Le bon et le mauvais laitier (1925)

De Medfilm



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Titre :
Le bon et le mauvais laitier
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
22 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

« Hygiène générale ; natalité et puériculture » (Lucien Viborel, 1930)

Genre dominant

Fiction

Résumé

« Opposition du laitier ignorant, négligent et du praticien soigneux, compétent. Choix de la vache. Épreuve sanitaire à la tuberculine. Alimentation, logement, hygiène, soins, traite, soins à donner au lait, transport. Analyse (2 parties). » (Lucien Viborel, 1930) « Un cours fictionné pour propagande de sensibilisation aux questions d'hygiène. De l'importance de la propreté pour une bonne collecte de lait. Différence entre deux fermes : une bien tenue, l'autre plus sale. » (Cinémathèque du ministère de l'Agriculture et de la Pêche)

Contexte

"Une nouvelle logique et des nouveaux enjeux président à l'établissement d'une propagande agricole à la sortie du premier conflit mondial. Ils sont économiques. La guerre a décimé la population agricole mais a aussi révélé la mauvaise position française sur un marché qui se mondialise. La productivité est très faible au regard de celle des voisins anglais et allemands ou des États-Unis, dont l'efficacité tient à l'intégration du secteur agricole dans le processus de modernisation scientifique et industrielle à travers l'emploi des engrais chimiques, la sélection des semences et la mécanisation. L'archaïsme des méthodes de production apparaît comme la première cause du retard français. (...) Le cinéma est considéré comme un "nouvel instrument" de propagande. Il va avoir en charge de promouvoir une nouvelle image du paysan non plus fondée sur des valeurs morales, voire esthétiques, mais sur celles, matérialistes, de la société capitaliste moderne." Christine Buzzini, La propagande par le cinéma au ministère de l'Agriculture dans "1895", n° 18, été 1995

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Selon le procédé classique de Benoit-Lévy et Floury, le film administre une leçon au spectateur en lui opposant un bon exemple à un mauvais exemple. Les images sont subordonnées aux messages des cartons, elles les suivent pour les illustrer.Cf. Christine Buzzini à propos de la production de propagande au ministère de l'Agriculture dans l'entre-deux-guerres : "La construction des films (de propagande agricole) procède de conventions appartenant à la rhétorique la plus scolaire. Les procédés filmiques lui sont adaptés de manière assez mécanique. Ainsi la variation des grosseurs de plans pour passer du général au particulier.(...) L'argumentation s'appuie sur une dialectique manichéenne opposant le bon et le mauvais, plus rarement l'ancien et le nouveau, et génère assez systématiquement un montage parallèle de séquences. (...) Le souci de clarté et de lisibilité justifiant les gros plans produit une réduction de l'humain à sa pure fonction opératoire, et ce d'autant plus fortement que le statut social attaché aux gestes est bas."- Christine Buzzini, La propagande par le cinéma au ministère de l'Agriculture dans "1895", n° 18, été 1995

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

projections aménagées dans les villages dans des séances comprenant d'autres films dont des oeuvres de fiction

Communications et événements associés au film

Public

agriculteurs

Audience

Descriptif libre

L'achat de la bête
« Pour prouver que dans toutes les exploitations, sans installation coûteuse, on peut, en observant les règles élémentaires d’hygiène, obtenir un lait propre et sain, indispensable pour la santé de nos enfants, des malades et des vieillards. »« Le mauvais laitier achète une vache médiocre, ne sachant pas pas l’examiner, il se trompe et la manie comme une bête à viande. »Un homme examine une bête qui lui est présentée par un autre. Il lui palpe le pi puis tape dans la main de l’autre homme : marché conclu.« Le bon laitier examine convenablement la bête qu’il veut acheter, en particulier la fontaine laitière, la douceur de la peau, la souplesse des pis. »Ce que fait un homme, qu’on verra comme le « bon laitier », exécutant en plan d’ensemble les recommandations du carton. Il la met en isolement et l’amène chez le vétérinaire, lequel lui inocule la tuberculine. « Le bon laitier ne garde que des vaches saines et indemnes de tuberculose. » Le vétérinaire, vêtu d’une blouse blanche, plaque son oreille au flan de la bête. Quand il va la piquer, le fermier la retient par les cornes et les naseaux. Il nettoie son étable à l’eau de javel et au lait de chaux. Aspersion de la paille et des murs.
La visite de contrôle à la ferme
« Le bon et mauvais laitier. Deuxième partie ».Visite de contrôle chez le mauvais laitier. Le contrôleur n’est pas content : les vaches et l’étable sont sales. Le mauvais laitier voudrait passer sa colère sur la bête. Le contrôleur lui désigne les blessures qu’il lui a déjà infligées. Plans de coupe sur le salpêtre sur les murs de l’étable : les bâtiments aussi sont blessés. Le bon laitier veille à fournir l’étable en foin quand les bêtes reviennent du pâturage. Pano léger sur l’étable modèle, vaste, claire, les murs soigneusement bétonnés. Étrillage des vaches, leur queue est lavée à l’eau de javel. Le contrôleur examine les fiches qui établissent le rendement du cheptel. L’épouse du fermier lui montre les graphiques chronologiques qui rendent compte du poids, de la production de lait et de matières grasses de chaque bête : la bonne élève !
L'art de traire
« Le bon et le mauvais laitier. Troisième partie. »Citation de « L’infection tuberculeuse » de Calmette : « Personne ne conteste aujourd’hui que les bacilles d’origine bovine soient susceptibles d’infecter l’homme. ». Ainsi, la question de l’hygiène se resserre sur la santé de l’homme qui cohabite avec l’animal.Le mauvais laitier s’obstine à mal faire. Il trait sa vache comme il tient son étable. Il fume, il crache, ne se lave pas les mains, et laisse les bidons de lait à l’abandon. La caméra insiste sur le mauvais laitier qui s’essuie les mains sur le flanc de sa bête. On voit ses ongles noirs quand il transvase le lait du seau au bidon.« Le bon laitier prend soin de bien nettoyer ses bidons. La fièvre typhoïde est très fréquemment transmise par le lait, soit par addition d’eau contaminée, soit par des vachers porteurs de germes typhiques. On rapporte aussi de très nombreuses épidémies de diphtérie dues au lait. »Que fait le bon laitier ? Il recueille les premiers jets à part. Sa chemise blanche est lumineuse, à l’image du lait qu’il trait. Réfrigération, recouvrement du lait, plans géométriques du lait coulant en nappes étales sur la tôle ondulée. Cette exaltation de la pure blancheur laiteuse qui confine à la lumière, scintillant dans les conduits et les récipients des nouvelles machines rappelle la mise en scène de l’industrie collectiviste du lait « La ligne générale » d’Eisenstein. Le mauvais laitier expose son lait au soleil, laissant les bidons au coin du porche. Le bon laitier, lui, amène les bidons dans un camion réfrigéré : la technologie sert les bonnes mesures. Examen au laboratoire des échantillons de lait. Celui du mauvais laitier produit un filtre sale, celui du bon laitier produit un filtre parfaitement blanc.
Le lait pour nos enfants « la gastro-entérite est un des plus gros facteurs de mortalité évitables des nouveau-nés. L’hygiène du lait pourrait ainsi devenir un énorme facteur de l’accroissement de la population en France. »« Le lait du mauvais laitier apporte à nos enfants la maladie et la mort. Celui du bon laitier leur assure la vie et la santé. » Une maman tend une bouteille de lait à son petit. « Le lait produit par le lait lui impose des frais supplémentaires (main-d’œuvre et soins hygiéniques) que ne supporte pas le mauvais laitier. Si vous voulez du bon lait, payez-le à sa juste valeur. » La signature de Benoit-Lévy apparaît en animation comme la signature d'un industriel de la réalisation à la Walt Disney.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet
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