" Mesdames et messieurs! Le meilleur moyen pour éviter ces dangers est de les connaître! "

De Medfilm


Joel Danet, 05 mars 2024

Fictions contre les maladies vénériennes dans l'Allemagne de Weimar.
Fausse honte - Falsche Scham, 1926, UFA, 04:28
En Allemagne comme dans le reste de l'Europe, la syphilis est devenue une maladie courante dans l'entre-deux guerres. Elle cause une forte mortalité dont une part importante est infantile. L'intervention des pouvoirs publics par la surveillance sanitaire des marins, des soldats et des prostituées, ainsi que les progrès de la médecine, par l'introduction de nouvelles thérapeutiques ne suffit pas à juguler le fléau. Le problème des médecins face à cette maladie reste cependant l'ignorance de la population, et ceci malgré la répétition de campagnes nationales d’informations. Les talents du cinéma allemand se sont réunis pour servir la cause prophylactique. Le baiser mortel, diffusé en 1925, est un des nombreux "films socio-hygiéniques" réalisé par Richard Oswald, militant pour la cause homosexuelle, interprété par le légendaire acteur expressionniste Conrad Veidt. Le scénario Fasche Scham, produit en 1926 par l’UFA et réalisé par Rudolf Briebach,a été écrit par Curt Thomalla et Nicholas Kauffmann, un tandem qui a révolutionné l’approche du cinéma scientifique. L’ennemi dans le sang, production suisse-allemande de 1931, a été réalisé par Walter Ruttmann, artiste d'avant-garde, responsable en 1926 de l'audacieuse symphonie urbaine Berlin symphonie d'une grande ville.

Ces films ont recours à la fiction : c'est le moyen pour ancrer la lutte antisyphilitique dans la réalité d'une société allemande marquée par l'urbanisation et l'industrialisation, féconde en mouvements artistiques innovateurs, ouverte à l'évolution des moeurs.

Sur Medfilm :

Archives de la Cinémathèque suisse