Une histoire qui n’a pas de fin (1994)

De Medfilm



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Titre :
Une histoire qui n’a pas de fin
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
95 minutes
Format :
Parlant - Couleur - video
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Corpus :

Générique principal

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Témoignages de soignants sur le sida

Genre dominant

Documentaire

Résumé

18 soignants, au sens large du terme, médecins, infirmiers, travailleurs sociaux, font part de leur vécu et de leur réflexions sur le sida. Une multitude de thèmes autour du soin et du sida sont abordés.

Contexte

En 1994, nous sommes à l’apogée de la prévention. Les militants sida sont actifs et reconnus par les pouvoirs publics. Le sida est reconnu comme une pandémie. Les actions inter-associatives se multiplient, le sidaction d’avril 1994 est un succès. Les trithérapies ne sont pas encore d’actualité et la prévention est un des seuls moyens de lutter contre le sida. La fin de l’AFLS est annoncé mais les campagnes de prévention se sont succédées. Le grand public a également été sensibilisé par l’intermédiaire de l’ « affaire du sang contaminé».
Produit par l'Agence française de lutte contre le SIDA, réalisée par Paule Muxel et Bertrand des Solliers en 1993, à la suite d'un documentaire tourné dans une unité de soins psychiatriques, Une histoire qui n'a pas de fin est une série cette fois en deux volets : l'un consacré aux patients (Paroles de l'un à l'autre) et l'autre aux médecins (Paroles de soignants).

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

C’est avec beaucoup d’émotions que l’on découvre les diversités des situations liées au sida et l’humilité, la révolte de ces soignants.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La médecine et la maladie vécues par les soignants sont présentées de façon nuancée. Le sida a amené les soignants devant une maladie nouvelle, qui invite aux fantasmes. La toute puissance de la médecine et la reconnaissance par les soignants uniquement des réussites liées aux soins curatifs a été remise en question. Les difficultés des relations humaines sont abordées. Les difficultés à mêler au soin ses propres sentiments, croyances et émotions sont abordées. Les soignants ne sont pas représentés sur leur lieu de travail, en tant que professionnels ressources et disposant de connaissances, mais en tant qu’êtres humains avec un certain regard sur le sida.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

télévision

Communications et événements associés au film

Public

tout public

Audience

Descriptif libre

Générique, puis début des témoignages tous tournés dans l'habitacle d'une voiture en marche. On entend le vrombissement fluctuant du trafic, le changement d'orientation se perçoit par le dehors aperçu à travers des pans de pare-brise. Le principe est de donner les conditions pour une parole sincère, qui naît d'une réflexion intérieure, cette parole que peut permettre l'ambiance propre à un déplacement en voiture. L'habitacle du véhicule, le fait d'être en déplacement permanent invitent à se livrer sincèrement, sans enjeu de représentation, sans pression d'un auditoire. Là encore, c'est le dispositif choisi par les documentaristes, éminemment cinématographique, qui permet de renouveler les conditions de verbalisation d'analyses et d'émotions personnelles. Nous le retrouverons d'ailleurs, dix ans plus tard, dans le film Ten d'Abbas Kiarostami, réalisateur qui affectionne la voiture qui roule comme lieu de tournage. Les fonctions de chaque protagoniste ne sont pas indiquées en infographie. C'est en écoutant leurs propos que le spectateur doit les deviner.
Premier témoignage
Une femme d’une quarantaine d’années. Elle a constaté que les gens ne savent pas grand-chose, sous entendu sur le sida. Elle informe ses proches. Elle est « à fond dedans » tous les jours, c’est normal qu’elle connaisse le sujet.
Second témoignage
Un homme d’un quarantaine d’année, avec une veste de costume et une écharpe. Il explique qu’on annonce pas la séropositivité de la même façon selon le patient, si l’on a affaire à un père de famille, un homosexuel isolé… En tant que médecin généraliste, on s’insère dans une histoire. « Il ne nous demande pas de nous approprier ce qu’il est en train de vivre. » L’attitude doit être l’écoute.Il raconte que dans les premiers articles sur le sida, la maladie était considérée comme celle des homosexuels et des Haïtiens. C’était des papiers culpabilisants. Lui aussi, au début, pensait que la responsabilité d’un patient infecté était engagée. Des discours éthiques ont surgi qui l'ont conduit à repenser cela. Le médecin explique que dans les séances de formation, ses collègues ont des phrases qui trahissent leur sentiment que le patient est coupable de ce qui lui arrive. « C’est la faute de personne si on a attrapé un virus qui est passé dans l’écosystème dans la communauté humaine. »
Troisième témoignage
Une femme de 45 ans environ. « Je ne pensais jamais que ça m’arriverait dans ma vie médicale une nouvelle maladie que je découvre. Je pensais qu’on ne pouvait plus rencontrer ça au Vingtième siècle. (…) Ca a été extrêmement passionnant. On était pas préparé à ça. C’est peut-être une des rares maladies mortelles qu’on peut éviter par certains comportements en partie sexuels.(…) On sait tous au fond de nous qu’on a parfois des moments où on maîtrise mal nos désirs, alors si on ne sait pas maîtriser le désir, ça veut dire qu’on peut être malade du sida… »
Quatrième témoignage
Une femme d’une trentaine d’année. Elle est infirmière et raconte qu’on ne lui a pas appris à gérer la dimension humaine, le côté relationnel des soins, mais aussi le rapport avec le corps, avec la mort. Elle s’est vu être débordée. Elle a accepté, quand elle était élève, de revoir un patient en dehors de l’hôpital sans qu’il y ait pour autant de réel lien d’amitié, elle ne savait plus où se situer.

Notes complémentaires

Paule Muxel et Bertrand de Solliers réalisent ensemble des courts métrages sur l’Art. Ils réalisent en 1993 un long métrage documentaire, Histoires autour de la folie, qui est un essai sur les rapports relatifs à l’exclusion et leur évolution de la fin du XIX ème siècle à nos jours. Au cours de ce tournage, ils rencontrent un homme dans une unité de soins psychiatrique. Cet homme a appris « son sida » à la suite de troubles neurologiques importants. Cet homme vivait une double exclusion : le sida et la psychiatrie. « Pour lui, l’urgence de la parole, l’urgence de dire, de comprendre étaient tels, que nous avons engagé le premier des trois films dans cette même urgence, avec une seule volonté : faire exister ce film, faire exister ces personnes » (Bertrand De Solliers). Sida, une histoire qui n’a pas de fin, fait suite à un premier film, Sida, paroles de l’un à l’autre (1993), où des personnes séropositives s’adressent à la caméra. Sida une histoire sans fin sera suivi par Paroles de familles (1995), où les membres d’une famille dont un proche est décédé du sida raconte comment il a vécu et la maladie et la mort de ce proche. En 2009, un DVD sort réunissant ces 3 films et Who’s Next ? 15 ans après (50 000 gélules plus tard, dirait un séropositif), interview de séropositifs présents dans Sida paroles de l’un à l’autre.

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Contal Maryse, Joël Danet
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SNSF-logo.png  Cette fiche a été rédigée et/ou traduite dans le cadre du projet Neverending Infectious Diseases