Koch et la tuberculine
En 1890, Robert koch a annoncé avoir trouvé le remède contre la tuberculose. Il a appelé ce médicament la tuberculine. Il avait obtenu cette substance par dérivé du bacille de la tuberculose. Cette nouvelle a donné d’énormes espoirs dans le monde entier. Mais la tuberculine s’est avérée être un échec. Au-delà d’être inefficace, elle a contribué à la mort de plusieurs patients. Néanmoins, la tuberculine est devenue un élément crucial dans le dépistage de la maladie.
La politique française de lutte contre la tuberculose
En 1899, le Président du Conseil Waldeck-Rousseau nomme une commission extra-parlementaire devant étudier les moyens de réduire la mortalité par la tuberculose. Calmette
en fait partie et est chargé d’un rapport sur la prévention de la maladie dans les milieux industriels et ouvriers. Un programme de construction de sanatoriums,
à l’instar de ceux construits en Allemagne, lui paraît financièrement inenvisageable et il propose une solution nettement moins onéreuse : la création de dispensaires spéciaux de prophylaxie antituberculeuse ou préventoriums qui devront « rechercher et attirer, par une propagande intelligemment faite dans les milieux populaires, les ouvriers atteints ou suspects de tuberculose, à les examiner d’abord médicalement pour préciser l’état, le degré de gravité et de contagiosité de leur maladie ; à leur donner des conseils pour leur famille, à surveiller leurs enfants, à leur distribuer des crachoirs, des antiseptiques, à faire toutes les démarches utiles auprès de la bienfaisance publique, des oeuvres privées, des patrons, pour obtenir des secours permettant au malade d’interrompre son travail s’il y a lieu, ou de le reprendre, s’il est amélioré ou
guéri ; à leur assurer enfin toute l’assistance matérielle et morale dont ils peuvent avoir besoin » (28). Le dispensaire Émile Roux, attenant à l’Institut Pasteur de
Lille, est construit et fonctionnel à partir de 1901. Il comprend une salle d’attente pour les malades, un petit bureau pour le fichier et l’enquêteur, deux salles de consultations munies de tous les appareils nécessaires à l’examen clinique des malades, séparées par une chambre noire pour la laryngoscopie, un petit laboratoire pour l’examen bactériologique des crachats et une buanderie pour la désinfection et le blanchissage du linge. Le préventorium lillois sera un modèle, non seulement pour d’autres
établissements régionaux de prophylaxie antituberculeuse créés grâce aux fonds collectés par la Ligue du Nord contre la tuberculose fondée par Calmette en 1904, mais aussi à l’étranger.
L'action d'Albert Calmette à l'Institut Pasteur
Albert Calmette entreprend, à l’Institut Pasteur de Lille et en collaboration avec Camille Guérin, l’étude des mécanismes de l’infection par le bacille de Koch et la réponse immunitaire de l’homme et des animaux contre le microorganisme afin d’élaborer un vaccin. Le repiquage tous les 20-25 jours du bacille de la tuberculose bovine sur pomme de terre bilié aboutit, après 250 subcultures, à un bacille devenu stablement avirulent et capable d’induire une immunité protectrice : le bacille bilié Calmette-Guérin ou BCG. (Cf. Michel-Louis Simonet, Albert Calmette, le père de la sérothérapie antivenimeuse et de la vaccination antituberculeuse, Revue de biologie médicale, n°349, juil. 2019, P. 43-49).