La prison (1967)

De Medfilm



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Titre :
La prison
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
52 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

logo "Sandoz" / Un film inspiré par le travail de criminologie et d'anthropologie sociale de l'Université de Lyon avec le concours du personnel surveillant et du personnel soignant des prisons de Lyon / avec la collaboration technique de médecins, psychologues, assistantes sociales des prisons - Pr. Ag. M. Colin, Mme S. Buffard, Dr. J. Hochmann, Dr. J. Gonin, Mme M. Peillold et de l'Institut Légale et de Criminologie de Lyon Pr. L. Roche / Une production Sciencefilm / Avec Robert Guillermet, André Faure, Serge Coursan, Jacques Lemaire, Michel Labey, Francis Bennard, Fernand Berset, Gilles Guillet, Jean-Paul Tribout, Christian Melville, Reine Barteve, Micha Bayard, Odette Launier, Roger Leroy, Jean-Pierre Gory, Jean Joris Yann, Frank Robert, Maire Louise Magalon, Roger Coffard, Michelle Louquiaud, Georges Billy, Jean-Pierre Mathieu, Jean-Claude Lestan, Bernard Verbert, Gilles Chavassieux / Dialogues : Alphonse Boudard / Décors : Jean Caillon, Philippe Sevin / Images : Pierre Fournier / Musique originale : Jacque Lasry - sur instruments Baschet / Assistant du réalisateur : Albert Luzuy / Réalisation : Éric Duvivier / La prison.

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Sous la forme d'une fiction, une approche des questions de santé en prison : promiscuité, manque d'hygiène, mauvaise alimentation. Sont également évoquées la mise en place des groupes de parole animés par des psychiatres, et les enquêtes sociologiques menées auprès des détenus mineurs. Ces derniers aspects rappellent quels terrains sociaux sont en jeu dans le processus de la délinquance et de la criminalité. Enfin, par les dialogues qui font allusion aux comportements du personnel de la prison, le film insiste sur la corruption et la négligence dont elle pâtit.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Par des saynètes de fiction, le film évoque la vie collective dans une prison d'hommes qui comporte un département de détenus mineurs. Il insiste sur les conditions sanitaires et hygiéniques de la vie en prison, du travail du personnel-soignant qui est affecté à l'établissement, en tension ou en collaboration avec sa direction.

Contexte

Marcel Colin, collaborateur d'Éric Duvivier sur ce film, est sociologue, figure de l'École lyonnaise de criminologie. Il a dirigé l'ouvrage collectif Études de criminologie clinique Paris, Masson, 1963, col. de médecine légale), auquel ont collaboré, outre François Dagognet, S. Buffard, D. Gonin et J. Hochmann. Ces trois derniers noms sont également au générique de La prison, film qu'Éric Duvivier a réalisé, sur un script d'Alphonse Boudard, en 1967. Dans Études de criminologie clinique, il étudie le rôle du psychiatre dans le milieu de la détention. Une enquête sur la personnalité, ainsi que la situation matérielle, familiale et sociale des détenus est introduite dans la procédure pénale en plus de l'expertise mentale. Cette enquête est facultative si c'est un délit, obligatoire si c'est un crime. Cette nouvelle responsabilité du psychiatre le conduit à collaborer avec psychologies, travailleurs sociaux, personnels pénitentiaire et judiciaire. L'ouvrage l'invite cependant à prendre aussi connaissance des travaux de sociologue pour que son analyse dépasse une conception fondée sur la biologie ou la psychanalyse. Hochman et Colin étudient par ailleurs la relation médecin-malade en milieu carcéral. Ils remarquent que le travail thérapeutique s'effectue difficilement "dans un cadre conçu essentiellement pour l'exécution de la sanction." Ils insistent sur la place de l'alimentation dans la question de la prise en charge spécifique à la détention : "L'antagonisme entre sanction et thérapeutique éclate dans l'exemple de la prescription de la diététique perçue, pour des motifs opposés d'ailleurs, par l'administration et le détenu comme une entité 'anti-sanction'. Le régime diététique prend en effet la signification d'une gratification alimentaire dans un monde où la prévention alimentaire est une constante du système disciplinaire, et où tout prédisposerait à des conduites régressives qui peuvent le ramener au stade oral." (A. Davidovitche dans Revue française de sociologie, 1965, 6-1, p. 94., https://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1965_num_6_1_1854).

Ces questions de la place du psychiatre et de l'importance de l'enjeu de la diététique en milieu carcéral sont largement traitées dans La prison d'Éric Duvivier.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Non.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film prend la voie de la fiction pour mettre en scène les situations humaines qu'impliquent le séjour en détention : camaraderie, répulsion, rapports dominants-dominés. Les dialogues, écrits par Alphonse Boudard qui est un maître de l'argot, restitue le parler propre aux détenus (jargon, tournures).

