Le mal des urgents (1979)

De Medfilm



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Titre :
Le mal des urgents
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
36 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

Image René Gosset / Montage Joël Courtinat / Auteurs Département de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, Professeur J.M. Alby ; Faculté de Médecine Saint-Antoine, Université Paris VI / Texte de Thierry Gineste et Raymond Lepoutre, dit par Raymond Lepoutre / Avec les docteurs : François Bernard, Thierry Gineste, Caroline Mangin-Lararus, Jean-Bernard Marcel, Jean-François Petit, Marc Toffin, Danielle Torchin et Madame Brigitte Dubail, infirmière. / Et la collaboration des Docteurs Patrice Boyer, Maurice Ferreri, Jean Hatte, et des équipes du service des urgences de l'Hôpital Saint-Antoine.

Contenus

Sujet

Les urgences psychiatriques.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Ce film présente plusieurs patients qui se retrouvent aux urgences psychiatriques pour exprimer leurs angoisses, leur mal-être ou pour être rassurés. Plusieurs entretiens avec des médecins ou du personnel de ces urgences permettent de décrypter le besoin de ces malades et la difficulté de les guider.

Contexte

Une contractualisation de Art et science avec les Laboratoires Delagrange

Le dossier de production du film informe d'un délai de 9 mois pour la réalisation à partir de la signature de la convention de production entre les deux partis. Il indique ques les laboratoires Delagrange prévoient un soutien à hauteur de 75000 F. L'intervenant scientifique, le Dr. Alby, sera rémunéré à hauteur de 7500 F. Le dossier indique aussi que La psychiatrie des urgences était le titre initialement prévu pour ce film.

La psychiatrie des urgences

Dans son ouvrage "Grandeur de la folie", paru en 2012, le Dr. Henri Grivois, référent scientifique dans Les pièges de l'urgence, revient sur la naissance de "la garde psychiatrique" en hôpital. "Aux États-Unis, depuis belle lurette, les psychiatres étaient présents aux urgences. Ainsi, l'organisation à l'Hôtel-Dieu dût-elle beaucoup à Lise Cousineau que j'allais épouser. Elle avait travaillé au New York Metropolitan Hospital, situé en bordure de Harlem (...) À l'Hôtel-Dieu, au kilomètre 0 de la France, le nombre des urgences, le recrutement médico-judiciaire, et la salle Cusco de la Préfecture de police rendaient indispensable une présence psychiatrique. Sur l'île de la Cité, l'Hôtel-Dieu est à portée de voix de Notre-Dame, du Palais de Justice et de la Préfecture de police. Il accueille des hommes et des femmes en détresse. Son recrutement national et international, et son pôle médico-légal faisaient échapper en outre à toute sectorisation. Une présence psychiatrique vingt-quatre heures sur vingt-quatre à peine mise en place, d'autres hôpitaux réclamèrent un psychiatre de garde. En 1974, la crise pétrolière ralentit ces créations. En 1978, Les pièges de l'urgence, film d'Éric Duvivier tourné aux urgences de l'Hôtel-Dieu, fut diffusé auprès des psychiatres et des médecins. En collaboration avec ses confrères, le psychiatre y avait souvent un rôle majeur. La violence, la confusion et le silence de certains patients cachaient parfois une urgence médicale, hypoglycémie, intoxication par oxyde de carbone, accident vasculaire cérébral. Le psychiatre évitait les transferts et les hospitalisations inutiles. Le temps qu'il passait auprès des patients permettait au médecin de se consacrer aux urgences vitales. (...) La psychiatrie à l'hôpital général est un acquis définitif. Je me réjouis de la présence des psychiatres mais cependant avec quelques réserves. Médecins et chirurgiens assumaient jadis le mal de vivre de leurs malades. Ils adressent désormais aux psychiatres des malades déprimés ou angoissés. Plus qu'un avis ou des conseils, certains réclament aussi d'être déchargés de ceux qu'ils supportent mal. Est-ce vraiment un progrès ?" (Henri Grivois, Grandeur de la folie, Paris, 2012)

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Oui.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Oui.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film se déroule par alternance de séquences de consultation (pour mettre un visage sur cette souffrance) et de séquences d'entretiens avec des médecins, ce qui permet de mieux saisir la difficulté du sujet présenté.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Circuit médical

Communications et événements associés au film

Public

Corps médical

Audience

Descriptif libre

Narration documentaire : alternance de séquences de consultations et d'entretiens avec le personnel soignant. Le commentaire en hors-champ permet souvent de faire le lien.
Préambule : une arrivée à Paris
Logo « Cinémathèque Delagrange » sur un fond bleu clair. Le générique se déroule sur le fond d'un champ à la campagne et sous le son des ambulances, puis des oiseaux. Les lettres du générique sont blanches en style calligraphié. Une nouvelle vue, la caméra montre un train, puis se fixe sur la façade principale de la gare de Lyon (où l'on voit une horloge) depuis le boulevard Diderot. Au fur et à mesure que le commentaire hors champ continue, nous nous retrouvons à l'intérieur de la gare, puis à côté d'une bouche de métro, dans une grande rue passante, sur une vue panoramique des toits de Paris :
Commentaire : « Urgence. Dans la ville, hors la ville, cela veut dire havre, repos. C'est vers ça qu'ils vont ; poussés, accompagnés, ou sur leurs propres pieds. L'urgence, cela veut dire prise en charge, compétences. Mais quoi ? De lui, d'elle, d'eux. Le danger, c'est le blocage des mots. Havre, repos, prise en charge. En fait, il faut pousser plus loin. Quoi, dans ce temps suspendu ? Quoi, dans les urgences se passent ? »
L'attente du patient
Un zoom sur l'écriteau URGENCE d'un hôpital pose encore le contexte. Le commentaire introduit : « À Saint-Antoine, un psychiatre assiste à toutes les urgences. On ne sait jamais ». Nous voyons ainsi un patient de face, en discussion avec un médecin en blouse blanche. Le patient est incompréhensible, pourtant le commentaire hors champ insiste bien : « On le voit, on voit ses mains ». Et sur le psychiatre : « Le danger pour lui, le psychiatre, le premier toujours présent, jamais inclus, c'est la langue de bois ». Les patients s'enchaînent, sous le commentaire qui explique non seulement le cas, mais aussi ce que recherche le malade. « L'urgence, pour lui, c'est ce lieu-là, hors du temps vécu, fuite, parenthèse en suspens, étrange absence comme moqueuse à lui-même. (…) Il est là, comme l'œuvre de lui-même devant elle, et c'est l'œuvre que peut-être le psychiatre tente de déchiffrer, pour que la page soit tournée et que l'œuvre continue jusqu'à devenir lui. Comment ? » ; le ton est mélancolique, pour montrer non seulement la souffrance et le mal-être du patient qui vient consulter, mais surtout le besoin de ce lieu, la nécessité de cette écoute.
La parole du personnel médical
Un entretien avec un membre du personnel soignant (une infirmière, comme nous le saurons plus tard) nous indique pour quelles raisons le patient consulte aux urgences. Une autre scène, dans un bureau, nous montre une discussion entre médecins (cette scène ressemble à un groupe Balint) qui évoquent la peur qu'ils ressentent lorsqu'ils se retrouvent devant une urgence psychiatrique. Un retour sur l'entretien précédent explique que, pour le médecin de ville, « les urgences c'est un peu une sécurité pour eux (…) ils préfèrent ne pas être dans l'affaire » ; mais que « souvent les malades ont besoin de parler, d'être rassurés, souvent les symptômes qu'ils décrivent ne sont pas organiques du tout ». Les deux situations : entretien avec la femme des urgences et le groupe de discussion entre médecins s'alternent pour mieux expliquer les différentes approches et visions.
Plusieurs consultations suivent, toujours reliées avec des entretiens avec l'infirmière des urgences, un interne de garde, un psychiatre. Ils expliquent l'importance de l'équipe de soin, la nécessité de la prise en compte du facteur psychologique et psychiatrique, ce que peut faire le psychiatre pour eux.
Le film se poursuit avec des images de consultation, sous le commentaire toujours aussi mélancolique.
Fonds Eric Duvivier code 487.

Notes complémentaires

réf au CIL : Cote 487 + dossier sur le film

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Caroline Ruebrecht