The Milky Way UK (1948)
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Main credits
THE MILKY WAY. Direction Donald Rawlings. Camera J. E. Ewins. Supervision A. V. Curtice. Sound Peter Birch, R. A. Smith. Produced for United Dairies Limited by Wallace Productions Limited.
Content
Theme
Le lait au Royaume-Uni : du producteur au consommateur.
The production of milk in the UK: from the cows to the consumer.
Main genre
Résumé
D'APRÈS LE CATALOGUE DE LA WELLCOME COLLECTION ː "Une revue détaillée de la "voie lactée" - de l'élevage du bétail à la livraison du lait sur le pas de la porte des clients. Après avoir expliqué pourquoi la pasteurisation est nécessaire, le film décrit tout le processus de façon exhaustive ː la traite dans de bonnes conditions sanitaires ; la livraison dans les dépôts du comté où le lait est testé ; la pasteurisation dans d'autres dépôts ; les derniers tests dans un laboratoire central et l'embouteillage ; les dépôts de distribution ; et enfin, la livraison. Le commentaire rappelle aux spectateurs la nécessité de retourner les bouteilles après les avoir rincées (le film est financé par United Dairies) et montre le nettoyage des bouteilles. De même, il rappelle que pendant la Seconde Guerre mondiale, le lait pasteurisé a joué un rôle crucial pour la santé des enfants. Des stéréotypes sur les femmes au foyer britanniques des années 1940 apparaissent tout au long du film. Ils sont contrebalancés par un certain nombre de plans de bonne qualité sur des techniciennes de laboratoire en train de tester la qualité du lait.
Context
Ce film ne parle pas de nutrition. Comme de nombreux films industriels de commande, il donne à voir des paysages ruraux et l'intérieur d'usines que nous n'aurions peut-être jamais la possibilité de visiter autrement. Les thèmes du film reflètent les préoccupations des personnes impliquées dans la recherche sur le lait et dans la production laitière ː agriculture, élevage, santé animale, augmentation de la production et sécurité sanitaire du lait par la prévention de toute dégradation ainsi que de la tuberculose bovine. Produit par l'industrie laitière, ce film apprend aux consommateurs d'où vient le lait et combien l'industrie laitière fait d'efforts pour leur garantir un lait propre à la consommation. Son objectif ici n'est pas de faire valoir la valeur nutritive du lait.
The Milky Way fut produit en 1943. On estime que les Britanniques consommèrent en moyenne 141 litres de lait par personne en 1949 et qu'environ 5 % de la population totale tirait ses revenus de l'industrie laitière. À cette époque, il y eut un grand débat entre, d'un côté, un certain nombre d'opposants au traitement industriel du lait, comme Lady Eve Balfour, auteure d'un ouvrage majeur sur l'agriculture biologique et le mouvement bio intitulé The Living Soil (Faber & Faber, 1943 - huitième édition publiée en 1948) et grande pourfendeuse de la pasteurisation. De l'autre côté, le corps médical dont la pasteurisation augmenta le nombre dans les années 1940, tels le Medical Research Council et Sir Graham Selby Wilson, bactériologiste à la London School of Hygiene and Tropical Medicine et auteur d'un autre ouvrage clé, The Pasteurisation of Milk (Arnold, 1942). Selby développa le test dit "de la phosphatase" et fit la promotion des mérites de la pasteurisation. On notera que le film comprend une animation qui explique la technique de pasteurisation ultra rapide à haute température introduite en Grande-Bretagne dans les années 1940, cette méthode étant plus efficace que celles qui étaient utilisées dans les années 1920 et 1930.
La pasteurisation fit l'objet d'un débat entre 1900 à 1945. Les activistes anti-pasteurisation, qui se méfiaient de la technologie moderne, étaient résolument opposés à la pasteurisation, à l'utilisation d'engrais et de produits chimiques ainsi qu'à la mécanisation de l'activité agricole qui, selon eux, diminueraient la fertilité du sol. Quant au monde médical, il voyait dans la pasteurisation un moyen de combattre la tuberculose non pulmonaire (en mettant un terme à la transmission de la tuberculose bovine). Pour l'industrie laitière, la pasteurisation représentait un moyen d'augmenter la durée de conservation du lait.
