Introduction
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Un médecin apparaît de face, debout à un pupitre de conférence. Il porte favoris et binocle et affirme avec force et conviction que les maladies dites « honteuses » ne le sont que par « l’immoralité » qui en est la cause. Il appuie son propos par une gestuelle prononcée et invite son auditoire (les spectateurs) à « connaître » cette affection qui touche un cinquième de la population urbaine mais qui se soigne facilement et rapidement si son diagnostic est précoce.
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La contamination
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Le « poilu Mathieu » rencontre une prostituée devant l’hôtel meublé où elle loge. Ils montent ensemble à l’étage pour un « plaisir d’amour » qui « ne dure qu’un moment » comme dit la chanson. La nuit venue, ils se séparent et Mathieu retourne à sa caserne. Arrive le « bersaglier Mattéo ». De la rue, il voit la prostituée à sa fenêtre, s’agenouille, lui joue une sérénade avec son accordéon et la rejoint directement dans sa chambre. Ils s’embrassent car « un baiser c’est bien douce chose », comme dit la chanson. Mattéo quitte ensuite l’hôtel meublé.
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Les premiers symptômes
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« 4 semaines après », Mattéo apparaît la tête baissée et l’air bien ennuyé. Mathieu lui demande ce qui ne va pas. Le bersaglier lui montre un bouton sur la lèvre inférieure et une boursouflure au niveau de la mâchoire. Le poilu comprend, baisse lui aussi la tête et s’en va.
Dans la rue, il voit une affiche où un certain « Professeur Charlatanos » prétend guérir la syphilis « par les herbes » et décide d’aller consulter un « vrai docteur ».
Le médecin de son régiment lui demande se déshabiller et Mathieu s’exécute. Le verdict tombe : c’est la syphilis. Le poilu est désespéré et songe au suicide. Le médecin le calme. Un examen est pratiqué dans un laboratoire. Insert d’images au microscope de « spirochètes pâles ». L’examinateur n’en croit pas ses yeux.
Le médecin prescrit un traitement à Mathieu et la lui remet en lui promettant la guérison et le mariage « dans 4 ans » s’il s’y conforme. Il l’emmène ensuite à l’hôpital pour qu’il puisse y observer des « lésions syphilitiques » et comprendre l’importance des soins. Inserts d’un gros plan sur le visage d’un « souffleur de verre » avec un « chancre la lèvre » et d’un plan fixe d’une « gomme à la jambe ».
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Évolution de la maladie chez Mattéo
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Contrairement à Mathieu, Mattéo n’a pas pris la précaution de se faire examiner. Au bout de six semaines, il se regarde dans un miroir à main : son chancre a évolué en une roséole et des plaques muqueuses qui lui couvrent tout le visage. Il ouvre sa bouche et tire sa langue qui est elle aussi atteinte.
Un an après, ces traces ont disparu mais Mattéo reste infecté. Malgré cela, il commet le « véritable crime » de se marier.
À la sortie de la cérémonie, les roses pleuvent sur les jeunes époux qui ne se doutent pas de ce qui les attendent : sept fausses couches surviennent en cinq ans. Une main dessine les autres enfants du couple qui ont tous des tares plus ou moins importantes : débilité, hydrocéphalie et idiotie.
Au bout de dix ans, le nez de Mattéo s’effondre. Viennent ensuite « la démence et le gâtisme ». Il apparaît assis dans un fauteuil, bavant et tenant des propos insensés. Survient enfin la mort : symbolisée par une tête de mort et deux tibias croisés.
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Le bon exemple donné par Mathieu
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La syphilis ne mène qu’à la ruine physique et morale. Mathieu a suivi les prescriptions du médecin et apparaît plusieurs années après entouré d’enfants en bonne santé, avec le chien de la famille à ses pieds. Sa femme berce leur dernier-né. Il désigne fièrement le portrait du médecin qui l’a sauvé.
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