Quatre bébés de six mois: des styles de développement différents (1991)

De Medfilm



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Titre :
Quatre bébés de six mois: des styles de développement différents
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
21 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

"Quatre bébés de six mois: des styles de développement différents / Réalisation D.JOSSE, I. CASATI, D. CANDILIS-HUISMAN/ Montage Centre audio-visuel Université RENE DESCARTES Paris V/ Coproduction association Irène LEZINE et Université d'Amiens UFR Philosophie - Sciences humaines et Sociales/ Nous remercions Madame M. Auzias Directeur de recherches I.N.S.E.R.M qui nous a donné accès à sa documentation-image/"

"Nous remercions Florian, Lucas, Charles et Arnaud pour leur sympatique coopération et aussi, pour leur accueil, les crèches de la rue Cabanis (Paris XIV) et de Mary le Roi (Yvelines)"

Contenus

Sujet

Développement du jeune enfant d'après le Baby Test Brunet-Lézine

Genre dominant

Film de recherche

Résumé

Dans ce reportage, le réalisateur met en évidence le Baby Test Brunet-Lézine réalisé sur quatre bébés de 6 mois au sein d'une crèche. Ce test est une échelle qui permet d'observer et d'évaluer le développement psychomoteur de la première enfance. On observe individuellement le développement psychomoteur de Florian, Lucas, Charles et Arnaud tout en se focalisant sur des critères précis qui sont le domaine postural, la coordination oculo-manuelle, le langage et la sociabilité.

Contexte

Pendant des années, et ce surtout le Moyen-Age, les enfants ont été considérés comme des êtres impurs, << des êtres humains non encore développés >> déduit l'historien F.Lebrun dans son écrit. Ceux-ci n'étaient pas pris en compte dans la société. C'est au fur et à mesure, notamment à l'ère des Lumières, que des philosophes dont Rousseau avec son oeuvre "L'Emile" prendront le temps d'étudier l'enfant et son développement. Cela revalorisera la place de celui-ci au sein de la société.

Entre le XIXe et le XXe siècle, il y a un véritable essor de la psychologie du développement de l'enfant grâce aux travaux des chercheurs tels que C.Darwin, G.Stanlay Hall, A.Gesell, J.Piaget, L.Vygostski ou encore H.Wallon. Bien que leurs avis soient divergents, leurs travaux ont été les supports d'études de nombreux psychologues dont Irène Lézine qui fût accueillie en France par Wallon en 1940. Lézine est considérée comme une des pionnières de la psychologie de l'enfance en France par ses recherches et écrits expérimentaux basés sur ses observations effectuées partout dans le Monde. Sa notoriété lui est surtout value grâce aux développements de ses différents tests dont le "Baby test Brunet-Lézine" en collaboration avec Odette Brunet en 1951. Ce dernier est d'ailleurs, toujours en vigueur dans l'observation du développement des enfants au cours de leurs trois premières années de vie.

Il découle, de tous ces travaux, une réelle avancée de la psychologie du développement chez l'enfant. En effet, bon nombre des successeurs de Lézine et Brunet s'appuient sur ceux-ci dans la constitutions de leurs études. De plus, en 1989 est signée la CIDE: Convention Internationale des Droits de l'Enfant qui ,dans son Article 6, souligne que "Les États parties assurent dans toute la mesure possible la survie et le développement de l’enfant". Il est donc impératif d'étudier le développement de celui-ci afin que des actions de l'ordre de la santé publique soient mises en place.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film est à visée d’observation. Il permet au spectateur d’assister à la mise en place pratique d’un test psychomoteur, grâce à l’intervention d’une psychologue auprès de quatre bébés âgés de six mois. Le regard du spectateur est attentivement dirigé vers chaque enfant, il suit d’une certaine manière le regard de la psychologue, et permet ainsi une analyse fine du comportement. Sur la plupart des séquences le code horaire a été conservé, ce qui est utile à la prise de notes et prouve le caractère pédagogique de ce film.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La santé et la médecine sont représentées au travers de l’intervention de la psychologue auprès de chaque bébé. Celle-ci s’est directement rendue sur place, dans une crèche, un milieu habituel pour l’enfant, probablement dans le but de ne pas le déboussoler et conserver sa spontanéité. Ainsi, la professionnelle de santé s’adapte au public rencontré. Afin d'évaluer leur profil de développement, elle a recours à différents outils (cubes, tasse, anneau). Elle est au niveau de l’enfant, n’hésite pas à jouer avec eux et à les féliciter. Sa voix est posée et ses gestes sont doux. Tout au long du film, la voix off nous apporte également des précisions sur le contexte d’intervention.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Au sein de laboratoires de recherches et d'investigations.

Communications et événements associés au film

Public

Ce reportage est à visée professionnelle. Les psychologues, chercheurs et étudiants dans le domaine du développement de l'enfant sont les principaux concernés.

