Renaître (1939)

De Medfilm



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Titre :
Renaître
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
39 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« Melle Florence Page (dans le rôle de Denise Lafon) ; M.M. Jacques Mancier (Philippe) ; Philippe Richard (Maître Tulle) ; Paul Barge (Le maire Barnabé) ; Georges Bowden (Martin) ; André Marnay (M. Lafon, père de Denise) ; Fernand Viguier (le vieux Charles) ; Paul Marthes (Président du Syndicat de l'eau) ; George Zehr (Eugène) ; Photographie de Georges Lucas ; Assistant : Pierre Bachelet ; Partition musicale composée et dirigée par Maurice Jaubert ; Décors de Le Barbanchon ; Studio de la Garenne (Fiatfilm) ; Tirage C.T.M. »

Contenus

Sujet

La promotion en milieu rural des nouvelles méthodes d'irrigation de l'agriculture et des adductions d'eau dans l'espace domestique. Un village dépourvu d'eau est confronté à l'exode rural. C'est au tour de Philippe, le fils de l'ancien maire, de vouloir partir. Alors qu'il veut vendre sa ferme, Denise, fille d'un gros exploitant d'un bourg voisin arrive dans le village. Elle entreprend d'expliquer à Philippe comment son père a réussi à irriguer son village et ceux des environs.

Genre dominant

Fiction

Résumé

Dans la France des années 30, un petit village souffre de l’exode rural et de la pauvreté. Philippe, fils d'un exploitant agricole, veut lui aussi quitter le village de ses parents. La terre ingrate n'est pas irriguée et rien ne pousse. Il s'ensuit la paupérisation du village et le départ des jeunes pour la ville voisine, au grand désespoir des habitants plus âgés. La vie de Philippe et celle du village vont cependant changer avec l'arrivée de Denise, fille d'un gros exploitant agricole. Elle entreprend de montrer à Philippe comment son père a rendu son village prospère en créant un syndicat des eaux. Ce regroupement des ressources des communes voisines a permis la mise en place de l’eau courante par le forage-pompage et le stockage dans un château d’eau. De retour chez lui, Philippe renonce à quitter le village et entreprend de convaincre le conseil municipal de créer à son tour un syndicat des eaux pour trouver une source. Philippe réussit à les persuader des nombreux bienfaits d’un tel investissement et, grâce au syndicat, les conditions de vie sont considérablement améliorées et le village trouve la prospérité.

Contexte

Dans l'entre-deux-guerres, l'eau courante se développe en ville, mais est encore rare dans les campagnes. En 1930, seuls 23% des communes (8 600 sur 38 000) profitent d'un réseau de distribution privé. Bien souvent, les techniques de pompage sont restées les mêmes depuis le XIXe siècle. Il n'est pas rare que les habitants des zones rurales aient à puiser eux-mêmes l'eau des puits. L'agriculture accuse un manque de productivité lié au manque d'eau. Pour résoudre ce problème, l'état encourage les villages à s’associer et créer des syndicats des eaux pour développer leurs cultures. Parallèlement sont créées des compagnies et sociétés de service d’eau telle que la Société d’Aménagement Urbain et Rural (SAUR) en 1933 et la Compagnie de Service et d’Environnement (CISE) en 1935.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film utilise la fiction pour emporter la conviction de l'utilité de l'eau courante dans les campagnes. L'opposition générationnelle qu'il met en scène est caractéristique des films institutionnels visant à promouvoir le progrès technique, la modernisation structurelle du territoire (et la mécanisation) en milieu rural. Philippe, jeune homme débrouillard et entrepreneur incarne l'innovation, tandis que les habitants du village représentent l'idéal-type du bon campagnard prisonnier des préjugés et des traditions dont il a hérité (cf les films préventifs de Georges Ulmer aux EU, ou, après-guerre la production européenne liée au Plan Marshall). L'unique problème du village est son manque d'eau. La solution miraculeuse, apportée par une jeune femme, Denise, est l'installation de l'eau courante qui va apporter la prospérité à tous les habitants. C'est le contraste de l'état du village avant l'arrivée de l'eau et après l'arrivée de l'eau qui permet de convaincre le spectateur de la nécessité d'installer l'eau courante dans tous les villages de France. Le schéma de cette fiction est donc simple : on a d’abord une situation problématique, puis un élément de surprise qui apporte une solution. Le comportement sceptique des habitants se change en enthousiasme. La description des travaux prend un caractère nettement propagandiste : les scènes de morosité s’accompagnent de musique mélancolique et d’images de « désolation » (panneau signalant « Fièvre aphteuse » devant le troupeau de moutons) alors que les scènes de liesse s’accompagnent d’une musique enjouée et pompeuse sur fond d’image bucolique (fruits, fleurs, abondance de vie, de joie, de bonnes récoltes, etc.).

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Ni la santé, ni la médecine ne sont représentées. Toutefois, l’intérêt de l'eau pour l'hygiène corporelle est clairement évoqué. Les canalisations mises en place garantissent la non-contamination de l’eau qui est ensuite utilisée pour permettre de laver le bétail, laver les enfants et leur brosser les dents, se laver les mains, laver le linge et la vaisselle.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

cinémas d'exploitants et projections itinérantes

Communications et événements associés au film

Public

en priorité la population rurale

Audience

Descriptif libre

Le film commence par une succession de plans, montrant tour à tour, des terres laissées en jachère, un champ barré d'un panneau indiquant « fièvre aphteuse » et de paysans tentant vainement de tirer de l'eau d'un puits. Alors que le vieux Charles s’apprête à quitter le village pour joindre la ville, Martin et Eugène essayent de l'en dissuader. De son côté, Philippe s'entretient chez lui avec maître Barnabé, le notaire. C'est au sujet de la vente de sa ferme, la plus grande du village. Il espère en tirer 100 000 francs et, avec cette somme, pouvoir s'installer en ville pour ouvrir un garage. Alors que maître Barnabé quitte la ferme de Philippe, un pigeon voyageur s'écrase devant eux. Philippe le récupère et va à la mairie pour prévenir par téléphone la localité d'où provient le pigeon.
À la mairie, les villageois tentent de le convaincre de rester au village et d'entretenir sa ferme, pour en tirer des bénéfices. Philippe leur rétorque que, sans eau, impossible de faire quoi que ce soit. S'ensuit un débat sur le manque d'eau qui ruine le village. Alors que le débat devient plus agité, maître Barnabé fait son entrée. Il leur annonce que le seul acheteur qui s'est présenté pour la ferme de Philippe est un Américain. Son intention est de démonter l'ancien corps de la ferme, datant du XVe siècle, pour le remonter dans le jardin de son château aux États-Unis. Il offre à Philippe 25 000 francs, soit le quart du prix demandé. Philippe, dépité, sort de la mairie pendant que les villageois s'offusquent des prétentions des Américains à racheter leurs fermes. Ils sont interrompus dans leur discussion par un bruit de ferraille venant de la rue. C'est Denise Lafon, fille d'un riche exploitant, dont l’automobile est tombée en panne. Elle venait récupérer pour son père le pigeon voyageur qui est tombé devant la ferme de Philippe. Les villageois lui indiquent la ferme où se trouve l'oiseau. Arrivée là-bas, elle rencontre Philippe, qui lui rend son pigeon, guéri grâce aux soins qu'il lui a prodigués. Denise demande à Philippe s'il peut aussi réparer sa voiture tombée en panne. Ce dernier s'exécute et envoie un villageois chercher la pièce à changer. En l'attendant, Philippe et Denise visitent les alentours du village. En route, Philippe se plaint du manque d'eau qui pousse le pays à la ruine. Pour le remercier de son hospitalité, Denise lui propose de visiter les plantations de son père. Il verrait comment ce dernier a réussi à transformer une région inhospitalière en une terre fertile.
Arrivé sur place, Philippe est accueilli par Monsieur Lafon, le père de Denise. Philippe remarque la luxuriance du domaine, qui assure la richesse du propriétaire. Il y a six ans, explique Mr Lafon, les terres qu'il occupe étaient très ingrates, mais les villages des environs se sont associés pour pomper l'eau dans les collines. Depuis, toute la région s'est enrichie. Outre les cultures, l'eau a permis d'améliorer le confort des habitants, grâce aux salles de bain modernes, fontaines, chauffage central... Philippe rencontre le président du syndicat de l'eau qui lui explique pourquoi il a tout intérêt à investir dans une citerne. Philippe d'abord rebuté par le coût des installations se laisse persuader par l’évocation des bénéfices que son village pourra tirer de l'eau courante.
De retour chez lui, Philippe réunit le maire, le conseil municipal et les maires des communes voisines. Il réussit à les convaincre de s’associer pour chercher de l'eau et l'amener dans les champs et les habitations. Grâce à l'eau, le village de Philippe s'enrichit, toute la région prospère. Philippe et Denise se marient et le vieux Charles, parti en ville au début du film, revient s'installer dans son village. Le film constitue, par sa fiction édifiante, un plaidoyer pour le développement de l'eau courante dans les zones rurales, pris en charge par leurs habitants et sans intervention de l'état. Les personnages, même les principaux restent anonymes ; il en est de même des différentes localités évoquées. Par ce procédé, n'importe quel exploitant de France peut se reconnaître dans le personnage de Philippe ou de Monsieur Lafon, qui tous deux ont apporté la prospérité à leurs villages. Ce caractère est renforcé par une phrase plusieurs fois répétée : « La France n'est pas le Sahara : ici quand on cherche de l'eau, on en trouve ».

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Gauthier FEUGA, Elena IULIANI, Emmanuel NUSS
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