Tropique de la science (autour de 1950)

De Medfilm



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Titre :
Tropique de la science
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
25 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :

Générique principal

« Sinpri présente, Tropique de la science, un film de Guy Perol, image de Bernard Daillencourt, montage de Geneviève Cortier assistée de Constantin Tacu, Son S.I.S., Laboratoire G.T.C., Le film a été réalisé sous les auspices du Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique et du Progrès Technique et grâce à la bienveillance de l'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer et de l'Institut d'Enseignement et de Recherches Tropicales. »

Contenus

Sujet

Récit des péripéties d'un explorateur français lors de son voyage en Afrique : description des découvertes et des expériences menées sur place par le groupe de botanistes auquel il appartient.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Au tournant des années 1950, un groupe d'explorateurs français se rend en Côte d'Ivoire afin d'étudier l'environnement naturel du pays. Venant de France métropolitaine, les scientifiques y découvrent le mode de vie des indigènes chez qui ils demeurent, et se consacrent à l'examen des plantes et animaux qu'ils rencontrent. Narré par un membre de ce groupe, ce voyage est également pour eux comme pour le spectateur, l'occasion d'admirer des paysages et contrées exotiques.

Contexte

Depuis 1893, la Côte d'Ivoire fait partie intégrante de l'empire colonial français. Sous domination européenne, Abidjan, la capitale depuis 1933, est en plein développement démographique et économique. Pour les métropolitains, le reste du territoire conserve cependant une dimension exotique voire obscure, qu'ils tendent progressivement à découvrir. En effet, à cette période, l'amélioration des conditions de vie dans les colonies doit passer par l'observation et l'étude de la composition des milieux naturels encore inconnus. Ainsi, l'époque voit se multiplier les expéditions à vocation scientifique, qui collectent des données sur place, censées permettre une meilleure appréhension de l'environnement colonial. En outre, par la vision qu'il donne de ces voyages, le cinéma colonial de la période participe à ce regain d'intérêt pour les marges de l'espace français.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film suit les péripéties d'un explorateur qui, au fur et à mesure qu'il découvre l'Afrique occidentale avec ses camarades, commente les différentes rencontres et expériences qu'il effectue sur place. Dès lors, au travers de la vision de paysages exotiques censés l'interpeller de par leur beauté, comme au travers du ressenti des chercheurs, le spectateur semble lui aussi être en contact avec la région explorée.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Par les commentaires de l'explorateur à propos de l'environnement qu'il découvre, le documentaire dégage avant tout un fort aspect naturaliste. La nature africaine est une entité sauvage, encore imparfaitement connue malgré les avancées technologiques de l'homme. Pour autant, une connaissance de cet environnement, qui tend à apparaître quelque peu hostile au métropolitain, semble nécessaire : le scientifique, par les expériences et les découvertes qu'il mène, doit permettre d'évaluer les contours de ce milieu et ainsi prévenir les dangers qu'il recèle. Plus encore, les recherches des explorateurs doivent à terme amener à une maîtrise complète de la nature, afin que celle-ci ne puisse plus contenir de risques pour l'homme.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Communications et événements associés au film

Public

Grand public

Audience

Descriptif libre

L'ouverture du film s'effectue sur la vision des rivages d'un fleuve africain, sur fond de musique faite de djembés et de flûtes. La narration de l'explorateur commence. Accompagné d'images de la nature africaine au réveil, celui-ci décrit les impressions qu'il a ressenties au cours de sa première nuit passée dans la jungle. Les plans de la caméra se réduisent et se concentrent peu à peu sur le campement où demeurent les métropolitains. Alors qu'ils petit-déjeunent, arrivent les « hommes du pays », chargés de guider le groupe dans son périple. La caméra passe en revue les visages de ces individus, avant de montrer le départ des explorateurs pour l'après-midi. Ceux-ci empruntent un sentier jusqu'à un village local, « caché entre les bananiers » selon le commentaire.
Une fois sur place, les explorateurs saluent tour à tour le chef du village et commencent une discussion avec lui. Subitement, l'image se focalise sur les membres de la tribu, dont trois se mettent à jouer d'un instrument à percussions et l'un à danser en costume local. La caméra filme allègrement ce passage, se concentrant notamment sur les pas de danse et le physique des noirs. Tous les membres du village semblent entraînés, toujours sous l’œil attentif du groupe d'explorateurs.
Ceux-ci décident de poursuivre leur route à travers la jungle, découvrant l'environnement parfois hostile de ce milieu naturel. Le commentaire insiste sur l'objectif qu'ils se sont fixés : découvrir une zone encore inconnue de l'être humain. Ainsi, les chercheurs profitent de leur exploration pour inspecter ce lieu, par la prise d'échantillons aquatiques et terrestres, comme par l'inspection systématique de la faune et la flore locale. De retour au village, celui-ci est toujours en fête. La musique et les chants semblant rythmer la vie des locaux.
Alors que le narrateur se couche pour profiter de sa seconde nuit africaine, il se remémore le voyage des jours précédents. Le spectateur assiste au décollage d'un avion et une image animée nous présente le trajet aéroporté de Paris à Abidjan, laissant deviner deux passagers en arrière-plan, qui profitent, d'après le commentaire, du confort de l'aviation contemporaine. S'ensuit une vue aérienne d'Abidjan, dont, toujours selon le narrateur, le développement est stimulé par ses relations avec la métropole : la ville est présentée comme une sorte de modèle colonial, façonné par les Français selon l'exemple européen. La caméra revenue au sol, l'explorateur évoque les différents quartiers qu'il a l'occasion de parcourir. De cette manière, il opère une distinction marquée entre les édifices et infrastructures modernes construites par les colonisateurs, et les pratiques, telles que la lessive en bord de route, exercées encore par les indigènes.
Alors qu'une nouvelle animation nous présente le difficile trajet du narrateur, interrompu par un accident, de la sortie d'Abidjan à Duéké, on assiste à sa traversée automobile de la jungle et à son arrivée au campement. Là, se trouve le chef du village visité auparavant, venu apporter des cadeaux aux métropolitains et s'entretenir avec eux. Aussi, le commentaire saisit l'occasion de la présence du groupe au campement pour présenter les rituels de chacun au réveil. Les hommes paraissent disposer d'un confort relatif, ayant à leur disposition des moyens de s'entretenir et de prendre une douche. Pourtant, le narrateur met fortement en valeur ces dispositifs, certainement dans le but d'insister sur la modernité des colons. Outre les rituels matinaux, le groupe profite également de la matinée pour mener des analyses scientifiques régulières.
Par la suite, les chercheurs se rendent dans un village dit « particulièrement sauvage » : chaque individu utilise ses compétences afin d'étudier l'environnement qui entoure cet endroit, du phytopatologue au généticien, qui rapporte ses multiples prélèvements de végétaux au village afin d'interroger les locaux à ce sujet. A cette occasion, le commentaire insiste sur la « connaissance ancestrale des autochtones », censée être utile lorsqu'elle s'intègre au savoir occidental.
Le groupe part à la rencontre de bûcherons locaux, qui, selon le narrateur, anéantissent un patrimoine inestimable dans le seul but d'établir des plantations de maniocs et de cafés, qui ne sont pourtant que temporaires. On observe de cette manière le décalage entre les préoccupations des locaux, et celle, moins matérielles, des colons. Par ailleurs, la caméra insiste une nouvelle fois particulièrement sur le corps et le physique des noirs, cette fois en plein travail.
Retour au camp. Deux hommes sont chargés d'assurer le confort et la sécurité des chercheurs : l'un lave et repasse les affaires, l'autre entretient les véhicules des explorateurs. D'autres, assistent les scientifiques dans leurs tâches. En fin de journée, les chercheurs se retrouvent autour d'un consistant dîner, l'occasion pour eux de partager leur expérience, et travaillent parfois tard dans leurs tentes.
Vient l'heure du retour en métropole. Le groupe repart, se retrouvant au passage coincé dans un sentier boueux, mais parvient finalement jusqu'à un institut, doté notamment d'un laboratoire. Tous y mènent des analyses systématiques des éléments trouvés sur place, dans le but, selon le narrateur, de participer à l'amélioration des conditions de vie des indigènes. Le savoir-faire européen, exercé sur le milieu africain, doit permettre aux locaux d'avancer vers le progrès à l'occidental. On observe ainsi ces hommes dans leur environnement, utiliser les outils scientifiques à leur disposition, tels que du matériel de chimie ou des microscopes. Les scènes suivantes voient l'expérimentation concrète de ces avancées au sein de la ferme de l'institut : étude des conditions de culture, captures d'insectes, tout cela grâce à des machines modernes qui améliorent les pratiques professionnelles des locaux. On assiste notamment à l'impressionnante montée d'un noir sur un bananier, montées qui peuvent, selon les dires du commentaire, se révéler parfois dangereuse.
Le narrateur devient plus nostalgique. Il s'affaire à décrire en détails la disposition de la station où logent, lui et ses camarades, lorsqu'ils ne sont pas en exploration. Si les couples ont le droit à une villa, entretenue par les locaux, les célibataires comme lui dorment à l'hôtel, l'occasion pour beaucoup de profiter de jeux et de soirées dansantes à l'ambiance « parisienne ». Aussi, le documentaire se termine tel qu'il avait commencé, sur une vue d'une lagune africaine, le ton du commentaire plus nostalgique que jamais de ses découvertes et de ces visions exotiques.

Notes complémentaires


Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Romain Bédague
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