En 1942, le ministère de l'Agriculture mit en place le National Milk Testing and Advisory Scheme (plan national de test et conseil sur le lait). Après 1945, la pasteurisation devint de plus en plus courante. (Elle fut rendue obligatoire en Écosse en 1983, mais jamais en Angleterre, ni au Pays de Galles.)
Le film prend clairement position en faveur de la pasteurisation. Mme Harris représente la population britannique qui se méfie de la technologie moderne et considère que les aliments transformés et artificiels sont dangereux. Le film démontre que ce point de vue repose sur nombre de croyances erronées et Mme Harris, comme le spectateur, finit par ouvrir les yeux sur ses erreurs. Le film oppose les (bonnes) pratiques modernes aux (mauvaises) pratiques traditionnelles. Cependant, il ne prend pas en compte les arguments d'une alimentation naturelle et bio qui demeure un mouvement important en Grande-Bretagne.
United Dairies, entreprise née de la fusion de quelques laiteries de moindre importance en 1915 et basée dans le Wiltshire, devint l'une des plus grandes laiteries du Royaume-Uni dans les années 50. L'entreprise s'engagea dans la vente de lait pasteurisé dès les années 1920. Cette société eut également beaucoup recours aux "trains laitiers" (comme son concurrent, Express Milk) pour acheminer le lait jusqu'à Londres.
Structuring elements of the film
- Reporting footage : No.
- Set footage : No.
- Archival footage : No.
- Animated sequences : No.
- Intertitles : No.
- Host : No.
- Voix off : Yes.
- Interview : No.
- Music and sound effects : Yes.
- Images featured in other films : No.
How does the film direct the viewer’s attention?
Le film emmène le spectateur dans les pâturages et les fermes laitières, dans les salles de traite, sur les routes et les rails qui mènent aux dépôts et aux usines d'embouteillage. En suivant la "voie lactée", de la vache jusqu'au pas de la porte du consommateur, chaque étape du traitement du lait est expliquée, avec une insistance particulière sur les programmes de tests et la pasteurisation. Le film ne se contente pas "convertir" le spectateur dubitatif, il illustre également le fonctionnement de grandes laiteries comme United Dairies.
C'est la livraison du lait qui sert de fil rouge au film. Il s'ouvre sur le laitier qui arrive devant chez Mme Harris. Le scepticisme de cette dernière en ce qui concerne le traitement scientifique et hygiénique du lait ouvre la thématique du film. Après chaque scène informationnelle, la caméra revient sur Mme Harris et son scepticisme. Les interlocuteurs de Mme Harris n'entrent pas du tout dans son jeu et ne font pas écho à ses propos véhéments. Ainsi, sa voisine ne réagit absolument pas à ses remarques. Quant à son mari, il reste dissimulé derrière son journal pendant tout le plan ǃ Cette absence de réaction renforce le message que veut faire passer le film sur le fait qu'un certain nombre de conceptions concernant le lait sont erronées.
Le commentaire est dit par trois voix différentes. L'une explique au spectateur la production du lait, la deuxième détaille les processus plus scientifiques tandis que la troisième est celle du laitier sur qui le film s'ouvre. Vers la fin du film, c'est lui qui explique le rôle du consommateur.
How are health and medicine portrayed?
Dans ce film, la santé et la médecine sont les éléments qui motivent ou justifient le traitement du lait. En effet, la pasteurisation du lait et les tests répétés qu'il subit en font un aliment sans danger, ce qui contribue à réduire la mortalité infantile. Il n'est absolument pas question de nutrition. Nombreuses sont les scènes tournées dans des laboratoires de bactériologie dont le rôle dans la production du lait est fondamental.
Broadcasting and reception
Where is the film screened?
Aucune information disponible. Cependant, dans le film, le laitier donne à Mme Harris une brochure d'informations concernant la projection gratuite d'un film. On peut en déduire que ce film a probablement fait l'objet de projections gratuites, peut-être organisées par des groupes de femmes, des foyers municipaux ou des écoles, comme ce fut le cas de nombreux films de commande.
Presentations and events associated with the film
Audience
Local, national, or international audience
Description
Le laitier et la mégère (00:00-01:30 )
La scène s'ouvre sur un laitier qui livre des bouteilles de lait en verre avec un triporteur à lait électrique Pink (véhicule à trois roues de 1947) sur le seuil de maisons en bandes dans un quartier résidentiel britannique. La voix off commence aussitôt à parler d'hygiène : « la voie lactée prend sa source dans l’élevage d’un bétail de qualité. Elle passe par un traitement hygiénique et scientifique du lait jusqu'à la livraison quotidienne par le laitier » (The milky way flows from the breeding of fine cattle through the hygienic and scientific treatment of the milk to the daily delivery by the milk roundsman. ). La caméra effectue un zoom avant sur le laitier au moment où il inscrit la livraison qu'il vient de faire, mais il est interrompu par Mme Harris, la cliente suivante, qui attend son lait avec impatience. Il lui donne fièrement « une pinte de lait entier, dont le taux de matière grasse et la pureté ont été testés, pasteurisé pour tuer toutes les bactéries dangereuses et livré à votre porte dans une bouteille stérilisée hermétique ». (One pint of full cream milk fully tested for butterfat and adulteration, pasteurised to kill all dangerous bacteria and delivered to your doorstep in an airtight sterilised bottle.) (Cette phrase résume le message des United Dairies, bien que le nom de la laiterie ne soit pas encore visible dans le film.) Mme Harris exprime son mépris des machines et se rappelle que, quand dans sa jeunesse, ils avaient juste « du lait sans chichi » (honest to goodness milk).
« Pour garantir cette salubrité » (01:30-03:50)
Tandis que le laitier retourne dans son véhicule et s'en va, le narrateur propose de montrer au spectateur tout ce qui est fait pour s’assurer que le lait soit « un produit hygiénique et sain ». La caméra quitte le quartier résidentiel de Mme Harris pour se braquer sur le lait lui-même. Il est versé d’un bidon dans un réservoir puis d'une bouteille dans un verre. Le film noir et blanc se centre sur la blancheur du lait (accessoirement, de nombreux films ont pris un grand plaisir à faire de même, la scène la plus célèbre de ce type étant probablement la scène du crémier dans La Ligne générale de Sergei Eisenstein, 1929, Russie). En même temps, le narrateur donne des statistiques sur la consommation de lait en Grande-Bretagne (13 à 16 millions de litres par jour). Dans une scène commune aux films sur le lait, mais aussi sur l’aide sociale (exemple : Enough to Eat, 1936), des enfants sirotent du lait dans de petites bouteilles devant un bâtiment en brique qui est probablement une école. En même temps, la voix off affirme (ou nous rappelle) que le lait est « l’un de nos aliments quotidiens les plus riches et les plus nourrissants » (one of the richest and most nourishing of all our daily foods.). Elle souligne ensuite les dangers que le lait peut représenter, ce qui contraste avec le sourire des enfants.
Nouvelle scène : dans un laboratoire, deux laborantins – un homme et une femme – manipulent des tubes à essai et des pipettes. La voix off explique comment la pasteurisation permet de résoudre un dilemme : tuer les bactéries nocives sans détruire la valeur nutritionnelle du lait. Les effets de cette méthode sont mis en évidence par un graphique animé montrant les taux de mortalité infantile entre 1911 et 1941. La diminution de ce taux est attribuée à l'amélioration des conditions de logement et des installations sanitaires, aux soins donnés aux nourrissons et à l'hygiène alimentaire. Les bénéfices qu'il y a à boire du lait et à le pasteuriser sont discutés. La voix off insiste sur le fait d'une part, que l'épidémie de diarrhée infantile qui causa 20,3 % de décès en 1911 fut causée par du lait de vache cru et d'autre part que, pendant la guerre, les enfants ont grandi en moyenne de 1,27 cm et pris 1 kg grâce aux programmes de distribution de lait dans les écoles.
Le fermier et le vétérinaire (03:50-06:40)
Une ligne de bouteilles de lait scintille en passant devant nos yeux, vraisemblablement dans une usine d'embouteillage. Pour fournir du lait pur et sans danger, une "organisation complexe et hautement qualifiée" (intricate and highly skilled) est nécessaire, affirme la voix off. C'est le début d'une nouvelle séquence du film qui détaille le rôle des fermiers, des scientifiques et des laitiers. (Le film sous-entend ici que United Dairies est capable de mettre en œuvre toute cette organisation, et que l'efficacité des fermiers, des scientifiques et des laitiers dépend de celle de l'organisme qui les coordonne.) Gros plan sur un homme, un fermier, en train de regarder au loin puis que l'on retrouve penché sur un bidon de lait. Un zoom avant sur l'étiquette du bidon nous permet de lire les mots Accredited Milk ("Lait agréé"). En arrière-plan, on voit des fermiers et des tracteurs dans la cour de la ferme, ainsi que des vaches au pré, de l'autre côté de la barrière. Le narrateur insiste sur la nécessité que les vaches soient en bonne santé et traites dans de bonnes conditions d'hygiène sans lesquelles la pasteurisation serait "vaine" (useless). Cette affirmation répond directement à l'argument des adversaires de la pasteurisation de l'époque selon lequel la pasteurisation pourrait permettre de vendre un lait de mauvaise qualité ou impur.
La caméra passe de vaches sur un terrain assez boueux à un pré herbeux au moment où les mots hygienic conditions ("conditions d'hygiène") sont prononcés. Changement de narrateur au moment d'expliciter le travail du fermier. Ce dernier, que l'on voit debout à la barrière en train de discuter avec un autre homme, peut bénéficier de conseils d'experts du ministère de l'Agriculture, du County Committee (comité du comté) ainsi que de la part de conseillers rattachés aux laiteries auxquelles il livre son lait. La caméra passe à un deuxième homme debout à côté de quelques taureaux et également en train de discuter avec un autre homme. Le narrateur évoque l'importance d'élever un bon troupeau tandis que la caméra fait un panoramique sur des scènes pastorales britanniques et des troupeaux de vaches. Plan sur des vaches dans une étable à plafond bas et dans une cour dont le sol est en ciment. Le vétérinaire est mentionné, il joue également un rôle important, notamment en ce qui concerne la tuberculose, les avortements contagieux et la mammite.
Les vaches ː races et alimentation (06:40-08:22)
Le film passe ensuite aux races de bétail et à leur alimentation. Le narrateur souligne le rôle que joue l'alimentation des vaches dans la production de lait. Le spectateur est frappé par le ton pince-sans-rire du narrateur qui tente une plaisanterie ː "La vache a toujours dit ː Va vers l'Ouest, jeune femme, va vers l'Ouest ǃ". Une carte de la Grande-Bretagne apparaît au même moment. Elle sert à montrer les comtés de l'ouest où les pâturages sont plus riches et les quantités de lait produites plus importantes. Les différentes races (Guernesey, Jersiaise, Shorthorn, Frisonne et Airshire) sont toutes montrées, même si en l'absence de gros plan ou de couleur, il est difficile de les distinguer les unes des autres. La vache se nourrit en grande partie d'herbe. Un fermier remplit un seau et remplit l'auge de l'étable. Le narrateur explique qu'il peut s'agir de foin, de navets, de betteraves fourragères, de choux frisés, d'avoine et d'autres aliments, en fonction des quantités de lait produites par les vaches.
"Un peu de saleté n'a jamais fait de mal à personne, voyons ǃ"(08:23-09:15)
Comme un interlude ironique dans un commentaire informatif un peu aride, Mme Harris raconte ses souvenirs d'enfance à la ferme. Ses propos sont renforcés par une séquence tournée dans une grange mal entretenue et jonchée de paille où un fermier portant un tablier particulièrement sale trait des vaches maculées de fumier séché. Elle exprime son scepticisme à sa voisine par-dessus la haie qui sépare leurs jardins en lui racontant sa conversation avec le laitier et en s'exclamant ː "Un peu de saleté n'a jamais fait de mal à personne, voyons ǃ"
Le lait (09:15-14:00)
Cet interlude a préparé le terrain pour que le narrateur principal puisse souligner les quatre règles de base de la traite moderne ː "des vaches propres, des ustensiles stériles, des mains propres et un refroidissement immédiat." La caméra se focalise sur chacun de ces aspects, sur la façon de les mettre en œuvre dans l'étable et sur les méthodes de nettoyage des vaches et des vachers. Le processus de la traite est expliqué de même, tandis que la blouse propre du vacher éclate de blancheur sur le fond plus sombre que composent les vaches et le foin. Zoom sur la tasse-filtre au moment où les premiers jets de lait sont examinés pour vérifier qu'il n'y a pas de signe de mammite. Nouveau zoom sur un papier accroché au mur. Le vacher remplit un tableau ː Minnie a produit 27 ½ lbs (soit environ 12,5 L) de lait le 9 mai 1948. La caméra est toujours braquée sur les éléments que le spectateur est censé retenir.
Nouvelle scène, au-delà des barrières qui entourent la ferme. Des bidons de lait sont posés sur une plateforme en bois exactement à la même hauteur que le plateau du camion, ce qui facilite le chargement des bidons pleins ainsi que le déchargement des bidons propres et vides. Nouveau zoom sur l'étiquette Accredited Milk qui atteste que le lait a été produit par des "vaches en bonne santé et dans les meilleures conditions d'hygiène" (healthy cows under the best hygienic conditions). Le fermier a accompli sa tâche, il a produit le lait dans les conditions sanitaires adéquates. À présent, c'est au tour des laitiers de faire leur travail "en toute sécurité et rapidement" (safely and quickly). Courtes scènes montrant des camions à plate-forme transportant des bidons de lait alignés traversant des paysages ruraux pour amener le lait, et le spectateur, jusqu'au dépôt de lait du comté.
Le dépôt du comté (14:15-20:05)
La laiterie du comté est décrite comme étant, avant tout, l'endroit où le lait est soumis à la première série de tests. Les bidons de lait sont déchargés. Premier test ː des employés expérimentés les sentent. Ces employés, comme les vachers modernes dans la salle de traite et les laborantins, portent des uniformes blancs. À partir de là, le spectateur suit trois trajectoires possibles ː celle du lait considéré comme bon, celle du lait douteux et celle des bidons qui ont été vidés.
Le lait qui a satisfait au premier test est versé dans une cuve et traverse rapidement le dépôt - le commentaire insiste sur cette rapidité et sur la température qui sont toutes deux des éléments essentiels. Le lait est pompé dans un refroidisseur et amené à une température avoisinant le point de congélation. Ensuite, il est transféré dans des wagons-citernes doublés de verre (qui sert d'isolant) ou en acier inoxydable, d'une capacité d'environ 13 600 L. Ces wagons le transporteront jusqu'aux grandes usines urbaines de traitement du lait. Il est intéressant de noter que United Dairies acheminait le lait par le train.
Le lait qui n'a pas satisfait au premier test est envoyé au laboratoire du dépôt du comté où il fait l'objet d'autres tests ː le test à la résazurine pour voir s'il se conservera, le test à la phénolphtaléine pour mesurer son taux d'acidité et déterminer s'il a commencé à tourner et le test de routine Gerber pour mesurer le taux de matière grasse du lait.
Le narrateur change et nous suivons à présent les bidons vides. Ils sont lavés et stérilisés. Les laborantines - il s'agit des mêmes femmes que celles que nous avons déjà vues dans le laboratoire - quittent périodiquement leur paillasse pour tester et contrôler de façon aléatoire l'intérieur des bidons afin de vérifier la stérilisation. L'ensemble des tuyaux qui traversent le dépôt est également stérilisé régulièrement.
"La pasteurisation" (20:05-21:00)
Nouvel interlude en compagnie de Mme Harris. Debout à l'extérieur avec une bouteille de lait vide à la main, elle exprime ses doutes à propos de la nécessité de la pasteurisation en s'adressant à une personne assise (probablement son mari) et dissimulée par un journal.
