Aux XIXe et début XXe siècles, l'alcool est inscrit dans le quotidien des classes laborieuses. Le vin, présent à table, était considéré comme une boisson vitalisante dans les sociétés rurales traditionnelles. Cet usage du vin se retrouve dans les modes de vie du prolétariat urbain. D'après Georges Vigarello, "le mot alcoolisme est nouveau après 1850. Il définit une maladie, celle qui ajoute à l'ivrognerie séculaire un ensemble de symptômes très circonscrits : atteinte du foie, atteinte des vaisseaux, catharre chronique, tremblements et troubles nerveux, delirium tremens..." (VIGARELLO Georges, Histoire des pratiques de santé, Paris, 1993, p. 222). Il est vrai que la consommation d'alcool a nettement grandi pendant le XIXe siècle, laissant planer la menace de la dégénérescence des hommes, "forces vives" des nations.La lutte antialcoolique est impulsée par la création de la Société française de tempérance en 1873. Plusieurs mesures sont prises : répression de l'ivresse publique par la loi du 13 février 1873, interdiction de l'absinthe juste avant le début de la guerre de 1914, obligation de l'enseignement "sur les dangers de l'alcool au point de vue de l'hygiène, de la morale et de l'économie sociale et politique". Le cinéma participe rapidement aux campagnes de prévention, cf. les films de Comandon et O' Galop, Petites causes, grands effets ou L'oubli par l'alcool réalisés en 1918.