Le médecin face au toxicomane (1980)

De Medfilm



Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage des sous-titres, veuillez essayer un autre navigateur.

Titre :
Le médecin face au toxicomane
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
29 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

Générique de début : « À l'exception des interviews, toutes les scènes de ce film ont été reconstituées par des comédiens d'après des témoignages authentiques / Le laboratoire Delagrange présente / Le médecin face au toxicomane / un film réservé au corps médical ».
Générique de fin :
« Production : Les Films du Plateau-Lyon, copyright les films-novembre 80 / réalisation Bernard Schmitt / Avec le concours de M. Charles-Nicolas ; M. Colrat ; Mme Dolard ; M. Dolard ; M. Gillet ; M. Oddou ; Mme Pignet ; M. Prat ; Mme Vincent/ Laboratoire Delagrange (cinémathèque Delagrange) ».

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Film de formation sur le positionnement que le médecin généraliste est appelé à adopter devant le patient toxicomane, avec des recommandations sur l'attitude psychologique qu'il doit adopter à son égard.

(English)

The film looks at the position in which general practitioners find themselves and the attitude they should adopt when face to face with drug-addicted patients.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Par des entretiens et des reconstitutions fictionnelles, le film présente les nouvelles pratiques de la toxicomanie ; il fait intervenir des praticiens spécialistes sur les enjeux de la prise en charge du patient toxicomane. Il rappelle enfin le cadre législatif de la consommation de substances psychoactives.

(English)

Through interviews and fictional re-enactment, the film presents new drug-addiction practices, has specialists comment on the challenges of caring for these patients and reminds viewers of the legislative framework concerning the consumption of psychoactive substances.

Contexte

Santé

Dans les années 70, le développement de la consommation de drogues dans les pays occidentaux en fait un sujet de santé publique. Cf Reuband, Karl-Heinz, « Évolution des modes de consommation des drogues et effets limités des politiques pénales : le cas de l'Allemagne », Déviance et Société, vol. 32, no. 3, 2008, pp. 303-323 : "L’usage de drogues en tant que phénomène de masse a débuté dans les grandes villes et, depuis, est davantage prévalent dans les métropoles que dans les localités moins importantes et les villages" (Kraus et al., 2005, 71). Rien de surprenant à cela, l’ampleur de leur population favorise le développement de sous-cultures et des marchés de biens (drogues comprises) et procure un sentiment d’anonymat et un niveau de tolérance plus élevé face aux comportements déviants. Dans le cas de nombreux individus, l’opportunité de prendre de la drogue ne se limite pas à une seule occasion. Le sujet y sera confronté à de nombreuses reprises, de la part de personnes différentes et dans des contextes différents. Certains finiront par accepter en raison de la pression sociale.

L’héroïne est restée la drogue préférée des toxicodépendants. Auparavant, elle était quasiment toujours injectée (Berger et al., 1980), alors qu’à l’époque actuelle elle est également consommée sous d’autres formes (fumée par exemple). Quoi qu’il en soit, l’injection demeure le principal mode de consommation. Ainsi, en 2006, 63% des héroïnomanes en soins ambulatoires utilisaient généralement cette technique.

Société française

La jeunesse française est frappée par le chômage, elle participe au développement des pratiques de contre-culture. Son émancipation et son affirmation en tant que classe s'opèrent dans les années soixante. Cf Jean-Marc Lemonnier et Alain Vergnioux : "La jeunesse trouve dans ce contexte un espace d’ouverture et d’émancipation. Elle va progressivement émerger comme groupe social distinct, socialement reconnu, organisé autour d’un système de valeurs qui lui est propre ; la jeunesse scolarisée, en particulier, institue un rapport au monde complexe, fait de normes, de symboles, de mythes et d’images structurant l’individu et ses émotions. Cette culture jeune efface ponctuellement, mais de façon sensible, les diversités sociales pour une communauté de « signes de jeunesse ». Dans ce cadre, il est possible de dire que la jeunesse n’existe qu’après la Seconde Guerre mondiale. Les ouvrages, enquêtes, sondages, analyses, articles de presse en portent très tôt le témoignage." Selon Edgar Morin, la force de la culture de masse « dépossède partiellement la famille, l’école, la patrie de leur rôle formateur, dans la mesure où les modèles du père, de l’éducateur, des grands hommes se trouvent victorieusement concurrencés par les nouveaux modèles de culture ». Les jeunes accèdent à des pratiques indépendantes, loin du contrôle des instances socialisantes traditionnelles. C’est ainsi la généralisation d’un vocabulaire commun, de modes vestimentaires, etc., « tout cela étant autant de points d’appui pour une autoaffirmation générale d’autonomie de l’adolescence dans la société » - Vergnioux Alain, Lemonnier Jean-Marc, « Les adolescents des années soixante : salut les copains ! », Le Télémaque, 2010/2 (n° 38), p. 87-100.

Culture

Parution de plusieurs ouvrages de témoignage sur les addictions aux drogues : en 1971, L’herbe bleue de Beatrice Sparks et en 1978 Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… de Christiane Felscherinow. Adaptation cinématographique de Moi, Christiane F… en 1981. Dans la série Affaire vous concernant, l’émission « Dans le métro de Paris » diffusée sur Antenne 2 le 6 mai 1982 comporte une séquence où une jeune fille inhale une substance psychotrope devant la caméra.

(English)

Health: In the 70s, the development of drug consumption in Western countries became a public health issue. French society: At this time, young people were struck by unemployment and counterculture was developing. Culture: The books Go Ask Alice by Beatrice Sparks and We Children of Bahnhof Zoo by Christiane Felscherinow were released in 1971 and 1978 respectively. The second book was made into a film in 1981. In the TV series Affaire vous concernant, the programme "Dans le métro de Paris", which aired on Antenne 2 on 6 May 1982, showed a sequence where a young woman inhales a psychotropic substance in front of the camera.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Oui.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film s'adresse aux médecins généralistes. Il les met en présence de pairs qui font part de leur expérience, mais aussi de médecins spécifiquement responsabilisés dans la prise en charge des toxicomanes. Enfin, le film insiste sur le contexte du toxicomane auquel les médecins n'ont pas forcément accès : la ville avec ses repères de trafic ou de prises, les lieux de sociabilité ou d'isolement.

(English)

Intended for general practitioners, the film places its target audience in the presence of colleagues, who share their experience, and doctors specifically qualified to care for addicts. Furthermore, the film places emphasis on the environment in which drug addicts live, an environment typically inaccessible to general practitioners: the city with its popular spots for trafficking or taking drugs, for being alone or socializing.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La médecine est représentée comme une chaîne de responsabilités complémentaires. De nombreux médecins sont interrogés dans leur bureau, parlent avec simplicité de leur savoir et de leur expérience. Ces interventions permettent au médecin généraliste de se situer précisément devant le patient toxicomane puisqu'il dispose auprès de ses pairs spécialisés de conseil et de relais. Le film insiste sur les difficultés d'opérer une approche psychologique pertinente du toxicomane dont le comportement est souvent imprévisible.

(English)

Medicine is portrayed as a chain of complementary responsibilities. Many doctors are interviewed in their offices and speak readily about their knowledge and experience. These interviews enable general practitioners to be confident when sitting face to face with drug-addicted patients because they know that their specialized colleagues are there to provide them with advice and to take over if need be. The film notably does not shy away from the psychological challenges involved in caring for addicts with unpredictable behaviour.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Salles d'exploitants pour séances réservées aux professionnels de la santé

(English)

In cinemas during screenings reserved for health professionals

Communications et événements associés au film

Plaquettes de programme

(English)

Programme brochures

Public

Professionnels de la santé, en particulier les médecins généralistes et les étudiants en médecine

(English)

Health professionals, especially general practitioners and medical students

Audience

Descriptif libre

Reconstitution d'une overdose

Carton : « À l’exception des interviews, toutes les scènes de ce film ont été reconstituées par des comédiens d’après des témoignages authentiques. » Le générique s’affiche sur un plan général montrant une rue dans la nuit, avec l’enseigne lumineuse d’une pharmacie sur le bord-cadre gauche. Deux phares qui brillent soudain annoncent une voiture qui avance. Quand elle approche, la lumière d’un gyrophare bleu se distingue. Elle tourne vers le bord-cadre gauche, les lettres « SOS » se lisent sur son flanc. Crissement de pneus, la voiture négocie des virages serrés aux angles des rues. Dans l’habitacle, le conducteur parle dans un combiné : « J’arrive dans trois minutes, je vous appelle sur place ». La voiture s’immobilise sur une allée de gravier, devant la façade d’une demeure cossue : hautes croisées, glycine qui grimpe aux murs. Sans doute, en installant la scène dans un environnement de haute bourgeoisie, le film cherche-t-il à montrer que la toxicomanie concerne toutes les couches sociales. Une jeune femme accueille le médecin qui descend du véhicule, il la suit. Raccord dans l’axe extérieur-intérieur, ils pénètrent dans un salon où se tiennent des personnes mutiques, puis accèdent à une chambre où gît un jeune homme en bras de chemise. Commentaire : « Pour nous, généralistes, la toxicomanie n’est pas un problème en face duquel nous nous trouvons toute la journée, loin de là. Nous voyons ce problème de manière très directe, essentiellement dans le cadre d’un appel d’urgence, d’une overdose… Mais il ne faut pas croire que c’est très fréquent. » Le médecin fouille dans sa trousse. Plans de coupe sur des hommes et femmes, toujours mutiques, sidérés. Le médecin leur annonce qu’ils devront appeler le SAMU. (02.47)

Positionnement du médecin généraliste devant le patient toxicomane

Cut, plan poitrine sur un homme attablé à un bureau. Des rangées de livres uniformes derrière lui. En infographie, l’indication : « Médecin praticien ». La voix du commentaire est la sienne. Il poursuit : « La deuxième occasion, c’est quand nous voyons arriver à notre cabinet des gens qui présentent des maladies somatiques, une hépatite, ou un abcès. Au cours de la consultation, nous nous apercevons que ce malade s’est piqué. » Changement d’angle et de valeur, légère plongée sur l’homme vu en plan épaule. « Le troisième cas, c’est lorsque les parents téléphonent parce qu’ils viennent de découvrir que leur enfant se drogue. Ils nous téléphonent à nous, leur médecin de famille, parce qu’ils savent que nous les connaissons, les écoutons, et que nous allons garder le secret. » Illustration par la séquence suivante avec une femme sexagénaire, cadrée de près, qui évoque au téléphone les comportements étranges qu’elle a repérés chez son fils : « il rentre tard, il maigrit, on n’arrive pas à se parler. Je suis sûre qu’il se drogue. » Alors que le champ reste sur elle, le commentaire couvre sa conversation. C’est une voix de femme : « Notre rôle est de recueillir cette angoisse des parents, de dédramatiser le problème, d’aider les parents à retrouver le contact avec leurs adolescents. » En in, le visage de la femme, qu’une indication infographique désigne comme psychologue. Elle continue : « C’est une sorte de béance dans laquelle s’engouffrent toutes les angoisses, et notamment une image d’eux-mêmes dévalorisée, une remise en question de leur relation avec leur enfant mais aussi de leur propre vie. » Selon elle, les parents ont deux attitudes, ou bien la culpabilité, ou bien le rejet de la faute sur les fréquentations de leur fils ou encore la société. « Il convient de restaurer une image d’eux-mêmes pour qu’ils abordent avec le jeune toxicomane une autre relation. » Plan de salle à manger familiale, la caméra quitte la table pour suivre la mère qui va chercher le fils resté cloîtré dans sa chambre. Ses plaintes doivent surmonter celles de la guitare électrique qui résonnent dans la pièce plongée dans l’obscurité. (04.20)

Le généraliste à son bureau explique que le cas qu’il estime le plus difficile à traiter est celui du toxicomane venu le voir pour obtenir de lui une ordonnance « soit ouvertement, soit sous un prétexte quelconque. » Dans la salle d’attente, conduite nerveuse d’une femme qui fouille dans son sac à main, allume une cigarette avec des gestes tendus, le regard inquiet. « Cette situation est très difficile à vivre, parce que d’une part c’est une personne qui souffre réellement, et que nous ne pouvons pas mettre à la porte. Il faut l’écouter, mais nous ne pouvons pas entrer dans son jeu, devenir son complice. De toute façon, nous ne pouvons pas lui prescrire ces produits. Ça la soulagerait, ça nous soulagerait aussi, mais si nous cédons la première fois, elle demandera indéfiniment la même chose et chaque fois nous serons obligés de céder et nous finirons par devenir son pourvoyeur. » Nouvel interlocuteur désigné par une indication infographique comme « médecin directeur – centre antipoison - Lyon ». Une femme se tient derrière un bureau chargé de papier et encombré de deux postes de téléphone. « Je crois qu’il faut que les praticiens comprennent qu’ils ont une place dans la cause de la toxicomanie et dans son traitement. C’est le praticien qui distribue les médicaments, par conséquent il ne peut pas être indifférent à une utilisation aberrante de ces médicaments - médicaments ou drogues, je crois qu’il ne faut pas trop séparer les deux. » Elle poursuit : « C’est le généraliste le premier sollicité. Il doit donc se positionner face au malade. Derrière sa demande de produits, il y a une demande d’aide beaucoup plus humaine que médicamenteuse. »

Le toxicomane dans la ville

Foule dans la rue, des personnes affairées, d’autres dans une position d’attente. Des accords de guitare – on reconnaît No woman no cry de Bob Marley, gros succès de reggae diffusé en 1979 - la caméra resserre sur une main noire tenant un joint entre deux doigts. Travelling arrière qui montre une personne qui fume le joint, assis sur un bac de ciment à côté d’un musicien ambulant. Tout un groupe de passants s’est rassemblé autour d’eux pour écouter la chanson. Reggae et joint, deux indications qui rappellent que le rastafarisme, mouvement politique et culturel qui connaît alors un grand succès auprès de la jeunesse occidentale, est associé à la pratique de la marijuana, substance considérée en France comme toxique. Le film identifie incidemment un phénomène dont le rayonnement, indiqué ici par son inscription dans l’espace public, favorise la pratique de la drogue. Une mention infographiée au bas du champ indique que le commentaire qui suit est donné par le médecin généraliste d’un centre d’accueil : « Ce n’est pas le produit qui fait la toxicomanie. En tant que médecins, nous ne pouvons pas non plus occulter les dommages que cause l’abus des produits toxiques sur l’organisme et la psychologie du toxicomane. Ces produits, nous devons les ramener à leur incidence strictement médicale, sans rapport avec leur aspect licite ou illicite. » Le travelling arrière se poursuit, mettant à distance le musicien de rue et son public, sa voix devenant réverbérée comme le mouvement de caméra atteint une entrée d’immeuble. Un léger panoramique vers la droite intègre dans le champ un jeune homme prostré contre le mur du vestibule, frottant son nez comme s’il venait de sniffer. Le commentaire reprend : « Il y a ainsi trois groupes de produits, ce qui pose des problèmes spécifiques : les opiacés, naturels ou de synthèse, avec des overdoses, des accidents pulmonaires ou les incidents plus fréquents, liés à la seringue : hépatite, septicémie. »

Un homme à son bureau, au téléphone. De sa main libre, il fouille dans la valise posée sur le plateau en verre de la table, en sort un tube qu’il ouvre et renverse. Plusieurs comprimés sortent du tube. Contre-plongée sous le plateau de verre pour montrer l’homme qui les prend et les avale d’un geste vif et calme tout en continuant de parler au téléphone. Le commentaire continue son énumération : « Les barbituriques, ensuite, avec les problèmes liés à leur surdosage : troubles cutanés, ou neurologiques. Les solvants enfin : l’éther, le trichloréthylène, dont la toxicité aiguë et chronique doit être soulignée. En second lieu, les produits qui posent des problèmes psychologiques : l’acide, le LSD 25 avec ses crises de panique auto ou hétéro-agressives, les psychostimulants majeurs : coca, cocaïne, amphétamine et tous les anorexigènes surdosés avec des conséquences psychologiques ou psychiatriques de type paranoïde. »

Vues sur une sortie d’autoroute, puis pano sur la façade d’un grand ensemble. Le commentaire poursuit : « Et enfin les tranquillisants détournés, les hypnotiques non barbituriques, les laxatifs et surtout les correcteurs des effets secondaires des neuroleptiques. Le dernier groupe de produits c’est celui qui pose le moins de problèmes médicaux : tous les dérivés du chanvre indien, le haschich, l’herbe, avec des manifestations anxieuses quelquefois. » Travelling dans un sous-sol de parking, le long des voitures garées, puis léger pano droite qui révèle, entre deux voitures, un jeune homme assis à même le sol, adossé à un pilier de béton, s’appliquant un mouchoir sur le visage. La mise en scène montre ici que la toxicomanie se pratique dans les interstices ou les recoins du paysage urbain. Le spectateur est frappé par l’aspect des lieux : une entrée d’immeuble, un coin de parking, endroits publics à l’abri des regards et de la lumière, sites de fortune pour un voyage intérieur. Il s’agit de montrer la détresse sociale dans laquelle jette une pratique dépendante. « La brièveté de l’exposé est voulue car à la limite n’importe quel produit peut être objet de toxicomanie et à ce sujet, l’imagination des toxicomanes échappe à toute tentative de classification formelle. » (09.03)

Portrait de drogué

Un médecin dans son cabinet, plan poitrine : « Il apparaît intéressant de faire la distinction entre un usage purement social et une fonction en quelque sorte personnelle. » Cette dernière est destinée « à calmer des angoisses », tandis que l’usage social consiste à « faire comme les copains ». Retour à la psychologue qui ajoute : « Il faut aller au-delà de ce qui se passe dans le bureau du médecin. Il faut essayer de comprendre ce qu’est sa vie à tous les moments de la journée. » Ce qui suit est une manière de répondre à son souhait : la reconstitution d’une scène de shoot, plans serrés sur la main qui agit et les éléments nécessaires posés sur un tapis persan : cuillère, canif, poudre, briquet, cendrier, verres, seringue. En off, une voix de jeune homme explique qu’il a commencé à tester « les différents produits » à l’âge de 25 ans. Ce ne sont pas eux qui l’ont amené à la toxicomanie mais « un grand manque » qui l’a poussé à rencontrer des drogués et à en devenir un à son tour. « J’ai eu l’impression d’une insertion dans un milieu tout à fait égalitaire. » Le jeune homme assis sur le sol d’une pièce, continuant sa préparation avec des gestes méthodiques. Chez lui, la recherche d’un ailleurs était associée à une fascination pour la déchéance, à un moment d’arrêt des études et de rupture familiale. « Étant donné que mon adolescence a été extrêmement rigoureuse et équilibrée, je pense que j’ai besoin de faire une crise, et une crise violente. » La priorité de la défonce est moins une évasion « passagère du monde » qu’une approche du malsain et du suicidaire, puis un dépassement de cette fascination qui amène une libération. La voix du jeune homme est posée, ses mots sont choisis. De même, à l’image, son comportement est calme, son regard sur la seringue est doux comme s’il l’adressait à un animal de compagnie, il en lèche la pointe avec gourmandise. Gros plan sur l’injection dans le bras. Gros plan sur son visage empreint de sérénité, nimbé d’une lumière bleutée, au moment de jouir de ses effets. « Ma psychothérapie, je l’ai faite avec les produits illicites. Tout ce qui se passait dans mon psychisme, je pouvais l’analyser de manière claire et distincte grâce aux produits. » Une musique intervient, sonorités électroniques inquiétantes qui dissonent avec ce portrait apaisé. (13.46)

La drogue et la loi

Retour au premier généraliste. Il avoue son désarroi devant la toxicomanie, conscient qu’une réponse strictement médicale ne suffit pas. Estafette de police roulant dans la nuit. Des agents en descendent, opèrent un contrôle de papiers. Les personnes appréhendées, groupées dans un recoin, sont indistinctes. L’agent contrôle les bras de l’un d’eux. Commentaire : « La loi du 31 décembre 1970 ne peut pas être ignorée par les médecins. » C’est un avocat qui parle, filmé en contre-plongée, sur les marches du Palais de Justice. La loi en question a trait à l’encadrement judiciaire de la vente et de l’usage des drogues. Elle prévoit pour les usagers des injonctions de soin et un contrôle sociomédical. L’action pénale s’aggrave pour les usagers qui sont de nouveau pris en délit. Une femme qu’une incrustation infographique désigne comme une « conseillère juridique – association d’aide aux adolescents » estime que la loi marque une différence entre l’usage de produits illicites avec l’usage de produits licites comme l’alcool. Dans ce dernier cas, c’est quand le comportement sous alcool devient dangereux que la loi intervient. Pour le premier cas, « ce qui est incriminé n’est pas un comportement, c’est une substance. Par conséquent, un usager occasionnel, sans aucun problème de toxicomanie, sera passible de la loi ». Séquence dans une prison, jeu sur les grilles et les grillages qui se superposent dans la profondeur de champ. « La prison est tout à fait dommageable pour les toxicomanes, elle les entretient dans ce statut de dépendance sur un mode douloureux. » Travelling en caméra subjective ; prise d’empreinte, préparation de la literie, ouverture de la cellule, panoramique vertical sur les lits superposés. (17.25)

Conditions de désintoxication

Retour sur le médecin du centre antipoison : « Le médecin n’est pas le bon Dieu et il ne va pas devenir le père de son malade, il est là pour l’aider à s’orienter, éventuellement vers un spécialiste. » Enchaînement avec un homme assis sur le radiateur d’un couloir. Une incrustation infographique le désigne comme « chef de service de consultation psychiatrique – urgences psychiatriques ». Il évoque le procédé de prise en charge du patient toxicomane : sevrage – cure de désintoxication « mais surtout la post-cure, la réinsertion sociale et la prise en charge psychothérapique  ». Illustration avec une séquence montrant une jeune femme seule dans une pièce, fumant nerveusement, s’agitant sans se donner d’activité, regardant par la fenêtre un jardin ensoleillé qu’elle ne va pas rejoindre. Retour sur le chef de service de consultation psychiatrique : « contrairement à ce qu’allèguent tous les toxicomanes, le problème du manque physique ou physiologique reste des plus réduits dans la cure de sevrage du toxicomane. Par contre, le sevrage psychologique est particulièrement important et c’est pourquoi la psychothérapie sera un des éléments importants de la désintoxication. » Le médecin insiste sur l’importance de la demande par le toxicomane d’être désintoxiqué, demande qu’il faut déceler dans un comportement ambivalent. Un toxicomane peut venir voir le médecin et lui demander une cure dans l’espoir d’avoir accès à des produits toxiques. Il peut aussi être envoyé par un juge d’instruction pour éviter la prison, enfin il peut être convaincu par sa famille de faire sa cure parce qu’ils jugent son comportement insupportable. « Toutes ces demandes qui se retrouvent peu ou prou dans chaque démarche du toxicomane ne sont pas réelles. C’est quand il aura lui-même perçu que l’esclavage qui le liait à la drogue lui était intolérable et qu’il aura le courage de faire une démarche personnelle qu’on pourra réaliser un sevrage et une désintoxication qui pourront même se mener en ambulatoire. » (21.36)

La bonne approche par le médecin généraliste

Un orchestre sur scène composé de jeunes musiciens aux allures de hippies joue de la musique planante avec ferveur. Pourquoi montrer cet orchestre ? Sans doute pour inviter à faire la part des choses parmi les cultures qui se développent dans la nouvelle génération, admettre que leurs pratiques qui visent à l’épanouissement n’impliquent pas nécessairement le recours aux substances psychoactives. Commentaire qui développe l’enjeu psychologique de la prise en charge. Une incrustation infographiée indique qu’il s’agit d’un médecin « chef de l’intersecteur – toxicomanie de Marseille »  : « Il est important que le sujet ne soit pas confirmé dans son statut de toxicomane, ne se voit pas remis dans des circuits de dépendance et ceci dès les premières démarches. » Il évoque des « rémissions symptomatiques » qui ne correspondent pas à une évolution positive. Ceci concerne le médecin qui peut être amené, notamment par la famille du toxicomane, et en particulier la mère, à une « attitude de complicité » : est-ce à dire que « la famille » cherche à précipiter la fin de la désintoxication pour en faire cesser les souffrances ? Un autre médecin généraliste ajoute que le médecin n’a pas à brusquer l’approche psychologique de la prise en charge parce qu’il risque de ne pas être écouté par le patient qui, lui, cherche des produits. Une fois la désintoxication engagée « ce à quoi le médecin devra faire très très attention c’est qu’il ne ressente pas comme une trahison la rechute du toxicomane. Il faut qu’il abandonne l’idée de guérison pour viser l’amélioration. » (26.52)
Séquence en montage parallèle montrant alternativement une plongée sur Lyon avec son parcellaire traversé longitudinalement par ses fleuves et un jeu vidéo sous forme de parcours dans un labyrinthe ou un circuit de formule 1. Les raccords de l’un à l’autre type de plans sont brusques quoiqu’ils soient dans l’axe : cuts secs avec intrusion de bruits électroniques dans la musique planante qui est celle que jouait le groupe vu quelques séquences plus tôt. Est-ce pour suggérer que le parcours du toxicomane – toujours présenté dans un contexte urbain dans ce film – est comparable à celui d’un pion dans un jeu électronique, que stresse son rythme rapide en plus des pièges qui lui sont tendus ? Commentaire du premier médecin généraliste montré dans le film : « Le généraliste qui décide de s’occuper d’un toxicomane doit s’attendre à ce que cela lui prenne une bonne partie de son temps et de son énergie. Et pris comme nous sommes au cours de nos journées, nous ne sommes pas sûrs de pouvoir répondre comme il le faudrait. » Le médecin est montré conduisant une voiture en même temps qu’il délivre ces propos, une mise en scène qui rappelle celle de Portrait d’un psychiatre tourné en 1970 par Pierre Desgraupes, ou encore Médecin de campagne tourné en 1968 par Alain Tanner : figure qui renvoie à l’idée que la personne au volant, dans l’intimité de son habitacle, occupée en même temps à surveiller la route qu’elle a l’habitude de sillonner, est à même de parler avec confiance et profondeur. Dernières paroles en voix off anonyme : « Le problème que pose le toxicomane au généraliste est très complexe. Ce film n’a pas la prétention de l’avoir résolu. Sa seule ambition était de poser des questions, d’ouvrir avec le médecin des voies de réflexion. » Une conclusion qui prépare le débat avec les médecins qui doit suivre la projection qui leur aura été faite. Dernier plan sur le jeune homme toxicomane qui fixe devant lui. Ce regard caméra interpelle le spectateur, l’incite à le considérer comme « sujet » ainsi que le recommandait un des médecins intervenants. Générique fin.

(English)

Re-enactment of an Overdose

Title card: "Aside from the interviews, all of the scenes in the film have been re-enacted by actors based on authentic accounts". The opening credits appear before a master shot of a street at nighttime. An illuminated sign for a pharmacy appears in the left edge of the camera’s frame. The sudden appearance of two bright headlights signals an approaching car. As it comes nearer, a blue revolving light can be made out on the roof of the car. When the car turns in the direction of the left side of the camera frame, the letters “SOS”, painted on the side of the car, can be read. The tires screech as the car navigates tight street corners. In the driver’s seat, a man speaks into a small radio: “I’ll be there in three minutes. I’ll call you once I get there”. The car comes to a stop in a gravel drive in front of an opulent house with large windows and wisteria covering the outer walls. By placing the scene in such a wealthy setting, the film undoubtedly seeks to show that drug addiction touches all social classes. A young woman greets the doctor a he steps out of the vehicle and has him follow her. An outside-inside matching cut shows them entering the house and making their way through the living room filled with several silent bystanders before eventually entering a bedroom where a young man in shirtsleeves is lying on a bed. Commentary: "For us general practitioners, drug addiction is not a problem we are confronted with all day long, far from that. We encounter this problem in a very direct way — essentially in the context of an emergency phone call, an overdose… but it certainly is not common”. The doctor rummages in his bag. Cutaway shots show the male and female bystanders appearing to be lost for words. The doctor tells them that they need to call an ambulance. (02.47)

The Position of General Practitioners when Dealing with Drug-Addicted Patients

Cut followed by a chest shot of a man seated at a desk with neat rows of books behind him. The text "Médecin praticien" [General practitioner] appears in the bottom centre of the frame. He is in fact the one providing the commentary. He continues, “The second occasion is when people suffering from somatic illnesses, a form of hepatitis or an abscess come to see us. During the medical consultation, we notice that the patients have injected themselves with something”. The angle of the camera changes (it’s slightly higher) as it moves closer, capturing the man in a shoulder shot. “The third case is when parents phone because they have just discovered that their child is doing drugs. They call us, their family doctor, because they know that we know who they are, that we listen and that we will respect doctor-patient confidentiality”. This is illustrated in the following sequence with a close-up of a woman in her sixties on the phone who mentions the strange behaviour that she has been noticing in her son: “He comes home late, he’s losing weight, we can’t seem to talk to one another. I’m sure he is on drugs". While she remains in the field of view, female commentary drowns out the telephone conversation: "Our role is to listen to the parents’ distress, to play down the situation, to help parents re-establish contact with their teenagers”. The face of the woman speaking appears on-screen along with text indicating that she is a psychologist. She continues, “It’s a sort of empty pit that quickly fills with distress and especially a discredited image of themselves. Parents question the relationship they have built with their child and even the life they lead”. According to her, parents have two attitudes: they either feel guilty or act defensively by blaming the people their child spends time with or even society. “It is important to restore the image they have of themselves so that they can establish a different relationship with the young addict. Shot of a family dining room. The camera leaves the table in order to follow the mother looking for her son who has secluded himself in his bedroom. Her complaint must have overcome the noise of the electric guitar that resonates from his headphones in the dark room. (04.20)
At his desk, the general practitioner explains that the case he finds the most difficult to handle is the one involving an addict who comes to see him with the goal of obtaining a prescription “either overtly or on some pretext”. In the waiting room, a woman behaves nervously as she rummages through her purse, lights a cigarette with tense movements and looks worried. “This situation is very hard to bear because, on one hand, it is someone who is truly suffering and who we cannot send away. It is important to listen, but we can’t play their game and become their accomplice. In any case, we must not prescribe them these products. It would be a relief for them — and for us, but if we give in the first time, they will forever ask us for the same thing, and each time we’ll be obliged to give in and end up becoming their supplier.” A woman appears on-screen accompanied by a brief text indicating that she is “Un médecin directeur – Centre anti-poisons – Lyon” [Doctor Director – Poison Control Centre – Lyon]. She is seated behind a desk covered with piles of paper and further cluttered with two telephones. “I believe that practitioners need to understand that they play a role in the cause of drug addiction and in its treatment. Practitioners distribute medications, however, they can’t be indifferent to the aberrant use of these medications – medications or drugs, I don’t think we should separate them too much from one another.” She continues, “GPs are the first to be solicited. They therefore need to position themselves when they come face to face with addicts. Behind their request for products is a cry for help that is much more human than medicinal”. (6.41)

Addicts in the City

There is a crowd in the street. Some people are busy whereas others appear to be waiting. Chords are strummed on a guitar to the recognizable melody of Bob Marley’s No Woman No Cry, a huge reggae hit released in 1979. The camera focuses on the hand of a black man holding a joint between two fingers. A backward travelling shot reveals that the person who is smoking the joint is sitting on the ground next to a street musician seated on a cement bench. A group of passers-by have gathered around them to listen to the song. Reggae plus a joint, these are two symbols that call to mind Rastafarianism, a political and cultural movement that had great success with Western youth at the time and is associated with the practice of smoking marijuana, a substance considered in France to be toxic. The film incidentally identifies a phenomenon whose spread, illustrated here by its appearance in public space, encourages drug use. Text temporarily indicates that the following commentary is provided by a general practitioner from a reception centre. “It is not products that cause addiction. As doctors, we also cannot overlook the damage that abusing toxic products can cause to the bodies and psychology of addicts. We must reduce these products strictly to their medical effects, regardless of whether they are legal or illegal.” The backward travelling shot continues, moving farther and farther away from the street musician and his audience. His voice reverberates as the camera reaches the entrance of a building. A slight pan to the right reveals a young man standing hunched up against the wall of an entrance hall, rubbing his nose as if he has just snorted some drugs.
The commentary is heard again: "There are three groups of products that cause specific problems: opiates, natural or synthetic, cause overdoses, respiratory troubles or, more frequently as a result of using syringes, hepatitis, blood poisoning, etc.” A man sitting at his desk is on the telephone. With his free hand, he rummages in the briefcase placed on the glass surface of his desk, takes out a tube, opens it and tips it on its side. Several pills spill out. A low angle shot from under the glass surface shows the man picking them up and quickly swallowing them as he continues his conversation on the phone. The commentary continues its enumeration: "Barbiturates cause problems linked to their overdose such as skin or neurological conditions and, lastly, solvents (ether and trichloroethylene), whose acute and chronic toxicity must be stressed.
The second group of products pose psychological problems: acid, LSD 25 with its auto- or hetero-aggressive panic attacks and major psychostimulants (coca, cocaine, amphetamine and all the appetite suppressants) often overdosed with psychological or psychiatric consequences of a paranoid nature”. Views of a motorway exit are seen followed by a pan of the façade of a large building. The commentary continues: "And finally, misused tranquillizers, nonbarbituric hypnotics, laxatives and especially drugs for correcting the side effects of neuroleptics. The last group of products pose the least medical problems: all the by-products of Indian hemp, hash, weed, sometimes causing anxiety.” A travelling shot in an underground car park shows rows of parked cars and then a slight pan to the right reveals, between two cars, a young man sitting on the ground next to a cement pillar holding a tissue to his face. Here, the mise-en-scène shows that drug addiction takes place in the cracks and nooks of urban landscapes. Viewers are struck by the different places: the entrance of a building, a car park, dark public spaces hidden from onlookers and makeshift sites for an internal voyage. The film shows the social distress into which addiction plunges. “The succinct overview is deliberate because at a pinch any product can become the object of addiction and, consequently, the imagination of addicts eludes any attempt at formal classification.” (09.03)

Portrait of a Drug Addict

A chest shot captures a doctor in his office. “It is interesting to distinguish between drug use that is purely social and that which is somewhat personal.” The latter is intended to “calm anxiety” whereas the former involves “doing what your friends do”. The camera returns to the psychologist who adds, "It is important to go beyond what takes place in the doctor’s office. You have to try to understand what the patient’s life is like at any moment of the day”. What follows is a way of fulfilling her wish: the re-enactment of a scene where a drug addict shoots up. Close-ups of the hand show the preparation involved and the materials used, which are placed on a Persian rug: a spoon, a penknife, powder, a lighter, an ashtray, drinking glasses and a syringe. Male voice-over explains that he began testing “the different products” when he was 25 years old. It was not the drugs that led him to become an addict but “a great void” that pushed him to meet addicts and to become one himself. “I felt like I entered an environment where everyone was equal.” The young man is seen sitting on the floor of a room as he continues his methodical preparation. In his case, the search for something else was associated with a fascination for decline at a time when he had stopped his studies and his family had fallen apart. “Given the fact that my adolescence had been extremely rigorous and balanced, I think that I needed to have a crisis – and a violent one at that.” The purpose of getting high is less about “briefly escaping from the world” than it is about toying with what is unhealthy and suicidal. Surpassing this fascination leads to liberation. The young man’s voice is calm and his words are carefully chosen. Likewise, his behaviour on-screen is calm. He looks softly at the syringe as if he was looking at a pet and licks the tip of it with pleasure. A close-up of his arm shows the injection and then another captures his face filled with serenity and encircled by a bluish light at the moment he savours its effects. “My psychotherapy, I did it with illicit products. I was able to clearly and distinctly analyse everything that was taking place in my psyche thanks to the products.” Music begins to play: worrying electronic sounds that clash with the peaceful portrait. (13.46)

Drugs and the Law

The camera returns to the first general practitioner. He admits that he feels helpless when it comes to drug addiction and is conscious that a strictly medical response does not suffice. A police van is seen driving at night. Police officers climb out and inspect papers. The people stopped, gathered in a nook, are indistinct. The officer inspects the arm of one of them. Commentary: "The law of 31 December 1970 cannot be ignored by doctors”. On the steps of a courthouse, a lawyer speaks as he is filmed using a low angle shot. The law in question concerns the legal framework for the sale and use of drugs. It provides for court-ordered care and socio-medical check-ups for drug users. Criminal action worsens for users who have been caught once again committing a crime. A woman appears along with text which reads “Un consel juridique – Assocation d’aide aux adolescents” [legal advisor for an association aiding teenagers]. She believes that the law distinguishes between the use of illicit products and licit products such as alcohol. In the last case, law intervenes when behaviour influenced by alcohol becomes dangerous. For the first case, “what is incriminated is not behaviour but a substance. As a result, an occasional user, without any drug addiction problems, will be subject to the law”. The next sequence takes place in a prison. Wire mesh and a metal gate overlap in the depth of the field of view. “Prison is without a doubt harmful for drug addicts. It keeps them in a distressing state of dependence.” A travelling shot uses a subjective camera technique to show the process by which an inmate has fingerprints taken, receives bedding and is escorted to a prison cell. A vertical pan reveals bunkbeds within the cell. (17.25)

Conditions for Rehabilitation
The camera returns to the doctor from the poison control centre. "Doctors are not God and they will not become the father of the ill. They are there to help those fighting with drug addiction to orient themselves, possibly towards a specialist.” The camera cuts to a man sitting on heat radiators in a hallway. Text temporarily appearing in the bottom of the frame reads “Un chef de service de consultation psychiatrique – Urgences psychiatriques” [Head of the Psychiatric Consultation Department – Psychiatric Emergencies]. He mentions the procedure for caring for patients suffering from drug addiction: withdrawal treatment "but especially post-detoxification, social reintegration and psychotherapeutic care. This is illustrated with a sequence showing a young woman alone in a room. She is smoking nervously, appears to be restless, and eventually looks out the window at a sunny garden that she cannot explore. The camera returns to the head of the Psychiatric Consultation Department. "Contrary to what all addicts claim, problems relating to physical or physiological weakness remains very limited in treatment via withdrawal. However, psychological weaning is of particular importance and that is why psychotherapy is one of the key elements of rehabilitation.” The doctor insists on how important it is that the request for rehabilitation come from the addict. This request, however, is often masked by ambivalent behaviour and must be carefully analysed. For instance, addicts may ask a doctor for treatment in the hope of gaining access to toxic products, they may be sent by an examining magistrate to avoid prison or they may have been convinced to seek treatment by their family who can no longer tolerate their behaviour. “All of these requests that are more or less found in each case of addiction are not genuine. It is when addicts themselves become aware that they are enslaved to drugs and can no longer bear it that they will have the courage to make a sincere effort. In these case alone, addicts can even receive withdrawal treatment outside of the hospital”. (21.36)

A General Practitioner’s Best Approach

A music group on a stage made up of young, hippie-like musicians plays space music with enthusiasm. Why is this band shown? Undoubtedly to encourage viewers to distinguish between the cultures developing in the new generation, to admit that their practices which aim to foster happiness do not necessarily imply resorting to psychoactive substances. Commentary elaborates on the psychological implications of treatment. A man appears accompanied by text that reads “Un medecin chef de l’intersecteur – toxicomanie – Marseille” [Head of a French sub district for organising child psychiatric care – Marseille Drug Addiction]. “It is important that subjects not be reduced to drug addicts, that they not be thrown back into drug dependency, and this must be the case from the very beginning.” He mentions "symptomatic remissions" which do not correspond to positive change. This concerns the doctor who can be led to adopt, notably by the addict’s family and in particular his or her mother, a "complicit attitude". Is this to say that “the family” looks to speed up the end of the rehabilitation in order to bring an end to the suffering? Another family doctor adds that doctors must not rush the psychological approach to treatment because they risk not being heard by the patient who is looking for products. Once rehabilitation has begun, "what doctors must pay very close attention to is that they do not perceive an addict’s relapse as betrayal. They must abandon the idea of curing their patients and instead aim for improvement”. (26.52)

Parallel editing sequence alternatively showing a high angle shot of Lyon with its parcels of land longitudinally crossed by its rivers and the track or maze in car racing video games. The cuts from one shot to the next are abrupt despite the fact that they have a similar grid-like pattern. Quick cuts with electronic noise interrupt the space music played by the group seen in an earlier sequence. Is this suggesting that the journey of a drug addict – always shown within an urban context in this film – is comparable to that of a pawn in a video game, both living life in the fast lane while having to navigate traps? Commentary is made by the first general practitioner shown in the film: "Family doctors who decide to provide care to an addict should expect that it will take up a great deal of their time and energy. And as busy as we are throughout our work days, we are not certain to be able to respond as we should”. The doctor is filmed driving a car while speaking. This mise-en-scène brings to mind the film Portrait d’un psychiatre shot in 1970 by Pierre Desgraupes or even the film Médecin de campagne shot in 1968 by Alain Tanner. It plays with the idea that the person behind the wheel, in the cosiness of his driver’s seat, is able to speak with confidence and depth while simultaneously watching the road that he is used to driving up and down. The final words are given by an anonymous voice-over: "The problem that drug addiction poses for the general practitioner is very complex. This film does not claim to have resolved it. Its sole objective is to ask questions, to open up avenues for future reflection.” This is a conclusion that paves the way for a future debate with the doctors for whom the film was made. The final shot is of the young drug addict, seen earlier in the film, staring into the camera. This stare calls out to viewers, inviting them to consider him as a "subject” as one of the doctors in the film recommended. Closing credits.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet
  • Traducteurs_vers_anglais : Sherry Stanbury
  •  :