Le sang des autres (1963)

De Medfilm



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Titre :
Le sang des autres
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
20 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

Générique de fin :
FIN
FILMS ART ET SCIENCE

Contenus

Sujet

La transfusion sanguine. Préparation des flacons, modalités de la transfusion. Appel à dons.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Des pompiers transportent un accidenté de la route à l'hôpital en toute hâte. Il a besoin d'une transfusion sanguine.
Présentation des différents processus en œuvre dans un centre transfusion sanguine : lavage et stérilisation chimique des flacons, des caoutchouc et des aiguilles, examen médical des donneurs, contrôle du sang et première détermination du groupe sanguin, prélèvement du sang, collation, vérification très rigoureuse du groupe sanguin, recherche de pathologies dans le sang, stockage des flacons de sang, techniques de séparation du plasma et des globules, techniques de congélation et stockage du plasma, exemples de patients nécessitant une transfusion sanguine.

Contexte

Le sang des autres, roman de Simone de Beauvoir, est paru en 1945. Le contenu du film n'y fait aucunement allusion. En reprenant son titre, il apporte un nouveau témoignage sur l'intérêt que Duvivier apportait à l'art et la littérature et son désir d'y puiser des références pour doter ses réalisations d'un crédit culturel.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

En commençant son récit par la description d'un accident, le film implique le spectateur sur les enjeux du don du sang : la possibilité d'assurer des transfusions sanguines au moment où les accidents de la route, devenus de plus en plus nombreux, les rendent de plus en plus fréquentes. Le film se poursuit par des plans tournés dans le centre de transfusion avec une composition nette qui détaille les gestes techniques et le matériel employé : il s'agit de montrer un lieu opérationnel. A remarquer le soin apporté à l'éclairage et au chromatisme dans le film, faisant ressortir les éléments rouge (camion, panneau) ou blancs (blouse, émail) dans les plans. Le film est profus en explications sur les conditions de don et les méthodes de conservation du sang. Il est orienté vers les potentiels donneurs pour les décider en les rassurant.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Par ses scènes dans le centre, le film valorise la rigueur avec laquelle santé et médecine entretiennent et emploient leurs équipements. Son préambule sur l'accident de la route montre qu'elles sont suffisamment organisées pour dépêcher des secours en tous points du territoire. En cela, Le sang des autres fait écho aux films sur les hôpitaux (Hôpital silence, L'hôpital aujourd'hui, Le piège des urgences...) et la médecine de campagne (Un médecin de campagne, La journée d'un médecin, Docteur B médecin de campagne...), qui montrent comment l'organisation de l'institution lui permet un contrôle de l'espace et du temps sur son ressort.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Colloques de médecins et projections grand public pour appels aux dons.

Communications et événements associés au film

Public

Professionnels de la santé ; tout public

Audience

Descriptif libre

Préambule : un accident de la route

En plan général, un carrefour sur une route de campagne encombré de personnes qui échangent entre elles. Deux panneaux de circulation sont visibles au coeur du plan, l'un signalant un sens obligatoire, l'autre un sens interdit. Au bord de la route, une voiture noire et une estafette de pompiers. A remarquer le rouge sang de boeuf de sa carrosserie et de ses enjoliveurs qui fait écho à celui du panneau signalant un sens interdit : un rouge d'alerte, mais aussi un rouge de tragédie. Le mépris de Jean-Luc Godard, réalisé la même année, emploie le rouge de manière aussi affirmée et symbolique à ce titre dans le plan de l'accident de voiture dont Camille, le personnage joué par Brigitte Bardot, est victime : le rouge de la carrosserie froissée qui rime avec celui de son sang qui coule.

Dans la bande son résonne une sirène d'ambulance sur fond de rumeur de foule : celle-ci ne correspond pas aux quelques personnes rassemblées autour de la scène de l'accident, son enregistrement correspond à une autre réalité aux éléments similaires (intervention d'une ambulance dans l'espace public). Deux ambulanciers déchargent une civière de l'intérieur de l'estafette, extraient un blessé de l'automobile accidenté (plan depuis l'intérieur de l'habitacle). Une estafette de police est visible derrière la carrosserie défoncée. Les ambulanciers ont déposé le blessé sur la civière et l'ont embarqué dans leur véhicule. En travelling arrière, celui-ci est montré avançant à vive allure sur la route de campagne, la sirène continuant de résonner dans la bande son. Sa plainte n'est pas continue mais intermittente, sans doute s'agit-il de la mise en boucle de l'enregistrement d'une sirène opéré ailleurs (d'autant qu'un klaxon se fait entendre, qui laisse supposer que cet enregistrement a été fait en milieu urbain dense).

