"Je suis tout à fait calme... tout à fait lourd..."

De Medfilm


Joel Danet, 31 octobre 2025

La lutte contre le stress par le training autogène et la physiothérapie
La relaxation, Sandoz, 1964, 18:15
Pour le compte des Laboratoires Sandoz, au moment où cette firme développe une cinémathèque médicale ambitieuse, Éric Duvivier réalise en 1964 deux films qui traitent des méthodes mises au point pour lutter contre l'agressivité de la société moderne et les angoisses intimes de l'individu. La relaxation décrit les étapes du "training autogène" conceptualisé par le professeur Johannes Schultz, neurologue et psychiatre allemand. Basé sur l'auto-hypnose, il est à l'usage de tous et toutes, applicable dans toutes les sphères ordinaires de la vie. Résurgence, centré sur la souffrance psychiatrique prise en charge à l'hôpital, montre comment des pratiques de physiothérapie aident les malades schizophrènes ou souffrant de phobie d'impulsion à recouvrer une existence sociale par la maîtrise de leur schéma corporel. La relaxation est l'une de ces pratiques : la séquence qui la met en scène résonne parfaitement avec les séances que décrit La relaxation.

Ainsi, dans ces deux films inventifs et élégants, nous retrouvons un même motif : sur un lit, sur un banc public, sur des marches d'escalier, un homme, une femme, vêtus avec le soin qu'exige l'interaction sociale, dans une position d'apparent abandon, cédant progressivement aux instructions données par une voix excessivement douce : "je suis tout à fait calme... tout à fait lourd... tout à fait chaud... calme et fort..." Ces deux films promeuvent l'idée que l'individu peut appliquer ces méthodes de façon autonome une fois qu'il les a apprises. Résurgence reste dans une logique curative, montrant comment des patients sont ponctuellement pris en charge. La relaxation va plus loin : cette autonomisation suppose une formation préventive et systématique au sein de la population.

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