Le monde du nouveau-né (1964)

De Medfilm



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Titre :
Le monde du nouveau-né
Année de production :
Réalisation :
Durée :
19 minutes
Format :
Parlant - Couleur -
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Corpus :

Générique principal

NA

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Le film nous plonge dans le monde du nourrisson depuis sa vie intra-utérine jusqu'à l'acquisition de la marche.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Par la voix off et l'environnement acoustique , le film nous dirige visuellement et auditivement de la genèse du fœtus à son développement extra-utérin de manière subjective.

Contexte

En 1964, en France, l'arme nucléaire est déployé sur des avions. Cette même année, les effectifs scolaires connaissent une forte augmentation du fait de l'allongement de la durée scolaire ainsi que d'un boom des naissances. L'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) est créé et le vaccin contre la poliomyélite devient obligatoire. La déclaration d'Helsinki de l'Assemblée médicale mondiale, fixant des règles d'éthiques, est signée. La profession d'orthophoniste obtient le statut légal. En 1965, le monde découvre le photojournaliste suédois Lars Olof Lennart Nilsson (1922-2017). Pionnier de la photographie médicale, ce dernier, à l'aide d'un cytoscope, appareil permettant d'examiner la vessie, a attaché une caméra et réussi à enregistrer des milliers de clichés illustrant la vie d'embryons dans le ventre de leur mère. Ces images, disponibles dans le livre photo "A Child is Born" ont été les premières à permettre au public de voir de leurs yeux la conception et le développement d'une vie humaine. Cette prouesse technique lui vaut de faire la couverture du magazine Life.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film met le spectateur à la place du sujet que ce soit au niveau de la clarté de l'image, des couleurs et des mouvements. Le but étant de permettre au spectateur de connaitre les perceptions d'un nouveau-né et ainsi de mieux comprendre la manière dont il interagit avec son environnement. En outre, le film montre l'allaitement à plusieurs reprises et il est à remarquer qu'il ne met pas en avant d'autres méthodes d'alimentation (biberon, diversification alimentaire). La vidéo nous montre exclusivement la mère. Le père est absent des images et des commentaires comme si la mère était la seule présence rassurante, sécurisante et capable de s'occuper du nouveau-né. La voix off quant-à-elle est celle d'un homme détenant la connaissance.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Le réalisateur a à son actif de nombreux documentaires médicaux et Nestlé a contribué financièrement à la réalisation de son court métrage. Il s'entourait de médecin pour conseils. A ce titre, nous pouvons supposer que la voix off est celle d'un médecin et plus particulièrement d'un pédiatre. La médecine est représentée à travers le développement normal de l'enfant sur les plans auditif, visuel et tactile.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Communications et événements associés au film

Public

Le film semble à visée exclusivement pédagogique. Le réalisateur a le désir de mêler cinéma et médecine. Public professionnel médical et peut-être même spécialisé en pédiatrie.

Audience

Descriptif libre

Le court métrage nous projette les images et les sensations vécues par un nouveau-né au cours de la vie intra-utérine et jusqu’à ses premiers pas.

Stade 0 de la vie intra-utérine à la naissance : Le film démarre, en vue objective, avec un fond rouge où l’on distingue comme des filaments ainsi qu’une forme faisant penser à un fœtus. Ces filaments pourraient être interprétés comme les fourmillements ressentis par la mère lorsque le bébé bouge. Une évocation musicale à l’aide d’éléments électro-acoustiques de l’environnement sonore intra-utérin nous permet de comprendre qu’il s’agit des sons entendus par le foetus in-utéro : “Il flotte dans un milieu liquide à travers lequel lui parviennent assourdis les bruits du coeur maternel, des sonorités hydroaériques, des bruits viscéraux, des contractions du muscle utérin”. Il est à noter que le placenta, qui est l’organe d’échange entre le fœtus et la mère, tient 4 rôles importants : nutrition, respiration, excrétion et sécrétion d’hormones. (1:09) Même si ce n’est pas précisé, le fœtus a un système auditif fonctionnel entre 24 et 26 semaines de grossesse et, proche de celui d’un adulte dès la 35ème semaine. Il perçoit donc les bruits externe et interne. La voix de la mère est ainsi entendue doublement. Le fond devient totalement rouge ce qui évoque plutôt une sensation de danger ou le sang lors de l’accouchement. On ne distingue plus le fœtus. Les battements du cœur sont entendus. La caméra a basculé sur un point de vue subjectif. La caméra est toujours en plan fixe, avec un fond rouge et le haut et le bas de l’image sont noirs, puis des mouvements sont perçus rappelant les contractions de l’utérus. “Au 4ème mois surviennent les contractions qui vont l’expulser” (information douteuse) → Ce stade est plutôt passif, le fœtus réagit aux stimuli et n’est pas encore acteur des sons et sensations perçus. L’image devient jaune puis blanche et l’apparition d’une silhouette noire, en fond sonore nous entendons un bébé pleurer. (2:17) “Sa première respiration est un cri de souffrance”, la naissance est décrite comme douloureuse pour le nourrisson qui se retrouve dans un environnement qui agresse presque tous ses sens : ouïe, vue, toucher, odorat. Il se retrouve également dans un lieu très lumineux, avec des bruits et des odeurs inconnus. Il a été démontré par ailleurs que le déploiement des poumons lors de la première respiration est douloureux pour le nouveau-né. (2:35) L’image suivante, en plan subjectif, est floue comme au travers des yeux d’un nouveau-né celui-ci n’ayant pas une vision nette à la naissance. Des mouvements sont distingués et nous pouvons reconnaître les pieds du nouveau-né. Celui-ci semble allongé dans son berceau et pleure. La caméra effectue de légers mouvements panoramiques latéraux. (3:00)

Stade 1 la période néonatale : La caméra est en plan fixe et nous met à la place du nouveau-né avec des vues en contre-plongées. La silhouette noire apparaît ainsi comme penchée au-dessus du nourrisson et nous comprenons qu’il s’agit de la mère. Le plan est flouté avec des nuances de blanc, noir et gris. Il s’agit de la vision du nouveau-né, la manière dont il appréhende le monde avec ses yeux. Il est à remarquer qu’un nouveau-né a une vision 10 à 30 fois plus faible que celle des adultes. Celle-ci est 4 fois plus faible à 1 mois pour être presque complète à 8 mois. “Le nouveau-né ne perçoit que ce qui vient le toucher, que ses propres sensations viscérales”. Le nourrisson est encore passif à ce stade de la vie. Nous pouvons en déduire que ses besoins sont primaires : manger, dormir, changer la couche. Les gestes de la mère donnent l’impression qu’elle est en train de changer son enfant. (3:31) L’environnement sonore donne la sensation d’isolement ce qui est conforté par les pleurs et par la caméra qui effectue des mouvements latéraux comme si le nouveau-né cherchait quelque chose. Lors de ces déplacements, nous pouvons apercevoir les membres du nourrisson qui réalisent de légers mouvements. (4:07) Au fur et à mesure de la vidéo, la vision devient plus précise et les couleurs apparaissent tout comme la vue du nourrisson se développe. L’image devient blanche et un instrument de musique se met à jouer. Le fond sonore est constitué par un échantillon de la phrase musicale de la berceuse intitulée “Dodo, l’enfant do”, jouée au piano lentement, note par note ce qui donne une atmosphère sereine et douce. La maman arrive et se penche sur le nourrisson. Ses traits n’apparaissent pas en détail. Seuls les contours du visage sont représentés. La mère se penche sur le nourrisson comme pour s’assurer que tout va bien. (4:35) La maman se retrouve à nouveau dans le champ de vision de la caméra et donc du nouveau-né, face à lui. L’image est plus colorée et plus de détails sont perçus tels que les mains de la maman et ses gestes. (5:16) La caméra nous donne la sensation d’être devant un miroir déformant et il est difficile de savoir ce qui est montré. Puis c’est comme si la texture de la vidéo changeait et que l’on se retrouvait face à une peinture en mouvement. Nous reconnaissons la mère de profil puis de face qui remet ses cheveux en place, bouge la tête. La vision du nouveau-né est ainsi de plus en plus précise. Les clignements de paupières sont perçus. La musique douce est toujours présente. Des études en psychologie développementale ont montré que le nourrisson entre 0 et 2 mois est attentif à la parole de par le regard et l’écoute. Il est dans une phase de babillage rudimentaire qui évolue au fil des mois. (7:59) La vidéo bascule sur la vision d’un sein avec une goutte de lait qui sort du téton. “Le sein maternel contre lequel l’enfant se blottit au moment du nourrissage représente le monde extérieur”. Retour dans le berceau, le nourrisson pleure et agite ses membres. Nous sommes toujours dans une vue subjective. Le temps pour le nourrisson se décompose en fonction des repas. Le sens du toucher est le premier lien avec l’extérieur au travers de l’alimentation au sein et du change. “La répétition de ces routines assurées par la mère…” nous oriente vers la pensée que c’est une activité réservée à la femme. Changement de mélodie qui reste douce et lente. Le visage de la mère est plus net et ne ressemble plus à une peinture. (8:57) Image dans les tons bleutés comme sous l’eau avec une silhouette noire au-dessus. Un peu comme si c’était la nuit. Il n’y a plus de musique mais comme des bruits de gouttes d’eau qui résonnent. (9:31)

Stade 2 le nourrisson et le début de la préhension : Une fenêtre apparaît dans le champ de la caméra/de vision. Il fait sombre comme s’il s’agissait encore de la nuit. Le fond sonore est constitué par des bruits électro-acoustiques. Puis nous distinguons à nouveau une silhouette sur fond clair et une musique douce jouée au piano. “...dès le troisième mois, l’enfant peut en position verticale la [la tête] tenir droite et ceci est capital pour le bon usage des yeux”. La caméra nous met toujours à la place des yeux du nourrisson. L’utilisation de mouvements de caméra panoramique latéraux et verticaux nous permet de suivre l’orientation du regard du nourrisson. Le visage de la maman est montré comme derrière de la glace, il n’est pas totalement net. L’enfant peut orienter sa tête vers les objets qu’il a aperçu et qui l’intéresse. Retour au fond blanc et à la maman qui se penche au-dessus de lui. Puis le visage de la mère est observé en gros plan, toujours en vue subjective. Les yeux du nourrisson se fixent sur la bouche, les yeux et les détails de son visage. Nous nous retrouvons à nouveau la nuit avec la vue sur la fenêtre et sur une silhouette noire qui se déplace vers la gauche du champ de la caméra. La sonorité est plutôt inquiétante. Cela donne une ambiance moins agréable, comme si le nourrisson se réveillait dans la nuit et ne distinguait que certains éléments et que cela l’inquiétait. (11:23) Nous retrouvons ensuite le visage de la maman en gros plan avec de la musique douce. Et les mouvements panoramique latéraux et verticaux pour détailler ce visage. La psychanalyse propose une interprétation qui montre que “Maman” est une présence irremplaçable et indispensable à l’enfant. Dès ses premiers instants, lla conséquence du lien entre le nouveau-né et la mère est cette confusion car la mère devient son monde, avant qu’il ne comprenne qu’elle est un individu tout comme lui.(12:05) La musique s’arrête, les pleurs du nourrisson sont entendus et l’on distingue le sein de la maman. Nous apercevons le visage celle-ci à l’aide de mouvements panoramiques latéraux et verticaux représentant les déplacements oculaires du nourrisson. Nous percevons le bruit de la respiration de ce dernier. Puis l’image du sein maternel avec une goutte de lait. (13:05) Retour de la musique douce et du visage de la mère qui sourit et donne l’impression de parler. Des études psychologiques ont démontré qu’entre 4 et 8 mois, les nourrissons déplacent leur attention des yeux vers la bouche du locuteur dans une perception audiovisuelle de la parole. Nous percevons comme des sons produits par le nourrisson et pouvons en déduire que celui-ci essaie d’imiter les mimiques de sa mère. (13:20) Nous pouvons assister à la tétée vue depuis le nourrisson. Il a une vue sur sa main posée contre la peau du torse de sa maman Nous entendons les bruits de déglutition qu’il réalise avec en arrière plan la musique douce qui continue. L’atmosphère semble apaisée et tranquille. (13:36) A nouveau un plan sur le visage de la maman puis sur son sein avec une goutte de lait.(13:56) Le plan balaie les yeux de la mère, le reste de la tête, la base du cou, tout cela par des mouvements panoramique latéraux et verticaux. Nous restons en vue subjective, à la place des yeux du nourrisson. (14:28) Le champ de vision nous montre les pieds et les mains du nourrisson qui semble allongé. “Captivé d’abord par les seules zones lumineuses il va bientôt regarder ses mains”. Le nourrisson va ainsi découvrir son schéma corporel tout en ne le reconnaissant pas au départ comme le sien (14:52) “A 5 mois, les yeux suivent un objet en mouvement dans toutes ses positions”. Nous détaillons à nouveau le visage de la mère à travers les yeux du nourrisson. L’éclairage est sombre. (15:05) La caméra filme ce qui semble être le plafond.Le nourrisson est allongé sur le dos et tourne la tête de droite à gauche. Cela se caractérise toujours par les mouvements panoramiques latéraux et verticaux. L’enfant est encore soumis aux stimuli mis à sa disposition. L’acquisition de la tenue de la tête permet également au nourrisson d’élargir son champ de vision et de découvrir son environnement notamment lors des déplacements dans les bras. Puis le visage souriant de la mère apparaît. (15:48) Les bruits électro-acoustiques réapparaissent alors que la caméra montre des jouets d’enfants que le nourrisson semble détailler. (15:54) Le sein de la mère est à nouveau au premier plan puis le sourire de la mère. Un nouveau plan sur la peau de la mère, la main du nourrisson posée pour têter. (16:12) Nous nous retrouvons à nouveau en position allongée avec vue sur la main du nourrisson qui bouge et la musique jouée au piano. (16:25)

Stade 3 mano-statique : “vient ensuite le stade de l’espace mano-statique à partir duquel il [le nourrisson] peut agir sur le milieu extérieur”. La caméra nous montre brièvement le visage souriant de la mère puis à nouveau la main du nourrisson allongé dans son berceau. La vision est nette et colorée. La caméra alterne entre les plans où le nourrisson est allongé et les plans où l’on voit le visage de la mère. Tout cela se passe encore en vue subjective. Le nourrisson est capable de se tenir assis. Il est à noter que cela se produit autour de 9 mois, au même moment où la pince pouce-index se développe et où la motricité se précise. La tenue assise permet l’intégration de l’espace en 3 dimensions et donc une profondeur. L’enfant est encore statique car il ne se déplace pas. (16:47). Nouveau plan sur le sein maternel avec une goutte de lait qui perle avant de retrouver l’image de ses mains et jambes et de son berceau. “A partir de ce moment, l’enfant prend sa place au milieu des siens et commence à reconnaître et distinguer les étrangers”. La caméra fait un gros plan sur le visage de la mère et notamment sur un grain de beauté. Les mouvements sont toujours panoramiques latéraux et verticaux pour nous permettre de nous mettre à la place du nourrisson. Il est à noter que c’est à ce moment-là que survient la permanence de l’objet afin de contrer l’angoisse de la séparation. Le fond sonore est constitué à la fois de bruits électro-acoustique et de silence, peut-être pour signifier cette peur des étrangers qui se met en place à ce moment de la vie du nourrisson. (17:32) Vision du sein maternel et du lait perlant, puis des mains du nourrisson qui semble assis. L’image change et l’on voit la maman tenant un jouet en main qu’elle agite. Un nouveau gros plan sur les mains du nourrisson est fait. Il donne l’impression de jouer avec, de les découvrir comme sienne. Il attrape du fil et le manipule. Le fond sonore est une mélodie au piano, la même que lors des séquences précédentes. Cela donne un aspect de douceur et de cocon. (17:58)

Stade de l’espace cinétique : La caméra filme le sol qui ressemble à du parquet avec un tapis gris dessus. “...l’enfant commence à déambuler”. Il se déplace à quatre pattes et nous pouvons le voir toucher avec ses mains le sol et les objets s’y trouvant. La vue est toujours subjective et la musique douce. (18:28) La caméra est en plan fixe comme posée au sol. Nous sommes passés à une vue objective comme si l’enfant que nous suivions depuis le début était devenu plus autonome et se détachait de nous. Au premier plan se trouve un enfant debout sur ses deux jambes, les mains sur le sol qui se redresse. Il est dehors, le ciel est nuageux et il semble être à la campagne. Il fait quelques pas puis le fond redevient rouge avec les filaments pailletés comme au début du court métrage. Le fond sonore est toujours constitué par la même mélodie douce et rassurante. (18:47)

Notes complémentaires

Fonds Duvivier code 148

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Bénédicte Biot, Elodie Monier, Eugénie Giraud