Le film débute avec l'apparition du titre en blanc (dont la taille des lettres augmente progressivement vers le mot « alcoolisme ») sur fond d'une table à carreaux verts avec laquelle contraste un verre de vin rouge clair manifestement dessiné. La musique douce devient grave alors que progresse le générique.
Séquence de présentation du sujet : (11')Le commentaire (toujours en voix hors-champ) débute sur les images d'une pièce (genre bureau) ; se suivent les images du livre dont parle le speaker, un portrait de Magnus Huss, une vue de Paris en plongée, un homme qui titube dans la rue, un ivrogne qui boit dans la rue puis peine à traverser la route : « Il y a plus d'un siècle, dans un ouvrage célèbre, le médecin suédois Magnus Huss eut le mérite de donner à l'alcoolisme son nom. Pourtant aujurd'hui encore ce phénomène aux multiples facettes reste dificile à définir. Pour l'homme de la rue, c'est l'ivrogne. »Dans une salle d'examen, un médecin ausculte son patient, un autre se fait palper le ventre, un dernier agité est retenu de force et ammené dans sa chambre : « Pour le médecin, ce sont essentiellement les complications majeures, la cyrrose ou le delirium tremens. »Un homme est devant un tableau noir où sont dessinées deux lignes de graphique, une baguette à la main : « Pour le statisticien ; et par conséquent parallèle à la courbe normo-logarythmique de consommation, c'est à dire... » (la phrase est interompue, le film a été vraisemblablement coupé). Le commentaire poursuit l'explication, les définitions, de ce qu'est l'alcoolisme pour le physiologiste, le sociologue, le psychiatre et l'économiste avec toujours un intime rapport entre les images et ce qui est dit. Par exemple, lorsque le commentaire explique que pour le psychiatre, le comportement alcoolique est régressif, la première image montre un homme qui boit au goulot une bouteille de vin rouge et suit une seconde image sur laquelle on voit un bébé recevoir le biberon ; l'orientation bouteille/biberon étant similaire. Les images du film d'Eric Duvivier, Un délire hallucinatoire, Laboratoire Delagrange, 1961, sont ensuite utilisées pour illustrer le commentaire qui pose un lien entre alcoolisme et rixe : « L'alcoolisme est encore la rixe au bistrot, l'accident de la route avec ses complications médico-légales ». Les « définitions » étant posées, l'exposé poursuit avec un bref historique depuis Noé, l'époque de Sumer, les Caldéens, les Égyptiens, les Grecs, le Moyent-Orient, l'Europe jusqu'à la « rapide expension de la civilisation industrielle » – sous une douce musique et des images et gravures associées. Plusieurs effets cinématographiques sont utilisés pour faire appaître les images ou les raccorder entre elles : fondus, balayages, enchainements rapides, volets, surimpressions, zoom arrière, zoom avant... Le commentaire fait un lien entre l'acoolisme et la société actuelle, avant de présenter sa répartition dans la population (à l'aide de graphique) « Mais si nous observons un échantillon homogène d'individus de même sexe, même âge, vivant par hypothèse dans des conditions sociales identiques, apparaît l'inégalité de l'homme par raport à l'alcool. Par exemple sur 1000 hommes agés de 45 ans, plus de 80% sont des consommateurs normaux, 5% des consommateurs abusifs, 10% environ représentent les alcooliques. Enfin les boules qui restent blanches figurent les abstinents », puis pose les variations fonction de différents critères comme l'âge, le sexe, l'intensité de l'offre d'alcool (toujours à l'aide de courbes et graphiques).
Séquence sur la pathologie : (17')La pathologie est introduite par des animations, toujours en lien avec le commentaire. L'aspect pathologique de l'alcoolisme est surtout dans la dépendance et la « perte de liberté ». Cette partie est divisée en trois sous ensembles indissociables (qui sont représentés par un immeuble chacun dont la progression sera représentée par le voyage d'un petit bonhomme dans les étages de l'immeuble qui s'allument au fur et à mesure du voyage à travers le sujet expliqué) : -psychologie (tests psychologiques, causes psychologiques et « actions de l'alcool sur la vie psychique »)-physiologie (électroencéphalographie, facteurs génétiques, alcoolisme expérimental, biochimie et recherches humorales...)-sociologie (conditions de vie sociale, facteur de civilisation, facteur profesionnel, facteur économique, enquêtes statistiques, facteurs culturels et géographiques)
Le commentaire pose ensuite « une homogénéité clinique du groupe alcoolique » et débute la symptomatologie (différents types cliniques), toujours en utilisant des schémas et des animations mélangées à des prises de vues réelles. Chaque type clinique (alcoolites, alcooloses et somalcooloses) est présenté avec son stéréotype, son rythme de boisson, ses habitudes, ses pensées ; une voix hors-champ prennant la parole à la place du personnage filmé qui illustre le type clinique. Une image du film Un délire hallucinatoire (1961) est encore utilisée dans la présentation du second cas clinique.
Le commentaire reprend sur le thème de la thérapeutique, il reprend l'histoire de la répression de l'alcool ou de sa promotion pour arriver aujourd'hui à « un vaste effor d'éducation sanitaire » - sous des images toujours bien associées. Pour les thérapies biologiques, c'est l' « injection intra-veineuse d'alcool glucosé hépatisé associé à une vitamino-thérapie du groupe B » qui est privilégiée. Les thérapies psychologiques sont aussi présentées (psychothérapies individuelles ou de groupe) ; puis les socio-thérapies (travailleurs sociaux et anciens buveurs guéris).
L'épilogue retrace les différentes parties du film pour ouvrir sur l'existence de théories et pratiques alternatives, mais surtout sur la nécessité de « rendre à l'homme sa liberté ».
Fonds Eric Duvivier code 162.