Une enquête par micro-trottoir et entretiens in situ
Un marché, au son de l’accordéon joué par une jeune fille. Des passants sont interrogés, ils sont jeunes, vieux, des hommes, des femmes, de différentes nationalités. Ils répondent le sida m’évoque… la maladie, la mort, maladie sexuellement transmissible, un souci du monde jeune, la peur tout le temps, la tristesse, une épidémie qui touche les femmes… les visages des passants sont filmés en gros plan. Voie off : Il y a aujourd’hui dans le monde 24 millions de personnes séropositives. 42% sont des femmes. La transmission hétérosexuelle augmente, notamment chez les femmes. Les femmes sont plus vulnérables, culturellement et physiologiquement.Les noms des intervenants apparaissent en bas de l’écran. Les différents groupes et intervenants sont filmés tour à tour par séquences. Entre ces séquences, des questions sur le sida sont posées à des gens de tous âges et de tous horizons sur un marché.Des collégiennes sont assises autour d’une table dans une salle avec une enseignante.
Paroles de militantes et de médecins
Des femmes issues de l'immigration d'Afrique noire sont réunies dans une pièce, assises sur des banquettes. Elles ont 25 à 45 ans. Elles font partie de l’association URACA. Des femmes issues de l'immigration maghrébine sont assises sur un canapé dans un appartement. L'association Voix d’Elles/Rebelles à laquelle elles appartiennent s’affiche en bas de l’écran. Aucune ne porte le voile. Elles ont 25 à 50 ans. Ces différentes femmes débattent de l’acceptation du port du préservatif. Chaque groupe a ses problèmes spécifiques.
Pour les collégiennes, avoir un premier rapport sexuel est déjà difficile, utiliser un préservatif en plus est compliqué, et que faire si le garçon ne souhaite pas en porter ? Certaines filles ont été forcées par leur ami.
Pour les femmes issues de l'immigration d'Afrique noire, il faudrait déjà que l’idée que le sida existe soit admise par tous. Elles pensent qu’un moyen de faire faire accepter le préservatif est d’expliquer qu’il permet de protéger la famille, la communauté. La logique individualiste de prévention occidentale est peu adaptée à leur culture.
Pour les femmes issues de l'immigration maghrébine, parler de sida est compliqué. Parler de sexualité est peu admis, et la femme ne doit de toute façon pas avoir de rapport avant le mariage… Sur un écran de télévision est diffusé un passage du film Sida sauf votre respect d’Alain Moreau. L’intervenant de Sida sauf votre respect rappelle qu’une femme séropositive et toxicomane est doublement condamnée, par la maladie et par sa famille. Le Dr Piet, généraliste, rappelle qu’il faut un dialogue et une confiance réciproque dans le couple, même dans une relation courte, pour que le préservatif ne soit pas synonyme de soupçon.
Les femmes issues de l'immigration d'Afrique noire et le Dr Piet rappellent que les femmes apprennent souvent leur séropositivité au cours d’une grossesse et les difficultés que cela engendre. Des médecins affirment qu’il faut dire non si l’homme ne souhaite pas porter de préservatif. Les collégiennes et un médecin rappellent que cela peut être difficile ; elles sont souvent en situation d’infériorité. Quant à proposer un préservatif à son mari dans la communauté noire ou maghrébine… Les femmes issues de l'immigration maghrébine expliquent leurs « trucs » pour faire de la prévention au sein de leur famille, comme acheter une boîte de préservatifs, la laisser dans le placard sans rien demander. Elle souhaite faire évoluer la communication sur la sexualité au sein de la famille, et la place de la femme. Les problèmes liés au préservatif comme moyen de contraception, au manque de moyens des femmes pour lutter elle-même contre les IST sont évoqués.
Ce reportage évoque les difficultés de la prévention sida au sein de différentes communautés de femmes.
Biographie éventuelle des participants du film