Arrivée à l'hôpital

Passant sous un porche, l'ambulance fait irruption dans une cour de pierre. La caméra pivote à 180° pour suivre l'ambulance qui va stationner sur une aire devant laquelle un panneau indique : "Réservé aux ambulances". Alors que cesse le son d'ambiance, début du commentaire pendant que l'ambulancier sort du véhicule pour en ouvrir la porte arrière: " Pourquoi tant de précipitation? C'est qu'il s'agit d'une véritable course contre la montre. Le blessé qui perd son sang doit de toute urgence subir une transfusion. Savez-vous comment chaque jour, chaque nuit, des centaines de blessés et de malades gagent ainsi leur lutte contre la mort en recevant le sang des autres?" L'ambulancier et un infirmier vont porter le malade à l'intérieur du bâtiment. "Savez-vous combien de dévouement, d'efforts conjugués de toute une équipe, de soins méticuleux, de contrôles précis sont nécessaires pour que cette source de sang ne tarisse jamais?" Comptoir où un infirmier vient de retirer le flacon qui était disposé dessus, derrière lequel une employée renseigne une jeune femme qui s'est adressée à elle en tenant un papier. "Nous allons tenter de vous en donner un aperçu en suivant dans un centre de transfusion les manipulations successives d'un flacon dont le sang pourrait être aussi bien celui que vous avez donné que celui que vous recevrez un jour."(02:24)

Accueil des donneurs et examens préparatoires

Vue en plongée du lavage des flacons acheminés un tapis roulant et plongés dans de grands bacs en émail où ils sont traités avec un mélange d'acide et de soude pendant plusieurs heures. Après être brossés (par des brosses pivotantes), on y ajoute de la citrate de soude pour empêcher le sang qu'il va contenir de se coaguler. Les caoutchoucs d'étanchéité reçoivent le même traitement pour éliminer les pyrogènes qui auraient suscité des réactions chez les malades. Vues en angle plat sur les laborantins au travail.

Description du protocole d'accueil du donneur : établissement d'une fiche qui indique (gros plan sur un spécimen) ses coordonnées, son groupe sanguin), pesée, contrôle médical (prise de la tension artérielle, examen du foie, de la rate, du coeur, poumons) dont les résultats sont portés sur cette fiche. Analyse du sang par le prélèvement d'une goutte au doigt, sa richesse en hémoglobine est évaluée sur une échelle colorimétrique par comparaison de la goutte prélevé avec un repère sur une plaque teintée. Une laborantine exécute la tâche, schéma animé pour montrer l'évaluation. Examen des globules blancs avec l'aide d'un serum test. (06:35)

Modalités de la prise de sang

Dans une pièce compartimentée par une cloison de bois. Les grandes baies de celle-ci (qui correspondent à des panneaux absents) permettent une communication entre les donneurs étendus sur des civières d'un côté, et de l'autre les infirmières qui font les prises. Une jeune femme blonde étend son bras par l'une de ces ouvertures après avoir fourni sa fiche médicale. Raccord par un déplacement de l'angle de vue à 90° pour montrer l'infirmière qui le lui garrotte. Le commentaire rappelle que "les conditions de propreté sont rigoureuses". Gros plan sur l'aiguille qui pénètre la veine qui saille. "Aucune douleur. Il s'agit là d'une opération excessivement simple qui ne mérite pas la moindre appréhension." Sous la tablette sur laquelle le bras piqué repose, flacon relié à la seringue pour recueillir le sang, mécaniquement agité. La prise est finie, panoramique qui relie la donneuse au visage indifférent, regardant de l'autre côté de la scène, et l'infirmière qui verse une partie du sang recueilli dans un échantillon pour un examen de contrôle. La donneuse, flegmatique, se relève et quitte le champ par le bord cadre droit. Un homme la remplace en y faisant irruption depuis le même bord. Il s'agit de montrer une continuité régulière de dons qui ne suggère aucun événement, aucun incident. Un panoramique relie le nouveau donneur à un autre qui vient de finir sa prise et qui se relève. Plus corpulent, il suscite ce commentaire : " Attention toutefois de ne pas se lever trop brusquement. (07:56)

Salle de restauration. Sur le comptoir, des corbeilles de fruits, des assiettes garnies de paquets de cigarettes. Le nouveau donneur qui, à son tour, a fini sa prise, entre dans la pièce et se sert. Il porte une cigarette à sa bouche, l'allume à la flamme du briquet que l'employée du centre, prévoyante, lui tend. "Bonne action ou tout simplement devoir accompli? De toute manière, satisfaction personnelle de chacun, et comment ne serait-ce pas avec bonne humeur, dans une ambiance sympathique, que l'on échange ensuite ses impressions sur un geste aussi simple?" Changement d'angle, une donneuse se présente à son tour, tend vers le comptoir son bras pansé. Elle rejoint deux autres donneurs déjà attablés pour une "copieuse collation" (avec du vin servi par l'employée qui vient à la tablée avec une carafe). "Peut-être songerez-vous à la destinée de votre sang qui, avant de rejoindre la réserve de flacons, devra subir des manipulations que vous êtes loin de soupçonner. " Pendant que les donneurs se restaurent et se récréent, le commentaire évoque la suite des opérations qu'implique l'activité du centre. (08:49)

Analyse du sang donné : méthodes, outils

une laborantine analysant un prélèvement de sang d'un donneur. Avec un pipette, elle extrait une goutte d'un flacon qu'elle verse sur une lame. Sur une portion de globules séparés du plasma par le contact avec l'air libre, ajout d'un serum provenant d'une autre personne. Deux possibilités : "Ou bien le mélange reste homogène, ou bien nous sommes en présence d'une incompatibilité sanguine." Une main de femme expose la lame : un des dépôts présente une masse liquide homogène, l'autre montre une masse dissolue. "Les globules se mettent alors en amas comme des grumeaux, il s'est produit le phénomène de l'agglutination." Ces agglutinants dans les vaisseaux d'un malade pourraient entraîner sa mort, précise le commentaire. Séquence de schéma animé montrant un tableau mettant en rapport des groupes sanguins avec des agglutinogènes et des sérums tests "Anti A" et "Anti B". Le commentaire précise que la transfusion peut se faire d'un donneur à un malade du même groupe. Détermination du facteur Rhésus par le dépôt d'une goutte de sang sur une plaque transparente chauffée à 37°. Nouveau schéma animé, cette fois métaphorique montrant une armée de soldats pour expliquer les proportions des groupes Rhésus au sein de la population. Troisième étape d'examen : un contrôle sérologique destiné "à vérifier si le sang proposé est indemne de toute maladie transmissible telle que la syphilis". Une laborantine au travail pour effectuer ce contrôle : centrifugation (vue en plongée de la centrifugeuse), répartition en petits tubes, agitation de ces tubes. "Ainsi, méthodiquement, dans le calme des laboratoires, touts les examens sont effectués qui permettront aux flacons de sang de mériter la confiance totale de médecin et du malade." Gros plan sur les flacons de sang étiquetés, rangés sur une étagère. Ils ont intégré une réserve maintenue à 10°C. (15:12)

Conservation du plasma

Dispositions pour les transfusions qui se limitent au plasma ou à une catégorie de globules. Placement des flacons dans une centrifugeuse pendant 20 minutes pour réaliser la séparation en trois couches. Gros plan sur les mains de la laborantine qui manipulent les flacons, puis sur les flacons eux-mêmes, qui présentent un liquide non homogène. Description des opérations par aspiration ou écrémage. Remplissage de bocaux de 3L dont le contenu est ensuite réparti en flacons. Gantée et masquée, la laborantine (coiffée d'un voile frappée par une croix rouge) effectue la répartition. Démonstration du mode de congélation du plasma par rotation rapide (sous un jet d'alcool refroidi à -40°) puis de l'évaporation sous vide du plasma une fois congelé. Flacons de plasma sec et de plasma congelé vont rejoindre des réserves de sang qui restent valables "plusieurs années".(18:06).

Intervention sur un bébé

Vue sur une intervention médicale sur un blessé. "Les besoins en sang et en plasma sont très nombreux et absolument permanents. La transfusion dans des cas multiples et variés est un des auxiliaires les plus précieux de la chirurgie moderne." Changement d'angle sur la même scène d'intervention : nous voyons qu'elle se produit sur un bébé."On sauvera la vie de ce nourrisson en effectuant un changement complet de son sang. C'est par la veine ombilicale, seule voie possible à cet âge, qu'alternativement on injectera le sang nécessaire et on retirera le sang vicié de l'enfant." Gros plans sur des mains gantées qui moulinent un appareil relié à un tuyau qui verse goutte à goutte du sang dans un haricot.

Dans une chambre d'hôpital, un homme couvert de bandages. "Ce grand brûlé n'aurait pu survivre sans le secours précieux de quantités considérables de plasma." Un autre homme alité, également couvert de bandages. "Ce blessé retrouvera ses forces en recevant le sang qu'il a perdu". Travelling vertical sur un flacon installé sur une potence, puis gros plan sur un champ opératoire. " Si les immenses progrès de la chirurgie permettent des interventions pulmonaires, digestives, orthopédiques sans provoquer de grands chocs, ce sont des flacons de plus en plus nombreux qui sont absolument nécessaires. tous, nouveaux nés, blessés, doivent et devront la vie et la santé à quelques anonymes généreux..."

Scène de foule dans la rue, retour du son d'ambiance faisant entendre sa rumeur et une plainte d'ambulance."... Peut-être sont-ils parmi vous. rien ne les distingue;puisque tout le monde peut être donneur de sang, puisque tout le monde peut un jour avoir besoin du sang des autres". Dernier plan sur la portière de l'ambulance, d'un rouge sang. Carton avec les mentions "FIN" et "Art et Science".

Fonds Duvivier 194

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet