Light in our darkness (1954)

De Medfilm



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Titre :
Light in our darkness
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
13 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

Production - The Big Six Film Unit / Technical supervision – J.S Minton / Photography – Alfred Kerntiff / Sound – C.W Green / Script & Narration – Dr. A.B. Davies / Direction – John. S. Abbott JNR / Conception & Production – Edward Cook

Contenus

Sujet

Promotion du service médical de l’aciérie britannique James Bridge F.H Lloyd & Co. Ltd localisée à Wednesbury dans les West Midlands. Le film évoque plus largement l’assistance médicale et sanitaire mise en place par l’aciérie James Bridge, à disposition de tous ses ouvriers, souvent exposés aux risques liés au travail de l’acier.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Ce film de langue anglaise promeut le service de soins et de santé (« medical department ») de l’aciérie britannique James Bridge ou ‘F.H Lloyd & Co. Limited’, située dans les West-Midlands au Royaume-Uni. Le documentaire présente le service médical de l’usine et passe en revue les différents soins et assistances qui y sont disponibles ainsi que les divers équipements fournis par l’usine pour préserver la santé de ses ouvriers. Le film présente le fonctionnement global du service et des équipements destinés à préserver la santé physique et psychique des hommes, femmes, et adolescents employés de l’aciérie James Bridge.

Contexte

Dans les années 1950, le contexte médical et social est favorable à de nombreux progrès en matière de santé et de sécurité au travail. En effet, la médecine est témoin d’importantes avancées, au même moment où plusieurs états européens consolident davantage leur système de santé et de sécurité sociale. C’est notamment le cas du Royaume-Uni qui est doté depuis 1948 d’un système universel de santé gratuit pour tous, la NHS (National Health Service). C’est notamment lors de cette même année que le gouvernement britannique adopte le Factories Act de 1948, qui permet d’instaurer d’importantes réglementations sur les conditions de travail et de santé pour les ouvriers et ouvrières dans les industries. Cette loi permet de mettre en place une réelle médecine du travail, mais elle permet aussi la mise en œuvre de réglementations spécifiques notamment concernant les conditions des ouvriers adolescents. Ces avancées sociales permettent de voir apparaître le développement de services médicaux au sein même des usines, dans lesquels un personnel médical (médecins et infirmières) y est disponible de façon quasi permanente.

