Le voile sacré (1930)
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Sommaire
Générique principal
« Scénario du Dr. Louis Devraigne, Médecin Chef de la Maternité de Lariboisière. Réalisation de Jean Benoit-Lévy. Opérateur P. Coteret. Interprété par : Mmes Maria Fromet…Margot, Jeanne Richard…Mabu, MM. Hédouin…le Dr Rigal, Raphaël Liévin…L’instituteur ; Régisseur : Raffels. Décoration par les grands magasins de la Samaritaine ».
Contenus
Sujet
Genre dominant
Résumé
Ce film réalisé en 1930 par Jean Benoit-Lévy est la suite du long-métrage « La Future Maman » tourné par ce même réalisateur cinq ans plus tôt. La mère Mabu est devenue l’épicière du village tandis que la jeune Margot prépare son concours d’infirmière-visiteuse. Elle est reçue première et obtient d’être affectée auprès du Dr. Rigal, le médecin du canton. A ses côtés et avec l’aide de Mabu, Margot effectue des consultations de nourrissons, visite les adultes et enfants malades à domicile. Elle se lie d’amitié avec M. Cozette, l’instituteur, qui organise la projection d’un film sur la diphtérie. A l’issue de celle-ci, les bébés et enfants sont vaccinés contre cette maladie. Lorsque le jeune Pierre Croixrault décède de la tuberculose, Margot, M. Cozette et le Dr. Rigal proposent à ses parents d’accueillir des enfants tuberculeux. De même, la mésaventure de Marie, fille-mère, conduit à l’ouverture d’une maternité. Tous ces efforts sont couronnés par la visite du Ministre de la Santé Publique qui récompense Mabu et Margot, devenue entre-temps Mme Cozette et qui poursuit sa mission.
Contexte
Si Florence Nightingale (1820-1910) a été la première infirmière civile, les métiers de la santé sont encore dominés par les hommes au dix-neuvième siècle. En France, l’infirmerie est assurée par des religieuses qui assistent les médecins dans l’accomplissement des soins médicaux et qui se dévouent totalement à l’accompagnement des malades, qu’elles identifient au Christ souffrant. Le cas de Madeleine Blès (1842-1921), première femme française à exercer la médecine à partir de 1875, reste l’exception et le corps médical demeure misogyne à l’égard des infirmières. Cependant, une première école d’infirmière est ouverte à Paris en 1905 par Léonie Chaptal (1873-1937).
C’est la Première Guerre Mondiale qui permet aux femmes d’accéder pleinement à la fonction d’infirmière, du fait d’un grand nombre de blessés et de l’envoi des infirmiers hommes dans les zones de combat. C’est donc dans les hôpitaux de l’arrière qu’elles accomplissent leur « devoir » et leur mission. Pour lutter contre la recrudescence de la tuberculose, une première école d’infirmières-visiteuses est créée en 1916 à l’hôpital Laënnec de Paris sous l’égide du Ministre d’Etat Louis Bourgeois. Celui-ci fait passer la même année une loi instituant des « dispensaires d’hygiène sociale et de préservation antituberculeuse ».
Le lent processus de professionnalisation des infirmières se poursuit après le conflit. En 1922 est créé le « Brevet de Capacité Professionnelle d’Infirmière », délivré dans les dix écoles spécialisées existant en France. Cependant, malgré une intense campagne de recrutement, le métier d’infirmière visiteuse d’hygiène souffre d’une mauvaise image : salaires bas, longues distances à parcourir à bicyclette par tous les temps, condescendance et méfiance de la part des médecins qui craignent de perdre leur clientèle, suspicion et hostilité des patients attachés à leurs habitudes et qui acceptent mal les conseils de ces femmes issues de la bonne société. Deux d’entre elles, Céline Lhotte et Marthe Hébert, ont laissé des témoignages sur le difficile exercice de leur profession au quotidien.
Le manque de personnel nécessite parfois le recours au bénévolat. Cependant, le métier d’infirmière-visiteuse parvient à se faire une place parmi les professions de la santé et de la médecine. Celles qui l’exercent sont de plus en plus nombreuses et gagnent en compétence et en reconnaissance. En 1932 est créé par décret le diplôme d’assistance sociale, qui réunit en 1938 les infirmières-visiteuses en charge de la tuberculose et celle s'occupant de l’enfance.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Oui. La Diphtérie (1926) de Jean Benoit-Lévy
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Bien qu’il s’agisse d’un film de fiction avec un scénario imaginaire, son objectif est de promouvoir le métier d’infirmière-visiteuse. Avec le personnage de Margot, le spectateur découvre le quotidien de la profession (accueil au dispensaire, visite à domicile) et ses différentes facettes (assistante du médecin, conseillère des patients). Plusieurs plans rapprochés sur Margot, de profil et de face, ont une fonction allégorique parfois renforcé par une surimpression de panoramas de paysages ruraux : ils subliment l’infirmière-visiteuse comme un ange-gardien et son voile s’apparente à celui d’une religieuse. Par son sacerdoce laïc, elle est la mère protectrice des habitants du village en remplacement de l’Eglise, selon le dogme radical-socialiste de la Troisième République.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Le film est centré sur les personnages de l’infirmière-visiteuse Margot et de son assistante et amie Mabu. A travers elles, ce sont les deux piliers de la médecine rurale de l’époque qui sont présentés : l’accueil au dispensaire et les visites à domicile. Toutefois, Les deux femmes se placent dans une chaîne qui fait aussi intervenir le docteur Rigal pour les soins et M. Cozette, l’instituteur, pour la prophylaxie. A travers le malheur et la consolation de la famille Croixrault, l’accent est aussi mis sur la tuberculose et les actions à mettre en œuvre pour la combattre.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Salles de cinéma de France
Communications et événements associés au film
Manifestation d’hygiène sociale organisée le 20 février 1931 à la Sorbonne par le Ministère de la Santé Publique et le Comité National de Défense contre la Tuberculose avec M. Foulon, sous-secrétaire d’Etat au Ministère du Travail, et le professeur Couvelaire.