Audience

Descriptif libre

[0'38"] Dès le départ, le réalisateur nous plonge dans le vif du sujet en débutant le reportage sur un plan demi-ensemble d’enfants en crèche. Pendant ce temps de visionnage, la voix-off introduit l’objectif du reportage qui est de décrire et d’analyser le développement de quatre bébés de 6 mois grâce au Baby Test Brunet-Lézine.Elle explique également les modalités d’évaluations de ce test qui sont la posture, la coordination oculo-motrice, le langage et la sociabilité des nourrissons. Néanmoins, seuls le domaine postural et la coordination oculo-motrice seront évalués. Nous avons des images d'enfants au sein de l’établissement : certains s’embrassent, d’autres manipulent des objets ou encore se déplacent à quatre pattes ou à tâtons pour les plus avancés. [2'44"]

Florian [2'44"] Le premier bébé observé se prénomme Florian. Il est décrit comme <<un bébé hypotonique, sociable et qui apprécie d’être manipulé>>. D'ailleurs, la caméra nous montre le petit,au sol,avec une femme qui est probablement une psychologue, arborant un large sourire. A ce moment, c’est la posture de Florian qui est analysée, sa capacité à se tenir droit en position assise ou debout. Le cameraman réalise un gros plan sur les pieds de l’enfant afin d’observer le placement de ceux-ci et ainsi pouvoir comprendre son manque d’équilibre. Par la suite, nous avons changé de cadre et là Florian est assis sur une femme que nous pouvons penser être sa mère, au bord d’une table haute. Il est ensuite sollicité par la psychologue qui lui tend successivement divers objets : un cube, une grosse tasse, un petit bouton, une cuillère puis un cercle suspendu à l’aide d’une ficelle. A chaque présentation de ces objets, le comportement de Florian est identique : il attrape quand c’est possible (ce n'est pas le cas avec le bouton pour lequel il montre un profond désintérêt), ramène à la bouche puis tape contre la table. Il est expliqué par la voix-off, que c’est << son mode de test, son procédé d’exploration face aux nouveaux objets>>. À chacune de ces étapes, nous avons un gros plan sur la zone du corps concernée : le visage, la bouche ou les mains. Florian procédera au même processus quand la psychologue lui présentera une cuillère. Il produira même des vocalises lorsque sa mère dira "cuillère pour manger" : cette intervention de la mère illustre le fait d'associer l'objet présenté à celui utilisé au domicile. D'ailleurs, le caméraman effectue un zoom avant sur le visage du bébé qui permet de lire les expressions faciales et le comportement de celui-ci. Nous pouvons remarqué que la "permanence de l'objet n'est pas présente chez Florian c'est-à-dire qu'il ne va pas chercher à garder ou récupérer l'objet et passera rapidement au suivant tendu. C'est le cas lors de la présentation du cercle auquel est attaché une ficelle. Le bébé s'empare de l'objet qu'il met en bouche puis tombe sur le côté : nous observons une perte de l'intérêt pour l'objet qui reviendra uniquement quand la psychologue le lui remettra dans les mains. [6'12"]

Lucas [6'12"] Se dresse alors le portrait de Lucas. Lucas, est agité jusqu’au moment ou il aperçoit la caméra et s’immobilise. Le plan rapproché sur la tête de Lucas nous permet de voir son regard dirigé vers la caméra. Cela met en valeur son intrigue envers les objets qui l’entourent comme le conforte la voix off « il se montre très intéressé par les objets ». Cette même voix nous apporte une information capitale expliquant la particularité de son profil : il a un tonus moyen. On le perçoit jouer avec une serviette. Il parait une nouvelle fois intrigué car son attention est figée sur l'objet, et qu'il manipule dans toute son envergure par le touché. Ensuite, la caméra fait un zoom arrière pour mettre en valeur la motricité de Lucas qui se tient debout et fait des mouvements telle une grenouille. Le plan où la caméra filme Lucas et un autre bébé nous permet de faire une éventuelle comparaison avec la motricité d’un bébé de tonus d’apparence normal avec le tonus moyen de Lucas. Encore une fois, il semble attiré par la serviette que la femme porte à son visage. Enfin, la caméra zoom sur l’enfant montrant un Lucas très souriant et émotif. Ce bébé est donc très éveillé et en recherche de sensations sensorielles. Ce qui est par ailleurs renforcé par la scène suivante où il tente de saisir un cube et le porte à sa bouche. Lucas est accompagné de deux autres femmes de part et d’autre où l’on le voit tenter d’attraper des objets difficilement à cause de son manque de tonus. Il parvient plus facilement à attraper des objets avec une hanse comme la tasse. Mais malgré ses difficultés, Lucas se montre très persévérant et essaye à plusieurs reprises d’attraper un caillou. Il réussit tout de même à attraper la cuillère qu’il met en bouche. Son air rieur montre sa satisfaction d’avoir réussi à la saisir accompagné des compliments de la femme. À la vue de son reflet dans le miroir, il demeure figé et est intrigué. Il tente de toucher celui-ci. [10'55"]

