Les maladies vénériennes et l'armement antivénérien en France (1927)
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Main credits
« Film d'Hygiène Sociale réalisé sous la direction de l'Assistance et de l'Hygiène Publique au Ministre de l'Hygiène et de ; M. Lucien VIBOREL Secrétaire Général de la Commission de Propagande de l'Office National d'Hygiène Sociale par JEAN BENOIT-LEVY ; Prise de vues de Ed. FLOURY & Géo CLERC »
Content
Theme
Le film rappelle dans un premier temps les risques graves causés par la syphilis. Dans un second temps, il montre que la France s'est équipée en conséquence afin de favoriser la prévention et la guérison de la syphilis.
Main genre
Résumé
L'objet de ce film est la prévention de la syphilis. La première partie, intitulée "Les Maladies vénériennes", constitue une mise en garde contre les maladies vénériennes, notamment la syphilis et la blennorragie, qui touchent tout le monde. Sa transmission se fait uniquement par voie sexuelle, ses conséquences médicales sont décrites sans ambages : malformations héréditaires, ruptures d'anévrisme, folie, cécité, crises d'arthrite. La seconde partie de film, intitulée "l'armement antivénérien en France" présente l'important réseau de services mis en place dans les départements pour lutter contre ces maladies. S'y ajoute une campagne de sensibilisation pour mettre en garde la population contre les méfaits du charlatanisme. Il s'agit d'atteindre les personnes les plus exposées, notamment les conscrits et les marins. Le reste du film est constitué d'exemples d'institutions qui prennent en charge les maladies concernées.
Context
À l'époque du film, la syphilis est une maladie courante, cause d'une forte mortalité infantile. Cependant les évolutions médicales pour la soigner sont de plus en plus perfectionnées. En 1921, Ernest Fourneau met au point un dérivé de l'arsenic à l'Institut Pasteur : le Stovarsol. Ce dérivé est stable et se prend par voie orale. En 1934 le principe actif du Salvarsan, découvert en 1920 par Carl Voegtlin et Homer Smith, est introduit par le traitement de la syphilis sous le nom de Mapharsen. Le problème des médecins face à cette maladie reste cependant l'ignorance de la population. En effet, malgré des campagnes d’information en France, la population semble encore trop peu informée par les dangers de ce fléau.
Affection microbienne contagieuse, la syphilis a pour agent le tréponème pâle et se transmet par les rapports sexuels. Son évolution se fait en trois phases successives : le stade primaire au bout de trois semaines avec l’apparition d’un chancre et de ganglions non douloureux, le stade secondaire entre six semaines et trois ans avec des lésions cutanées, le stade tertiaire avec une dégradation générale de l’organisme puis du système nerveux. La base de son traitement est la pénicilline. Quasiment disparue au début des années 2000, elle a fait son grand retour en 2015.
Structuring elements of the film
- Reporting footage : Yes.
- Set footage : No.
- Archival footage : Yes.
- Animated sequences : Yes.
- Intertitles : Yes.
- Host : No.
- Voix off : No.
- Interview : No.
- Music and sound effects : No.
- Images featured in other films : No.
How does the film direct the viewer’s attention?
Le film se divise en deux parties : la première, intitulée « Les Maladies vénériennes », concerne la prévention et les graves dangers de la syphilis. Rien n'est caché au spectateur : des exemples de cas sont illustrés par des images de patients de tout âge et tout sexe. L'exposé s'appuie sur des chiffres précis destinés à impressionner le spectateur. Le but de cette première partie est clairement de faire réagir le grand public sur ce fléau encore très présent à l'époque de la diffusion du film.
How are health and medicine portrayed?
Dans la première partie, la syphilis est l'objet de représentations médicales, avec des images faites au microscope par exemple. La médecine est davantage représentée dans la deuxième partie du film, intitulée « L'Armement antivénérien en France ». Les milieux hospitaliers s'adaptent dans toute la France pour prévenir et réduire le fléau des maladies vénériennes. Le film montre des bâtiments, des chambres d’hôpital et des tables d'opération. Les aiguilles, les médicaments, et autres traitements sont mis en évidence comme le sont les patients que l'on soigne.
Broadcasting and reception
Where is the film screened?
Cinémas d'exploitants et projections itinérantes
Presentations and events associated with the film
Audience
Tout public (y compris les adolescents et jeunes adultes)
Local, national, or international audience
Description
Première partie : « Les Maladies vénériennes »
Le film commence avec des chiffres qui comparent :
- la mortalité due à la syphilis à celle due à la guerre,
- la mortalité infantile liée à cette maladie et la mortalité due à la syphilis en comparaison à celle due à la tuberculose et le cancer.
Il compare ensuite le choc et l'émotion causés par un accident de train à la relative indifférence face à la syphilis. Celle-ci est encore trop méconnue du fait d’un manque d'information. Une image présente la syphilis ; un nom est associé au microbe (tréponème). Le film explique que le microbe ne s'attrape pas uniquement par relations sexuelles : un simple baiser, boire dans la même bouteille, des enfants qui partage une sucette... Les symptômes sont présentés par des images de patients. L'exemple d'un homme chutant dans la rue peut sembler banal, mais la vraie cause de cette chute est une rupture d'anévrisme ; d’autres hommes deviendront fous. Le caractère héréditaire de cette maladie est ensuite souligné : les conséquences sont des enfants mal-formés (jambes, dents, bras, visage, peau…) Autre exemple, le cas de jeunes ignorants : l'un des jeunes est atteint par le gonocoque et contamine sa femme : par conséquent elle est atteinte d’une salpingite qui l'oblige à rester sur une chaise longue. Chez les femmes, la salpingite est courante. Elle implique souvent une opération chirurgicale obligatoire qui a pour conséquence la stérilité. Chez l'homme, les conséquences sont l’arthrite blennorragique qui peut rendre aveugle. Pour éviter cela, les enfants sont protégés par des instillations oculaires régulières. La première partie se conclut par le carton : « Jeunes gens ! Pour ne pas contracter de maladies vénériennes, vivez chastement, mariez-vous jeunes ! »
Deuxième partie : « L'armement antivénérien »
Un carton annonce : « Contre le redoutable fléau, de grands efforts ont été entrepris ; l'État et les initiatives privées se prêtent mutuel concours. » Face à ce fléau, l'État décide de créer des lieux de traitements spécialisés. Un schéma d'organisation antivénérienne départementale (la Seine-et-Marne) puis une carte de la France, avec des animations explicatives, nous montrent les différents services qui ont été créés dans les départements. L'exemple de Paris est donné avec l'hôpital Saint-Louis et ses services d'armement antivénérien, et la clinique Baudelocque, un laboratoire et un institut prophylactique. En banlieue parisienne, des services ont aussi été mis en place.
Troisième partie : « Dans les départements, les résultats obtenus ne sont pas moins remarquables. »
Après les services de la région parisienne sont présentés les résultats de la prise en charge dans le reste de la France. À commencer par Marseille, avec le dispensaire central de l'Hôtel-Dieu et son laboratoire. Un schéma du dispensaire montre le nombre d'examens et de traitements par trimestre entre 1922 et 1927 qui sont très clairement en hausse (8400 en 1922 contre 31 000 en 1927). Un autre dispensaire est spécialisé pour les ouvriers maritimes. Ensuite Strasbourg et son dispensaire central installé à l'hôpital. Le dépistage de la syphilis se fait chez l’adulte et chez les enfants assistés. Puis Lyon où la faculté apporte son aide avec laboratoire central très efficace. Les prostituées ne sont plus mal traitées, « le dispensaire spécial est d'autant plus fréquenté que son accès est libre ».
Quatrième partie : « Nancy »
À Nancy, « le dispensaire central est particulièrement bien conçu ». Des images montrent le dispensaire, des patients et le laboratoire annexe. Bordeaux a aussi des « services [...] également bien aménagés ». Le film présente le dispensaire de prophylaxie, des consultations, la lutte contre la syphilis héréditaire. Les campagnes ne sont pas oubliées : « les malades peuvent s'adresser à un médecin praticien de leur choix. […][ils] sont prévenus par le Service de Propagande de l'Office National d'Hygiène Sociale des facilités qui sont mises à leur disposition. » L’ensemble du territoire national est quadrillé par une organisation impeccable. Par une séquence d'animation, le film met en garde envers les charlatans : ils sont montrés comme étant présents partout dans la rue, autrefois comme aujourd’hui. Ils font de la publicité mais leurs prétendus soins restent mauvais et sans effet. Les risques d'un mauvais traitement sont cependant très importants. Enfin le film prévient contre la prostitution, qui reste un des principaux vecteurs de propagation de la syphilis. Les marins en sont les premières victimes. La distribution de tracts éducatifs pour les prévenir contre les maladies vénériennes est mise à l’écran. Tous ces efforts payent et la mortalité due à la syphilis diminue.
Cinquième partie : « les résultats de l'effort antivénérien en France »
La cinquième partie est majoritairement constituée d’animations. L’effort financier important de la France permet de créer davantage de services. L’évolution, entre 1920 et 1926, du nombre de consultations, du nombre de nouveaux consultants, du nombre d'examens sérologiques et du nombre d'injections illustre les bons résultats de ces efforts sanitaires. Une autre animation présente aussi la diminution considérable des cas primaires dans l'armée. De plus entre 1920 et 1926 il y a une forte diminution de la mortinatalité. Le film conclut enfin : « toute activité humaine est source de richesse pour la collectivité […] La France en continuant son effort verra disparaître la syphilis. Les résultats obtenus garantissent le succès final ».
Le film se termine par un appel de l'Office National d'Hygiène Sociale : « quiconque veut faire œuvre d'hygiène sociale, quiconque désire bénéficier d'une institution d'hygiène sociale trouvera à l'office National conseils et appuis ».
Supplementary notes
References and external documents
Contributors
- Record written by : Christian Bonah, Emmanuel Nuss, Géraldine Delay