Les années 1950 sont aussi un temps où l’on voit apparaître une réelle démocratisation de l’accès aux soins et à certaines méthodes modernes et innovantes comme le traitement antibiotique à la pénicilline, alors découvert en 1924 par le britannique Alexander Flemming. Cette démocratisation est aussi permise par plusieurs réformes sociales d’après-guerre, apparues dans le contexte des États-providence ou Welfare States en anglais. Malgré cela, les ouvriers et ouvrières des industries sidérurgiques européennes s’exposent toujours à des risques importants pour leur santé. L’enjeu pour ces entreprises est de minimiser ces risques en prévenant davantage les soins et la prise en charge des employés. Les entreprises ont également besoin de maximiser la confiance chez les ouvriers, et de promouvoir l’efficacité de leurs services et de leurs équipements. Il est aussi important de rappeler que l’industrie sidérurgique britannique fut l’une des plus performantes et prolifiques du monde, et ce depuis le XIXe siècle, néanmoins, celle-ci fait face à de nombreux enjeux de tout ordre depuis le début du XXe siècle. Des enjeux internationaux d’ordre économique sont aussi à prendre en compte.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Oui.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Ce court reportage est un film commandé par l’aciérie James Bridge pour faire valoir son système d’assistance médicale au travail. Une voix off est présente tout le long du documentaire, elle présente le fonctionnement du service, ainsi que la mise en œuvre de plusieurs aménagements et équipements spécifiques pour prévenir les risques liés à la sidérurgie. Les arguments sont exposés de manière à convaincre le spectateur de la fiabilité et de l’efficacité de l’aciérie en termes d’assistance santé. On y promeut une certaine modernité dans les équipements et les soins, comme l’utilisation de radiographies ou de méthodes innovantes comme l’administration de sulfapyridine à base de pénicilline. On en relève aussi ses mérites, comme la baisse importante des cas de septicémie par exemple. Le film insiste aussi plusieurs fois sur cette relation de confiance et de respect partagée entre les ouvriers et la direction : un consensus que ces méthodes et ces services permettraient alors davantage. Le film met également l’accent sur la légitimation du service et de sa bonne réputation auprès du corps médical et du personnel hospitalier environnant. Une manière pour l’entreprise de justifier son propos, et de renforcer sa crédibilité auprès du spectateur. Le service et les examens sont d’ailleurs clairement montrés à l’image, on y voit plusieurs scènes montrant différentes consultations et administrations de soins, ce qui permet d’illustrer les arguments défendus par le documentaire et de promouvoir une certaine transparence. Le film insiste aussi sur l’attention particulière que porterait l’usine envers ses ouvriers adolescents, qui bénéficieraient alors de soins plus spécifiques, comme des examens dentaires plus approfondis par exemple. Le documentaire met également en lumière la dimension paritaire du service, qui propose des soins et une assistance de même valeur aux femmes et aux hommes. Enfin, bien que ces services se veulent avant tout garants d’une prévention assidue des accidents et des maladies liés au travail de l’acier dans le but d’améliorer davantage les conditions de travail, le film insiste également sur son éventuel potentiel économique : des employés en meilleure santé pourraient produire davantage et sur une plus longue durée, offrant ainsi à l’aciérie des rendements plus conséquents et bien plus qualitatifs. Ce film tient surtout à donner une image moderne et appréciable de l’usine, et par conséquent, à assurer à ces prochains employés des conditions de travail optimales dans un environnement sécurisé.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La santé et la médecine sont ici au cœur du film, et apparaissent à travers le service médical comme intrinsèques à l’usine et indispensables à son bon fonctionnement. C’est l’assistance médicale et l’intérêt porté à la santé des ouvriers qui constituent les arguments majeurs du documentaire. Le service médical lui-même est présenté comme une « lumière dans nos ténèbres » (Light in our darkness) pour reprendre le titre donné au film. Il y a par conséquent une réelle volonté de l’entreprise de présenter la médecine comme une alliée importante et primordiale au travail, notamment dans le cadre d’une aciérie. L’accent est mis sur l’accessibilité du service et des soins préventifs proposés, mais surtout sur ses effets immédiats ou à long terme sur les conditions de travail. La médecine et la santé apparaissent ici comme les arguments principaux choisis par l’aciérie James Bridge afin de promouvoir l’efficacité de ses services.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Communications et événements associés au film

Public

Tout public, personnel de l'entreprise

Audience

Descriptif libre

Le film s’ouvre sur un générique d’une trentaine de secondes, dans lequel sont présentés sur divers cartons les noms et fonctions des différents participants au documentaire, ainsi que le titre du film : « Light in our darkness ». Le générique est accompagné d’une musique d’ambiance.

Des risques liés au travail de l’acier

Le film s’ouvre sur plusieurs plans montrant l’aciérie ainsi que les ouvriers qui y travaillent. Plan fixe sur des ouvriers prenant un bus à impériale. Plan large sur la partie intérieure de l’aciérie, on y perçoit divers engins et des ouvriers au travail. Le narrateur commence à présenter les risques importants auxquels s’exposent toujours les ouvriers dans l’industrie de l’acier en 1954. Il y cite notamment la chaleur, l’exposition à la poussière ou encore la manipulation d’engins lourds. La voix off insiste sur le fait que certains ouvriers eux-mêmes se complairaient dans cette situation inconfortable en n'y voyant aucun inconvénient. Cette introduction orientée en premier lieu sur l’évocation des risques et des dangers permet ainsi de justifier la suite du film, qui est la présentation du service médical de l’usine et des équipements sécuritaires mis en place sur le site industriel. (00:55)

Une première présentation du service

Le film poursuit en vantant les mérites du système de santé britannique et en présentant le service médical de l’aciérie James Bridge, situé au cœur du site industriel. Travelling horizontal sur le « medical department » (service médical). Il y est premièrement présenté comme un endroit accessible et très apprécié des ouvriers. On y apprend notamment qu’il est un centre de premiers secours, où les blessures peuvent être traitées immédiatement. Le service est également décrit comme un lieu d’écoute, où les ouvriers peuvent demander conseil au personnel en charge. On y voit alors quelques scènes montrant un membre du personnel soignant en fonction effectuer des consultations avec des employés. Plan sur plusieurs ouvriers dans l’attente du personnel. Plan sur un médecin qui bande la jambe d’un ouvrier. Ces méthodes permettraient, selon le narrateur, « d’établir une relation de confiance et de respect mutuel entre les ouvriers et le personnel médical ».

