Technique des autopsies (1928)

De Medfilm



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Titre :
Technique des autopsies
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
18 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« Faculté de Médecine de Paris, Laboratoire d'Anatomie Pathologique. Technique des autopsies suivant la méthode Roussy et Ameuille pratiquée par le Docteur Roger Leroux Professeur Agrégé. Chef des Travaux Pratiques d'Anatomie Pathologique à la Faculté de Médecine de Paris. Réalisateur : Jean Benoit-Lévy, Opérateur : Ed. Floury »

Contenus

Sujet

Description technique d'une autopsie

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Ce film décrit par le texte et surtout par l’image le déroulement technique d’une autopsie. La première partie, qui seule est disponible ici, est consacrée aux centres nerveux. L’examen débute par la moelle épinière. Incisions et sections des masses musculaires et des vertèbres sont pratiquées le long de la ligne épineuse, qui est ensuite ébranlée et arrachée. L’examen se poursuit sur le cerveau et le cervelet. La peau est incisée, le cuir chevelu décollé et le crâne et la dure-mère (membrane qui protège le cerveau et la moelle épinière) ouverte. L’examen se termine par l’ablation du cervelet et de l’hypophyse.

Contexte

En 1928, Jean Benoit-Lévy réalise, durant six mois et sous la direction du Dr. Leroux, un film décrivant techniquement une autopsie dans le laboratoire d'anatomo-pathologie du Pr. Gustave Roussy. Il fait partie d’une série de six films réalisés sous l’égide du Comité français d’études médico-chirurgicale par le cinématographe. Dès sa création en 1930, ce Comité est chapeauté par les Ministères de l’Education Nationale et des Affaires Etrangères. Les professeurs Antonin Gosset, Charles Laubry, Roger Leroux, Gustave Roussy et Léon Bernard en assurèrent la direction jusqu’en 1939.
Ce film est réalisé avec la volonté de créer une Encyclopédie regroupant, quelle que soit leur pays de production, les films ayant trait à la chirurgie et à la médecine. Les autres films réalisés par le Comité sont l’Obstétricie opératoire (1927), L'Appendicectomie (1932), La Bronchoscopie (1932), La Biopsie (1933), Opération du cancer du sein (1933). (Jean Benoit-Lévy, Les grandes missions du cinéma, Montréal, 1945, p.69). Ces deux derniers films sont considérés par Thierry Lefebvre comme "deux remarquables documents didactiques, d'une qualité formelle et pédagogique probablement inégalée à ce jour." (Thierry Lefebvre, Cinéma et discours hygiéniste (1890-1930), Université Paris III / Sorbonne nouvelle , 1992, dir. Pr. Michel Marie).

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Oui.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Bien loin du discours propagandiste et moralisateur des films d’éducation sanitaire et sociale, ce film médico-chirurgical, comme les films de pratique médicale ou les films « agricoles », adopte un point de vue technique et pratique. L’image accompagne le carton et vice-versa. Surtout, la caméra suit véritablement les gestes du médecin-légiste.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Destiné à l’enseignement dans les facultés de médecine, ce film est exclusivement médical. L’exécution d’une autopsie y est très précisément décrite : procédé, instruments utilisé, organes concernés.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Faculté de médecine

Communications et événements associés au film

Congrès International de Cinématographie (Paris, 1926)

Public

Etudiants en médecine

Audience

Descriptif libre

L’introduction à « l’autopsie des centres nerveux », qui constitue la première partie du film (et la seule disponible sur Medfilm), rappelle sur deux cartons le procédé à mettre en œuvre au cas où le décès ne serait pas immédiatement suivi d’une autopsie.
La moelle épinière
Toute la séquence est montrée en plan taille pour présenter latéralement le corps autopsié jusqu'à sa taille. L’autopsie débute par la moelle épinière. Un carton précise la disposition qui doit être celle du cadavre : allongé sur le ventre, la tête reposant sur un billot. Le médecin-légiste, dont les mains sont protégées par de grands gants de protection, commence par inciser la peau en suivant « la ligne épineuse ». Le couteau part de la nuque, qui est maintenue avec deux doigts, et descend jusqu’au fessier. Le mouvement, comme tous ceux du film, est suivi en plan panoramique rapproché, qui ne montre jamais le visage du médecin-légiste. Repartant de la nuque, il incise plus profondément la peau, qu’il écarte du côté droit pour sectionner les muscles reliés à la moelle épinière. Il fait de même du côté gauche, en écartant là-aussi la peau pour faciliter le sectionnement. Il remonte ensuite du fessier vers la nuque, puis redescend pour dégager les muscles des gouttières vertébrales, qu’il nettoie avec une « rugine courbe » (instrument pourvu d'une lame servant à racler les os).
Il présente à la caméra le rachitome et le marteau avec lesquels il sectionne une à une, par un coup de marteau sur le rachitome, les lames vertébrales droites puis gauches, en partant à chaque fois du pelvis pour monter par les lombaires et le thorax jusqu’au cou. Par des panoramiques discrets, la caméra suit ses gestes des fesses à la nuque et redescend pour suivre, du pelvis au cou, les coups de marteau successifs donnés alternativement à gauche, à droite et sur la lame épineuse et qui ébranlent celle-ci. Nouveau panoramique pour suivre la main du médecin-légiste secouant du bas en haut, à l’aide d’une pince, la lame pour la décoller. La caméra revient une nouvelle fois au niveau du pelvis, où le médecin débute, avec la pince et le couteau, l’arrachement sur toute sa longueur de cette lame.
Au moyen du couteau et d’une petite pince, il coupe les quelques fibres subsistants, puis il passe l’auriculaire du haut en bas la moelle épinière pour la nettoyer, s’aidant d’un chiffon au bas de celle-ci. L’ayant pincé avec un ciseau à la base, il l’arrache en coupant alternativement les racines droites et gauches au couteau qui se trouvent en dessous. Toujours avec le ciseau, il coupe la moelle elle-même au niveau de la deuxième ou de la troisième vertèbre cervicale. La caméra, qui avait continué à suivre ses gestes, s’arrête sur le thorax au-dessus duquel le médecin-légiste lui présente la moelle sectionnée.
Le cerveau et le cervelet
A partir de ce chapitre, la valeur de plan mobilisée est le gros plan. L’autopsie se poursuit au niveau du cerveau et du cervelet. Un carton de transition conclut la découpe de la moelle épinière et indique comment disposer le corps pour la poursuite de l’opération. La tête, dont le visage est caché par la main de l'assistant légiste, est présentée de profil à la caméra, qui reste fixe durant la majeure partie de l’examen. Le visage du cadavre n'est jamais montré de tout le film.
Aidé par son assistant, qui maintien sa tête immobile, le médecin-légiste incise au couteau la peau de l’oreille droite à l’oreille gauche en passant à travers le cuir chevelu. Il rabat celui-ci en avant en tirant sur les cheveux et en s’aidant du couteau pour le décoller du crâne. Il fait de même à l’arrière.
Après avoir sectionné au couteau les muscles temporaux, le médecin-légiste frappe avec la pointe du marteau sur tout le pourtour du crâne pour sectionner celui-ci. Alors que son assistant maintient toujours la tête du cadavre par les cheveux, il se sert du crochet du marteau pour arracher la calotte crânienne. Changement d'angle, le cadavre est montré de trois-quarts haut pour permettre de mieux observer la suite de l’examen.
Ayant enlevé avec une pince quelques cheveux, le médecin-légiste ouvre la dure-mère au moyen d’un couteau et d’un petite prince. À l’aide d’une lame, il décolle soigneusement le cerveau à la base, jusqu’à ce qu’apparaisse le nerf optique, qu’une étiquette met en évidence (la main de l'assistant intervient dans le champ pour poser l'étiquette à l'endroit concerné). Puis il décolle davantage le cerveau jusqu’à la protubérance, dont une étiquette (même opération de la part de l'assistant) indique aussi l’emplacement. Le cerveau est ensuite entièrement décollé.
Le médecin-légiste tire ensuite sur la tente (repli de la dure-mère, voir plus haut dans "résumé") avec la petite pince et découpe entièrement celle-ci du côté droit puis du côté gauche avec la lame, ce qui lui permet d’accéder au cervelet. Pendant que son assistant maintient toujours la tête immobile, cette fois-ci par les joues, il sectionne le cervelet avec les ciseaux et l’extrait à l’aide de la lame. Puis, après avoir sectionné l’hypophyse à coup de marteau sur le rachitome, il extrait celle-ci au moyen des ciseaux et de la lame. L’autopsie des centres nerveux et le film sont terminés.

Notes complémentaires

Voir la reproduction du traité de référence de 1910 par Gustave Roussy et Pierre Ameuille : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61409227/f10.image.texteImage

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Bernadette Nguyen, Emmanuel Nuss
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