La biopsie (1933)

De Medfilm



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Titre :
La biopsie
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
33 minutes
Format :
Parlant - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :

Générique principal

« Faculté de Médecine de Paris, Laboratoire d’anatomie pathologique. Professeur : G. Roussy, Professeur Agrégé : R. Leroux. (Année 1933). La Biopsie. Réalisation cinématographique de Jean Benoit-Lévy, assisté par Edmond Floury. Enregistrement Studio-Eclair, Procédé Tobis-Klangfilm. »

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

Le déroulement d’une biopsie et l’examen histologique du prélèvement.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Le film débute par une introduction du professeur Gustave Roussy qui présente et définit la biopsie. Le professeur agrégé Roger Leroux fait une longue description de son déroulement. Des prélèvements sont effectués sur trois tumeurs différentes et préparés en vue d’un examen histologique (l'histologie désigne la spécialité médicale dédiée à l'étude des tissus biologiques). Les trois techniques mises en œuvre pour celui-ci (Ultropack, congélation et inclusion à la paraffine) sont présentées en détail. L’utilité de cet examen pour le diagnostic médical est démontrée au travers des exemples de trois patients soumis à un examen clinique, que complète et enrichit l’examen histologique de leurs tumeurs respectives.

Contexte

Le film médical La Biopsie a été réalisé en 1933 par le « Centre d’études médico-chirurgicales par le cinématographe » dans le but de constituer un matériel d’enseignement et d’approfondissement pour les étudiants des Facultés de Médecine et pour les professionnels de la médecine (cf. Thierry LEFEBVRE, La chair et le celluloïd, le cinéma chirurgical du Dr Doyen, Brionne, 2004). Tourné au sein du Laboratoire d’Anatomie Pathologique de la Faculté de Médecine de Paris, il fait apparaître les professeurs Roussy et Leroux, respectivement président et secrétaire général du Centre d’études.
Gustave Roussy (1874-1948), né à Genève, est élève du neurologue Jules Dejerine à la Faculté de Médecine de Paris et devient en 1913 médecin-chef de l'hôpital Paul Brousse à Villejuif. Durant la Première Guerre mondiale il est médecin militaire et, à l'instar du neurologue Clovis Vincent, un partisan et un praticien de l'électrisation des soldats souffrant d'obusite. En 1921, il crée l'Institut du Cancer à Villejuif avant de devenir, en 1926, titulaire de la chaire d'anatomie pathologique de la Faculté. C'est à son initiative que débute, la même année, la construction d'un Institut du Cancer, achevée en 1934 et qui prendra son nom après son décès. En 1933, année de la réalisation de La Biopsie, il publie un Précis d'anatomie pathologique avec Charles Oberling, et Roger Leroux. D'une attitude ferme et digne durant la Seconde Guerre mondiale, il est mis en cause dans une affaire financière en 1948, laquelle qui provoque son suicide la même année.
Roger Leroux (1892-1951), agrégé de Gustave Roussy en 1927, prend en charge l'enseignement l'année suivante. Les deux hommes travaillent ensemble à l'Institut du Cancer et Roger Leroux prend la place de Gustave Roussy à la chaire d'anatomie pathologique de la Faculté en 1937, lorsque celui-ci devient Recteur de l'Académie de Paris.
Sources:
Wikipedia: article « Gustave Roussy » ;
PRUDHOMME de SAINT-MAUR Paul, L'anatomie pathologique parisienne... toute une histoire, Ninliothèque Universitaire Pierre et Marie Curie, Université Paris 6 ;
DHOM Georg, Geschichte der Histopathologie Band II, Springer-Verlag, Heidelberg, 2001, pp.49-50 ;
TUBIANA Maurice, La lumière dans l'ombre: le cancer hier et demain, Édition Odile Jacob, Paris, 1991, pp.518-519.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Oui.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Oui.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Oui.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

L’ensemble de ce film constitue un cours magistral cinématographique. Il décrit en détail les différentes étapes d’une biopsie. Dans un souci de compréhension et de didactique, il fait un grand usage des plans en plongée pour les techniques de préparation à l’examen histologique et des grossissements pour l’examen lui-même. Il veut donner au spectateur l’impression de pratiquer en direct la biopsie et l’examen histologique.(voir Tricia König, the reality of cancer in interwar France : from slides to films and films to slides, 2013, paper proposal for the conference Where is laboratory now? 2013, p. 4)

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Par son sujet même, la médecine est le champ unique concerné par le film. Destiné à des professionnels et d’une grande aridité technique, il se concentre uniquement sur les procédés à mettre en œuvre, en détaillant par l’image les outils de laboratoire utilisés. C’est donc une vision uniquement technique de la médecine qui est rendue ici. La dimension humaine est totalement occultée.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Hôpitaux, facultés et écoles de médecine

Communications et événements associés au film

Public

Docteurs, médecins et étudiants en médecine

Audience

Descriptif libre

Introduction

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Le film débute par une introduction du professeur Gustave Roussy, qu’un plan taille fait apparaître en blouse blanche devant un tableau noir, donc probablement dans une salle de cours d’une Faculté de médecine. À remarquer que tout le long du film, l'assistance étudiante n'est pas visible. Le film, prémisse de la vidéoconférence, est réalisé pour être diffusé en salle de cours, la même qui est mise en abîme dans l'image. (cf.(voir Tricia König, the reality of cancer in interwar France : from slides to films and films to slides, 2013, paper proposal for the conference Where is laboratory now? 2013, p. 4). Gustave Roussy définit la biopsie, prélèvement « en vue d’un examen microscopique », et établit une distinction entre la « biopsie externe » et la « biopsie interne ou profonde ». Il insiste sur la simplicité et la commodité, sauf pour les « mélanomes », de cette opération « sans douleur ». Alors que la caméra fait en zoom lent sur son visage jusqu’au gros plan, il résume brièvement l’histoire de cette « méthode de diagnostic » puis expose rapidement le principe de la « biopsie extemporanée ». La caméra effectue ensuite un zoom arrière et revient au plan taille, tandis que le professeur annonce le contenu du film, réalisé « grâce aux progrès considérables accomplis dans l’art cinématographique durant ces dernières années ». Il termine son intervention en précisant que le film sera commenté par son « collaborateur et ami, le professeur agrégé Roger Leroux ».

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Méthodes de prélèvement

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Gros plan de profil sur le visage d’un homme « présentant une vaste ulcération purulente de la joue gauche ». Le professeur Leroux, qui intervient en voix off, précise qu’il s’agit apparemment d’une « tumeur maligne », ce qui est confirmé par les deux mains qui en palpent les contours. Un examen plus poussé est cependant nécessaire et c’est ici qu’intervient la biopsie. Plan en plongée de la préparation des instruments nécessaires : compresses stériles, pinces avec tampons, bioptome et ciseaux courbes. À cela s’ajoute « une solution à 10% » de cocaïne et un « liquide fixateur ».

Retour au gros plan de profil. La tête de l’homme a été recouverte d’un tissu blanc. La zone d’opération est nettoyée avec un premier tampon puis anesthésiée « en surface » avec un deuxième tampon « imbibé de la solution de cocaïne à 10 ». Un très gros plan montre le bistouri incisant à deux reprises la zone d’opération pour y prélever un fragment. La finition se fait au « ciseau courbe ». Le fragment est placé dans le flacon contenant le liquide fixateur, dont la préparation est présentée. Gros plan sur un petit flacon marqué de deux traits et trois gros flacons d’alcool absolu, de chloroforme et d’acide acétique. Une dose égale des deux premiers est versée dans le petit flacon et « quelques gouttes » du troisième sont rajoutées ensuite. Dans son commentaire, le professeur Leroux précise que cette préparation doit être faite lors de l’utilisation du liquide fixateur. Plan panoramique sur les divers instruments de laboratoire reposant sur une table. Les étapes suivantes de l’histologie sont énumérées par le Pr Leroux et qui seront étudiés ultérieurement.