Mise en avant de l’examen médical « approfondi » auquel tous les postulants doivent se soumettre chez le médecin de l’usine. Plan large sur le médecin, assis à son bureau, et un ouvrier de l’usine, qui entre dans la pièce torse nu afin de se soumettre à l’examen. Il s’assoit à côté du médecin qui se met à lui parler, probablement pour lui expliquer le diagnostic. Présentation générale de l’examen et de son objectif : là encore, le but est d’assurer davantage la sécurité de l’ouvrier au travail en lui promettant une assistance soutenue. On y voit le médecin mesurer la poitrine d’un ouvrier à l’aide d’un mètre. Mise en avant du système de radiographie : nous sommes dans les années 1950 : promotion d’une certaine modernité, d’un service médical qui se veut à la pointe de l’innovation. Le narrateur insiste sur la transparence de l’examen, au sein duquel les diagnostics et résultats seraient expliqués en détail à chaque ouvrier. Un plan fixe montre le médecin expliquer les résultats d’une radiographie des poumons à son patient. (02:42)

Une attention particulière portée aux ouvriers adolescents

Le narrateur insiste ensuite sur l’attention toute particulière de l’usine et de son service médical à l’égard des travailleurs adolescents. Ils seraient également soumis à l’examen médical, mais dans une forme plus approfondie. Un garçon monte sur un pèse-personne pendant qu’une infirmière note les résultats. Un autre garçon attend à côté. La voix off poursuit en affirmant que les travailleurs adolescents reçoivent davantage de conseils concernant leur hygiène dentaire. Le narrateur explique que l’usine pèse chaque garçon régulièrement, qu’il veille à ce qu’il n’y ait aucun problème de carence en leur fournissant des apports en vitamines et en fer notamment. D’autres aliments et ressources sont aussi fournis par l’usine si besoin, comme du lait par exemple. On y voit une scène filmant un self-service et des ouvriers faisant la queue. Gros plan sur trois ouvriers adolescents buvant une tasse de lait. (03:27)

L’unité des premiers secours, présentation plus détaillée du service et des soins octroyés

Présentation du service et évoque l’unité des premiers secours ou « the first aid department ». De grandes salles, réservées aux hommes et aux femmes, sont disponibles pour « panser les plaies chaque jour », où les « ouvriers sont incités à faire soigner immédiatement les blessures légères ». Un médecin panse le poignet d’un ouvrier. Une infirmière panse une plaie sur la main d’une travailleuse. Une autre ouvrière patiente quant à elle en arrière-plan. L’unité est aussi un lieu pour prévenir les blessures ainsi que les complications physiques : les ouvriers sont alors traités par divers soins comme des bains de bras et de pied. Une scène montre un ouvrier effectuer un bain de bras dans un lavabo adapté, un médecin lave ses ustensiles en arrière-plan. Un autre plan montre un ouvrier prendre un bain de pied dans un bidet.

Des radiographies sont réalisées afin de prévenir et traiter les problèmes orthopédiques. Une infirmière décrit les résultats d’une radio du pied à un homme semblant être un ouvrier âgé. En plus de l’examen radiographique, des soins curatifs sont employés : une infirmière pose un plâtre au poignet d’un homme. Évocation de l’utilisation de la physiothérapie, de soins par la chaleur et les massages pour traiter toute maladie articulaire ou musculaire, causée par le travail en aciérie. Une infirmière masse la cuisse d’un ouvrier qui est allongé. Le narrateur précise que des « batteries de lampes à rayons UV servent à améliorer la résistance aux rhumes ». Travelling horizontal sur un jeune ouvrier, torse nu, portant une paire de lunettes de protection, face à ce qui s’apparente être une lampe à rayons UV. Une infirmière passe en arrière-plan, elle aussi porte des lunettes de protection. En 1954, on hérite encore en médecine des méthodes dites de « l’âge d’or des rayons de santé » pour reprendre l’expression de Thierry Lefebvre. Les rayons UV ou gamma étaient très sollicités dans le milieu de la médecine, notamment pour leurs vertus antibiotiques. Les lunettes sont ici utilisées pour prévenir les éventuelles brûlures causées par les rayons.

