Atelier d'orthopédie au centre des mutilés de Lyon (1916-1917) (1916)

De Medfilm



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Titre :
Atelier d'orthopédie au centre des mutilés de Lyon (1916-1917)
Année de production :
Pays de production :
Durée :
5 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« Atelier d’Orthopédie à l’école des mutilés à Lyon. »

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Atelier d’orthopédie à l’école des mutilés à Lyon.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

L’atelier d’orthopédie fournit aux mutilés des équipements pour qu’ils retrouvent leur autonomie au travail. Le centre des mutilés récupère des soldats blessés, inaptes au service, et les réaffecte dans l’artisanat et l’agriculture. Ainsi, un unijambiste retrouve sa mobilité, un mutilé de la main droite réussit à conserver sa profession de galochier (ouvrier qui fabrique des galoches à savoir des chaussures de cuir à semelles de bois épaisses qui protègent du froid et de l'humidité) un autre peut bêcher la terre, un homme bine dans un potager grâce à une prothèse à la jambe, un manchot lime sur un étau à l’aide d’une pince. Enfin, un homme valide présente une pince à bois de brosse pour aveugles.

Contexte

La guerre qui se prolonge est meurtrière et la France a besoin de main-d’œuvre. Les soins apportés aux mutilés sont susceptibles de fournir un nombre appréciable de travailleurs. Entre 1916 et 1918, les taux (nationaux) de récupération des combattants sont croissants, ce qui traduit sans conteste une taylorisation du triage, de l’évacuation, du traitement et du recyclage des blessés. D’un point de vue médical, des systèmes de plus en plus perfectionnés sont mis au point pour pallier le handicap des mutilés. Aucun refus n’était à priori admissible concernant la pose d’un appareil prothétique.
Justin Godart, le sous-secrétaire d’État du Service de Santé militaire, écrit la préface de l’ouvrage, Rééducation Fonctionnelle et Rééducation Professionnelle des blessés (1917), dans laquelle il précise que « c’était un devoir impérieux pour le service de santé de se préoccuper des conditions de retour dans la vie civile des soldats qui, profondément blessés, ou mutilés, sont astreints à un séjour de plusieurs mois dans les différentes formations sanitaires (...) le travail manuel apparaît comme un agent thérapeutique de premier ordre (...) Une période assez longue de la rééducation professionnelle exige une surveillance médicale ». Il souligne que des efforts de propagande ont préparé l’effort d’organisation. « La rééducation agricole a été l’objet de [s]es préoccupations constantes, tout a été fait pour augmenter la main-d’œuvre agricole ». Enfin, Godart développe l’exemple des mutilés aveugles, qui semblent l’intéresser particulièrement. La fin du film présente d’ailleurs une pince qui leur est destinée.
Lyon, et sa périphérie, disposent de nombreuses installations sanitaires où les blessés et malades revenus du front sont soignés. Le premier institut de reconversion des blessés est créé à Lyon, en novembre 1914, sous l’impulsion de son maire Édouard Herriot. Durant la guerre, une centaine d’écoles de ce genre vont voir le jour en France pour permettre la réadaptation des mutilés et leur formation à la pratique d’un métier (proche de celui exercé avant-guerre, lorsque cela est possible). Le premier office national des mutilés et des réformes est créé en 1916, et est rattaché au ministère du Travail. L’école de Lyon, installée rue Rachais en 1914, ouvre rapidement une deuxième école, chemin de Tourvielle, à la limite de la ville.
Dans un article paru dans Le Figaro, le 4 août 1915, le journaliste Émile Berr évoque le jardin « immense » de la deuxième école, où peuvent travailler les mutilés horticulteurs : « J’ai vu, à Tourvielle, un amputé de la jambe droite piocher (...). L’École prend, selon lui, l’allure d’un asile aimable, et subvient à toutes les dépenses – « évidemment supérieures au montant de leur allocation qu’ils ne touchent pas, et leur abandonne, en outre, le produit de leurs petits travaux ». À cette date, Berr écrit : « il est question d’y organiser une section de photographie et une section d’orthopédie ».

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film s’attarde beaucoup, dans son déroulement, sur les prothèses conçues, à l’origine de la reprise du travail des mutilés. Les six cartons (hors générique) et les gros plans insistent sur le nouvel équipement.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Le film insiste sur les améliorations techniques et fonctionnelles de la médecine, dans un des centres des mutilés de Lyon. La prise en charge efficace permet la récupération des mutilés à l’effort de guerre par le travail. Ce film véhicule une image de sérieux du Service de Santé militaire.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Communications et événements associés au film

Public

Médical et militaire

Audience

Descriptif libre

Le film est organisé en courtes séquences ponctuées par des cartons. Il est probable que plusieurs opérateurs aient contribué à enregistrer ces images (différentes saisons sont représentées).
L’introduction : les bâtiments de l’atelier d’orthopédieUne courte séquence panoramique présente le lieu de vie des mutilés : des bâtiments rustiques, fonctionnels, avec de nombreuses ouvertures, accessibles par des chemins relativement larges. Cette séquence a probablement été filmée en hiver : les arbres ont perdu leurs feuilles, de la fumée sort de la cheminée...
Développement : une succession d’appareils prothétiques sont filmés en plan fixe.
« Béquilles à point d’appui. Brachial pour éviter la compression axillaire » : extérieur, un unijambiste (jambe gauche sectionnée) avance sans trop de difficulté, à l’aide de deux béquilles, vers la caméra, puis fait demi-tour. On aperçoit, dans le plan, sur la gauche des bâtiments de plain-pied et sur la droite, des feuillus qui bougent au gré du vent. Le mutilé porte une tenue civile, pas très chaude, avec une casquette.
« Un mutilé qui a conservé sa profession de galochier » : un homme, portant une chemise, un tablier et une casquette, fabrique des chaussures, et plus précisément, sculpte une semelle de bois. Son bras droit est remplacé par une prothèse. Son visage n’est pas filmé. En effet, le plan, cadré épaule-cuisse, se limite à son travail. Il y a une coupure dans les bandes (ellipse volontaire ?), et le mutilé présente le résultat final.
« Appareil à la Cardan pour tenir les instruments agricoles » : le plan serré montre une main mutilée, à laquelle un homme en uniforme militaire détache, puis attache, un appareil à la Cardan. Il ajoute ensuite une fourche. Une suspension à cardan permet, entre autres, de garder un axe vertical à un objet mobile. Un faux raccord lie le plan suivant : le mutilé accroche, seul, sa fourche à l’appareil, puis aère la terre (surveillé par un homme à gauche). Il porte un habit de travail et une casquette. Dans le cadre apparaît un potager assez vaste, dont une faible zone est cultivée, et une palissade à l’arrière-plan, des feuillus et des bâtiments.
« Semelle courbe pour mutilés agriculteurs » : plan moyen : un agriculteur unijambiste (avec une prothèse à la jambe droite), semblable au précédent, bine un potager. Il porte un habit de travail et une casquette. La construction à l’arrière-plan appartient sans doute à l’école des mutilés, chemin de Tourvielle. Ces deux mutilés font des regards caméra : l(es) opérateur(s) leur donnent sans doute des indications.
« Pince Lumière » : intérieur, le plan resserré épaule-cuisse montre un mutilé, en chemise et tablier, qui lime sur un étau, grâce à une pince. Puis, il détache la lime et la main d’un homme valide apparaît dans le plan pour lui « serrer sa pince ».
« Pince à bois de brosse pour aveugle » : gros plan sur la main d’un homme valide, portant l’uniforme militaire, qui présente une pince. Autre plan, avec un raccord cut, le cadre est plus large, pour montrer comment il faut l’attacher.
La fin est abrupte.

Notes complémentaires

Les cartons explicatifs sont écrits en couleur rouge.

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Camille Lehmann, Emmanuel Nuss