la mère de Marius, un petit garçon atteint de dysphasie, pour son intégration à l'école primaire. Interview fil rouge entrecoupée par des séquences du quotidien de Marius, en famille ou à l'école.
L'histoire de Marius débute par trois mots barbares prononcés par un neurologue alors qu'il a tout juste cinq ans : "Dysphasie phonologico-syntaxique". Trois mots pour désigner un handicap rare : bien que ne présentant aucun déficit auditif ni intellectuel, Marius éprouve d'immenses difficultés dans l'apprentissage et dans l'usage de la parole. Victime d'une grave maladie à sa naissance, en 1995, il a pourtant grandi presque normalement. Il s'est mis à marcher, à jouer, à comprendre les mots des adultes.
Mais pas à parler. Le trouble qui l'atteint reste en partie mystérieux pour les chercheurs même s'ils estiment que des facteurs d'ordre génétique ou neurobiologique pourraient en être à l'origine. Passé le choc et la prise de conscience du handicap, la question de la scolarisation de l'enfant est rapidement devenue une priorité pour ses parents : école "ordinaire" ou institut spécialisé ? Pour Sophie, sa mère, la réponse est apparue évidente : "Je veux que mon enfant puisse être scolarisé à l'école publique, qu'il ait droit à cette "école pour tous". Je me battrai pour que ça se fasse dans de bonnes conditions". Avec les professeurs et les thérapeutes, elle a donc signé un "contrat d'intégration scolaire", de manière à coordonner les actions autour de l'enfant. Mais le combat est difficile, forcément difficile. L'attention que requiert cet enfant dont les acquisitions sont beaucoup plus lentes que la moyenne nécessite un temps et une formation que les professeurs n'ont pas toujours. L'intervention de précepteurs extérieus à la classe est circonscrite au strict minimum, faute de moyens. Les spécialistes que doit régulièrement consulter Marius exercent à des kilomètres... C'est cette lutte incessante qu'a décidé de filmer le réalisateur Jean Crépu : "Marius fréquentait la même école que mes enfants. J'ai appris à le connaître, à deviner dans ses yeux pétillants tout le malice qu'il ne pouvait exprimer par des mots. Peu après, ce sont ses parents que j'ai commencé à découvrir. Des parents combatifs qui, comme tous les parents du monde, voulaient le meilleur pour leurs enfants. Le combat de Sophie, sa ténacité, son dynamisme, m'a semblé une merveilleuse leçon de vie"."
[Source : InaMediaPro]