Deux films français de grande notoriété ont porté sur la prison : Un condamné à mort s'est échappé, réalisé en 1956 par Robert Bresson, avec François Leterrier, Le trou, réalisé en 1960 par Jacques Becker, avec Michel Constantin.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

La prison présente la manière dont les médecins travaillent dans le milieu carcéral. Le contrôle de l'état physique et psychologique des détenus qui s'y fait est de nature préventive. L'objectif principal du film étant de montrer la resocialisation des détenus, le travail des thérapeutes commence en prison. Le film montre un personnel soignant qui cherche à infléchir la logique propre au système carcéral qui est l'exécution de la peine et la surveillance des détenus. Le médecin intervient auprès du directeur pour diminuer la sanction qu'encourt un détenu mineur qui a provoqué une bagarre en cellule après s'être ouvert les veines. Le dialogue entre le médecin et le directeur de l'établissement connaît des moments de tension mais s'oriente progressivement vers la concertation au moment où il faut définir cette sanction compte tenu de l'état psychologique du détenu en cause.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Séances en ciné-clubs d'art et d'essais

Communications et événements associés au film

Public

Tout public

Audience

Descriptif libre

Sur fond noir, cartons : logo "Sandoz" puis : " Un film inspiré par le travail de criminologie et d'anthropologie sociale de l'Université de Lyon avec le concours du personnel surveillant et du personnel soignant des prisons de Lyon / avec la collaboration technique de médecins, psychologues, assistantes sociales des prisons - Pr Ag. M. Colin, Mme S. Buffard, Dr J. Hochmann, Dr J. Gonin, Mme M. Peillold et de l'Institut Légal et de Criminologie de Lyon Pr L.Roche". Le reste du générique est affiché sur des plans montrant une main introduisant une clé dans différentes serrures, induisant que la même personne doit ouvrir différentes portes fermées à clé sur son chemin. Les portes sont grillées avec des barres de fer, parfois munies de plusieurs serrures. En son, bruits métalliques et crissants de la clé qui actionne la serrure et des gonds qui travaillent lorsque la porte s'ouvre. (02:12)

Arrivée de détenus et ronde de gardien

Longs couloirs extérieurs, étroits, fermés de deux hauts murs lépreux. Panoramique vertical depuis le haut de bâtiments gris, aux fenêtres grillées, jusqu'à une cour traversée d'un mur. Derrière un portail fermé, des silhouettes de sentinelles aux mouvements lents. La musique associée à ces images est caractéristique des créations de Jacques Lasry sur les instruments Baschet : divagation rêveuse de notes soufflées, brumeuses (jouées par le frottement de tiges de verre de hauteur inégales), traversées parfois de percussions heurtées. Ce choix de coloration sonore donne aux images un caractère irréel. Dans le local d'un bureau, un homme en veste grise se fait prendre ses empreintes par un homme en uniforme, puis confie l'argent que contenait son portefeuille à un autre homme en uniforme assis derrière un bureau. La cour ensoleillée vue depuis les fenêtres grillées d'une pièce aux pans de murs noirs. Depuis une autre fenêtre, vue sur un train qui passe, on entend une annonce de gare. Depuis les passerelles, le nouveau détenu est acheminé par un gardien vers sa cellule. Après avoir refermé la porte sur lui, le gardien, par une vue en contre-plongée, est montré en train de gravir les marches qui mènent à la galerie supérieure. Il passe d'une porte à l'autre en consultant l'oeilleton. Nouvelles vues sur les perspectives profondes et néanmoins obtuses des lieux organisés selon une parfaite symétrie. Mornes compositions rigides et abiotiques, que seule anime la présence du gardien qui y promène ici et là sa silhouette noire alors qu'il poursuit sa ronde. Cut, seconde venue de détenu. Par un travelling avant, la caméra le suit alors qu'il pénètre dans sa cellule, serrant une couverture contre sa poitrine (07:23)

Gardien corruptible, avocat charlatan, psychiatre inutile

Deux hommes sont déjà présents dans la cellule. L'un est allongé sur une paillasse rangée contre un des murs latéraux, l'autre est assis sur des coussins empilés contre le mur du fond. Première apostrophe qui donne le ton : "Tu vois mon pote, ce qu'il y a de bien, ici, c'est que t'as pas besoin de fermer la lourde! Ça se fait automatique." Nous retrouvons la gouaille qu'inspire à Boudard le parler "popu" et l'argot du crime. Le nouveau détenu offre une cigarette aux deux anciens, il doit s'installer "à côté des chiottes, il n'y a pas de meilleure place". Son compagnon ajoute qu'il pourrait avoir des aménagements s'il soudoyait le gardien. Vues en plongée sur le coin de la pièce où le détenu est assis sur des coussins, à côté d'une petite table qui sert de bureau, puis sur l'angle opposé où est un petit radiateur est fixé au mur, avec un pot posé dessus et sur le sol, à proximité, une cruche et un seau. Le détenu assis est là depuis deux mois, son compagnon depuis six alors qu'il n'a pas encore été jugé. Le nouveau venu explique qu'il a été amené "au ballon" parce qu'il est accusé d'avoir détourné de l'argent dans l'entreprise où il était embauché comme comptable. Gros plan sur son visage à l'expression songeuse. "Depuis quatorze ans que je travaille dans cette boîte, j'ai toujours été bien noté. Il a fallu... Ah, je suis un imbécile !" Le détenu qui l'interroge est montré en gros plan, placé au coin de la cellule. Sur un pan de mur, un dessin de toile d'araignée, sur l'autre pan de mur, un dessin de femme aux seins nus. Le nouveau venu ajoute que son avocat lui a garanti le sursis. L'autre ancien détenu s'emporte : "Ces enfoirés-là promettent tous le sursis! Ils s'en tamponnent le coquillard, ce qu'ils veulent c'est ton pognon !" En deux minutes de dialogue sont évoqués la corruption des gardiens et le charlatanisme des avocats. (10:02)

Alcoolisme et insalubrité

Le premier ancien lui dit de se taire. Au nouveau, il explique que son compagnon parle sous l'effet de l'alcool. Il enchaîne en lui rappelant l'alcoolisme de longue durée, qu'il avait déjà contracté en participant à la Guerre d'Indochine. Il évoque le médecin qui lui recommande de se désintoxiquer. "Mes couilles, je me désintoxique tout seul ! C'est pas avec le Château Lapompe que je me cogne ici que je risque de me poivrer la gueule !", lui rétorque son compagnon. "Ah, il y a un docteur ici ?", demande le nouveau venu. Le détenu depuis deux mois lui répond qu'il y a "une chiée de psychiatres qui font des réunions soi-disant pour nous guérir comme si on était tous des dingues !" (11:25)

Le nouveau désigne le seau. "Ce n'est pas très hygiénique!" Panoramique sur les murs gris rongés de salpêtre. Cut sur la vue depuis la fenêtre grillée qui donne sur l'aile opposée du bâtiment. Le détenu de six mois observe que ça sent plus fort parce que c'est l'été. "Faut pas que ça te coupe l'appétit", ajoute-t-il. "T'as besoin de sang pour nourrir les punaises ! Et puis estime-toi heureux si t'as pas attrapé des poux et des morbaques au dépôt !" Par ce dialogue est pointé le manque d'hygiène, avec les incommodités qu'il cause. (12:25)

Les voies pour améliorer son ordinaire

Dans une autre cellule filmée en plongée, échange entre deux détenus qui font la cuisine. L'un des deux met en garde l'autre contre les psychiatres. Ils cherchent à soutirer des informations sur le parcours des détenus en feignant de les écouter pour les soigner. "C'est pour leurs études, tu comprends!" Il pense aussi que c'est un piège destiné à le confondre. "Je fais les dix mois qui me restent, et puis c'est marre!". Il soigne son apparence, avec ses cheveux peignés et des vêtements bien ajustés. Le dialogue nous apprend qu'il est un coiffeur. Il s'en prend au troisième détenu qui mange frénétiquement, le nez dans sa gamelle, parce qu'il est "paysan" et qu'il rend la cellule "toute dégueulasse". "Il pourrait au moins faire sa toilette, aller aux douches !" ajoute-t-il. Le second détenu approuve mais estime qu'il n'est pas possible de l'y contraindre. "On pourrait en parler au toubib !" relance le coiffeur. Le repas est prêt, ils se mettent à table. Ils se réjouissent que l'autorisation de "faire cantine" dont ils bénéficient leur permette d'échapper à "l'ignoble tambouille de l'administration". Le coiffeur parle de la visite qu'une jeune femme doit lui faire demain et du retard de son mandat. "Je vais lui chanter Ramona demain matin, au parloir !" Ses allusions laissent comprendre qu'il est proxénète. "Le moulin continue de tourner pendant que le meunier est à l'ombre", plaisante son compagnon. Le coiffeur lui répond : "Escroc, ça ne m'aurait pas plu !" Son compagnon se justifie : ses affaires ont mal tourné. Son langage précieux contraste avec le parler de la rue que le coiffeur emploie, et davantage encore avec l'expression fruste du troisième détenu - un "paysan". Leur cellule a une apparence différente de celle de la première séquence. Elle est meublée avec une étagère garnie d'ustensiles de cuisine, un miroir, une table à manger couverte d'une nappe (qui les amène à plier l'un des lits et à le ranger contre le mur), il y a même des autocollants de pin-ups qui ornent un panneau de bois. Au paysan qui continue de râler après la nourriture de la prison, le coiffeur lui dit qu'il n'a qu'à se faire envoyer "cinq sacs" par sa fiancée pour acheter sa propre nourriture. Nous comprenons donc le système que la prison permet : il est possible d'acheter denrées et ustensiles pour améliorer son ordinaire. (16:14)

Jeunesse délinquante

La scène continue dans la même cellule. Le repas se poursuit, le coiffeur demande à l'escroc de lui amener un nouveau livre. "Lequel ?", demande le coiffeur, Les centurions ?" "- Non, celui-là, je l'ai déjà lu. Les Mercenaires ! S'il est déjà pris, un livre de ce genre, avec de l'action". Ici, allusion à la suite romanesque que Jean Lartéguy a consacrée aux combattants d'Indochine. Le film évoque ainsi cette guerre une seconde fois. L'escroc parle de consulter la fiche du livre pour vérifier sa disponibilité, il est donc responsable de la bibliothèque du centre de détention.

Panoramique vertical depuis un livre ouvert sur une table, un stylo posé au colure des pages, au jeune homme assis qui le lit. Voix hors champ : "Qu'est-ce que tu lis de beau, Gérard?" Le jeune homme répond : "les centurions !" La scène fait donc raccord avec celle qui la précède, c'est ce détenu qui a emprunté le livre que le coiffeur voulait lire. Vue sur la nouvelle cellule où elle se déroule, lumière chiche qui rase des murs gris et un lit double en métal. Sur la couche du haut, un jeune homme est allongé, vêtu d'un unique slip. "Je l'ai déjà lu, c'est vachement bath!" Il s'en prend au troisième détenu qui lave des vêtements au lavabo. Il l'appelle "Claudine", il lui reproche de mettre de l'eau partout. Claudine lui lave pourtant son pantalon, nous voyons qu'un rapport maître-serviteur s'est instauré dans la cellule. Les trois détenus discutent de l'éventualité de se rendre à la réunion de groupe organisée par le psychiatre. Claudine a des airs efféminés, il affirme pour lever toute ambiguïté : "Il n'empêche que le docteur Pasquier, il est drôlement joli garçon !" Aux murs, une affiche de western déchirée, une photographie de Marilyn Monroe, un graffiti de femme aux cuisses ouvertes. Gérard explique : "Moi, j'y vais surtout pour me changer les idées !" Le garçon sur le lit fait allusion à Marcel, un détenu avec lequel il est en conflit après que celui-ci l'a "balancé". Gérard poursuit son idée : "Nous les mineurs, ils pensent qu'ils peuvent nous rééduquer. C'est bien pour ça que tu devrais venir aux réunions! Tout est noté!" Rappelons que la majorité en 1967 est encore à vingt et un ans (ce sera dix-huit ans en juillet 1974, sous la présidence de Giscard D'Estaing). "C'est bidon, juge le détenu sur le lit. Tout est joué d'avance!" Nous voyons que se répète le débat que la mise en place de réunions avec le psychologue provoquait dans la première cellule. Selon lui, la peine de Gérard pourrait être écourtée par une intervention de son père s'il mettait sa position importante à profit. Ses parents à lui sont trop pauvres pour faire de même. De nouveau, le système pénal est mis en question, le film ouvre à l'idée que l'inégalité sociale mène à une inégalité des conditions au sein de la prison. Gérard se plaint des récriminations de sa mère à chacune de ses visites. Il aurait sali l'honneur de la famille, compromis la carrière de son père, il devrait "épouser la fille". Après la différenciation est posée la culture attachée à chaque classe : ici, pour la classe de la haute bourgeoisie, c'est la réputation de la famille qui est en jeu. Pour continuer la description des moeurs de la "jeunesse dangereuse", la conversation se poursuit sur les faits de délinquance qui ont amené chacun à être condamné : viols en bande, vols de voiture ou de portefeuilles, actes de pédérastie. Des pas se font entendre, la porte s'ouvre, Claudine et le lecteur quittent la cellule pour se rendre à la réunion. (20:01)

Les problèmes diététiques évoqués dans l'infirmerie

Couloir du parloir, vue frontale. Entre deux rangées de grilles, un gardien va et vient. Brouhaha de voix mêlées, aucune intimité possible pour les conversations. Travelling latéral, la caméra fait passer d'un échange à l'autre. La prostituée explique au coiffeur que des grèves perlées empêchent l'arrivée des mandats, la mère de Gérard l'enjoint de reconnaître ses actes, etc. Les propos sont indistincts, à part les gros mots. Plan sur les galeries de cellules, retour de la musique rêveuse et énigmatique de Lasry. Couloir d'attente de l'infirmerie, échanges entre détenus. L'un se plaint d'avoir des réactions cutanées, un autre bégaye. Dans le bureau du médecin, le "paysan" de la première cellule prend place. Il explique que ses douleurs à l'estomac ont pour cause la nourriture que la prison lui donne, qu'il ne donnerait pas lui-même à ses cochons. "Ils en crèveraient, pour sûr !" Pendant que le médecin l'examine en lui palpant l'estomac, il se plaint que les autres détenus l'accusent de simulation. Le médecin lui répond : "je crois que vous souffrez plus de vos ennuis que de votre estomac". Le paysan ajoute qu'il a été faussement accusé, le médecin répond : "Vous vous sentez bien seul, ici." Le paysan évoque alors un de ses problèmes de fond, qui a trait à l'économie de sa ferme : "Chez nous en ce moment, c'est la misère". Le film insiste ici sur le fait que les plaintes à propos de maux physiques peuvent avoir des explications psychologiques. Tout de même, la palpation du médecin fait réagir le paysan quand il la fait au niveau de son estomac. Revenu à son bureau, le médecin lui prescrit un régime à base de lait : "ça vous aidera à digérer et ça vous changera de l'ordinaire !" Le paysan sourit, il se sent écouté. Il regagne le couloir d'attente en jouant des coudes. Retour dans le bureau de médecin, un détenu se plaint de ne pas avoir droit à un régime comme les autres. "C'est un vrai traitement !", riposte le médecin.

La promenade : espace de détente et de convivialité

Dans une cellule, échange entre le "détenu de deux ans" de la première cellule et celui qui bégayait dans le couloir d'attente de l'infirmerie. Il s'avère que cet homme simule son bégaiement et joue "l'idiot du village" pour obtenir une réduction de peine. Le cadre s'élargit, on voit le nouveau venu de la première cellule assis et de dos. "Drôle d'existence, si on m'avait dit que je ferais mes besoins devant tout le monde !" Les deux autres détenus rient : la camaraderie permet de supporter les désagréments de la promiscuité. Ils partent pour la promenade, le nouveau avec son seau à la main. Vue en plongée sur la cour compartimentée par des murs en trois aires, dans lesquelles évoluent les différents détenus. Le soleil découpe un rectangle lumineux sur la moitié des aires, les détenus sont pieds nus, l'un d'eux trempe ses pieds dans une bassine. À regarder les comportements des uns et des autres, il semble que la plupart apprécient la promenade comme moment de détente et de convivialité, où il est possible de profiter des agréments du dehors et de plaisanter en groupes. Mais le film, par ses vues en plongées qui les montrent de manière clinique, comme s'ils étaient observés au microscope, rappelle qu'ils sont l'objet d'une surveillance qui dégénère en voyeurisme. (28:12)

Le détenu "deux ans" de la première cellule échange avec le nouveau à propos des opportunités de travail rémunéré en prison. Il évoque les ateliers de fabrique d'épingles (pinces à linge) ou de coussins, mentionne les "retenues" sur salaires par l'administration. Il conclut : "je fous rien dehors, il est pas question que je fasse quelque chose en prison !" Le problème reste d'avoir assez d'argent pour se payer en prison une alimentation alternative à celle qui est donnée, laquelle repose sur les "fayots, les lentilles, les patates". Gros plan sur les assiettes remplies de lentilles qu'ils se mettent à manger avec une miche de pain. Nouvelle évocation des réunions de groupes avec le psychologue. Le nouveau encourage l'ancien à y venir "pour dire ta façon de penser". L'ancien considère que les conditions de détention ont changé, "c'est une nurserie". Avant, "on en sortait avec la peau et les os." Le fait d'avoir collectivement recours à un psychologue prouve une chose : "il n'y a plus d'hommes". (30:27)

Entretien autour d'un projet de cure

Deux hommes face-à-face de part et d'autre d'un bureau. "Je suis pas dingue !" lance l'homme montré de face. "Personne ne prétend que vous êtes fou, il s'agit juste d'une cure de désintoxication !" lui répond l'homme vu de dos. "J'en ai pas besoin, ici je picole plus ! Juste quelques canettes de bière !" Il affirme qu'il se contient d'autant mieux qu'il sait qu'il doit à son ivresse ses séjours en tôle. Contre champ sur le médecin, un homme à l'aspect strict qui fume une pipe. "Pourtant vous m'avez dit que vous buviez lorsque vous avez le cafard ? Vous êtes à la merci de la moindre contrariété, la moindre dispute avec votre femme!" Le détenu modère : il faut que ses provocations passent la mesure et que lui-même soit ivre pour qu'il passe aux actes. Le médecin invoque ses enfants pour qu'il décide d'entreprendre une cure. Pour le médecin, "la cure, ce n'est pas seulement des comprimés", il faut que le détenu ait la volonté de se sortir de son intoxication. Le détenu lui répond qu'il a cette volonté. "Je suis un homme, moi !" Simples paroles ? Elles résonnent pourtant avec la réplique "Il n'y a plus d'hommes" qui concluait la séquence précédente (32:08).

Simulations et tentatives

La nuit. Dans une cellule, à la lumière d'une unique lampe allumée, deux détenus se parlent, ou lisent. Les cages de parloir vues en plongée, l'ombre d'un gardien se détache, la musique reconstitue le bruit d'une matraque promenée contre les barreaux d'une ouverture. De retour de sa ronde, le gardien signale au brigadier "un malade au bâtiment H". Le brigadier appelle le médecin au téléphone : "Il dit qu'il a un peu vomi." Le médecin entre dans la cellule, nous voyons que c'est le paysan qui est malade. Sur son lit, il se tord de douleur et grimace. Il est évacué en civière depuis la coursive. Cut. Deux hommes marchent ensemble le long du mur de la prison et se parlent. L'un des deux est le médecin, l'autre le directeur de l'établissement. "En somme, il vous a bien eus ! " observe-t-il." Vous voulez dire qu'il a simulé son trouble ? Je persiste à croire à sa souffrance. La pire des souffrances n'est pas forcément physique. C'est un être profondément troublé dans son être mental, il est fruste, c'est son corps qui tout naturellement lui sert à traduire son angoisse." Le directeur lui fait remarquer que des psychiatres l'ont examiné avant sa condamnation, établissant qu'il était responsable de ses actes. Pour le médecin, son crime lui-même témoigne de sa perturbation. "De plus, la prison n'arrange rien, elle est génératrice de névroses !" Pour le directeur, ce sont des mots qui ne permettent pas au médecin de voir que les détenus "jouent la comédie." "Ils se foutent de nous !" ajoute-t-il. Le débat porte sur l'interprétation des causes de la peine et du comportement du détenu. Pour le médecin, c'est un environnement social qui pousse au crime, et c'est l'environnement que constitue la prison qui explique les mensonges mais aussi la souffrance psychique qui les recouvrent. Son interlocuteur, puisque responsable de la prison, voit la situation selon l'impératif d'un système de surveillance à maintenir, qui s'appuie sur la méfiance et la passivité devant les plaintes qui lui sont remontées (33:43).

Dans un bureau, le détenu lecteur face à un officier assis à son bureau. Celui-ci lui demande comment il a appris que son compagnon de cellule (le blond fanfaron) avait tenté de se suicider. "C'est Claudine qui m'a prévenu !" répond le lecteur, faisant allusion au détenu homosexuel qui partage aussi sa cellule. Il demande à en changer et à travailler. "J'ai obtenu mon autorisation du juge d'instruction". Autre bureau, le blond qui vient de faire sa tentative s'explique devant le psychologue (qui, plus tôt, avait recommandé à un détenu une cure de désintoxication). Il a les poignets couverts d'un épais bandage : "Vl'à que j'en ai marre ! Ma mère n'est jamais venue me voir au parloir !" Le psychologue insiste : "Votre mère ! C'est pour ça que vous vous êtes ouvert les veines !" Il explique que c'est son nouvel amant qui ne veut pas qu'elle voie son fils. "On n'a jamais pu se blairer !". "Il a pris votre place", répond le psychologue. Le jeune homme répond qu'il ne peut pas le comprendre. "Vous pensez qu'il faut être dans le bain avec vous pour comprendre ça. Vous vous sentez de plus en plus abandonné !" Le jeune homme garde le silence, rapproche l'un de l'autre ses bras bandés, regarde le bureau devant lequel il est assis. Le psychologue lui recommande de s'appuyer sur ceux qui partagent son cas. "Vous avez entendu parler des psychothérapies de groupe ?". Le jeune détenu sourit : "J'ai passé l'âge d'aller au patronage !" Le psychologue explique qu'il aide à la discussion "pour faire le point". Le jeune homme tient tête : parler de quoi ? "De la prison, de la nourriture, de leurs affaires ?" Le psychologue l'invite à parler de ce qu'il veut, "la discussion est libre". Petite scène interjetée pour faire percevoir l'attitude de la mère du jeune homme. À une responsable de la prison qui lui demande de venir le visiter, elle dit que l'établissement est trop loin et que son mari n'apprécierait pas. "Il est si jeune !" répond la responsable. "Si jeune pour aller faire des cambriolages ?" lui rétorque la mère inflexible. (38:06)

Visite du directeur au médecin. Il revient sur le cas de Georges Bouillie : "notre suicidé, un drôle de lascar ! Il se bat, il insulte les surveillants ! Il va même jusqu'à me menacer ! Allez-vous encore le soutenir?" Le médecin répond qu'il est dans "un état anormal d'agressivité". Selon lui, sa tentative montre que le séjour en "cachot" le met en danger. Le directeur lui répond qu'il a suspendu sa sanction du cachot et qu'il souhaiterait définir avec le médecin "la durée de peine compatible avec son intérêt." Sa démarche qui consiste à associer le médecin à sa décision vise à ne pas le voir annuler la détention au bout de quelques jours. "Nos rôles sont différents, monsieur le directeur, mais ils peuvent et doivent se compléter", répond le médecin pour admettre qu'il doit lui aussi composer avec les impératifs du système pénitentiaire. Le directeur, adouci : " Peut-être, Docteur, mais vous avez vraiment la meilleure part !" (39:38)

Atelier de fabrication de pinces à linge dans une cellule. Sur la table, les éléments en bois qu'il faut monter ensemble. On retrouve le lecteur qui se fait houspiller par un autre détenu parce qu'il s'est porté volontaire pour le travail alors que c'est "un assisté". Ils en viennent aux mains, le matériel tombe de la table. La sanction : 30 jours de cachot. Musique tendue, faite de percussions creuses et arythmiques et de poussées de cuivres monocordes. Une lourde porte se ferme sur le lecteur. Il tourne en rond dans une pièce obscure occupée par une couche et un seau. Panoramique oblique pour montrer un fenestron obturé d'où sourd un jour chiche, puis des murs gris et tuméfiés. La musique s'harmonise, devient feutrée, des regards luisent derrière des persiennes, contrechamp sur l'intérieur d'une église où se tient l'office. D'autres détenus sont installés dans des stalles en bois numérotés, séparées par une planche, ils y assistent eux aussi, le regard vide. (43:12)

Salle de formation-conférence dans laquelle une vingtaine de personnes sont réunies sur cinq rangs. Devant elles, un médecin debout devant un tableau sur lequel un organigramme est affiché, explique "le fonctionnement de la prison." Il en expose le versant sanitaire. Le dispensaire interne est "la plaque tournante" où les malades sont examinés, parfois pris en charge quand le cas est superficiel. Sinon, ils sont dirigés soit vers l'infirmerie, soit vers l'annexe psychiatrique. Le directeur intervient, insiste sur l'installation de cellules neuves pour améliorer les conditions de détention. "L'architecture est très importante", affirme le médecin. "À condition que les architectes ne travaillent pas tout seuls." Vue sur une des galeries, fraîchement repeinte, baignée de lumière, mais tout aussi sinistre. "Derrière ces murs neufs, il faut un personnel moderne. C'est tout l'établissement qui doit être rééducatif et soignant. " Vue en plongée sur une cellule, visiblement équipée à neuf, avec lavabo, toilette en émail. Cut, dans une salle de réunion, douze personnes sont réunies. Elles sont assises derrière trois tables disposées en arc, certaines ont posé une casquette devant elles. Le directeur évoque le cas de Bouillie, le jeune détenu qui a fait une tentative de suicide. Le médecin intervient : "Nous avons décidé avec monsieur le directeur de nous consulter au sujet des punitions pour ceux qui présentent des problèmes de santé." Le directeur rappelle néanmoins qu'il est impossible de ne pas sanctionner un détenu qui agresse le personnel. Une femme indique que la mère du détenu est "disposée à le reprendre à sa sortie". Cette nouvelle devrait, ajoute-t-elle, améliorer son comportement. Il est ensuite question de soins psychiatriques en individuel, puis en groupe. Un gardien (il a sa casquette posée devant lui) réagit : "Je voudrais qu'on m'explique ces méthodes nouvelles!" Il n'a rien contre "la réforme", mais d'après lui, les séances de psychothérapie sont interdites par le règlement puisqu'il est interdit aux détenus de se réunir. "Alors ?" La question reste en suspens. Cette réforme introduit une nouvelle logique relationnelle entre responsables et détenus. (46:13)

Une réunion de psychothérapie de groupe

Autour d'une table, vus en plongée, sept détenus sont réunis, une femme est présente. On reconnaît le lecteur, le nouveau de la première cellule. De quoi parler ? De la nourriture ? Des derniers jours de Gérard, "les plus durs" ? Il évoque la formation de décorateur dont il va bénéficier à sa sortie. Un autre détenu enchaîne sur l'importance de la vie de famille : "pour un ancien taulard, c'est ce qu'il y a de mieux". La femme intervient : le problème de la réinsertion qui se pose pour Gérard va se poser pour tous. Elle résume la position que chaque participant à la réunion a exprimée. Se pose l'éventualité de faire venir Bouillie. Un des participants est réticent. "Depuis que je suis dans ces réunions, je n'ai jamais tant gambergé." Gros plan sur son visage à l'expression mélancolique. Un autre estime que les sujets importants ne sont jamais abordés, il reste les préoccupations superficielles : "la bouffe, les chiottes, les femmes". À chaque fois la femme résume ce qui vient d'être dit pour rendre plus lisible l'évolution générale de l'échange. Il est de nouveau question de la sortie. Le participant "qui gamberge" reprend la parole : il n'en a plus que pour trois semaines. Dézoom sur lui pendant qu'il énonce les étapes du dernier jour : la fouille, le passage à la greffe judiciaire pour le relevé d'empreintes, la restitution de l'argent personnel. Les propos sont illustrés par les scènes correspondantes. La porte du bâtiment s'ouvre, l'ancien détenu franchit son seuil, un grand carton à la main. Puis il passe un lourd portail et enfin l'énorme porte de l'établissement, à chaque fois ouvert par un gardien. Vue de l'autre côté, celui de la ville, dézoom qui montre une rue, bribes de voix administratives hors champ de voix qui évoquent les étapes qui ont mené à la détention. C'est sans doute ce que l'homme entend dans sa tête pendant ses premiers pas en liberté. Une dernière voix dit durement : "Et cinq ans d'interdiction de séjour !" Une dernière note de cuivres, la caméra continue de s'éloigner de l'homme remis à la rue, le mot "fin" apparaît, ainsi que le logo Sandoz.

Notes complémentaires

Les dialogues du film ont été écrits par Alphonse Boudard. Romancier d'extraction populaire, résistant pendant la Seconde Guerre, Alphonse Boudard a une vie marquée par le banditisme et la maladie. Plusieurs séjours en prison et sanatorium pour soigner la tuberculose conduiront à des livres comme « La Cerise » et « L'Hôpital ». Il a dit devoir sa vocation d'écrivain à Albert Paraz. À partir de 33 ans, il se consacre à l'écriture en utilisant une langue drue, nourrie de l'argot et du langage populaire. Baptisés romans parce qu'il éprouve une forte crainte de choquer les familles des personnages dont il évoque les agissements scabreux et de s'exposer à des procès, ses principaux ouvrages sont néanmoins fortement autobiographiques avec quelques détours de son imagination. Il évoque ainsi un Paris populaire des années 40 à travers ses gangsters, proxénètes, maquerelles, escrocs et prêtres pervers. Il travaille également pour le cinéma, notamment en écrivant pour Jean Gabin lors de sa brouille avec Michel Audiard, et pour la télévision, avec l'écriture et la présentation d'une fantastique série sur « Les grands criminels ». Son œuvre est une des plus importantes de la littérature française d'après-guerre. Il fait partie de cette famille d'écrivains où l'on rencontre René Fallet, Albert Simonin ou encore Antoine Blondin. Alphonse Boudard a donné une conférence en 1998, lors des 5e rencontres d'Aubrac. Le thème des rencontres était : "Littérature de sanatorium" (dont les actes sont publiés dans le Cahier n°3 des "Rencontres d'Aubrac", Éditions du Rouergue, 2000, Tusson). le thème de la conférence de Boudard : "Mon hostobiographie", dans laquelle il fait le récit de son expérience des hôpitaux et des sanatoriums où il a séjourné à partir de 1951, dont l'hôpital Cochin, les sanatoria de Bligny et Liancourt. En 1972, il écrit L'hôpital : "le livre traduit un climat, des rencontres. C'est un petit témoignage de ce qu'avaient pu être ces sanas populaires puisque j'en ai fait plusieurs : j'ai fait toutes les salles possibles et j'ai fait le sana pénitentiaire." (Cahier des Rencontres d'Aubrac, n°3, p. 56).


La musique du film est réalisée par Jacques Lasry "sur instruments Baschet" comme l'indique le générique du début. Bernard et François Baschet, le premier ingénieur et le second artiste, explorent la création musicale. Pour trouver de nouvelles sonorités, ils combinent les nouveaux matériaux de l’époque en partant de figures géométriques simples. Leurs sculptures sont variées : elles vont de petits pliages de tôle de quelques centimètres jusqu’à des structures de plusieurs mètres de haut avec une sonorité complexe et forte. Ils collaborent avec le musicien et compositeur Jacques Lasry pour plusieurs disques. C'est à partir des instruments mis au point par les Baschet que Lasry exécute ses compositions. Lasry : "nous cherchons à retrouver certains bruits de la nature". Il s'est servi d'un de ces instruments pour la mise en musique du poème d'Edgar Poe, Annabel Lee. Pour un autre instrument, "il y a un archétype métallique parce dans la vie moderne, on est entouré de métal." Les créations Lasry-Baschet combinent écriture et improvisation. Ils ont travaillé sur plusieurs films, notamment Le songe des chevaux sauvages par Denys Colomb de Daunant (1960). Cf l'archive INA "Les structures sonores Lasry-Baschet"dans l'émission Discorama du 18 août 1960.

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Joël Danet
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