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Une animation représentant de profil « la cavité vaginale » décrit un autre exemple de prélèvement « sur une lésion du col de l’utérus ». Les parties postérieures et antérieures du vagin sont respectivement refoulées par une valve et une pince de Museux (pinces gynécologiques). Celle-ci mord le col et procède à sa fixation par abaissement. Un bon usage du fragment rend nécessaire sa bonne orientation lors de l’extraction. Celle-ci est obtenue par l’utilisation de la « pince à biopsie de Jean-Louis Faure, à mors triangulaire ». Sur une autre animation représentant de face la cavité vaginale, une flèche indique une « ulcération de la lèvre antérieure du col ». La morsure, par la pince, « d’une partie de cette lésion » est suivie d’une amputation du fragment « à l’emporte-pièce » et de sa fixation immédiate.

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En vues réelles, plan en plongée d’un abdomen palpé par les mains gantées des chirurgiens. Une incision y est pratiquée dans le but d’extraire une « tumeur de la partie inféro-externe » de la glande mammaire. Dans son commentaire, le professeur Leroux précise de l’extirpation de cette tumeur doit être totale et son examen histologique immédiat, cela afin d’en connaître l’origine. Les incisions répétées dont lieu à un écoulement de sang, lequel est absorbé par une compresse. Le professeur Leroux distingue la tumeur bénigne, qui ne nécessite qu’une ablation classique, et la tumeur maligne, qui oblige à une extirpation plus importante « avec curage ganglionnaire ». La tumeur est extraite et sectionnée aux ciseaux.

Gros plan sur un support en bois, sur lequel l’histologiste découpe en tranche la tumeur. Avec son couteau, il montre le « foyer tumoral, qui apparaît comme une plage bien limitée, nettement circonscrite ». La tranche où il se trouve est sélectionnée d’office pour l’examen histologique. Celui-ci doit être rapide car de ses résultats dépend le déroulement et la réussite de l’opération chirurgicale. En même temps que le professeur Leroux prépare le fragment pour l’examen, sa voix en décrit la procédure. La tranche, tenue par une pince, est plongée dans le liquide fixateur puis lavée à l’eau. Elle est ensuite plongée dans du « bleu de toluidine » puis lavée à nouveau. Elle est alors différenciée dans l’eau acétique et posée dans une cuvette spéciale où elle est recouverte de glycérine, avant d’être compressée par le couvercle de la cuve et placée dans l’Utropack pour l’examen au microscope.

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Techniques de préparation

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Celui-ci est effectué en direct. La tranche de glande mammaire préparée apparaît dans un focus microscopique. Une baguette indique les emplacements des « lobules glandulaires », le « tissu conjonctif » apparemment plus fibreux qu’à la normale, un « tube galactophore » et des « groupes acineux ». Un déplacement horizontal du focus microscopique révèle, à un autre endroit, un changement de structure avec une délimitation « très nette » entre la glande mammaire et le « nodule tumoral ». Un déplacement vertical puis horizontal fait apparaître les « formations épithéliales creuses » et les « cellules foncées » aux cavités « dilatées » ou « aplaties ». Une accentuation du grossissement met en évidence la parfaite régularité des « revêtements épithéliaux » et de la « cavité virtuelle ». La conclusion est que cette tumeur est bénigne et que « l’opération partielle » vue précédemment suffira.