Charles [10'55"] Enfin, la caméra fait un plan rapproché sur Charles afin de le présenter. Il est exposé par la voix off d’emblée comme « hyper tonique ». Contrairement à Lucas, quand Charles reçoit la serviette sur la tête, il ne tente pas de l’attraper ce qui montre un effet de contraste. Cela peut mener le spectateur à se demander pourquoi une telle différence de réaction, les difficultés de Charles sont alors perceptibles par cette simple observation. On le voit tout de même agité par la situation. Ses jambes sont extrêmement raides, une absence de souplesse est visible. Il peine à plier ses jambes pour s’asseoir. Une scène montre qu'il ne parvient pas à s'asseoir de part sa raideur. Cependant, la situation n’a pas l’air de l’affecter plus que ça au vu de son attitude neutre. Dans la scène suivante, à la vue du cube, Charles recule instantanément montrant un signe de refus expliqué par la voix-off par « une gêne à cause du tonus de ses épaules ». Il se résigne à approcher l’objet tout d’abord par un autre moyen : sa bouche. Finalement, il parvient à le saisir après avoir persévéré. De la même manière que pour ses jambes, ses bras semblent raidis expliquant ses difficultés à saisir un objet. Encore une fois un parallèle est crée avec Lucas lors de la réaction semblable à celle du bébé précédent à la vu de son reflet face au miroir. On pourrait alors se demander si ces deux bébés ont conscience qu'il s'agit de leur reflet ou non. [15'40"]

Arnaud [15’40"] Le séquence suivante expose le profil d’Arnaud. Il est décrit par la voix-off comme étant un bébé « tonique, avec des mouvements souples et très intéressé par les objets ». Gros plan sur le bébé qui se trouve dans les bras de la psychologue, et avec qui il joue. Puis celle-ci accompagne le petit afin d’évaluer sa position assise et debout. Arnaud se redresse sans grande difficulté. Il semble être assez fier de lui et sourit. Il arrive également à se tenir à quatre pattes. Nous retrouvons ensuite Arnaud assis sur les genoux d’une femme, probablement sa mère, en face de la psychologue. Celle-ci lui présente en premier lieu un miroir. La caméra zoom sur le petit qui manifeste son mécontentement et préfère détourner le regard. Il « refuse son image ». Arnaud semble être plus intrigué par les objets amenés par la psychologue. À l’aide de ses mains, il centre les objets puis les ramène à la bouche. Il parvient à les saisir assez facilement et fait preuve d’autonomie, comme le souligne la voix-off. [19'30"]

Conclusion [19’30"] En conclusion, nous retrouvons le plan de départ, c’est-à-dire un plan demi-ensemble d’enfants au sein de la crèche, en train de se déplacer, de jouer, d’interagir. La voix-off insiste sur l’objectif de ces images : « l’analyse fine ». Les photos des bébés présentés se succèdent. Parallèlement, il est expliqué que les enfants ont obtenu « des niveaux de développement globalement équivalents » et la voix-off rappelle l’utilité de l’échelle de développement Brunet-Lézine. Retour sur un plan moyen des enfants de la crèche : deux bébés en train de jouer avec une sorte d’arbre et un bébé qui se déplace à quatre pattes. Enfin, apparaît une douce mélodie telle une berceuse et le générique de fin remerciant les différents participants. [20'40"]

Notes complémentaires

De 1949 à 1959, Irène Lézine traduit les oeuvres du célèbre pédiatre et psychologue américain Arnold Gesell. Directrice de Recherches au CNRS, elle fonde et dirige l'Equipe de Recherches sur le Premier Développement de l'Enfant à Gentilly.

Références et documents externes

1981-1990, 3e Décennie pour le développement. Documents de l'ONU : Développement [En ligne] https://research.un.org/c.php?g=856353&p=6278594

Brunet, Odette et Lézine, Irène. BLR - Échelle de développement psychomoteur de la première enfance de Brunet-Lezine. De 2 mois à 2 ans et 6 mois, 2001 [En ligne] pearsonclinical.fr

Convention internationale des droits de l’enfant. Unicef, 1990. [En ligne] https://www.unicef.fr/sites/default/files/userfiles/50154.pdf

Hommage à Irène Lézine. Fait partie d'un numéro thématique : L'ordinateur et l'écolier (II) : recherches expérimentales. Enfance, tome 38, n°2-3, 1985. [En ligne] https://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1985_num_38_2_2868

Lebrun, François. La place de l'enfant dans la société française depuis le XVIe siècle. Fait partie d'un numéro thématique : Dénatalité : l'antériorité française, 1800-1914. Communications, 44, 1986. [En ligne] https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1986_num_44_1_1661

Mellier, Daniel. Le développement du nourrisson et de l’enfant. Quoi de neuf ? Revue de neuropsychologie 2017/1 (Volume 9), pages 13 à 18. [En ligne] https://www.cairn.info/revue-de-neuropsychologie-2017-1-page-13.htm

Zazzo, René. La mort d'Irène Lézine. Le Monde, 17 avril 1985. [En ligne] https://www.lemonde.fr/archives/article/1985/04/17/la-mort-d-irene-lezine_2748137_1819218.html

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Audrey Mixtur, Inaëlle Dieng, Sarah Wurtz