Le narrateur insiste enfin sur la salle de repos, disponible à l’ouvrier qui serait mal en point afin de récupérer « au chaud et au calme, avant de retourner chez lui, ou au poste ». Une scène montre un médecin border un ouvrier. « On lui fournit couverture, bouillotte et coussin chauffant, ainsi que du thé chaud sucré pour lutter contre le choc ». Le médecin tient un bol dans sa main et fait boire le patient qui est allongé. (04:48)

Des méthodes qui se veulent innovantes et efficaces

Le narrateur met en lumière la modernité des méthodes utilisées par le service, notamment afin de « lutter pour que l’ouvrier blessé continue à travailler ». Un plan montre un chariot adapté sur lequel se trouvent des fioles et du matériel médical. Le narrateur insiste sur l’efficacité de ces nouveaux moyens, en attestant que « la septicémie a presque disparu grâce à ces méthodes ». En plan fixe, une infirmière ouvre et manipule un récipient d’eau chaude dans lequel sont placés des ustensiles médicaux afin de veiller à leur stérilisation. « […] On récupère ainsi des heures de travail, et on épargne aux ouvriers l’affliction et les handicaps du passé ». Le narrateur mentionne ensuite l’utilisation de sulfapyridine à base de pénicilline pour le traitement des douleurs. La pénicilline, découverte en 1928 par le physicien écossais Alexander Fleming, a révolutionné la médecine en introduisant les traitements antibiotiques. Les années 1950 sont d’ailleurs un temps où l’on perçoit une véritable démocratisation de la pénicilline, notamment en Europe et aux États-Unis. Cela reste l’une des méthodes les plus efficaces pour traiter les maladies bactériennes. Le narrateur mentionne également l’utilisation de « nouveaux traitements précoces des brûlures ». Un plan fixe montre une étagère contenant divers récipients et substances médicamenteuses. (05:15)

Importance de l’hygiène

Présentation des sanitaires de l’usine. Le narrateur insiste sur leur caractère « moderne ». Deux ouvriers se lavent les mains dans de l’eau chaude (de la vapeur est perceptible). Présentation des douches, où les ouvriers peuvent se rendre « avant de rentrer chez eux propres comme des sous neufs ». Un homme assis dans une baignoire faisant sa toilette. Un autre plan fixe montre un ouvrier se laver les cheveux avec du savon. Une autre scène montre des ouvriers sortir des sanitaires, ils sourient. La voix off atteste que ces équipements sont alors « très appréciés ». (05:43)

Une unité spécialisée dans les soins oculaires

Présentation de l’unité spécialisée dans le traitement des blessures oculaires. Elle est selon le narrateur, « appréciée des ouvriers […] et très utilisée par les ouvriers des autres usines ». Une infirmière octroie des soins oculaires à un homme qui est assis au premier plan. L’infirmière présente est « formée à la médecine du travail et aux soins oculaires ». Vue de dos devant un classeur, elle est en train d’écrire. Le narrateur rappelle les risques importants auxquels s’exposent les ouvriers dans l’aciérie ainsi que les accidents déjà survenus. Un travelling horizontal montre l’entrepôt et les ouvriers au travail. Le commentaire insiste sur les soins préventifs fournis par le service en ce qui concerne les blessures oculaires, afin « de prévenir invalidité et cécité ». En plan fixe, un ouvrier, bras nus, manie une machine de fonderie en portant des lunettes de protection. Des ouvriers utilisent des meuleuses. (06:26)

Des soins de pédicurie

Le narrateur aborde la présence hebdomadaire d’un pédicure au sein du service, notamment pour « soigner les pieds fatigués de ceux qui doivent rester debout, sur du béton ou du sable chaud ». Un pédicure donne des soins à un ouvrier âgé qui est assis sur une chaise. Elle est de dos. Gros plan sur le pied du patient. Une lampe à bras articulé est présente dans le champ. Le narrateur atteste que ces services « préservent le tonus et le bien-être général de tous les employés ». (06:45)

Une salle de repos réservée aux femmes

Le commentaire indique que « les femmes ont leur propre salle de repos, en cas de malaise ou autre problème ». En plan fixe, une femme allongée dans un lit. Une infirmière lui apporte un plateau sur lequel est posé un verre d’eau et des médicaments. L’ouvrière prend les médicaments. Elle sourit. (06:55)

Des soins adaptés aux postes à risques

Le service octroie des examens ophtalmologiques réguliers aux grutiers, car leur « poste exige compétence, précision et forme physique ». Un plan montre une grue en marche en contre-plongée. Trois hommes de dos, devant un tableau de Snellen. Celui du milieu passe un test ophtalmologique. Sur une vue de grue déplaçant une grande pièce d’acier, le narrateur explique : préserver la bonne santé des grutiers permet aussi de « minimiser les risques pour les ouvriers au sol ». La voix off évoque les postes à risques : des analyses sanguines sont effectuées pour chacun d’entre eux, « notamment pour ceux qui font de la radiographie ou qui manipulent du radium pour la radiographie gamma ». Un homme assis, au milieu d’un médecin et d’une infirmière qui lui prélèvent du sang afin de l’analyser. (07:29)

Les ouvriers adolescents et leur hygiène dentaire

Le narrateur aborde pour la seconde fois, l’assistance spéciale que le service réserverait aux ouvriers adolescents concernant leur hygiène dentaire. « On surveille les dents des ouvriers, spécialement des jeunes. On les conseille en cas de besoin. Nous sommes en lien avec le dentiste le plus proche et les hôpitaux ». Le fait que le service de l’usine soit relié avec des hôpitaux et d’autres médecins spécialisés est ici un grand atout : cela permet de justifier et légitimer les actions du service médical. Un médecin, probablement dentiste, examine à l’aide d’un outil dentaire la bouche d’un jeune ouvrier adolescent assis sur une chaise. (07:44)

Le lien du service avec les médecins et des hôpitaux

Le film évoque la « très » bonne réputation que le service de l’aciérie aurait auprès des médecins et personnels médicaux environnants. La voix off assure du lien constant entre le service et les médecins personnels des ouvriers, leur « GP » (General Practitioner). Les radiographies sont envoyées directement aux médecins une fois l’examen terminé pour qu’ils les analysent. Un médecin, discute avec une infirmière, montrés de dos, se concertent devant les résultats d’une radiographie des poumons. Le commentaire ajoute que « tous les médecins apprécient l’action du service, en particulier la physiothérapie et les pansements quotidiens ». En légère contre-plongée, un médecin bande la jambe d’un homme assis. Selon le commentaire, le service est aussi « apprécié par les services ambulatoires des hôpitaux, car il soulage les salles d’attente bondées ». Gros plan sur un ouvrier en train de se faire panser par une infirmière. Un médecin, en arrière-plan, nettoie des ustensiles. Là encore, le narrateur insiste sur le fait que ces procédés « suscitent la confiance et le respect chez l’employé ». Un ouvrier torse nu se fait examiner par un médecin à l’aide d’un stroboscope. L’ouvrier se tourne, le médecin lui examine le dos à l’aide de ses mains. Ce plan est le même qu’à 1:39-2:42 (Examen approfondi). (08:29)

Des résultats satisfaisants

Le documentaire insiste par la suite sur l’efficacité des services proposés par l’usine. « D’après les relevés, les absences pour maladie et accident sont en constante diminution ». Deux médecins de dos, face à un graphique montrant une courbe à la baisse. Celui à gauche, avec un stylo, montre la courbe à celui de droite. « On réalise constamment des progrès dans la prévention des blessures, handicaps, ou maladies ». Trois ouvriers travaillent sur une machine avec des lunettes de protection. (08:50)

Lutter contre l'inhalation de poussière

Présentation de l’ensemble des équipements de sécurité mis en place dans l’usine, ainsi que des équipements de protection mis à disposition des ouvriers dans l’exercice de leur travail. Le commentaire précise que des « bottes de sécurité avec embout en acier protègent les orteils en cas de chute de lourdes pièces ». Un ouvrier au travail avec lunettes, gants en caoutchouc, et bottes de sécurité. « Les meuleurs et les soudeurs reçoivent un masque ou des lunettes de protection ». Le narrateur rappelle les risques importants pour les yeux lorsque l’on travaille en aciérie comme « la lumière vive des fours ou des soudures ». En conséquence, des lunettes aux verres fumés ou colorés sont fournies aux ouvriers. Autre risque lié au travail dans une fonderie : la poussière qui, « si inhalée, peut provoquer des cancers au poumon ». Un travelling horizontal montre la fonderie en marche. « À l’aciérie James Bridge, tous ces problèmes sont combattus, tant par la direction que par le service médical ». Le commentaire évoque le « système de ventilation et de dépoussiérage » mis en place sur le site. Travelling horizontal montrant le système situé à l’extérieur de l’usine. Cet équipement permettrait « d’assurer une bonne protection contre la pneumoconiose ». La pneumoconiose est une maladie ayant touché énormément de travailleurs de l’acier notamment à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Le film se poursuit sur la modernisation des équipements. Le commentaire affirme « qu’au lieu des anciens procédés, trop dangereux, comme le sablage, des procédés humides sont employés comme l’hydrodécapage ». Contre-plongée sur un ouvrier portant une combinaison intégrale et un masque, nettoyant une machine grâce à l’hydrodécapage. Des « cabines avec extraction de poussière » sont disponibles afin d’isoler les « procédés dangereux ». Un plan fixe nous montre une de ces cabines. Un ouvrier y place une pièce lourde suspendue à une chaîne. L’inhalation des poussières apparaît ici comme l’un des problèmes majeurs liés au travail en fonderie. Des « respirateurs » sont fournis par l’usine à tous les ouvriers. Deux ouvriers au travail, munis de respirateurs. Le narrateur assure que « un grand nombre d’ouvriers porte dorénavant des respirateurs efficaces, grâce au travail des services médicaux ». Ces appareils sont supposés être régulièrement nettoyés et changés régulièrement. Des ouvrières s'en chargent : deux femmes âgées nettoient des respirateurs. Ils sont livrés à chaque ouvrier, « livré dans une boîte au nom et au numéro de l’ouvrier à son atelier ».

Le film aborde pour finir les postes « inhabituels » qui requièrent le port de vêtements de protection. « L’ouvrier sableur porte des protections aux jambes, aux bras, et sur tout le corps. Il porte de longs gants et un casque qui protège aussi les yeux ». Là encore, le film insiste sur la fiabilité et la qualité des services proposés par l’aciérie. Une scène nous montre plusieurs hommes réunis autour d’une table, probablement les dirigeants de l’usine. Gros plan sur un homme tenant un filtre dans sa main. « Voici un filtre après une journée de travail et voici la quantité de poussière dont il protège les poumons des ouvriers ». L’homme tape le filtre, il montre du doigt la poussière tombée sur la table. (12:00)

Des radiographies pour prévenir les maladies pulmonaires

Utilisation de la radiographie dans le but de prévenir les maladies pulmonaires. Le commentaire indique que « des radios sont réalisées tous les ans sur les ouvriers ». Pour « ceux qui ont des problèmes pulmonaires », des examens sont réalisés plus régulièrement. Une scène nous montre une infirmière manipuler un appareil de radiographie. En cas d’anomalie, le narrateur assure que « des mesures sont prises aussitôt ». (12:27)

La garantie d’un environnement optimal et d’une bonne réputation

Le documentaire conclut en rappelant que « la communication entre les services médicaux et sociaux garantit la santé de la main-d’œuvre, ainsi que bonheur et satisfaction dans toute l’entreprise ». De nouveau, la scène avec les dirigeants rassemblés autour d’une table. Dernier plan sur des ouvriers sortant du site par la porte principale. « Ce système réaliste, audacieux, et basé sur l’anticipation, présente de nombreux atouts ». Le film se coupe sur une scène montrant un mur extérieur de l’usine sur lequel on peut lire « F.H Lloyd & Co. Ltd. Steelfounders ».

Notes complémentaires

Références et documents externes

AYLEN Jonathan, « Privatisation of the British Steel Corporation », Fiscal Studies, n°9, 1988, pp. 1-25.

BONEA Amelia, Anxious Time: Medecine and Modernity in the Nineteenth-Century Britain, Pittsburgh : University of Pittsburgh Press, 2019.

BUZZI Stéphane, DEVINCK Jean-Claude, ROSENTAL Paul-André, « Médecine sociale, médecine d'usine (1946-1965) », dans : Stéphane Buzzi éd., La santé au travail. 1880-2006 : Paris, La Découverte, 2006, pp. 59-76.

BUZZI Stéphane, La Santé au travail, Paris : La Découverte, 2006.

COHEN Aron, « Santé et travail à la mine. XIXe-XXIe siècles », Revue d’histoire de la protection sociale, n°8, 2015, pp. 183-189.

LEFEBVRE Thierry, RAYNAL Cécile, « L’âge d’or des rayons de santé », Pour la science, n°395, 1999. URL. https://www.pourlascience.fr/sd/medecine/lage-dor-des-rayons-de-sante-1726.phpd

MOSES Julia, « La (re)découverte du risque professionnel : l'indemnisation des ouvriers britanniques dans la perspective d'une histoire croisée, vers 1850-1900 », Le Mouvement Social, n°249, 2014, pp. 187-204.*

SUK Julie, « Preventive Health at Work: A Comparative Approach », The American Journal of Comparative Law, n°59, 2011, pp. 1089-1134

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Loris Djebel
  • Transcription En, : Thibault Riegert
  • Sous-titres Français : Thibault Riegert