Le professeur Leroux apparaît à l’image, dans la salle où le professeur Roussy avait fait son introduction, et expose au tableau le « principe technique » de l’Ultropack. Il dessine successivement au crayon la tranche constituant l’objet de l’examen, l’objectif du microscope qui se situe au-dessus à « distance convenable », les lentilles disposées de part et d’autre et faisant se concentrer les rayons lumineux, ainsi que la « source lumineuse », placée à « 90 degrés », qui est à l’origine de ceux-ci. Il ajoute que la conjugaison des « rayons d’observation » et des « rayons d’éclairage » aboutit à une image particulièrement bien définie et visible de l’objet de l’examen. Un zoom arrière jusqu’à un plan taille fait réapparaître le professeur Leroux qui précise que, « l’image histologique obtenue » étant identique à celle d’un microscope classique, la méthode présentée est intéressante car permettant un examen rapide, fidèle et sans douleur.

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Plan général d’une technicienne de laboratoire préparant une autre tranche par congélation. Comme le professeur l’indique dans son commentaire, cette technique est plus lente à mettre en œuvre car nécessitant un équipement plus sophistiqué. Gros plan sur un tube à essai chauffé au bec Bunsen par la technicienne. Le liquide fixateur porté à ébullition est un mélange de formol « à 40 % » et d’alcool absolu. Plan en plongée de la table de travail où le professeur découpe « la pièce » et en prélève « un fragment convenable » qu’il dépose avec une pince dans le tube à essai. Nouveau gros plan du tube contenant le liquide fixateur en ébullition et le fragment qui y est maintenu durant « quelques secondes ». Retour au plan en plongée, avec la dépose du fragment dans une cuve et sa pose sur la platine d’un « microtome spécial ». Gros plans sur l’actionnement d’une manette de cet appareil, ce qui libère le gaz carbonique nécessaire au durcissement et à la congélation de la pièce, et sur l’appareil en cours de réglage. Un pinceau recueille les « quelques coupes » issues de cette dernière opération et les dépose dans une cuve d’eau. Dans son commentaire, le professeur Leroux précise que les étapes suivantes de ce procédé sont semblables à celles de l’Ultropack, la seule différence étant la taille des prélèvements.

Retour au plan en plongée de la table de travail. La coupe est récupérée avec une « baguette de verre ». Sa brève coloration « au bleu de toluidine à 1% » est suivie d’une différenciation « à l’acide acétique » et d’un lavage « à grande eau ». Le commentaire du Professeur Leroux mentionne la » maîtrise » et le « calme » dont doit maintenant faire preuve l’histologiste car, malgré l’attente du chirurgien, la coupe doit être correctement étalée.

[16'15"]

Un plan général de la technicienne de laboratoire debout à sa table de travail introduit la plus longue des trois techniques présentées : « l’inclusion à la paraffine », qui autorise néanmoins la conservation définitive de la coupe. La technicienne inscrit dans un répertoire le numéro de celle-ci, ce qui évitera des erreurs ultérieures. Plan en plongée sur la table de travail où s’alignent flacons et autres récipients. Une pince simule la dépose des coupes dans trois cuves d’alcool, où elles séjournent entre quatre et six heures pour être déshydratées. Elles sont ensuite trempées dans trois flacons de toluène, opération elle aussi simulée avec une pince. La technicienne ouvre un réfrigérateur contenant des coupelles de paraffine et en prend une qu’elle pose sur la table. Elle ouvre le troisième flacon de toluène, prend avec une pince la pièce qui s’y trouve et la dépose, avec son numéro, dans la cuvette de paraffine. Elle remet celle-ci dans le réfrigérateur et montre, avec la pince, la « première paraffine » sur l’étagère supérieure et la « seconde paraffine » sur l’étagère inférieure », dans lesquelles elle sera maintenue durant « quatre à six heures ». Cette durée de temps écoulée, la technicienne ouvre le réfrigérateur, y prend une cuvette et verse la paraffine qui y est contenue dans une « cuve spéciale ». Elle y place à plat la pièce avec son numéro. La solidification de la paraffine se fait par pose délicate puis immersion brutale de la cuve dans l’eau froide, ce qui constitue ainsi une gangue autour de la pièce.

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Plan en plongée de la technicienne à sa table de travail. Elle extrait le « bloc de paraffine » de la cuve et commence à le découper au couteau. Comme l’indique le professeur Leroux dans son commentaire, le résultat de cette opération doit être un bloc d’une grande régularité et si possible rectangulaire, permettant ainsi de confectionner le « ruban ». Il précise qu’une gangue « suffisante » devra subsister pour que les coupes soient suffisamment consistantes. Ayant réalisé ce bloc, la technicienne le numérote avec la pointe du couteau. Elle chauffe le porte-objet au bec Bunsen, l’applique sur le bloc et dépose l’ensemble dans l’eau froide (brève coupure du son). Elle installe ensuite le rasoir du microtome et retire de l’eau le porte-objet et la pièce pour les placer dans les « griffes » de celui-ci, qui est réglé. Gros plan sur le prélèvement au pinceau du « ruban de coupe régulier ».

Plan en plongée d’une autre table de travail. Les lames, trempées dans l’eau de lavage pour assurer leur propreté, y sont prises « au dernier moment » et posées dans une cuve d’eau. Leur numérotation est suivie du choix d’une « coupe convenable » dans le ruban étalé. Celle-ci est déposée sur la lame et étalée afin de faire disparaître tous les plis provoqués par la coupe au microtome. Après l’achèvement de ce travail « à la platine chauffante électrique » vient l’essorage « au papier-joseph ».

Plan général, de profil et en hauteur, de la technicienne à une table de travail. Sur le plateau se trouvent « quelques coupes » préalablement séchées à l’étuve durant quelques heures. L’une d’elles, après déparaffinage au « xylol », est successivement trempée dans des alcools à teneur croissante. Son essuyage soigneux et suivi d’un nouveau lavage à l’alcool et à l’eau. La technicienne prend une autre coupe et la colore à deux reprises avec lavage intermédiaire. Sa déshydratation définitive est suivie d’un bain de xylol et de la délicate pose d’une lamelle.

[21'59"]

Reprise d’images des trois techniques. Le commentaire du professeur Leroux mentionne l’équivalence des observations au microscope « quelle que soit la technique utilisée » et annonce la démonstration, par « quelques exemples », de l’utilité de la biopsie pour le « diagnostic clinique ».

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Exemples d’examen clinique

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(Coupure du son pendant environ 35 secondes)

En même temps qu'il examine un premier patient, le professeur Leroux livre en commentaire son diagnostic. Il décèle par palpation des masses et des « nodules » dures, à l'élasticité caractéristique, dans les « régions cervicales supérieures, au niveau de la région claviculaire gauche et du creux axillaire de ce même côté  ». Aucune adhérence n'existe entre ces masses et la peau. L'examen par palpation du deuxième patient ne révèle aucune anomalie particulière, si ce n'est un nodule particulièrement dur, «  situé en avant du sterno-cléido-mastoïdien » et auquel la peau adhère. Le troisième patient examiné a « une énorme masse cervicale », révélée par un plan rapproché sur l'angle du maxillaire. Elle se caractérise par des contours flous, une « pseudo-fluctuation assez particulière » et une adhérence « en surface » de la peau. À cela s'ajoute un nodule situé « au-dessus de la clavicule » et analogue à celui du premier patient.

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Exemples d’examen histologique

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L'examen histologique des tumeurs prélevées sur ces trois patients est effectué en direct. Un focus microscopique s’agrandit et dévoile la coupe correspondant au premier malade. Sur sa « partie externe » est mise en évidence la « coque conjonctive » ganglionnaire, caractérisée par une extrême épaisseur, une grande densité et une sclérose, et ses enfoncements profonds qui se prolongent dans « l’épaisseur du parenchyme ganglionnaire ». Un léger déplacement latéral de la préparation révèle une perte totale de « structure » des follicules du « parenchyme lymphoïde ». Déplacement vertical du focus vers l’intérieur de la coupe. Si la répartition de ces éléments conserve son uniformité, les « sinus lymphatiques » se présentent avec des dilatations larges et irrégulières. Nouveau déplacement du focus à gauche puis vers le haut. Retour au bord de la coupe. La large infiltration en sclérose d’un nodule constitue une caractéristique orientant le diagnostic. Un grossissement et une mise au point du focus révèlent la grande diversité des formes des éléments cellulaires constitués en semis et l’irrégularité des bandes de sclérose qui les séparent les uns des autres. Nouveau grossissement et mise au point du focus sur une « masse protoplasmique » dans laquelle se trouve un « noyau bourgeonnant » aux contours flous. Le commentaire du Professeur Leroux le désigne comme étant la « cellule de Sternberg typique » et précise que celle-ci et les nappes sclérotiques aux éléments cellulaires polymorphes qui l’entoure conduisent à diagnostiquer de « lymphogranulomatose ou maladie de Paltauf-Sternberg ».

[28'39"]

Un nouveau focus s’ouvre et s’agrandit, dévoilant la coupe correspondant au deuxième malade. Il s’agit là aussi d’un ganglion avec une « capsule conjonctive périphérique » avec une « structure fibro-adipeuse subnormale ». Un déplacement vertical à l’intérieur de la coupe met en évidence « l’architecture » du ganglion, avec les « follicules clos » contenus dans le « tissu lymphoïde ». Déplacement vers la droite puis vers le haut et découverte d’une « large nappe scléreuse » contenant des cellules « qui n’ont plus rien de lymphoïde ». Un grossissement du focus révèle l’irrégularité de leurs formes indescriptibles, ainsi que le volume de leurs éléments, la nette éosinophilie de leur « protoplasma » et la variabilité de la taille de leur noyau qui les caractérisent. Un déplacement à droite fait apparaître un autre nodule dont la structure diffère totalement et se caractérise par son « apparence feuilletée ». Un nouveau grossissement permet de morphologiquement détailler celle-ci en montrant, par déplacement du focus vers le haut, des « éléments cellulaires » d’une certaine irrégularité et d’un léger anarchisme dans leurs formes qui se trouvent à sa périphérie. Un retour du focus sur l’ensemble feuilleté dévoile la « maturation parakératosique » de ces éléments. Le commentaire du professeur Leroux diagnostique « une métastase ganglionnaire d’un épithélioma malpidien » dans la « région laryngée ».

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Ouverture et agrandissement d’un nouveau focus, correspondant au troisième malade. La « capsule ganglionnaire » peut encore être reconnue à certains endroits et de « rares masses lymphoïdes » subsistent çà et là. Mais un déplacement vers la gauche du focus dévoile des « formes arrondies de taille variable, isolées ou confluentes ». Elles occupent « l’ensemble du ganglion » et forment « l’élément anormal de la préparation ». Un grossissement du focus fait apparaître un nodule formé par la confluence de deux masses. La netteté de la structure permet de voir les cellules, au noyau « nettement repérable » mais aux « limites protoplasmiques imprécises ». Nouveau grossissement du focus. Une « formation cellulaire » aux multiples noyaux. Le commentaire du professeur Leroux précise qu’il s’agit d’une « cellule géante du type Langance » avec plusieurs noyaux périphériques et une « masse protoplasmique » confondue avec la « masse sincipitale des cellules épitelioïdes qui l’entourent ». Des « travées scléreuses discrètes » séparent, à la périphérie, « les éléments lymphoïdes du ganglion ». Il s’agit d’une « tuberculose ganglionnaire à type nodulaire ».

Les trois cas ayant été diagnostiqués, la thérapeutique peut être mise en œuvre.

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Conclusion

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Le film se termine par une brève conclusion du professeur Gustave Roussy, à nouveau présent dans la salle de cours. Il souligne la qualité des documents présentés, ce qui rend inutile tout commentaire supplémentaire, et rappelle que la démarche du Professeur Leroux et de lui-même était de convaincre les médecins de l’intérêt de l’examen microscopique pour le diagnostic médical.

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Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Bernadette N'Guyen, Emmanuel Nuss
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