Renaissance des plantes médicinales (1970)

De Medfilm



Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage des sous-titres, veuillez essayer un autre navigateur.

Titre :
Renaissance des plantes médicinales
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
28 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« P. Delaveau. Faculté des Sciences pharmacologiques et biologiques, Université Paris V. Documentation : Bibliothèque interuniversitaire ; Musée de matières médicales ; Jardin botanique de la Faculté des Sciences pharmacologiques et biologiques ; I.T.E.P.M.A.I. (Milly la Forêt) ; H. Couderc, directeur de recherches C.N.R.S. Université Paris XI ; Laboratoire de génétique végétale L.E.R.S. (Tours). Images : René Gosset, Philippe Morice ; Montage : Laurent Louchet. Réalisation : Éric Duvivier »

Contenus

Sujet

« Film sur les propriétés thérapeutiques des plantes. » (notice CERIMES)

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Depuis l’Antiquité, les plantes sont omniprésentes dans la médecine. L’Égypte, la Grèce et la Rome antiques ont laissé un riche héritage, qui a été complété dans les décennies et les siècles suivants par des apports celtes, slaves et surtout arabes. Le Moyen-Âge apporte des améliorations dans les procédés de culture. Les guerres, l’imprimerie et la découverte des Indes et des Amériques permettent de grandes avancées, complétées en Europe même aux 18e et 19e siècles. La chimie, qui a permis d’isoler les principes actifs des plantes, est indispensable aujourd’hui. La recherche s’articule en plusieurs étapes : récolte, bibliographie, analyse selon plusieurs procédés et expériences pharmacologiques complétés par des études auprès des populations autochtones. Les principes actifs peuvent être améliorés selon plusieurs techniques. Aujourd’hui est privilégiée la recherche sur les cellules, permettant le retour aux médecines douces. Les pharmacopées françaises et européennes ont établi des principes pour la récolte et le conditionnement des matières premières.

Contexte

Une prise de conscience, dans les années 1970, des risques inhérents à la médecine moderne qui améliore sa performance par le recours à des techniques artificielles de plus en plus poussées, entraîne un retour en grâce de la médecine naturelle, qui avait constitué la première application de la médecine et avait déjà fait ses preuves auprès des générations précédentes. Ce film promeut donc indirectement l’usage de plantes médicinales et la médecine naturelle. Il s’adresse à l’ensemble des professionnels de la santé, médecins et surtout pharmaciens.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Dans la première partie, le film revient longuement sur l'histoire des plantes médicinales « qui se confond avec celle des hommes » depuis l'Antiquité. La deuxième partie s'attache à décrire la préparation des plantes médicinales en vue d'un usage thérapeutique, depuis les premières recherches jusqu'au laboratoire. Les images gravures et prises de vues soulignent combien notre environnement est riche en plantes aux qualités thérapeutiques parfois insoupçonnées mais qui, dans certains cas, étaient déjà connues par de très anciennes civilisations.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Elles sont ici replacées en perspective de la longue histoire de l'Humanité. Loin de toute technicité, le film s'applique, par une longue chronologie, à mettre en exergue l'imbrication de l'histoire humaine et de l'histoire médicale. D'autre part, par de longues énumérations et de nombreux exemples d'application possibles, elle souligne les origines naturelles de nombreux soins médicaux et thérapies.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Facultés et écoles de médecine et de pharmacie, centres de recherches

Communications et événements associés au film

Public

Pharmaciens, enseignants-chercheurs et étudiants en médecine et en pharmacie

Audience

Descriptif libre

Introduction
[01'22"]
Le film s'ouvre sur un livre dont la première page porte le titre "Traité de la matière médicale ou l'histoire de l'usage des médicaments et leur analyse chimique". Elle introduit à la première partie du film : l'histoire des plantes médicinales, qui est restituée visuellement et parfois subjectivement par une alternance de dessins, de gravures et de plantes filmées dans leur milieu naturel et en laboratoire. En fil rouge, une carte, où évoluent une éprouvette rose et un nuage vert, indiquent les différentes étapes de l'histoire des plantes médicinales. Le commentaire introduit lui-même le sujet en constatant que la société moderne, bien que disposant de technologies avancées, se tourne à nouveau vers d'anciennes pratiques, et explique l'engouement pour les plantes médicinales par l'origine naturelle et ancestrale de celles-ci qui, dans les faits, ont toujours marqué la thérapeutique par leur omniprésence et devraient voir leur rôle s'accroître.
[01'51"]
Les plantes médicinales dans l’Égypte et la Grèce antiques
[01'51"]
Les propriétés toxiques et médicinales des plantes déterminent leurs usages. Leur histoire débute dans l’Égypte ancienne et des œuvres d'art ou des documents écrits, tels les relevés précis effectués par l'expédition de Bonaparte, nous révèlent les plantes déjà connues à l'époque : le nénuphar, sédatif à connotation religieuse ; la cille, diurétique et tonique cardiaque ; le safran, qui assurait l'équilibre du cycle menstruel ; le ricin et son huile purgative ; le carvi, aux propriétés stomachiques ; l'aloès qui outre ses propriétés laxatives, protégeait la peau du soleil. Après leur sortie d’Égypte, les Hébreux garderont le souvenir de l'ail et de sa multitude d'emplois possibles, ainsi que des gommes-résines telles que l'encens, la myrrhe et le baume de Judée, que louait déjà le prophète Jérémie. La Grèce antique fournit les premiers témoignages légendaires : un célèbre centaure apprend, en forêt de Thessalie, la science des médicaments au jeune Esculape. Cet ancêtre des apothicaires donnera un nom à plusieurs plantes médicinales : la centaurée, la petite centaurée, le marronnier d'Inde (Aesculus Hippocastanum). Aslepios, nom grec d'Esculape signifiant « serpent dressé », reste associé à la coupe d'Hygie et au serpent d'Épidaure. C'est en effet dans ce lieu au sud de la Grèce qu'une vieille mais toujours actuelle doctrine est enseignée par les prêtres-médecins : la gymnastique, les massages et les cures thermales sont recommandés en plus des médicaments végétaux. Ces pratiques ont déjà cours sur l'île de Kos, où Hippocrate fonde la première école de médecine. Sous le désormais célèbre platane de cette île, il prescrit un antispasmodique, la justiane ; un somnifère, le pavot ; une plante à connotation aussi religieuse, l'opium ; des antifiévreux comme le pavot cornu du littoral, le pavot oriental, l'absinthe et la camomille matricaire ; un anti-inflammatoire ophtalmique, le mélilot. Il ne néglige pas non plus l'anis, le fenouil grec et l'olivier. La phytothérapie entre dans une nouvelle dimension grâce au grec Dioscoride, qui parcourt de nombreuses régions d'Europe et d'Asie comme militaire romain, recueillant conseils et recettes nouvelles auprès des bergers et des guérisseurs et entraînant ainsi l'apparition d'aspects magiques à côté d’observations rationnelles. Son ouvrage sera le guide de la thérapeutique à travers tout le Moyen-Âge, ainsi que la charte de la matière médicale. Traduit du grec en latin en 1499 sous le nom de "Demateria medica", il recense 500 plantes médicinales.
[05'48"]
Les plantes médicinales de l'Empire romain aux invasions arabes
[05'48"]
S'établissant au IIe siècle sur la "Voie Sacrée" de Rome, Claude Galien, né à Pergame en Turquie, est le père de la pharmacie qui porte son nom. Fabriquant des médicaments de façon presque industrielle, il classe les maladies et plantes selon les critères « froid » ou « chaud » : des médicaments « chauds » doivent ainsi être appliqués aux maladies « froides » et vice-versa. L'usage de la cannelle contre les méfaits de l'hiver ou de la ciguë et l'aconit, malgré leur toxicité, contre les inflammations en sont deux exemples. L'utilisation abusive de purgatif et la pratique de la saignée à l'époque de Molière trouvent leurs origines dans la "théorie des humeurs" de Galien, qui prescrit la rhubarbe de Chine, l'aloès et le séné du Soudan et de l'Inde pour éliminer l'atrabile ou bile noire qui empoisonne le sang. Cette crainte, provoquant la surconsommation de médicaments laxatifs, se perpétue jusqu'à aujourd'hui. Des plantes de climat tempéré froid, comme la chélidoine et la myrtille, sont apportées par les traditions certes, slaves et scandinaves. Une nouvelle civilisation, favorisant le développement de la chimie par l'incorporation de traditions locales, apparaît avec les invasions arabes. Les botanistes, s'imprégnant des leçons des maîtres grecs, récoltent les plantes actives en parcourant l'Afrique du Nord. Les propriétés des plantes sont décrites en vers dans le "Regimen Sanitatis Salernitanum", rédigé par des savants de toutes origines à l’École bénédictine de Salerne, au sud de Naples. Diverses gravures représentent la sauge qui est ainsi décrite :
« Pourquoi mourir quand on a de la sauge dans son jardin.Elle renforce les nerfs et supprime le tremblement des mains.La fièvre aiguë disparaît. »
[07'50"]
Les plantes médicinales du Moyen-Âge au XXe siècle
[07'50"]
Les seules innovations apportées par les grands auteurs du Moyen-Âge se situent dans la production des plantes, les savoirs hérités des anciens restant inchangés. C'est vraisemblablement sous l'impulsion des moines que se développe la culture, à côté des plantes sauvages. Deux événements majeurs surviennent alors : les guerres, où les Français découvrent les beaux jardins d'Italie et créent celui de Montpellier, celui des apothicaires et le "Jardin du Roy", qui deviendra le Museum ; et l'invention de l'imprimerie qui permet un usage normalisé des plantes médicinales par l'édition d’ouvrages de pharmacie et d'antidotaires. De nombreuses idées originales et encore applicables aujourd'hui sont ainsi émises par le médecin siennois P.A. Mattiole dans sa lecture commentée de l'ouvrage de Dioscoride. L'angélique, l'aubépine, le dis, la mauve y sont reconnaissables. À cela s'ajoute la découverte des Amériques et l'établissement de la route des Indes, qui permet l'apport de plantes déjà connues de l'Antiquité dont le vomitier et sa graine, la noix vomique. Après leur découverte, les Indes occidentales fourniront des baumes d'Amériques du Sud tels que le quinquina contre le paludisme ; l'ipéca contre la dysenterie amibienne ; le boldo utilisé pour le foie ; l'écorce de Quasquara avec ses propriétés laxatives, et d'autres plantes importantes. Les XVIIIe et XIXe siècles voient encore des acquisitions via des plantes d'Europe négligées jusqu'alors : la Bourdaine, dont l'écorce est elle aussi laxative ; la digitale pourprée, qu'une guérisseuse de campagne parvient à faire passer dans la médecine officielle britannique ; l’ergot de seigle, qui de secret de sage-femme devient un apport pour de nombreux médicaments, et dont des images présentent la récolte. L'exploration de tous les continents permet enfin un nouvel enrichissement.
[11'03"]
La méthodologie de l'étude et de la recherche sur les plantes médicinales
[11'03"]
La seconde partie se rapporte au processus de recherche et de découverte des plantes médicinales, dont les principes actifs et les réputations traditionnelles ont été progressivement découverts et expliqués par les premières recherches menées en laboratoire. Concernant l'isolation des principes actifs, le travail des premiers chimistes, qui étaient pharmaciens de formation, a permis d'aboutir à des résultats rapides, tels que pour la quinine du Quinquina, isolée par Pelletier et Cavantoux et visible à l'écran avec sa structure moléculaire en surimpression. Les sucres, glucosides, alcaloïdes et autres stéroïdes, visibles en échantillon dans de la verrerie de laboratoire, sont des constituants cristallisés mis en évidence par l'étude des drogues végétales menée par Tanray, pharmacien d'officine à Troyes puis à Paris. La vue du fronton d'une faculté de pharmacie, puis celle d'une de ses salles de travail introduit dans l'étude de la recherche, qui s'est accélérée pour découvrir de nouvelles espèces botaniques, de nouveaux constituants et mieux connaître leur action par un programme réunissant botanistes, chimistes, pharmacologues, toxicologues et thérapeutes, leur coordination étant assurée par leur pharmacognosie. L'examen à la loupe d'un échantillon d'une feuille fixée sur papier montre qu'il faut d'abord disposer d'un matériel végétal correct, récolté dans un lieu précis et à un moment choisi, afin d'atténuer au maximum les variations dues aux races chimiques d'une même espèce et les variations physiologiques d'un même individu durant le cycle végétatif. Il est nécessaire que des botanistes spécialisés contribuent à déterminer rigoureusement les espèces. Puis, comme nous l'indique le vue d'une salle de lecture et d'un échantillon de monographies et de périodiques, la consultation d'ouvrages fondamentaux du monde entier, relevés dans des revues signalétiques et, depuis 1967, dans des banques de données, doit permettre la constitution d'une bibliographie exhaustive des données déjà acquises. Puis la plante fraîche ou séchée est analysée chimiquement, l'organe desséché utilisé à des fins thérapeutiques étant classiquement appelé drogue. La différence entre le poison et le médicament est faite par la dose. Les images suivantes présentent le processus dans la pratique : des feuilles séchées sont introduites dans un pulvérisateur et des solvants appropriés provoquent l'extraction dans un ballon. Une évaporation sous pression réduite prive de solvants les solutions extractives, qui sont récupérées dans des ballons. Seules subsistent des fractions, dont divers procédés tels que la chromatographie en colonne de silice, sur laquelle zoome la caméra, isolent les constituants. Il est ainsi obtenu des substances pures, dont des analyses physico-chimiques visibles à l'image comme la spectrométrie visible en lumière ultra-violette, la spectrométrie infrarouge, la résonance magnétique nucléaire du proton, la spectrométrie de masse fournissant avec précision la masse moléculaire, établissent l’identité et la culture. Des prises de vues de rats de laboratoire présentent la dernière étape qui est les épreuves pharmacologiques, lesquelles peuvent être classiques ou utiliser des organes et des substras biochimiques pour obtenir des effets métaboliques.
[14'17"]
La chimiotaxinomie et l'ethnopharmacognosie
[14'17"]
Un zoom arrière successif révèle divers flacons symbolisant une autre manière d'opérer : un extrait total actif est fractionné dichotomiquement, individualisant les constituants responsables de cette activité, comme c'est le cas pour les effets antibiotiques et les antitumoraux. Des plantes déjà connues en partie peuvent faire l'objet de ces recherches, permettant d'en justifier l'emploi, préciser les modes d'action, mieux connaître les voies biogénétiques grâce au microscope électronique et au marquage des précurseurs. Mais ces mêmes recherches peuvent aussi concerner des plantes encore inconnues, sollicitant l'usage de deux notions fondamentales : la chimiotaxinomie et l'ethnopharmacognosie. D'origine grecque, ces deux termes désignent la rencontre de disciplines complémentaires. Dans le premier cas, des critères botaniques et chimiques président au classement des plantes : plantes à alcaloïdes isoquilonéiques, alcaloïdes indoliques, à huiles essentielles, dont les structures chimiques respectives apparaissent en surimpression. L'ethnopharmacognosie résulte de la rencontre des plantes et des hommes pour un emploi thérapeutique, notamment pour les populations demeurées en contact avec la nature et tenant à leurs traditions ancestrales, comme celle d’Asie et d'Afrique dont plusieurs images restituent des scènes du quotidien. Les milieux populaires et les détenteurs spécialisés de connaissances sont des interlocuteurs privilégiés lors des enquêtes réalisées. Ainsi les propriétés toxiques des certaines plantes ont-elles été observées au cours d'enquêtes alimentaires. Lors de la préparation des poisons de leurs flèches, les chasseurs et guerriers mettent à profit ce pouvoir toxique. Simultanément apparaît l'idée que l'on peut être libérée de la maladie, considérée comme la possession par des esprits mauvais, par ces produits actifs. Les curares amérindiens voient leur composition chimique et leurs propriétés physiologiques étudiées dès le XIXe siècle, donnant naissance à la notion de curarisant. Des hétérosides cardiotoniques, dont l'ouabaïne, seront fournis par les strophantus africains. Les vertus bienfaisantes attachées à certaines plantes chargent celles-ci d'un symbolisme auquel fait appel la seconde voie de découverte. Leur utilisation requiert le déchiffrage d'un langage codé : les racines de mandragore et leurs formes étranges en Occident ; celles de Jin-Sang en Orient ; le safran et ses couleurs aux stigmates orangées ; la valériane, la menthe et leurs odeurs remarquables. L'interprétation de ces signes a pour origine Paracelse et sa théorie des signatures : au macrocosme correspond le microcosme, avec l'homme et tout son environnement. Des plans rapprochés montrent ainsi la tige quadrangulaire d'une labiée, qui permet le traitement de la fièvre carte, et un baguenaudier, dont les fruits, gonflés de gaz, permettent le traitement du météorisme. Bien qu'amusante, cette théorie est une hypothèse de travail qui se vérifie souvent, comme pour la réglisse, vieille drogue chinoise représentée sur une gravure et réputée réconforter foie et estomac et supprimer les glaires bronchiques, en raison du symbolisme du jaune en Orient. Par allusion à la bile, cette même couleur déclare le curcuma et la quéridoine comme étant favorables au foie, au même titre que l'amertume de l’artichaut, laquelle avait entraîné les grands auteurs grecs à supposer des propriétés fébrifuges à l'absinthe et à la camomille, ainsi qu'au quassia des Indes occidentales. La signature des plantes à latex et à résine est complexe et invite au traitement, par assimilation de l'incision de l'écorce à la blessure de la peau, des écoulements purulents, les insuffisances lactées et les blessures cutanées. Ainsi la forme de griffe de l'harpagophytum rappelle-t-elle la déformation des doigts dus aux rhumatismes. Les constituants purs sont isolés à partir des plantes les plus actives : la digitale laineuse fournit deux glucosides cardiotoniques importants, dont les structures chimiques apparaissent en surimpression ; le sarrasin donne le rutoside. L'hémisynthèse permet améliorer les principes actifs, notamment pour le rutoside et l'alcaloïde de l'ergot, et d'obtenir des stéroïdes à partir de solanum et de dioscorea. Par ailleurs, la chimie imitative a pour guide des molécules naturelles : la feuille de coca donne un alcaloïde, la cocaïne, s'où sont issus les anesthésiques locaux. Des propriétés anti-rhumatismales étaient autrefois attribuées au saule, qui ne souffre pas de l'humidité. Un dérivé salicylé, le salicoside, dont la composition chimique est visible en surimpression. De la même famille chimique provient la "reine-des-prés". Les constituants de ces deux plantes ont donné l'aspirine, dérivé de spirea ulmaria.
[19'40"]
La préparation des plantes médicinales
[19'40"]
Plusieurs fioles jaugées alignées sur un agitateur introduisent à la description de la préparation des plantes. Le commentaire souligne d'emblée que les cultures en cellules sont actuellement privilégiées. Si une cellule d'une plante supérieure est cultivée isolément, comme les micro-organismes producteurs d'antibiotiques, elle provoque la synthétisation de substances nouvelles par rapport à ce qui pouvait être atteint dans des conditions normales, et favorise l'expression de nombreux gènes jusqu'alors réprimés. Quatre types d'application sont possibles. La première consiste, comme cela est montré à l'image, à produire dans des conditions normales des substances en concurrence de la culture aux champs, indépendamment du climat, des saisons et des contingences géopolitiques. La biosynthèse de substances nouvelles, à fort potentiel pharmaceutique, est ensuite suscitée par la culture en cuve. Après modification des substances ajoutées au milieu de culture puis passage par les cellules isolées, on revient à la plante normale et on permet aux individus de se multiplier davantage qu'avec des boutures. Bien que les plantes apportent ainsi leur contribution ainsi à la thérapeutique moderne, efficace, précise et rationnelle, elles incitent aussi au développement de thérapeutiques douces face à des thérapeutiques puissantes, efficaces mais risquées, entraînant la renaissance des idées d'Hippocrate et le retour en grâce de la décoction et de l'infusion. En effet, cette dernière est mieux adaptée aux organes fragiles à texture légère et aux plantes à huiles essentielles. Les tisanes sont préparées par la découpe des drogues en segments de taille variable, celles découpées dans des sachets en papier ou en étoffe après une fine incision ayant souvent la faveur du public, ce qui n'exclut cependant pas des teintures alcooliques et des extraits variablement concentrés. Dans l'enveloppe biodégradable des gélules sont contenus la poudre de plante, des extraits secs et même des essences, aussi appelées huiles essentielles. Celles-ci étant biosynthétisées dans des organes particuliers – poils, poches, cellules, canaux – et obtenues par distillation de la vapeur d'eau, elles voient leur composition chimique varier selon la nature de la plante – hydrocarbure, alcool, esther, phénol – , et leurs activités se différencier – anti-infection, anti-inflammation, stimulation ou tarissement de sécrétions – , pouvant donc avoir une forte activité, voire une toxicité, notamment celles stimulant le système nerveux central : essence de sauge, essence d'hysope, de thuyas, d'absinthe, de rue, qui peuvent provoquer de graves accidents.
[23'04"]
Les origines et les richesses insoupçonnées des plantes médicinales
[23'04"]
Les plantes médicinales viennent de régions au climat tempéré, dont la France, mais aussi d'autres régions plus éloignées et sont cueillies dans la nature en cas de présence abondante, sans pour autant négliger la protection des espèces rares. Des plantes annuelles ou pérennantes sont aussi cultivées, telles que le tilleul avec son écorce et ses inflorescences, ainsi de nombreuses plantes herbacées, comme la sarriette, le thym, le souci (calendula officinalis), la camomille romaine, la violette qui compose les espèces pectorales, le pied-de-champ, la bourrache, le "Bouillon blanc" et le coquelicot. Les organes sont convenablement séchés puis triés, éventuellement coupés et enfin conditionnés. Les matières premières et les préparations pour tisanes sont contrôlées conformément aux exigences des pharmacopées françaises et européennes qui décrivent dans leurs ouvrages des méthodes générales d'analyses et des monographies ponctuelles. Les fragments des plantes coupées et les différents organes sont d'abord identifiés par une observation à l’œil et à la loupe. Des méthodes de coloration différentielle aident à l'examen microscopique, les flavonoïdes, les catéchines et les alcaloïdes pouvant nécessiter le recours à l'histolocalisation, l'observation à la lumière polarisée ou avec contraste de phase. La poudre de l'organe considéré est quant à elle invariablement examinée et sa composition chimique analysée par chromatographie. C'est leur vitesse de migration dans la mince couche de silice parcourue par un solvant approprié qui permet le classement des différents constituants, des réactifs spécifiques provoquant une réaction qui permet l'observation des tâches. Le dosage des principes actifs est pratiqué dans de nombreux cas, celui des essences se faisant par distillation à la vapeur et examen chromatographique. La phytothérapie reste cependant un vaste domaine encore largement inexploré, disposant en particulier de la passiflore à léger effet neuro-sédatif, du petit-houx qui protège les vaisseaux, des feuilles du cassis à action anti-rhumatismale au même titre que la morelle et la douce-amère, la fumeterre qui régule le foie, la salicaire contre des diarrhées, le gingembre contre le trouble de métabolisme lipidique, le millepertuis classique contre les brûlures, le charbon marri contre les hépatites, ainsi que la pervenche et d'autres plantes qui favorisent l'oxygénation du cerveau. Les océans regorgent aussi de richesses encore inconnues, avec les algues et bien d'autres êtres vivants. La pharmacologie française ne connaît que 500 plantes marines et terrestres sur les 800 000 qui existent dans le monde.
[28'12"]
Conclusion
[28'12"]
La conclusion du film déclare que « les civilisations passent, les plantes restent » et rappelle les liens étroits entre l’histoire des plantes médicinales et celles des hommes, en soulignant la garantie qu'offre l'utilisation des plantes ayant fait leurs preuves auprès des générations précédentes et la possibilité ainsi offerte de découvrir de nouvelles structures et actions pharmacologiques. « L'imagination de la nature travaille pour nous », conclut le commentaire. Le film se termine sur un bref résumé en image des plantes étudiées.
[28'50"]
Fonds Éric Duvivier code 577.

Notes complémentaires


Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss