La maladie d'Alzheimer (1980)
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Sommaire
Générique principal
« Professeur J. Constantinidis. Séquences cliniques ; Professeur J. Richard. Clinique Psychiatrique Universitaire ; Genève. Animation : Nicole Armagnac ; Images : René Gosset, Claude Rochefort ; Son : Joël Courtinat. Réalisation ; Eric Duvivier »
Contenus
Sujet
Les formes de dégénérescence neurologiques dues à la maladie d’Alzheimer et leurs conséquences sur le cerveau.
Genre dominant
Résumé
Ce documentaire est un exposé du professeur Jean Constantinidis sur la maladie d’Alzheimer et les lésions qu’elle inflige au cerveau de la personne âgée. À l'aide de diapositives de photographies au microscope, de coupes histologiques et d'animations, le professeur détaille les différentes phases du développement de ce cas afin de comprendre la naissance de cette maladie de notre cerveau et les possibilités futures de traitement pour l'endiguer.
Contexte
La maladie d’Alzheimer a été décrite pour la première fois en 1906 par le psychiatre, neurologue et neuropathologiste allemand Alois Alzheimer (1864-1915), qui lui a donné son nom. Elle a cependant été sous-diagnostiquée jusque dans les années 1960, ses symptômes étant assimilés à un stress, un état dépressif ou une évolution normale au cours de la vieillesse. Les tests biologiques à base de protéines Tau et de peptide amyloïde ont permis de mieux la prendre en compte à partir de la décennie suivante.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Oui.
- Cartons : Non.
- Animateur : Oui.
- Voix off : Non.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Le documentaire est découpé en trois parties distinctes qui s’entremêlent : l’exposé du professeur Constantinidis, les exercices auxquels sont soumises des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, et enfin les schémas et tableaux explicatifs. Le film commence par une rapide présentation par le professeur Constantinidis des effets de la maladie d'Alzheimer. Il se présente face à la caméra comme pour donner un cours. Se succèdent rapidement des images de cliniques où deux personnes âgées sont soumises à des tests par les médecins. L'utilité de ces démonstrations apparaît néanmoins floue et leur but incertain, l'une d’entre elles étant simplement un problème de logique avec des poids dans des verres d'eau... Le professeur Constantinidis reprend ensuite son exposé et le poursuit jusqu’à la fin du film. Il s’agit en l’espèce d’un véritable cours, le professeur appuie ses explications sur la naissance et l’évolution de la maladie par une succession de diapositives. Enfin le film s'achève avec l'ouverture du professeur sur les possibles remèdes pour ralentir la maladie.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Les éléments médicaux sont ici représentés par des images de dissections de cerveaux, ou de photos faites au microscope de cellules dégénératives.
C’est avant tout d'un état de la recherche qui est exposé dans ce film. La longue présentation du professeur Constantinidis, à la manière d'un cours magistral, montre dans le détail l'état des connaissances sur la maladie d'Alzheimer à l'époque où le film a été réalisé, avec des schémas précis, un vocabulaire adapté et des coupes de véritables cerveaux atteints.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Médecins et étudiants en médecine.
Audience
Descriptif libre
[00'00]
Générique.
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Introduction
[00'37]
Plan rapproché poitrine. Le professeur Constantinidis, de la clinique psychiatrique universitaire indique que la cause des démences « de l’âge avancé » est liée aux lésions vasculaires cérébrales ou dégénératives « de type Alzheimer ». Zoom avant lent. Il donne ensuite les résultats d’une étude menée sur les cerveaux de six cents patients décédés à la clinique et dont les trois quarts présentent des lésions « vasculaires pures », dégénératives ou les deux à la fois.
[01'29]
La maladie d’Alzheimer
[01'29]
Une femme âgée est assise à une table sur laquelle est posée une éprouvette à moitié remplie. En face d’elle, un médecin qui s’apprête à y plonger une petite boule bleue. En voix off, le professeur donne quelques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, en distinguant les formes préséniles et séniles. Le même médecin donne à un homme âgé deux ficelles auxquelles sont suspendues deux petites pièces cylindriques. Celui-ci les soulève et constate que l’une est plus lourde que l’autre, bien qu’elles aient la même forme. Le médecin s’apprête à les plonger chacune dans une éprouvette et lui demande de quel côté le niveau d’eau sera supérieur. Le patient apparaît hésitant puis répond « du côté le plus lourd ». Le médecin plonge les deux pièces dans les éprouvettes pour vérifier. Le patient pense avoir besoin d’un microscope. Zoom avant et gros plan. Rectifié par le médecin, finit par dire « qu’il y a plus de liquide » du côté le plus lourd.
Plan rapproché poitrine. Retour au professeur. Il indique que le cerveau a une atrophie « frontale et temporale » et présente deux diapositives de cerveaux d’une personne âgée normale et d’une autre démente. Zoom avant et plan fixe. Une coupe histologique permet de constater la présence de plaques séniles dispersées dans le cortex atrophique. Retour au plan rapproché poitrine puis à nouveau zoom avant. Le professeur décrit une plaque sénile, laquelle se compose d’un noyau et d’une « réaction environnante ». Une flèche épaisse transparente indique la formation d’un microdépôt d’amyloïde. Fondus de transition successifs. Une « réaction astrocytaire » se forme autour de la plaque sénile et s’amplifie jusqu’à la faire disparaître, provoquant une atrophie.
Nouveau plan rapproché poitrine et zoom avant. Le professeur présentant une image prise au microscope électronique montre le noyau d’amyloïde de la plaque sénile ainsi que les « neurites altérés » qui y figurent. Déplacement de la caméra vers la droite puis zoom arrière. Des « corps multi-lamellaires pathologiques » sont visibles à l’intérieur des neurites.
[04'34]
L’amyloïde
[04'34]
Retour au plan rapproché poitrine. Nouvelle diapositive. Le professeur expose les deux théories existantes sur l’origine des dépôts d’amyloïdes, celle du neuropile où s’enchevêtrent les axones et les dendrites et celle de la « terminaison capillaire », qu’il a retenue et qui se caractérise par une obstruction de la lumière du capillaire par le noyau de l’amyloïde, ainsi qu’une « réaction tissulaire environnante ». Zoom avant puis arrière. Autre diapositive. Selon lui, cette théorie a pour elle la présence d’un dépôt au niveau des artérioles précapillaires dans les cerveaux ayant des plaques séniles. Plans fixes et fondu de transition. Des flèches triangulaires désignent le dépôt et la réaction. Zoom arrière. Sur la diapositive suivante, il indique la présence de l’amyloïde sur la basale de l’artériole.
Le professeur présente un cas d’angiopathie congophile sur une artériole « de grand calibre », indique successivement la position d’une plaque sénile avec un noyau amyloïde sur une terminaison capillaire obstruée, d’une angiopathie dysphorique avec amyloïde dans la paroi d’une artériole et réaction environnante, et d’une angiopathie congophile avec amyloïde au même endroit que précédemment mais sans réaction. Il en conclut qu’elles sont la source de troubles de la microcirculation cérébrale en relation avec la démence, bien qu’elles soient étrangères à l’artériosclérose.
[07’06]
Les lésions neurofibrillaires de la maladie d’Alzheimer
[07'06]
Nouveau retour au plan rapproché poitrine. Diapositive comparant deux cerveaux dont les « structures limbiques » des hémisphères sont atteintes de lésions neurofibrilaires. Plans fixes. Coupe vertico-frontale colorée pour l’examen histologique. Vue de détail. L’hippocampe est bien visible, indiqué par une flèche. À des forts voire très forts grossissements sont visibles le gyrus denté (Gd), les cellules pyramidales repérées elles aussi par une flèche et les plaques séniles des lésions neuro-fibrillaires.
Le professeur montre ces plaques sur une autre coupe histologique de l’hippocampe qui apparaît constellé de neurones avec lésions neurofibrillaires. Zoom arrière et plan rapproché poitrine. L’évolution de celle-ci est observée à partir de la diapositive suivante. Le corps neuronal altère progressivement sous l’effet d’inclusions pathologiques pour disparaître complètement, étouffé par les astrocytes, comme celui est visible sur la troisième diapositive.
[09’24]
À partir d'une image de moulage, le professeur décrit la structure d’une lésion neurofibrillaire, à base de filament en forme de spirales hélicoïdales. Zoom arrière et plan poitrine. Diapositive représentant un cerveau de profil. Le professeur rappelle que ces lésions se concentrent à leurs débuts dans l’hippocampe, structure importante pour la mémoire et dont l’endommagement se manifeste sous forme d’amnésie.
Insertion d'un schéma animé. Un trait se dessine progressivement, symbolisant les neurones de l’hippocampe qui « projettent » successivement vers le fornix, le corps mamellaire, le noyau intérieur du thalamus et la « circonvolution singulaire ». Le trait devient une flèche puis donne naissance à trois autres traits. De là une projection, représentée sous une forme identique, retourne à l’hippocampe, constituant un circuit vital pour la fonction mnésique. Le professeur décrit les zones d’éclosion et de diffusion des lésions et qui comprennent, outre l’hippocampe, les faces interne et externe de l’hémisphère. Il établit un lien avec les troubles « aphaso-aprato-agnosiques » apparaissant simultanément.
Insertion tableau animé. Le professeur présente ensuite en voix off les résultats de l’examen histologique de 648 cerveaux classés en « sept catégories » décroissantes de densité de lésions neurofibrillaires, ce qui lui a permis d’établir statistiquement un lien entre celles-ci, l’amnésie et les troubles instrumentaux mentionnés plus haut.
[11'57]
Nouveau retour au plan rapproché poitrine. Deux diapositives, l’une comparant les prises photographiques des cerveaux d’un père et de son fils, l’autre les prises photographiques des cerveaux de trois frères, mettent en évidence le rôle important de l’hérédité dans « l’étiologie multifactorielle » de la maladie d’Alzheimer, aussi bien dans sa forme présénile que dans sa forme sénile.
[12'56]
Le rôle des neuromédiateurs
[12’56]
Schéma animé de face du cerveau. Le nom des différentes régions qui le composent est mentionné dans des cases correspondant à leur emplacement. Celles de l’hippocampe et du cortex se mettent à clignoter à leur mention par le professeur. Les voies suivies par les « neuromédiateurs monoamines » du tronc cérébral à l’hippocampe et au cortex sont représentées, dans l’hémisphère gauche, sous forme d’un trait vert allant du mésencéphale pour la dopamine et de deux traits bleus parallèles partants du pont et de la moelle allongée pour les neuromédiateurs noradrénalines, puis dans l’hémisphère droit sous la forme de deux traits rouges parallèles partant du mésencéphale pour les neuromédiateurs sérotonines. Ils réapparaissent ensemble et clignotent pour illustrer leur perturbation et diminution, ainsi que celle de leurs enzymes, par la maladie d’Alzheimer. Autre schéma animé. Le trajet de la dopamine, toujours symbolisé par un trait vert, est reproduit. Il part de la « terminaison présynaptique » représentée par une grande case et, après être passé par une petite case de « granule » au sein de celle-ci, en sort pour aller au « récepteur post-synaptique, illustrant ainsi une « hypoactivité de certains neuromédiateurs ». La bromocriptine, symbolisée par une flèche jaune, rejoint ensuite la dopamine.
Nouveau schéma animé. La terminaison présynaptique est illustrée avec son axone où apparaissent l’abréviation de l’acétylcholine puis celle de l’enzyme qui l’active. Une flèche va ensuite au récepteur post-synaptique activé par ce neurotransmetteur. Les abréviations des enzymes le catabolisant, ainsi que celles de ses précurseurs et « activateurs cholinergiques » tels que la choline, la lécithine, la physostigmine et le déanol, apparaissent successivement en vert, rose et orange.
[15’05]
Schéma animé de l’hippocampe. Les premières cellules présentant des lésions neurofibrillaires apparaissent sous forme de triangles rouges. Ceux-ci sont remplacés par deux lignes rouges puis plusieurs lignes roses, symbolisant respectivement l’acétylcholine et les monoamines. Apparaissent ensuite plusieurs lignes vertes illustrant le glutamate, plus important « neuromédiateur intrinsèque » de l’hippocampe.
À partir d’un schéma animé, le professeur décrit la corrélation entre glutamate et zinc dans l’hippocampe. Plan panoramique vertical. Deux flèches triangulaires noires indiquent la position des masses de ces deux éléments dans cette structure. Nouvelles diapositives d’un hippocampe normal et d’un autre atteint de la maladie d’Alzheimer. Le zinc, coloré par une « méthode histochimique », apparaît en masse dans le premier et beaucoup plus épars dans le second, ce qui témoigne de sa diminution. Zoom arrière. Le professeur émet l’hypothèse d’une perturbation du glutamate.
Autre schéma d’une coupe de l’hippocampe. Le professeur présente ensuite un autre neurotransmetteur, le GABA. Schéma animé. À gauche est représenté un neurone présynaptique contenant le GABA. Celui-ci, synthétisé à partir de l’acide glutamique via l’enzyme GAD, passe dans la synapse et agit sur le neurone post-synaptique à droite. Le professeur précise que la maladie d’Alzheimer fait diminuer le GABA et le GAD.
À partir de la même diapositive de l’hippocampe en coupe, il se penche sur les dernières découvertes sur les neuropeptides. Plans fixes, zoom arrière et zoom avant. Images microscopiques colorées. Des flèches triangulaires blanches indiquent l’emplacement de ceux-ci, entre autres au niveau du gyrus denté ou des « cellules pyramidales ». Autre plan fixe puis zoom avant. Sur une coupe histologie colorée sont visibles des « corps neuronaux » très récemment découverts.
Gros plan de face. Le professeur résume cette séquence en rappelant la diminution des neuromédiateurs tels que les catécholamines, l’acétylcholine, le GABA et les neuropeptides.
[18’48]
Conclusion
[18’48]
Plan rapproché taille de face. La musique du générique revient tandis que le professeur Constantinidis conclut son intervention en espérant que des « traitements mixtes combinés » permettront de juguler cette grave maladie « si fréquente dans la vieillesse ». Le film se termine sur le carton d’ouverture avec les mentions « UCB » et « Art et Science ».
[19'11]
Notes complémentaires
Fonds Eric Duvivier code 535.
Références et documents externes
Photographie du Professeur Jean Constantinidis dans la photothèque de l’Université de Genève :
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss, Jam Kilian, Thibault Rabet