La toxoplasmose (1987)
Espaces de noms
Plus
- Plus
Actions de la page
Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage du film ou des sous-titres , veuillez essayer un autre navigateur.
Sommaire
Générique principal
Gén. début : "Une réalisation de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés / Objectif Santé /Coordination de la production : Roger Schodet."
Gén. fin : réalisation : Michel Marion / dessins : Patricia Novak / montage : Stéphane Quinson / texte dit par Dominique Delcroix et Carole Marion.
Contenus
Sujet
Les dangers sur la femme enceinte de la toxoplasmose, infection parasitaire, et les mesures à prendre pour les limier dans l'enceinte domestique qui accueille un ou plusieurs chats - vecteurs de cette infection.
Genre dominant
Résumé
Un chat femelle s'adresse à son petit pour lui expliquer les changements de l'organisation de la vie dans la maison qu'ils partagent avec les humains. Des dispositions sont prises par ceux-ci pour éviter que la femme du foyer, devenue enceinte, soit exposée à la toxoplasmose dont ils sont les vecteurs.
Contexte
La production audiovisuelle de la CNAM
De 1963 à 1984, la Caisse Nationale d'Assurance Maladie a rempli une fonction de production de supports filmiques à des fins pédagogiques.Plusieurs séries de films :
Je voudrais savoir
Objectif santé
La vie en toi
Hygea 7
Objectif prévention
Prévention Outre-mer
Prévention 20
La Belle santé
Jouer le jeu de la santé
Ces courts métrages, d'une durée variant entre deux et vingt minutes selon les émissions, étaient pour certains d'entre eux destinés être diffusés à la télévision (1ere chaîne de l'ORTF puis TF1, Antenne 2) et dans un circuit non commercial : établissements universitaires et scolaires, entreprises publiques et privées, associations à but non lucratif, collectivités à caractère éducatif et socio-culturel implantés en région parisienne. Un catalogue précise les conditions de prêt (formulaires, délais, etc.), mentionne les films disponibles sur cassettes VHS et présente, par émission, un résumé pour chacun des titres disponibles.
L'émission Objectif santé'
Diffusée de 1976 à 1984 sur TF1 le jeudi de 13h50 à 14h, elle présentait des court métrages de 10 mn destinés aux adultes. Elle a pris la suite de l’émission "Je voudrais savoir", diffusée sur la 1 chaîne de l'ORTF à partir de 1963 puis sur TF1 à partir de 1975.
La mise en place du dépistage, dispositions législatives d'encadrement
La première proposition de mise en œuvre d’une surveillance biologique systématique des femmes enceintes séronégatives vis à vis de la toxoplasmose date de 1959. Dans les années 1960 et 1970, des pratiques de dépistage sérologique de cette pathologie se sont progressivement diffusées sur une base volontaire.La séroprévalence alors élevée de la toxoplasmose chez les femmes en âge de procréer afacilité la mise en place d’un programme de dépistage qui apparaissait relativement simple et peu coûteux, dans le cadre de la prévention de la toxoplasmose congénitale. De la même façon, la disponibilité d’un vaccin efficace contre la rubéole à partir de la fin des années 1960 pouvait justifier la détermination du statut immunitaire vis à vis du virus rubéoleux dans cette population à une époque où l’incidence de la rubéole congénitale restait élevée. Le dépistage prénatal de la toxoplasmose et celui de la rubéole ont été progressivement mis en place à partir de la fin des années 1970 et rendus obligatoires par la loi (actuel art. L. 2122-1 CSP). En effet, mesure de santé publique établie dans l’intérêt de l’enfant, elle limite la liberté individuelle de la femme enceinte, à qui ce dépistage s’impose. Aussi, fallait-il qu’une loi en définisse le principe, pour que des mesures spécifiques puissent être prises et
qui ont été précisées par les différents décrets qui se sont succédés dans le temps. Ainsi le décret n° 78-396 du 17 mars 1978 relatif a u certificat prénuptial prévoyait la mise en place d’un dépistage sérologique systématique de la toxoplasmose et de la rubéole chez toutes les femmes de moins de 50 ans, dans le cadre du certificat prénuptial. La
circulaire DGS et DH n° 605 du 27 septembre 1983 relative à la prévention de la toxoplasmose a associé à ces dépistages la mise en œuvre de règles hygiéno diététiques dans le cadre de la prévention de la toxoplasmose congénitale. (" Surveillance sérologique et prévention de la toxoplasmose et de la rubéole au cours de la grossesse" - rapport de la Haute Autorité en Santé, 2009, p.14)
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Le film emploie un procédé narratif qui évite de présenter le sujet comme une source de conflit entre les humains et les animaux avec lesquels ils sont amenés à vivre. La parole est donné à l'animal, en l'occurrence une chatte devenue mère : en expliquant les mesures de précaution prises par les humains à leur encontre, elle assume avec bienveillance les dangers dont son espèce est la source pour une femme enceinte. La chatte se solidarise avec la femme avec laquelle elle partage l'expérience et la responsabilité de la maternité. C'est pourquoi elle accepte ces mesures et les présente à son propre petit comme une priorité de santé qui permet la poursuite d'une cohabitation paisible entre les humains et leurs animaux de compagnie.
La réalisation anthropomorphise le chat et le chaton qui constituent, avec le couple humain qu'ils fréquentent, ses personnages principaux. En associant une voix humaine en off avec leur apparition à l'image, la réalisation suggère que c'est eux qui parlent. Filmés en gros plan au moment où cette suggestion opère, leurs regards acquièrent artificiellement une expressivité correspondant aux affects humains que leur prête le scénario.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
La série Objectif santé était diffusée notamment à la télévision française sur la chaîne TF1 de 1976 à 1984, le jeudi de 13h50 à 14h00.
Communications et événements associés au film
Public
tout public
Audience
Descriptif libre
"Hélas, c'est à cause de nous, les chats"
Arpèges de guitare romantique, un chat court dans les herbes, les images sont baignées de soleil. Le titre apparaît en infographie : 'la toxoplasmose'. Fondu au noir. Une chatte avec son petit, lovés dans un canapé. Elle le lèche à plusieurs reprises. En montage alterné, un homme assis à une table dans un salon. En gros plan, sur une commode, des photos de mariage. En quelques plans est montré la cohabitation sous le même toit d'un couple avec une chatte et son petit. Voix d'enfant associé à un plan du chaton jouant avec sa mère : "Dis pourquoi elle n'est pas là aujourd'hui?" Le "elle" désigne la femme du couple photographié alors qu'il vient de se marier. Voix de femme associée à la chatte qui répond à son petit : elle lui explique que "elle" est chez le médecin pour un examen de la toxoplasmose qu'elle doit passer parce qu'elle est enceinte. Gros plan sur le chaton : "Quoi?" Gros plan sur la mère qui lui répond : "La toxoplasmose, c'est une maladie très courante chez les humains." Ces gros plans accentuent l'intensité du regard des deux bêtes, et renforcent ainsi l'impression que ce sont elles qui parlent. La mère ajoute que la toxoplasmose peut être contractée par les humains sans qu'ils ne s'en rendent compte, "mais ça peut être très grave pour les bébés." Le chaton demandant "comment ça s'attrape", sa mère répond : "hélas, c'est à cause de nous, les chats." Elle ajoute : "nous n'y pouvons rien." L'angle d'approche du film se dévoile ici : les chats déplorent la maladie dont ils sont porteurs, ils ne veulent aucun mal aux humains surtout au moment où ils attendent une nouvelle naissance. Il leur faut dès lors accepter les dispositions que ceux-ci vont prendre pour se protéger, quand bien même il en résulte des mesures d'éloignement. Schéma pour relayer les explications que la mère chatte donne à son petit : les chats transportent un parasite qui s'est installé dans leur intestin au moment où ils ont mangé une proie qui le portait elle-même. Le toxoplasme ne se reproduit que dans le système digestif du chat qui le répand dans son environnement par ses déjections. Il contamine alors des animaux comme les rongeurs, oiseaux, porcs et moutons. "Mais c'est affreux!", réagit le chaton. Regard apparemment empreint d'un sérieux fataliste de la chatte : "la nature est faite comme ça." (02:27)
Dépistage
Le chaton s'inquiète : "Oui, mais elle dans tout ça?" La mère répond que c'est en mangeant que les humains risquent de contracter la toxoplasmose. Retour au film d'animation pour montrer les aliments en question : légumes qui ont touché la terre contaminée, ou alors, viande de porc ou de mouton mal cuits, ou oeufs crus. En montage alterné, le mari s'est installé dans un canapé pour lire un magazine, puis il se lève pour ouvrir la porte. Commentaire du chaton qu'on voit en plan de coupe : "Tiens, la voilà qui rentre!" L'épouse apparaît en effet sur le seuil de la porte ouverte, munie d'un panier à provision. Elle échange un rapide baiser avec son mari qui lui prend le panier. Le plan de coupe sur les chats indique que les plans sur le couple sont subjectifs, épousant le point de vue des animaux installés sur le canapé de la pièce voisine (qu'ils soient dans une autre pièce témoigne d'un biais entre mise à distance et rejet). Le chaton faisant observer à sa mère que la femme n'a "pas l'air malade", celle-ci lui répond que les symptômes de la toxoplasmose sont légers, insuffisamment marqués pour que la personne qui l'a contractée puisse le savoir. "Apparemment, elle ne l'a pas eue, remarque la mère chatte, sinon elle serait déjà venue nous embrasser". Elle explique qu'une femme qui a déjà contracté la toxoplasmose ne court plus de danger quand elle est enceinte. C'est l'examen pré-nuptial qui permet de le savoir, de même pour la rubéole. Le mari et la femme consultant ensemble un courrier qui vient de leur être adressé, on suppose que celui-ci contient les résultats de cet examen. La mère chatte explique que si la femme est enceinte sans s'être mariée, un examen aux premiers temps de la grossesse remplace l'examen pré-nuptial. Gros plan sur la main de la femme qui se pose sur son ventre légèrement rebondi, rappelant la présence du bébé. La mère chatte précise que c'est lui qui est exposé aux dangers de la toxoplasmose, plus particulièrement dans la période entre 2,5 mois et 6 mois de grossesse. Il pourrait alors en mourir, ou bien "son cerveau et ses yeux en seraient définitivement abimés". Le chaton se mobilise : "il faut faire quelque chose!" Sa mère le rassure : la prise de sang mensuelle permet de détecter la toxoplasmose avant qu'elle ne s'installe. (05:30)
Précautions
La mère chatte rappelle que la femme enceinte, pour se prémunir contre la maladie, doit préparer, parmi les denrées qu'elle a achetées, celles qui sont susceptibles de la lui transmettre. Elle nettoie soigneusement les légumes et fruits, elle cuit les morceaux de viandes et se lave les mains une fois chaque opération faite (nous la voyons le faire à l'image). Plan en plongée pour montrer le chaton qui veut rejoindre la cuisine. Après intervention de la mère, qui lui rappelle que les chats ne doivent pas approcher de la femme enceinte, passage du même plan à l'envers pour montrer le chaton qui recule (le choix de ce procédé artificialise le parcours à rebours du chat, comme un repentir filmique qui indique que le contenu de ce plan est proscrit). "Pendant quelques temps, il ne faudra pas lui en vouloir si elle nous évite", ajoute la mère chatte philosophe (et solidaire en tant que mère). Elle remarque que la litière étant restée dans la cuisine, il faut la mettre à distance. Elle propose que ce soit le mari qui accomplisse cette tâche plutôt que "de ronfler devant la télé" : le mari s'exécute à l'image, comme si il avait perçu son injonction. Il ajoute dans le fond de la cuvette du désinfectant à même de tuer les toxoplasmes. Le chaton se plaignant de la situation, sa mère lui répond : "Tu es injuste, nous l'obligeons à prendre des précautions dont elle se serait bien passée!" Elle énumère ces précautions : éviter de jardiner pour ne pas toucher la terre, se laver les mains "je ne sais combien de fois par jour", ne pas manger de steak tartare, brochettes ou viande saignante. Elle conclut : "C'est si mignon un bébé en pleine santé, ça vaut bien quelques sacrifices!" Dernier plan sur le chaton lové dans le creux de la main du futur papa. Carton avec texte blanc sur fond noir, dont certains passages sont mis en orange : "Si on décèle la toxoplasmose au cours de la grossesse, on peut déterminer si elle a été transmise au foetus. Par prélèvement de sang du foetus sous contrôle échographique, le diagnostic est relativement facile. Peu d'enfants sont atteints mais cela permet d'éviter de nombreux avortements injustifiés."
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet