Check the neck (1975)

De Medfilm



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Titre :
Check the neck
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
11 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Commanditaires :

Générique principal

(générique de fin)
presented by THE LOST CHORDS OF NEW JERSEY
dedicated to WILLIAM O. STEINER A.S.C. by his friends and co-workers of the motion picture industry

Narrated by STEVE HOLLIS

Film Edited by JACK HANNAN

Acknowledgment is gratefully made to the following:
Passaic County Chapter
American Cancer Society
New Jersey Division, Inc.
Technical Advisors

Directors Guild of America

(...)

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Film destiné à sensibiliser les services qui assurent les premiers secours lors d'un accident (policiers, pompiers, etc) et le grand public à la prise en charge spécifique des personnes laryngectomisées.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Ce film met en scène un accident de voiture où les premiers secours prennent en charge une victime inconsciente sans vérifier si elle est laryngectomisée. Parmi les personnes qui assistent à la scène, un laryngectomisé est présent et explique les bons gestes à adopter face à cette situation. En effet, les premiers secours ne semblent pas être au courant qu'une prise en charge simple peut être fatale pour un laryngectomisé. Il s’ensuit un bref aperçu des laryngectomisés (cause de l’opération, anatomie, quotidien de ces personnes).

Contexte

La laryngectomie aux États-Unis en 1975

Dans un contexte de développement général de la médecine, la laryngectomie se perfectionne à partir de la moitié du XXe siècle avec une chute de la mortalité post-opératoire. En 1975, certaines associations comme The Lost Chords of New Jersey (commanditaire du film) mettent en place des séances d’orthophonie gratuites avec l’aide de l’American Cancer Society pour l’apprentissage de la voix œsophagienne.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

En tout premier lieu, le réalisateur focalise l'attention du spectateur par les sens ; ouïe (sirènes), vue (schéma).

Le film s'inscrit comme étant un documentaire par la fiction en mettant en scène un tiers averti qui transmet les connaissances. Ses indications sont ensuite complétées par une voix off.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Vu le commanditaire du film, la santé et la médecine ne sont pas critiquées, mais au contraire, elles sont présentées comme importantes. The Lost Chords of New Jersey en profite pour se faire connaître tout en faisant de la prévention pour une bonne prise en charge.

D'ailleurs, lorsque le film mentionne les séances d'orthophonie gratuites, on peut supposer que l'association a besoin de dons et compte pouvoir augmenter le nombre de ses donateurs grâce au film.

De plus, le film étant en partie destiné aux premiers secours, le réalisateur n'a pas besoin de justifier l'utilité de la médecine. Notons que bien que les secours soient présentés comme ignorants face à la laryngectomie, cela ne remet pas en question la validité de leur savoir.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Communications et événements associés au film

Public

Premiers secours et grand public

Audience

Descriptif libre

Scène de l'accident

Ce film est en grande partie une reconstitution de fiction dans un point de vue documentaire. Tout d'abord, il n'y a pas de générique de début, le spectateur est directement interpellé par un bruit de sirène, qui le met tout de suite en état d'alerte et le laisse attentif. Cela permet de focaliser l'attention du spectateur dès les premières secondes par une information auditive. D'autant plus qu'avec le hors-champ, on ne voit qu'une maison depuis la rue, ce qui renforce le sentiment d'inquiétude : le spectateur ne sait pas ce qu'il s'est passé, mais ces indices permettent de penser qu'un accident a eu lieu dans un lieu habité, et qu'il y a peut-être des blessés.

Une voiture de police arrive alors dans le champ de la caméra, ce qui ne fait que renforcer les soupçons. La voiture s'arrête, puis une deuxième sirène retentit pendant qu'un policier sort précipitamment de la voiture, et le spectateur voit arriver un camion de pompiers. La première hypothèse du spectateur se confirme, un accident a bien eu lieu. Cependant, la scène d'accident n'est pas encore visible, ce qui laisse libre court à l'imagination du spectateur, qui pourrait imaginer le pire. Après cela, le suspense se poursuit encore avec l'arrivée de curieux qui viennent observer. La caméra s'attarde sur cet attroupement sans montrer l'accident, que le spectateur ne peut pas oublier puisqu'il entend toujours une sirène. On peut d'ailleurs s'étonner sur le fait que les gens arrivent en même temps que les secours. Ceux-ci sont peut-être arrivés très vite. Enfin, un policier ouvre la porte d'une voiture, qui semble être celle dans laquelle se trouve la victime. La voiture n'est pas très abîmée, si ce n'est un trou dans le pare-brise, en face du conducteur. Le policier semble pourtant préoccupé par l'état de la victime puisqu'il crie aux secours de s'en occuper. Le plan change et on voit une autre voiture, derrière la première, dans laquelle se trouve un autre blessé, qui sort rapidement de sa voiture, sans grande difficulté. On aurait pu s'attendre à une scène bien pire, voire même difficile à voir, mais il n'en est rien : pas de mort, pas de sang et seulement deux blessés. Le plan change de nouveau, la caméra fait un zoom pour se concentrer sur la première victime, qui elle est inconsciente.

Cette scène possède les codes cinématographiques des films d'action avec une alternance des plans rapprochés de la foule et les gros plans sur la victime. Pendant ce temps, une voix off répond à la question du policier "Est-il en vie ?" en expliquant que les secours pourraient causer sa mort puisqu'ils n'ont pas fait les vérifications nécessaires, car le blessé est laryngectomisé. Une réponse bien énigmatique pour le spectateur, qui peut se demander ce qu'est un laryngectomisé, ou bien comment repérer un laryngectomisé et ce qu'il faut faire pour le ranimer. La réponse arrive un peu plus tard, quand un homme, qui se trouve là par hasard, affirme qu'il faut regarder le cou. Un spectateur averti aura remarqué que cet homme parle avec la voix oesophagienne, technique utilisée par les laryngectomisés. Le message "EXAMINEZ LE COU" s'affiche alors en gros et en majuscules à l'écran, indiquant que ce simple geste est important pour la survie du blessé. La musique permet elle aussi d'attirer l'attention du spectateur. Cette courte phrase, facile à retenir et décrivant un geste simple, est comme un slogan, d'autant plus qu'elle constitue le titre du film. Si les médecins doivent retenir une chose du film, c'est bien qu'il faut regarder le cou. En examinant le cou, l'homme montre que le blessé est laryngectomisé, puis la voix off reprend en insistant sur le fait que le blessé a pu être sauvé uniquement parce qu'un laryngectomisé était présent, et qu'il faut donc que les secours soient formés face à cette situation.

Il s'ensuit une explication simple et rapide sur les laryngectomisés et leur réanimation, pendant que la caméra zoome sur le cou de la victime. Cela mobilise l'ouïe et la vision du spectateur pour lui faire comprendre, et surtout retenir, les informations essentielles. Elle est accompagnée d'une musique calme, presque triste, faisant peut-être penser qu'il est dommage que si peu de gens soient formés sur la prise en charge des laryngectomisés, dont le nombre a augmenté depuis 1950, jusqu'à atteindre "des milliers" (selon la voix off) en 1975. (2'54)

Indices pour repérer la présence d'un laryngectomisé

Dans cette séquence, on remarque plusieurs gros plans à la suite notamment l'étiquette obligatoire sur les voitures qui transportent une personne laryngectomisée et sur les livre de premiers secours dédiés à ces derniers. Il en suivra un plan du feuilletage de ce livret pour en montrer le contenu qui est à première vue simple et compréhensible grâce aux schémas. Ces plans permettent de mettre en valeur les éléments importants si on se trouve sur une scène d'accident pour identifier les blessés et les secourir au mieux. Cette séquence allie auditif et visuel, ce qui aide à l'ancrage mémoriel. De plus, le spectateur a affaire à une situation peu commune voire satyrique lorsqu'un secouriste demande des explications au civil qui a eu une laryngectomie. Cette scène peut mettre mal à l'aise du fait de ces gros plans. En effet, ce sont des indices remarquables pour des personnes averties, comme le montre l'intervention d'un laryngectomisé qui était dans la foule. Maintenant que l'on a vu tous ces indices de si près, on se demande comment les secouristes ne les ont pas remarqués. Lors du visionnage de ce film, les professionnels de santé qui remettraient en question leurs connaissances pourraient mieux retenir ces connaissances dû à ce sentiment de malaise. (3'58)

Phase d’enseignement – les bases de la laryngectomie

Un schéma en coupe sagittale de la face permet d’expliquer le fonctionnement de la respiration (inspiration puis expiration) pour une personne normale puis pour une personne ayant subi une laryngectomie. Comme tout schéma, ce plan permet d’avoir une vision plus claire de ce qu’il se passe à l’intérieur de notre corps. Pour appuyer encore plus les propos, le réalisateur n’hésite pas à choquer ses spectateurs en nouant un sac en plastique autour de la tête du laryngectomisé. Cette manœuvre montre bien que la respiration ne se fait plus par la bouche dans ce cas. (5’21)

phase d’enseignement 2 – la respiration artificielle

Cette séquence vise à enseigner deux types de respiration artificielle pour réanimer une personne laryngectomisée ou non. La première est la technique de Sylvester. La caméra filme en plongée, afin de mettre en évidence les mouvements qui se font sur le haut du corps du « blessé » allongé. Le très gros plan sur le ventre de la victime permet d'insister sur le mouvement. Pour présenter la technique de Holger Nielsen, le réalisateur a choisi de filmer la victime dans un plan latéral car cette technique de réanimation est plus centrée sur le haut du corps. Lors de ces deux séquences, la voix off donne des ordres clairs, simples et concrets, et les gestes présentés par les acteurs sont lents, ce qui augmente la clarté de l'information. (6'41)

Informations complémentaires

La scène nous accueille sur un plan large, comme si nous étions un spectateur direct de la scène. Nous voyons que l'accidenté se remet bien, il peut tenir assis donc semble sauvé. Un zoom nous rapproche de la scène pour donner l'impression de faire partie des secouristes qui questionnent la personne larygectomisée. Ce dernier partage de nouvelles informations concernant les personnes ayant subi une opération ou possédant des allergies. Le zoom permet de nous inclure dans la conversation comme si nous en faisions partie, dans cette situation, au même titre que les secouristes nous apprenons de nouvelles connaissances. Il s'en suit un gros plan sur le bracelet que l'accidenté détient et qui permet d'avoir plus d'informations personnelles sur sa santé (opérations, allergies, ainsi qu'un numéro de téléphone pour plus d'informations.) Ce gros plan a la même vocation que ceux du livret et de l'étiquette : graver cet élément en mémoire. Enfin, nous voyons cette personne partir petit à petit en ambulance, ce qui est en accord avec la voix off qui nous aiguille pour avoir plus d'informations si on le souhaite. Ce plan nous montre que la scène est finie, tout comme la partie de prévention sur les gestes de secours et éléments indispensables à connaître sur les personnes ayant subi une laryngectomie. (7'45)

La voix œsophagienne

Nous nous retrouvons maintenant face à une scène qui contraste de par les acteurs et le cadre. Alors que nous étions en pleine ville, face à un accident impliquant une personne âgée, nous sommes maintenant face à trois enfants s'amusant sur une balançoire dans un jardin. Puis la caméra dézoome pour atteindre un plan d'ensemble sur une scène de repas de famille tout à fait ordinaire. Cette scène montre que les personnes ayant subi une laryngectomie ont une vie normale malgré leur handicap et qu'elles ont une vie sociale comme toute autre personne. Après la présentation orale de la voix œsophagienne, nous nous rapprochons d'un groupe de personnes pendant leur discussion grâce à un zoom. Cela a pour effet de donner l'impression de rentrer dans le quotidien de ces personnes. Certains remarqueront qu'un des personnages pose la main à l'endroit de l'incision pendant qu'il parle, et nous remarquons que sa chemise se soulève lorsqu'il rigole. (9'38)

Conclusion

Nous revenons sur la scène de l'accident qui nous rappelle la scène d'ouverture. Après un zoom sur la voiture, nous retrouvons les gros plans des éléments importants du film. Pour la première fois nous entendons une consigne explicite "recherchez les éléments" pour bien prendre en charge les personnes à besoin spécifique. C'est un support de plus pour appuyer le message omniprésent "examinez le cou". Enfin, nous partons de la scène par un dézoom et en même temps que la voiture de secours. Le dernier aperçu du film est le son de sirène, que nous avons déjà au début, et qui nous montre la fin.

Notes complémentaires

Un film destiné à l'enseignement de la méthode Holger-Nielsen datant de 1940 environ se trouve dans les archives de la Wellcome Collection ː Artificial respiration by the H. N. method

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Eulalie Jacquenod, Lucie Haas
  • Transcription En, : Julie Manuel
  • Sous-titres Français : Ariane Fénart