Public
Grand public
Audience
Descriptif libre
Une bonne nouvelle pour Mabu l’épicière.
[00'00]
Le film débute par un plan général des collines de la vallée de l’Aisne, suivis de plans d’ensemble de vaches autour d’une grande mare à côté d’un village, d’enfants sortant en courant de leur école sous le regard de leur instituteur et de l’épicerie de « Madame Mabu » où ils accourent tous. Plan rapproché taille de celle-ci sur le pas de son commerce. Elle sort des friandises d’un bocal et les distribue aux enfants. Plan américain. Une fille suce une glace et la donne au garçon qui se tient à côté d’elle. Plan rapproché poitrine de Mabu qui met celui-ci en garde : si son amie était malade, il le deviendrait aussi. Le garçon rend la glace à la fille et montre ses poches vides : il ne peut rien s’acheter. Mabu lui donne une glace et les deux enfants s’en vont.
[02'51]
Plan américain de Mabu, vue de dos depuis l’intérieur de sa boutique. Le facteur arrive à bicyclette et lui remet une lettre. Elle l’ouvre, devient toute excitée et fait signe à son employée de venir. Ensemble, elles relisent la lettre dont un insert nous dévoile le contenu : son amie Margot l’informe qu’elle « passe l’examen pour le diplôme d’Etat de Visiteuse d’Hygiène » et l’invite à Paris avec ses parents. Autre plan américain de Mabu, depuis la rue. Toute heureuse, elle demande à son employée de garer la boutique pendant qu’elle ira à la ferme de Fosse-Bleuet chez les parents de Margot.
[03'55]
Plan d’ensemble de la grange où des bottes de foin s’entassent jusqu’au plafond et plan moyen du père de Margot qui enfourche le foin et l’entasse. Autres plans d’ensemble. Les poules picorent devant la porte et la mère de Margot frotte le linge dans un bac. Mabu arrive en courant et le chien aboie à son passage. Elle annonce la nouvelle à la mère et lui montre la lettre, tandis que le père descend du tas de foin et les rejoint. Plan moyen sur le chien couché avec, au fond, trois brebis dans leur étable. Plan rapproché taille des parents de Margot et de Mabu. Ils lui disent que la moisson les empêche de venir avec elle mais ils l’encouragent à aller soutenir leur fille. Retour au plan d’ensemble. La mère raccompagne Mabu. Plans généraux. Les deux femmes se saluent à l’entrée de la ferme. Deux chevaux tirent une moissoneuse-lieuse dans un champ. A un carrefour, Mabu attend le docteur Rigal qui arrive en voiture. Plan rapproché taille. Elle lui annonce la nouvelle. « Brave petite » répond-t-il avant de serrer la main de Mabu en lui souhaitant « Bon voyage et bonne chance ». Il reprend sa route et elle retourne à pied vers le village.
[06'44]
Plan d’ensemble d’un magasin de confection et d’habillement. A travers la vitrine Mabu examine les chapeaux alignés sur des étagères superposées. Son choix s’arrête sur un chapeau à plumes. Gros plan sur celles-ci. La gérante l’accueille sur le seuil et la fait entrer. Elle lui fait essayer le couvre-chef et lui tend un miroir pour qu’elle puisse se regarder.
[07'35]
Arrivée de Mabu à Paris ; le concours d’infirmière-visiteuse.
[07'35]
Nouveau plan d’ensemble. Un train arrive à la Gare du Nord à Paris. Plan rapproché taille de Mabu qui en descend et est accueillie par Margot. Retour au plan d’ensemble. Elles se dirigent ensemble vers la sortie. Plans moyens. Mabu refuse de monter dans un taxi et préfère s’installer dans une calèche pour mieux voir la capitale. Le véhicule passe par le Boulevard des Italiens et, devant le Palais Garnier, s’engage Avenue de l’Opéra. Plan moyen de personnes descendant dans la station de métro et plans généraux de Places de l’Opéra et le la Concorde.
[10'13]
Long plan panoramique vertical d’une affiche invitant les « jeunes filles et femmes de France » à devenir « infirmière-visiteuse d’hygiène sociale ». Fondu de transition et plan d’ensemble de la salle où se déroule l’examen. L’assistance est vue de dos, de même que deux candidates. En face se tient le jury composé de trois examinateurs. L’affiche précédente est visible à gauche. La candidate assise de ce côté a terminé et rejoint l’assistance. Sa voisine de droite prend sa place. Margot s’avance et s’assied sur la chaise que celle-ci a libérée. Alternance de plans rapprochés poitrine sur l’examinateur qui pose des questions relatives au traitement de la syphilis et de l’hérédosyphilis chez les nouveau-nés, sur Margot qui y répond et sur Mabu qui s’angoisse au premier rang de l’assistance. Gros plan sur ses mains qui chiffonnent un mouchoir, signe d’une grande nervosité, puis sur son visage saisi d’effroi, en alternance avec des gros plans en loupe de chacun des trois examinateurs : elle les perçoit comme des êtres froids, inquisiteurs et impitoyables. Retour au plan d’ensemble. L’assistance quitte la salle et le jury se prépare à délibérer. Plan sur la partie supérieure de l’affiche vue précédemment. Nouveau retour au plan d’ensemble de la salle. L’un des membres du jury se lève et appelle Margot, qui se met debout, pour lui annoncer son résultat. Alternance de plans rapprochés poitrine et de gros plans. La jeune lauréate se rassied avec soulagement : « Première » dit-elle à son amie dont les mains sont immobiles, signe d’apaisement. Celle-ci lui donne la bise et constate que, dans son anxiété, elle a fait un trou dans son mouchoir. « Et maintenant, qu’allons-nous faire ? » demande-t-elle. Margot répond qu’elle va lui présenter sa « meilleure amie » qui exerce la fonction « d’assistance sociale dans un Institut de Puériculture ». Elle pose sa tête contre l’épaule. Gros plan de face des deux amies qu’une grande mission attend.
[14'23]
Plans d’ensemble de l’Institut et d’un arbre à côté d’un pont du métro. Plans moyens. Margot fait entrer Mabu dans le bâtiment et referme la porte derrière elle. Elles arrivent dans le bureau de l’assistante sociale et amie de Margot qui se lève pour les saluer et les emmène à la pouponnière. En alternance, plans d’ensemble de la salle où s’alignent en plusieurs rangées les berceaux et plans américains de l’assistante, Margot et Mabu, qui salue les enfants avec leurs mères. L’une d’elle lui dit qu’elle est redevable de son enfant à l’assistante. Retour au bureau de celle-ci. Plan rapproché taille. Sous les yeux de Mabu, elle montre à Margot une boite à fiches « où se trouvent consignées toutes les petites et grandes misères » qu’ils s’efforcent de soulager au sein de leur « Œuvre ». Plan rapproché poitrine de Margot qui prend une fiche et apparait soudain très pensive. Long plan panoramique des toits de Paris. Une infirmière-visiteuse dont le voile blanc flotte au vent apparait de profil en surimpression puis disparait. Retour sur Margot qui a pris sa décision. Elle fera le même métier que son amie, « mais à la campagne ». Autre plan rapproché taille des trois femmes et plan rapproché poitrine de Mabu. Elle prend la main de Margot et l’assure de son aide. Retour au plan rapproché taille, les trois femmes se réjouissent.[18'46]
Nomination de Margot comme infirmière-visiteuse dans son village.
[18'46]
Plans généraux. « Au pays natal », le foin est enfourché d’une charrette sur un immense tas tandis d’une moissoneuse-lieuse tractée par deux chevaux passe dans les champs. Plan moyen de Margot qui mange le casse-croûte de midi avec ses parents et Mabu. Tous trinquent à sa réussite. Plan général du village de Pédiovilliers, gros plan en plongée sur un tambour qui est battu, plan moyen d’une vieille paysanne à la fenêtre de sa maison et plans d’ensemble d’une foule rassemblée autour de l’appariteur sur la place centrale et d’enfants qui accourent. Plan moyen sur l’employé municipal et insert de l’annonce de la création d’un « Dispensaire » et d’un « Centre d’Hygiène Sociale ». Plan rapproché poitrine d’une habitante avec son enfant dans les bras puis retour au plan moyen de la vieille paysanne et au plan en plongée sur le tambour.
[20'56]
Plan d’ensemble. Un mois s’est écoulé. A la ferme de ses parents, Margot entasse le foin dans une grange avec l’aide de Mabu. Elle voit arriver le docteur Rigal en voiture et vient à sa rencontre. Il descend de son véhicule et salue les deux femmes. Ils font quelques pas ensemble. Plan moyen puis plan rapproché taille. Il remet à Margot une « bonne lettre » qui l’intéresse. Elle la lit avec Mabu. Insert du texte dactylographié de ce courrier par lequel Margot est recommandé au docteur Rigal. Plan rapproché poitrine des deux femmes. Tandis que Mabu lit la lettre, le regard de Margot se perd au loin : ce « beau métier » devient pour elle « une vocation ». Mabu décide de céder sa boutique pour l’assister. Autres plans moyens. Elle s’éloigne avec le docteur, laissant Margot à ses pensées, pour informer ses parents de la nouvelle. Ceux-ci l’acceptent et s’inclinent. Plan rapproché taille du docteur et des parents puis retour au plan moyen. Mabu et le docteur conversent tout en marchant tandis que les parents discutent entre eux. Plan rapproché poitrine de Margot qui va désormais vouer sa vie aux autres.
[24'12]
Première journée de consultations de nourrissons au dispensaire.
[24'12]
Plan d’ensemble du dispensaire. Mabu en sort, se place au milieu de la rue et admire la façade de ce qui promet d’être une belle réussite. Plans moyens. Margot suspend du linge dans le jardin du dispensaire tandis que dans la cour de l’école voisine, l’instituteur « M. Cozette » présente une plante en pot à l’un de ses élèves. Gros plan en plongée sur le visage du garçon. Un ballon tombe aux pieds de Margot. Elle le ramasse et va le ramener aux enfants. L’instituteur la voit arriver, monter sur le muret, montrer le ballon aux enfants qui accourent et le leur lancer. Il renvoie le garçon vers ses camarades, repose le pot sur le rebord de la fenêtre et va la rejoindre. Elle s’assied sur le muret, ils échangent quelques mots et il lui donne une petite image. Gros plan. Celle-ci représente une « rose trémière double ». Elle le remercie et l’informe de l’ouverture du dispensaire le lendemain.
[26'23]
Plans d’ensemble de la salle d’attente et de la salle de consultation du dispensaire. Margot s’assied à son bureau après avoir avisé Mabu qui appelle une mère pour la première consultation. Celle-ci s’avance avec son enfant. Mabu prend le bébé et le pose sur l’un des plateaux de la balance puis elle enlève des poids de l’autre plateau pour parvenir à l’équilibre. Insert de la fiche de suivi sur laquelle sont écrits la date, le sexe de l’enfant et son poids. A son bureau, Margot voit arriver le docteur Rigal en blouse blanche et accompagné de l’institutrice dont il dit attendre beaucoup de la coopération. Ils s’assoient à côté de Margot et une mère arrive avec son bébé. Insert de la fiche de suivi. Plans rapprochés taille et gros plans. Margot retranscrit les données de la fiche sur un tableau. Insert du document. Cette petite fille de huit mois prénommée Georgette est examinée par le docteur qui estime qu’elle peut manger sa « première soupe » et en donne les ingrédients en prescription. Plan moyen d’un petit garçon qui est amené par sa mère. Elle s’assied, le met sur ses genoux et donne au docteur Rigal sa fiche de suivi. Insert sur celle-ci. Le docteur conseille à la mère ne le mettre dans un parc plutôt que de le faire marcher. Gros plan en plongée sur les deux jambes du petit garçon que le docteur examine. Autre gros sur la main d’un autre enfant, que le médecin tient dans la sienne. Plan moyen. Tandis que la mère de cette petite fille lui donne des informations, Margot demande à l’institutrice de prendre sa place. Il insiste auprès de celle-ci sur la nécessité de repas plus varié pour les enfants et lui indique le menu adéquat.
[31'15]
Insert sur la fiche de la petite « Marguerite Blanc » qui révèle un triplement du poids en deux mois. Plan moyen identique au précédent. « Dépistage intéressant » pour le docteur Rigal qui ausculte cet enfant, diagnostique une hérédosyphilis, prévoit d’injecter hebdomadairement du « sulfarsenobenzène » et remet la fiche à la mère. Autre plan moyen. Margot prépare le matériel médical. Retour au plan moyen du bureau. Mabu arrive et salue l’institutrice qui s’en va puis elle discute avec le docteur Rigal qui s’est lavé les mains. Margot les rejoint et tous trois constatent que cette première journée s’est bien déroulée. Le médecin part à son tour et les deux femmes débarrassent le bureau de la boîte à fiches et du dossier des consultations. Nouveau plan moyen. Margot est de retour dans la ferme de ses parents. Elle pose la boîte à fiches sur une table, se couvre d’un châle et s’assied. Plans rapproché taille de face. Elle songe à la « vie humaine » présente dans les fiches et prend celle de la petite « Georgette Duhamel ». Insert du document et apparition en surimpression du bébé. Retour au plan rapproché de Margot dans ses pensées.
[34'25]
Premières consultations d’enfants à domicile.
[34'25]
Travelling horizontal. Au volant de sa voiture, le docteur Rigal s’en va effectuer des consultations à domicile en compagnie de Mabu, assise à ses côtés. Les habitants de Pédiovilliers les saluent au passage. Plans moyens. Une mère qui leur fait un signe de la main avec son enfant dans les bras, des paysans qui travaillent dans les champs enlèvent leurs casquettes, une vache les regarde passer avec indifférence. Plans d’ensemble. Margot passe à bicyclette dans une rue à côté de l’église. Elle va faire sa tournée dans les fermes des environs tandis que l’instituteur M. Cozette donne une leçon de mathématiques à ses élèves. Plan rapproché taille de profil. Il entend Margot passer dans la rue et, perdu dans ses pensées, renvoie un écolier à sa place sans se rendre compte que celui-ci s’est trompé dans son addition. Margot poursuit son chemin à travers bois.
[36'05]
Plan moyen en plongée d’un enfant qui pleure, une poupée à ses pieds. Plans d’ensemble. Sa nourrice le retire du pot sur lequel il était assis et le met dans son berceau. Margot arrive devant le portail et entre dans la maison. Elle salue la nourrice puis sort de son sac la fiche de suivi qu’elle relit. Plan rapproché poitrine de la nourrice, inquiète. Plans rapprochés taille. Margot replie la couverture et relève l’habit du bébé pour l’examiner. La nourrice lui dit qu’il est « un peu nerveux » et « ne profite guère », alors qu’elle estime bien s’en occuper. Elle prend une feuille de salade crue et la tend au bébé, mais Margot repousse sa main. Plans rapprochés poitrine. La nourrice indique que la mère du bébé lui avait dit de faire ainsi chaque matin. Margot se redresse et lui demande de ne plus faire cela à cause du risque de « vers ». Succession en alternance de plans d’ensemble, de plans rapprochés poitrine et de gros plans en plongée. Margot prend la feuille de salade et la donne aux lapins tandis que la nourrice met deux paires de lunettes puis prend le pot et, regardant le contenu, manque de tourner de l’œil. Margot lui recommande de nourrir le bébé au biberon. Elle remet celui-ci à la nourrice et la salue avant de repartir. Celle-ci s’exécute et le bébé se calme.
[39'49]
Plans d’ensemble. La voiture du docteur négocie un virage sur une route bordée d’arbres. Mabu et lui entrent dans une maison et saluent les parents qui s’occupent de leurs enfants. Tandis que la mère engage la discussion avec Mabu, le père s’enquiert auprès du docteur de l’état de santé de sa femme et de ses enfants. Plan rapproché taille. Il est étonné qu’il puisse s’agir de la syphilis alors qu’il s’était « bien soigné » avant de se marier. Le médecin lui répond que cela n’a pas suffi mais qu’il pourra les guérir. Plan rapproché poitrine de Mabu qui prépare une seringue, puis plan rapproché taille du père. Nouveau plan d’ensemble. Sous les yeux de celui-ci, le docteur effectue la piqûre sur le bébé qui est maintenu allongé et immobile par sa mère. Il dicte ensuite sa prescription à Mabu.
[42'42]
Poursuite des consultations d’enfants à domicile.
[42'42]
Gros plan de profil de Margot, messagère de l’hygiène et de la santé, qui continue sa tournée à bicyclette. Plan moyen. Elle prend la température d’un bébé en présence de la mère de celui-ci. Insert d’un dessin du thermomètre qui indique 39°. Plan rapproché taille. Tout en secouant le thermomètre, Margot préconise de préparer un « bain tiède d’eau bouillie » pour calmer le bébé. Elle nettoie ensuite le thermomètre. Fondu de transition et plan général de la pièce. La mère déshabille le bébé et le met dans la bassine. Margot le frotte avec un gant puis elle s’assied, déplie une serviette et prend l’enfant des bras de sa mère qui l’a retiré de la bassine et qui lui donne ensuite le thermomètre. Margot enroule le bébé dans la serviette, l’y frotte et lui enfonce le thermomètre dans l’anus. Plan rapproché poitrine. Margot apparait à l’image et regarde le thermomètre. Insert de celui-ci qui indique 37°. Elle est soulagée et secoue à nouveau le thermomètre. Plan moyen. Son voile protecteur sur le côté, elle se penche tendrement sur l’enfant qui dort dans son berceau.Nouveau gros plan de profil de son visage. Elle poursuit sa tournée et sa mission.
[45'37]
Plan rapproché poitrine. Une autre mère lui dit que sa fille n’est pas en forme depuis qu’elle fréquenté un autre enfant qui est ensuite tombé malade. Plan d’ensemble. Margot prend la main de la fille et pose encore quelques questions à la mère puis, tandis que celle-ci cherche et apporte une bassine d’eau, elle procède à un rapide examen. Elle retrousse ensuite ses manches et se lave les mains dans la bassine. Autre plan rapproché poitrine. Tout en s’essuyant les mains avec une serviette, elle demande à la mère de maintenir sa fille « au chaud » et de lui éviter tout contact avec d’autres enfants. Plan rapproché taille en plongée sur la petite fille qui est alitée et qui tousse.
[47'40]
Plans généraux. A bicyclette, Margot gravit une petite côte sur la route qui la ramène à Pédiovilliers. Elle arrive devant le dispensaire et y retrouve le docteur Rigal, accompagné de l’instituteur M. Cozette, qui la félicite d’avoir empêché une épidémie de rougeole grâce à cette action préventive et décide injecter sans tarder du sérum « à la petit Jacqueline ». Plans rapprochés taille et poitrine. L’instituteur ôte son chapeau et remercie Margot d’avoir évité une contamination des enfants.
[49'02]
Projection du film « La Diphtérie » de Jean Benoit-Lévy.
[49'02]
Plan d’ensemble et de dos du public rassemblé au Foyer Social créé par M. Cozette dans la salle commune. L’instituteur salue les derniers arrivants, dont Mabu et Margot, puis annonce à l’assistance qu’elle va voir un film de « l’Office National d’Hygiène sociale ». Plan rapproché poitrine. Mabu et Margot sont assises au premier rang, parmi les enfants de l’école, et discutent avec un garçon. L’instituteur se place à côté de l’appareil de projection, donne quelques indications à l’assistance et lance la projection. Alternance de plans rapprochés taille d’une mère tenant son bébé dans les bras et d’extraits du film projeté. Il s’agit de « La Diphtérie », réalisé quatre ans plus tôt, en 1926, par Jean Benoit-Lévy. A la vue des symptômes de cette maladie et de ses conséquences mortelles pour les enfants, la mère se crispe, sert son enfant contre elle et essuie ses larmes. Mais elle est rassurée en voyant la seconde partie du film, qui présente la fabrication du vaccin et son inoculation à un enfant.
Plan rapproché et gros plan sur une affiche signée du maire qui annonce une séance de vaccination antidiphtérique de « tous les enfants du Centre âgés de 18 mois à 10 ans » organisée au Dispensaire par le docteur Rigal. Plan général de la façade du dispensaire où se rendant les enfants du village, les plus petits accompagnés de leurs parents. Plan d’ensemble. Le docteur Rigal, assisté de Mabu, les vaccine l’un après l’autre. Gros plans. Une petite fille est vaccinée ; son visage ne trahit aucune douleur. Les aiguilles sont lavées avant leur utilisation.
[54'51]Décès de Pierre Croixrault, victime de la tuberculose, et création d’une fondation antituberculeuse à son nom.