Il s'ensuit une explication de la pasteurisation, de la "découverte" de Pasteur et de son travail, dans les années 1870, sur les micro-organismes, les levures et les bactéries qui font tourner le lait. Un homme barbu en blouse blanche travaille dans un laboratoire ; ce plan se veut peut-être une allusion à Pasteur.
L'usine de traitement du lait de la ville(21:00-27:43)
Plan large montrant une citerne de lait qui arrive sur l'aire de chargement/déchargement de l'usine. C'est ici que la pasteurisation aura lieu. Le lait est traité selon une "organisation industrielle" (industrial organisation). Il est fort possible que le terme "industriel" soit employé ici pour détacher le traitement industriel moderne du lait de ses origines champêtres. Cependant, bien que ces deux phases soient mises en opposition, elles sont complémentaires. Le lait est testé et pompé dans une cuve de stockage de 13 620 L. Le lait qui ne satisfait pas aux analyses pratiquées en laboratoire est systématiquement retourné au dépôt du comté. La voix off décrit les méthodes de pasteurisation les plus courantes tandis que la caméra suit au fur et à mesure les cuves et multiples tuyaux de l'usine. La première méthode, la pasteurisation ultra rapide à haute température, nécessite de porter le lait à une température élevée (72°C) pendant un temps court (15 s) comme l'explique un schéma animé du pasteurisateur, du chambreur et du refroidisseur. Tout de suite après l'animation, l'image passe à l'installation réelle. Ensuite, le lait est acheminé directement vers l'usine d'embouteillage par pompage. La seconde méthode, dite méthode de Holder, est décrite plus succinctement. Elle consiste à porter le lait à 63°C et à le maintenir à cette température pendant 30 min. Dans les deux cas, le lait est testé pour vérifier que la pasteurisation a bien fonctionné.
Changement de narrateur. Un gros plan sur quelques bouteilles de lait avec des bouchons en caoutchouc noir et une étiquette portant le mot Sample ("spécimen") et un numéro d'identification, fait entrer le spectateur dans le laboratoire. Zoom arrière. Une femme en blouse blanche saisit l'une des bouteilles, l'agite et prélève un échantillon de lait avec une pipette. Pendant que nous la regardons travailler, le narrateur explique que la phosphatase est détruite par la pasteurisation. Après traitement par des produits chimiques, le lait devient bleu. Sa teinte est comparée à des nuanciers pour déterminer combien il contient encore de phosphatase. La laborantine termine son test et inscrit quelque chose dans un registre. L'image en noir et blanc ne peut pas rendre compte des différentes nuances de bleu, c'est donc une vue de profil de la laborantine en train de regarder à travers le nuancier qui montre comment se fait la comparaison. Ce test conçu en 1934 en Grande-Bretagne et adopté officiellement en 1946 est le seul test qui soit expliqué en entier dans le film.
Reprise par le narrateur précédent. On quitte le laboratoire pour revenir à l'usine de traitement du lait où un homme en blouse blanche est en train de récurer le matériel de pasteurisation (plaques du récupérateur de chaleur). Le spectateur apprend que la pasteurisation est "le seul moyen de détruire les organismes pathogènes et d'assurer la sécurité sanitaire du lait" (only means of killing all pathogenic organisms and making milk safe). La stérilisation du matériel est montrée et expliquée pour signifier qu'il ne suffit de stériliser le lait, il faut également stériliser toutes les surfaces avec lesquelles le lait entre en contact.
Le laboratoire central (27:43-28:32)
Un plan de l'extérieur d'un bâtiment montre que nous avons quitté l'usine de traitement du lait pour visiter le laboratoire central de United Dairies. Ce laboratoire supervise toutes les analyses et tous les tests réalisés dans chacun des dépôts. Des laborantines (il n'y a pas d'homme) vêtues de blanc manipulent des tubes à essai et des becs Bunsen. Des boîtes de Petri sont disposées devant elles. Le laboratoire abrite également un centre de recherches et une bibliothèque (aux murs couverts de belles boiseries) pour conseiller les scientifiques, les employés des laiteries et les fermiers. On vérifie aussi que le lait n'a pas été coupé en mesurant son point de congélation.
L'hôpital St Mary (28:32-29:04)
L'entrée de l'hôpital St Mary apparaît à l'écran. Un homme portant une caisse de bouteilles de lait y entre. Nouveau plan sur une laborantine au travail. Ici, le lait subit régulièrement un test supplémentaire, celui de la tuberculose. Le commentateur explique d'un ton assez fier qu'en 12 ans, aucun prélèvement n'a été testé positif, ce qui est une façon de reconnaître les bienfaits de la pasteurisation. Les autorités locales prélèvent également des échantillons pour les analyser. À cet effet, un homme remplit des papiers. Un zoom avant permet au spectateur de constater qu'il s'agit d'un certificat de test de la phosphatase dans l'arrondissement de Hammersmith à Londres. Le narrateur explique que ces tests sont réalisés par des organismes indépendants pour contrôler le fonctionnement de la laiterie.
L'usine d'embouteillage (29:05-30:56)
Vue plongeante sur la machine d'embouteillage automatique. Les bouteilles de lait tournent comme sur de petits manèges pendant leur remplissage. Ici, on remarque un fond musical dont le volume augmente. La voix off explique et le spectateur voit en même temps que toutes les tailles de bouteilles passent par cette chaîne, des bouteilles d'un tiers de pinte (environ 20 cl) pour les écoles jusqu'aux bouteilles d'un peu plus d'un litre. Les bouteilles fermées par un opercule en aluminium défilent en bon ordre, comme à la parade. Le spectateur entend clairement la symphonie qui les accompagne. Les mains des ouvriers ne servent qu'à saisir les bouteilles sur la chaîne et à les ranger dans des caisses que des tapis roulants amènent jusqu'à l'aire de chargement. Là, les caisses sont chargées dans des camions calorifugés qui vont les livrer aux dépôts de distribution. Encore une fois, de même que nous avons suivi les citernes de lait en route vers le dépôt, nous voyons les camions rouler sur l'autoroute, de nuit, et arriver juste avant le départ des laitiers qui vont livrer le lait de maison en maison. Les moyens de locomotion utilisés pour ces livraisons varient du véhicule tiré par un cheval aux camionnettes électriques. La caméra s'attarde plus particulièrement sur le laitier qui va livrer son lait à Mme Harris. Il est prêt à partir. Non seulement les laitiers livrent le lait, mais ils récupèrent également les bouteilles vides. La musique symphonique qui a débuté dans l'usine d'embouteillage s'arrête au moment où le laitier démarre sa tournée.
Les bouteilles (30:56-34:32)
Une fois le laitier installé dans son triporteur électrique, c'est sa voix qui poursuit la narration. "Les bouteilles", dit-il d'un ton plein de sous-entendus au moment où une main pose deux bouteilles propres sur le seuil d'une porte. C'est là que le consommateur a un rôle à jouer. (Un petit panneau quasiment illisible au-dessus de la porte indique le nom de la maison. C'est peut-être The Gables, c'est-à-dire "Les Pignons".) Après avoir passé le seuil de la porte, on entre directement dans la cuisine par l'intermédiaire d'un gros plan sur la porte du réfrigérateur qui s'ouvre. Une main y range une bouteille de lait. Le laitier signale que cette ménagère fait preuve de sens pratique en conservant le lait au réfrigérateur ou dans un réfrigérateur "artisanal", c'est-à-dire en plaçant la bouteille de lait enveloppée d'un torchon humide dans un saladier plein d'eau. Cette séquence sert de démonstration de la méthode aux spectateurs qui ne possèderaient pas de réfrigérateur chez eux.
Un autre pas-de-porte apparaît à l'écran, cette fois avec deux bouteilles vides et sales. Un autre panneau, cette fois-ci avec l'inscription "Mon repos". Ces bouteilles "racontent l'histoire" d'une ménagère brouillonne (aimless) qui a de bonnes intentions, mais ne fait pas preuve de "bon sens" (common sense). Nous la voyons poser la bouteille de lait au-dessus de la cuisinière d'un air perplexe. La voix off poursuit en expliquant que les bouteilles qui ne sont pas rincées sont tachées et sales, et qu'elles constituent un milieu idéal pour le développement de dangereux microbes. En même temps, à l'écran, une main place deux bouteilles sales sur un pas-de-porte. Le commentateur pose volontairement une question rhétorique ː "Qui se permettrait de rendre des bouteilles dans un état pareil ?" La caméra remonte pour révéler, non pas le visage de la ménagère brouillonne, mais celui de Mme Harris qui jette un regard de défi à la caméra tandis que le laitier ramasse les bouteilles. Gros plan sur le visage enjoué de l'homme qui explique qu'au dépôt, ces bouteilles seront mises à part avant de subir un lavage spécial, une stérilisation et des analyses bactériologiques. Il prend dans son registre de livraison un prospectus qu'il tend à Mme Harris. Il s'agit de l'annonce de la projection d'un film intitulé The Milky Way qui parle de son travail, des fermiers et des chimistes. L’irascibilité de Mme Harris ne connaît pas de borne car elle poursuit ː "Si on m'avait dit qu'il faudrait que j'aille au cinéma pour voir des vaches dans une ferme ǃ Enfin, du moment que c'est gratuit ǃ" (Who’d ‘ave thought I’d have to go to the pictures to see what cows on the farm look like. Still it is something for nothing.) Le laitier explique clairement que, malheureusement, Mme Harris n'est pas la seule à se comporter ainsi. Succession de plans montrant des bouteilles dégoûtantes, sales et opaques ainsi que des bouteilles contenant des pailles posées sur des seuils de porte ; une main sur un fond noir montre une bouteille contenant une châtaigne ; une remise avec des outils et une bouteille contenant de la peinture ; une table dressée pour le thé avec une bouteille de lait servant de vase. Ces bouteilles ne sont plus dans le circuit. De retour au dépôt, le laitier place les deux bouteilles sales de Mme Harris dans une caisse métallique à part, d'un côté de l'aire de chargement.
Le narrateur précédent nous refait passer par le dépôt. Cette fois-ci, nous suivons les bouteilles vides propres qui sont placées à la main dans une machine automatique. Elles en ressortent propres et étincelantes puis passent au remplissage. Fondu enchaîné ː le défilé des bouteilles étincelantes qui s'éloignent de la caméra laisse la place à un défilé de bouteilles de lait blanc qui progressent en direction de la caméra.
“La voie lactée continue à couler” (34:33-35:28)
Pour terminer, le narrateur nous fait de nouveau emprunter la "voie lactée" à travers de courtes scènes ː du troupeau de vaches en bonne santé en passant par les bidons de lait, le camion, le dépôt du comté, les tuyaux du pasteurisateur, les tests en laboratoire, les salles d'embouteillage, les dépôts de distribution et les tournées de livraison jusqu'aux mains d'une Mme Harris souriante qui a déposé fièrement deux bouteilles propres devant sa porte. On dirait que la caméra a fait une avance rapide sur toute la journée du lendemain. La "nouvelle" Mme Harris, souriante et avertie, que nous voyions à présent est la preuve que le film a atteint son but. Mme Harris est allée le voir et les informations qu'elle en a retirées l'ont incitée à changer de comportement.
Supplementary notes
References and external documents
Peter J. Atkins, 2000, “The pasteurization of England: The science, culture and health implications of milk processing, 1900-1950” in David F. Smith and Jim Philips, eds., Food, Science, Policy and Regulation in the Twentieth Century: International and Comparative Perspectives (Routledge: London and New York), 37-51.
H. D. Kay, 1950, “The National Institute for Research in Dairying, Shinfield, Reading.” Proceedings of the Royal Society of London. Series A, Mathematical and Physical Sciences, 205(1083), 453-467. URL: http://www.jstor.org/stable/98697
Contributors
- Record written by : Tricia Close-Koenig
- 1 Traducteurs_vers_français : Élisabeth Fuchs
- Transcription English : Thibault Riegert, Michael Craig