[54'51]
Plan rapproché poitrine. Margot prend retire une fiche de la boîte. Insert. Il s’agit du cas critique de Pierre Croixrault. Son visage devient grave.
Plan d’ensemble. Une charrette chargée de foin arrive à la ferme des Croixrault. Plan rapproché poitrine du fils, Pierre. Alité, il tousse et appelle sa mère qui lui éponge le front. Nouveau plan d’ensemble et plan rapproché taille. Margot arrive à bicyclette et est informée par le docteur Rigal de la gravité du cas qu’il lui demande de prendre en charge durant son absence. Alternance de plans généraux et de plans rapprochés taille. Elle entre dans la pièce où se trouve Pierre, salue la mère de celui-ci, retire sa veste et met sa blouse. Elle donne à la mère un « récipient » pour qu’il y crache puis un sac destiné au linge sale. Pierre y met son mouchoir et Margot lui indique la présence du récipient. Elle ouvre ensuite la fenêtre. Nouveau plan rapproché poitrine de Pierre qui se remet à tousser puis plan d’ensemble en plongée sur les toits et les murs d’une ville. Le visage du jeune homme apparait en surimpression, marqué par la souffrance. La promiscuité et l’insalubrité sont sur le point de le tuer. Reprise du plan panoramique des toits de Paris, tel que vu au début du film. Apparait le mot « tuberculose »: le mal qui est sur le point de perdre Pierre Croixrault.
[59'54]
Autre plan rapproché poitrine. Telle une pietà, sa mère approche de lui son visage alors qu’il l’appelle et demande à voir leur terre dont il ne partira plus. Regardant au dehors par la fenêtre ouverte, il voit le verger avec les poules ainsi que les champs en arrière-plan. Plan d’ensemble. Une moissonneuse-lieuse passe dans un champ. Retour au plan général de la pièce où Pierre est alité. Son père entre lentement. Plan rapproché poitrine. Le regard plein de compassion et de tendresse. Il lui tend une grappe de raisin, « fruit de notre terre », pour qu’il s’en « régale » comme il ne pourrait le faire à Paris. Insert du verger et des champs ; image du grand air et de la santé. A nouveau plan général puis plans rapprochés taille en plongée. Le père s’approche pour donner la grippe à son fils. Celui-ci la prend mais, au moment de la porter à sa bouche, il se remet à tousser. Insert d’une rue étroite d’un quartier insalubre ; rappel de la maladie. Il prend un grain mais ne peut l’avaler. Plan en plongée. Son bras s’étend et lâche la grappe qui éclate au sol : Pierre Croixrault n’est plus.
[63'11]
Plan d’ensemble et gros plan. Des fleurs sont mises dans un vase sur sa tombe.Alternance de plans généraux et de plans moyens. Au bord de la mare située à côté de la ferme, Madame Croixrault lave le linge et s’arrête un instant : elle pense à son défunt fils. Margot arrive près d’elle. Plan rapproché. Elle lui dit que d’autres enfants sont aussi à aimer. Retour sur le gros plan des fleurs qui sont retirées du vase. Plans d’ensembles. Monsieur Croixrault regarde ses champs puis s’assied sur le tronc d’un jeune arbre abattu à côté d’un arbre plus mûr qui incline ses branches : image du père se penchant sur son fils mort. Mais, devant une grange, du foin est déchargé d’une charrette : « la vie continue » lui dit M. Cozette qui l’a rejoint. Alternance de plans américain et de plans d’ensemble. Lui posant sa main sur l’épaule, il essaye de lui redonner du courage. Nouveaux plans d’ensemble. Margot et Madame Croixrault reviennent de la mare, le bac à linge dans une brouette, tandis que le docteur Rigal rejoint l’instituteur et monsieur Croixrault qui met la main sur la sienne et lui dit sa peine. Les trois hommes vont ensuite rejoindre les deux femmes qui suspendent le linge. Plan en plongée. Le docteur prend la main de Madame Croixrault. Plans rapproché poitrine. A côté de l’instituteur, le mari de celle-ci dit vouloir tout vendre pour financer la lutte antituberculeuse. Le médecin lui suggère d’accueillir des enfants tuberculeux. Gros plan puis nouveau plan rapproché poitrine. Madame Croixrault comprend qu’elle pourra à nouveau donner de l’amour et des soins. Elle croise ses mains sur la poitrine puis les tend, prête à offrir son cœur. Margot se tient derrière elle.
[68'13]
Plan d’ensemble et plans moyens. Avec l’aide de Margot, madame Croixrault s’occupe des dix enfants qu’elle et son mari ont accepté de prendre en charge. Fondu de transition et gros plan sur une plaque : leur ferme est devenue la « Fondation Pierre Croixrault pour la sauvegarde des tout-petits contre la tuberculose ».
[69'29]
Secours de Marie Cerrier, fille-mère, et création d’une maternité.
[69'29]
Plan rapproché poitrine. Margot prend une autre fiche. Insert. Il s’agit d’une jeune fille enceinte, Marie Cerrier, qui apparait en surimpression et, honteuse, cache son visage dans ses mains. Margot est à nouveau songeuse.
Panorama des collines entourant le village. Apparait une ferme vers laquelle se dirige une jeune fille visible de dos : c’est Marie. Plan d’ensemble. Trois hommes ferrent un cheval. Plans moyens. Depuis l’entrée, Marie appelle l’un d’eux, le fermier Marc, qui vient à sa rencontre. Gros plans et plans rapprochés poitrine. Elle lui annonce qu’elle va lui « donner un enfant », ce qui semble l’ennuyer. Elle triture nerveusement son châle et il lui rétorque qu’elle n’aura jamais la ferme car il ne saurait se marier avec une servante. Plan américain. Il la renvoie sans ménagement. Plan général de la route où elle s’éloigne la tête basse. Plan moyen en plongée. Marc semble accorder plus d’importance à un veau à qu’il fait boire du lait dans une gamelle.
[73'44]
Plans d’ensemble et plans rapproché taille. Margot arrive à la ferme et s’enquiert de Marie auprès d’une veille femme qui lave du linge. Celle-ci éclate de rire et lui dit que la jeune servante a été chassée car elle était une « coureuse ». Margot ressort de la ferme en suivant la direction que lui a indiquée la vieille femme qui continue à rire.
Plans d’ensemble et plans moyens. Marie s’approche du bord d’un étang et enlève son châle. Gros plans de face sur son visage qui se baisse et sur son reflet à la surface de l’eau. Plan d’ensemble, autre gros plan et reprise du plan moyen. Margot arrive en courant et appelle Marie. La jeune fille l’entend, se redresse et quitte les bords de l’étang. L’infirmière-visiteuse l’aperçoit et reprend sa course. Autre plan d’ensemble. Elle arrive près d’un arbre au pied duquel se trouve Marie. Plans rapprochés poitrine. Celle-ci pleure en mordant son mouchoir. Le doux visage de Margot se penche vers elle et sa main se pose sur son épaule. Elle lui promet de l’aider à devenir maman.
[76'35]
Plan général. Des enfants courent dans l’une des rues du village. Plan d’ensemble et plan rapproché poitrine. Le docteur s’entretient avec le maire et lui fait part de la nécessité d’ouvrir une maternité.Plan d’ensemble du bâtiment de la maternité et plan rapproché sur L’enseigne « Maternité ». Plans rapprochés taille et poitrine. Marie vient d’accoucher et reçoit des mains de Margot son enfant premier-né.
Plan général en plongée et plan d’ensemble. A la ferme des Marouge, le travail bat son plein. M. Cozette passe au milieu des charrettes et engins agricoles. Marc va à sa rencontre et ils se saluent. Plan rapproché taille. Fièrement, le fermier montre à l’instituteur sa rentrée de moisson qui est « la meilleure du pays ». Gros plans, M. Cozette lui apprend la naissance de son fils naturel et lui demande à mots couverts s’il compte le déshériter. Marc Marouge se retourne d’un coup vers lui, la mâchoire serrée, et devient pensif. Plan moyen de deux ouvriers replissant des sacs de graine. Plan général en plongée de la ferme, entrecoupé par un bref plan du bébé de Marie qui lui tête le sein. Plan rapproché taille. Marc accepte de suivre M. Cozette à la maternité.
Plan d’ensemble de celle-ci, devant laquelle arrivent les deux hommes. Gros plan sur Marie dans son lit d’accouchement, caressant son bébé. Plan moyen. Le fermier est un peu hésitant mais l’instituteur le pousse à l’intérieur. Plan d’ensemble. De son lit avec son bébé contre elle, Marie voit arriver la sage-femme qui lui amène le père de l’enfant. Marc s’avance et s’agenouille à ses côtés. Gros plan en plongée et plan rapproché poitrine. Le visage de Marie s’éclaire en voyant celui de Marc, qui contemple son fils avec émotion. Elle lui prend la tête et l’attire vers celui-ci.
[81'22]
Amour naissant entre Margot et l’instituteur.
[81'22]
Plan d’ensemble. Dans la pièce principale de la maison où elle habite, Margot termine son travail à la machine à coudre. A l’arrière-plan M. Cozette et Mabu boivent du café. Elle se lève, échange quelques mots avec eux et va s’assoir sur son lit. L’instituteur là suit du regard. Gros plans. Il rectifie la position de son mouchoir et de son nœud papillon. Margot coud à la main et s’arrête un instant pour le regarder discrètement. Plan rapproché taille et retour au plan d’ensemble. Mabu comprend ce qui se passe, prends le plateau avec la cafetière et les tasses, et quitte la pièce. M. Cozette se lève et va s’asseoir à côté de Margot. Autre plan rapproché taille. Alors qu’il détourne le regard, elle interrompt à nouveau sa couture en profite pour le regarder. Sentant qu’il va la regarder une nouvelle fois, elle reprend son ouvrage mais se pique. Gros plan. Il lui prend la main, y plonge son regard et y pose sa joue. Cartons avec une citation de l’écrivain Victorien Sardou (1831-1908). Gros plans en plongée avec fondu de transition. Le pied d’un bébé est nettoyé avec un linge, une main prend la sienne. Autre gros plan. Une main lui caresse les cheveux et il sourit. Retour au gros plan de M. Cozette qui a posé sa tête dans le creux de la main de Margot.
[83'56]
La consécration par une visite ministérielle ; remise de décorations et poursuite de la mission.
[83'56]
Plan d’ensemble, « Deux ans plus tard ». Mme Margot Cozette se promène dans son jardin avec sa fille dans les bras. Elle s’assied à une table où la rejoignent son mari et le docteur Rigal. Gros plan de profil. Celui-ci lui annonce la visite du « Ministre de la Santé Publique ». Retour au plan d’ensemble puis plan rapproché taille de M. Cozette qui prend sa fille dans les bras et lui dit la nouvelle. Margot apparait à l’image. Illustration du bonheur familial.
Plans américain, plans rapprochés poitrine et plan moyens. Tout le village se dit la nouvelle et Mabu elle-même n’en revient pas. Des rubans sont noués aux cheveux des jeunes filles et les drapeaux sont mis aux fenêtres.
Plans moyens, plans rapproché taille et plans d’ensemble. Une femme présente un bébé sur le report de sa fenêtre. Dans leur voiture décapotable, le ministre et son aide de camp saluent la population (Le ministère de la Santé Publique est créé cette même année 1930 et son premier titulaire est Désiré Ferry). A sa fenêtre Margot les entend arriver. Elle arrange rapidement ses cheveux et se coiffe du chapeau à plumes qu’elle avait mis pour aller à Paris. Devant le dispensaire, les deux hommes sont accueillis par le maire, le docteur Rigal et Margot, qui les font entrer dans le bâtiment. Autre plan moyen. Ils arrivent dans le bureau du dispensaire. Le docteur présente au ministre quelques photographies des installations luxueuses du dispensaire de « Moy-de-l’Aisne », lequel nécessite cependant des moyens financiers importants. Plan rapproché taille des deux hommes. Une infrastructure comme celle de Pédiovilliers parait plus abordable.
[88'48]
Autre plans rapprochés taille, deux paysannes dans leurs champs regardent passer la voiture du ministre. Reprise du plan de la séquence précédente. Celui-ci et son aide de camp saluent les personnes sur trouvant sur leur passage. Plan général du bâtiment de la maternité et plan d’ensemble. Les deux hommes sont à la fenêtre et le ministre souhaite que d’autres cantons suivent l’exemple de Pédiovilliers. Retour au plan général. La foule répond par des vivats. Nouveau plan rapproché taille. Des hommes âgés saluent le ministre à son passage. Seconde reprise du plan de celui-ci dans sa voiture avec son aide de camp.
Plan d’ensemble. Le ministre entre dans la salle de réception de la mairie, suivi de son aide de camp, du maire et du docteur Rigal. Les quatre hommes s’assoient sur l’estrade. Plan moyen. Un cinquième homme fait son entrée. Plan rapproché taille. Le ministre se lève et félicite la population au nom du « Gouvernement ». Bref aparté entre la maire et l’homme qui vient de le rejoindre. Le ministre insiste sur le soutien accordé au docteur par la Municipalité et le Pari Mutuel. Alternance de plan généraux d’hippodromes et de plans rapprochés taille de parieur à la caisse avec des plans d’ensemble de salle de consultation et d’une reprise du plan moyen de Margot entourée par deux enfants. Plans d’ensemble, plan rapproché taille et plan américain. L’assistance applaudit et une mère finit de préparer sa fille qui va porter un bouquet de fleurs au ministre, lequel l’embrasse. Nouveaux applaudissements puis l’assistance se lève.
[93'32]
Plans moyens et plans rapprochés poitrine. Mabu et Margot sont médaillées de l’Assistance Publique par le ministre. L’émotion est visible sur le visage de la première et plus discrète chez la seconde.
Plan général, plan d’ensemble, plan américain et plans rapprochés. Le ministre et son aide de camp retournent à leur voiture et prennent congé de la population qui les entoure. Margot, son mari, ses parents et Mabu se congratulent. Le docteur Rigal puis une myriade d’enfants les rejoignent.
Plan rapproché poitrine de face. Margot a repris sa place devant ses fiches. Gros plan de profil de son visage empreint de gravité quant à l’importance de sa mission. Carton « Le Voile Sacré ». Le film se termine sur un dernier plan panoramique de Pédiovilliers et de ses environs. Le visage de Margot, ange-gardien, apparait en surimpression puis disparait.
[97'56]
Notes complémentaires
HENRY Stéphane, « Les infirmières-visiteuses dans l’entre-deux-guerres en Haute-Normandie entre professionnalisme officiel et bénévolat officieux ». In : Genre & Histoire n°5 (automne 2009), Association Mnémosyne, Paris, 2009
HENRY Stéphane, « Histoire et témoignages d’infirmières visiteuses (1905-1938) ». In : Recherche en soins infirmiers n°109 (2012/2), Association de Recherche en Soins Infirmiers (ARSI), Paris, 2012, 108 p.
Références et documents externes
- Bulletin de l'ONHS p.329 (1931)
Sous la rubrique « Films récents et nouveaux », le bulletin mentionne la présentation du film « Le Voile Sacré » de Jean Benoit-Lévy à la Sorbonne, mais aussi à Milan et à Rome. - L'Esprit Francais p.110 (1931)
A la page 110 de son édition de 1931, « l’Esprit Français » rapporte la « grande manifestation d’hygiène » qui a été préparé à la Sorbonne par l’Office National d’Hygiène Public et le Comité National de Défense contre la Tuberculose. Au cours de celle-ci a été projeté le film « La Voile Sacré » de Jean Benoit-Lévy. - Le Figaro n°55 p.2 (24/02/1931)
Un petit article est consacré au film « Le Voile Sacré » présenté à la Sorbonne. Il félicite le « docteur-cinéaste » Louis Devraigne pour son scénario « alerte, vivant » et Jean Benoit-Lévy pour « des images où la beauté des sites n’avait d’égale que la netteté des photographies ». Il mentionne le « délirant enthousiasme » des spectateurs et considère qu’après « Les Trois Amis, La Future Maman », ce film est un « troisième succès ».
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss