L'école en plein air de Pantin (1927)

De Medfilm



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Titre :
L'école en plein air de Pantin
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
16 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :
Corpus :

Générique principal

L'école en plein air de Pantin
Rue Candale (ancien parc de la Seigneurie)
Film réalisé par Jean-Benoit Levy
Cinégraphie de : Ed. Floury

Contenus

Thèmes médicaux

Sujet

La scolarisation spécifique des enfants de faible constitution physique.

(English)

The specific schooling of children with a weak constitution.

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Présentant les activités enfantines à l'école en plein air de Pantin en Seine-Saint-Denis, le film vante leurs différents mérites. C'est un film institutionnel qui montre aux spectateurs le déroulement d'une journée d'enfant dans cette école, l'encadrement médical et pédagogique ainsi que les valeurs morales prônées par l'établissement.

The film presents and praises the various activities in which children take part at the Pantin open-air school (Pantin is a town in the administrative area of Seine-Saint-Denis). In this institutional film, the audience discovers the children’s daily routine, the medical and educational care provided and the moral values fostered by this particular institution.


Maladie infectieuse et contagieuse encore redoutée en 1950, la tuberculose s’est considérablement raréfiée grâce au vaccin BCG, au dépistage et aux thérapeutiques antituberculeuses. Trois bacilles (humain, bovin et aviaire) sont à l’origine de cette maladie dont la forme la plus courante est la tuberculose pulmonaire, due au bacille de Koch, avec fièvre, asthénie, amaigrissement, toux et hémoptysie. Beaucoup plus rare est la phtisie, forme aiguë qui se décline en tuberculoses osseuses, rénales, génitales, digestives et ganglionnaires. Le dépistage se fait par injection de tuberculine. L’apparition d’une zone rouge indique que le sujet a déjà été tuberculeux ou vacciné.

Contexte

Le film réutilise des thèmes hygiénistes, tels que le retour à la nature. Le réalisateur du film, Jean-Benoît Levy, s'inscrit tout à fait dans cette inspiration hygiéniste, dont il est un des principaux promoteurs. Il se situe plus précisément dans le mouvement dit d'hygiène sociale, inspiré des théories microbiennes de Pasteur. Ce mouvement propose de limiter les épidémies et les risques sanitaires, par des mesures de salubrité.
La vague d'écoles de plein air qui se développent à cette époque se situe tout à fait dans ce mouvement. D’abord destinées aux enfants pré-tuberculeux, elles s’ouvrent après la Première Guerre mondiale à des jeunes atteints de déficience physique ou mentale et habitant des quartiers défavorisés. Pédagogues, médecins et architectes s’associent pour concevoir un cadre spécifique alliant pédagogie et soins. Solution moins onéreuse que la construction de préventoriums et sanatoriums, les écoles de plein air bénéficient de subventions. L’emplacement est volontairement choisi loin du centre-ville et des usines.
Le contexte politique local ne doit pas être négligé. Le maire de Pantin apparaît longuement à l'écran. Il s'agit de Charles Auray, maire et sénateur, membre de la SFIO et grand édile de la commune. Il n'est pas exclu que ce dernier ait rencontré Jean-Benoît Levy avant de tourner le film. Les deux hommes ont en commun un goût prononcé pour l'urbanisme.

(English)

The film uses hygienist themes such as the return to nature. Film director Jean-Benoît Lévy definitely belongs to this hygienist movement, and was one of its main instigators. Lévy was especially involved in the social hygiene movement inspired by Pasteur’s germ theories. The idea was to contain contagious diseases’ outbreaks and other sanitary risks by implementing public health measures. The significant number of open-air schools that opened at the time is consistent with this movement. Originally intended for pretuberculous children, these institutions opened up after World War I and started to take in physically or mentally impaired children living in poor neighborhoods. Educationalists, doctors and architects joined together in order to design specific settings that would combine education and healthcare. Open-air schools being less costly to build than preventoria and sanatoria, they often received subsidies. They were also voluntarily set up away from city centers and factories.
The local political context is worth noticing, since the mayor of Pantin, appears in a whole sequence of the film. Charles Auray was also a senator and a member of the French Section of the Workers' International (SFIO, Section Française de l’Internationale Ouvrière). He may have met Jean-Benoît Lévy prior to the film shooting. Both men shared a strong interest in urbanism.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le regard du spectateur est dirigé par les cartons présentant les différentes séquences du film, qui décrit le déroulement classique de la journée d’un enfant. Ils insistent sur la démarche de l'enseignement, en soulignant son bien-fondé. Plus que de simples explications, ils orientent idéologiquement le spectateur. Le film vise à mettre en évidence les attraits du site, son accessibilité, son cadre naturel et sain, et à vanter les bienfaits de la politique d’hygiène mise en place, du suivi médical, et des activités proposées aux enfants. Ainsi, le carton présentant le jardin potager des enfants indique « Semer les graines, voir chaque jour les plantes croître, les soigner, admirer les fleurs, récolter les pommes de terre et les haricots ! Que de joies précieuses ! Que d'observations utiles ! ». Les images arrivent ensuite pour crédibiliser le discours : elles sont bucoliques et légères, les enfants sont propres, calmes, heureux et bien pris en charge. Le film conclut par les valeurs morales prônées par l’école. L'ordre des différents plans ne semble pas être dicté par une logique particulière, exception faite des premiers, qui présentent l'arrivée des enfants dans l'école.

(English)

The viewer’s eye is guided by the intertitles introducing the film sequences which describe the children’s daily routine in the open-air school of Pantin. These intertitles emphasize the institution’s specific teaching approach and underline its rightfulness. They are much more than simple explanations, as they tend to ideologically influence the spectator. The film aims at showing the attractiveness of the place, its accessibility, its healthy and natural setting. It also praises the benefits of their hygiene policy, and the medical follow-up and activities provided for the children by the school. As the intertitle introducing the school’s vegetable garden states: Sowing seeds, watching plants grow, taking care of them, admiring flowers, harvesting potatoes and beans! What joyful moments! What fruitful observations! These words are backed by the bucolic, cheerful images that follow: the children are clean, peaceful, happy and well taken care of. The film closes on the moral values fostered by the school. The sequence order does not seem to be dictated by any particular rationale, except for the first ones featuring the children’s arrival at school.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Le film met en avant l'hygiène de l'institution, plutôt que la médecine à proprement parler. Les enfants passent une visite médicale avant leur inscription à l'école en plein air et les fiches de suivi sont également détaillées sous l’œil du spectateur (courbes de poids, soins, antécédents…). Cependant, les deux médecins-inspecteurs spécialement affectés pour examiner les enfants ne sont pas mentionnés.
Jean Benoit-Lévy met en avant les mesures d'hygiène appliquées dans l'école : tenues blanches et propres, sport, cures de silence et de soleil, repas bons et équilibrés, hygiène bucco-dentaire. Par exemple, le film insiste sur le fait que les cuillères sont changées pour tous les enfants lors de la distribution de « sirop iodo-tannique ». En outre, l'héliothérapie et la proximité avec la nature, raisons d'être de l'école, apparaissent tout au long du court métrage à travers les nombreuses activités en plein air.

(English)

The film emphasizes the institution’s hygiene, rather than the medical care it provides. A medical examination is carried out prior to enrollment, and follow-up records are also shown in detail (weight and height charts, treatments, medical history, etc.). Nonetheless, the two medical inspectors specially assigned to conduct such examinations are never mentioned. Jean-Benoît Lévy promotes the hygienic measures implemented by the school : clean white outfits, physical exercise, quiet and sun cures, , tasty healthy meals, good oral and dental hygiene. For example, the film deliberately stresses that during the iodotanic syrup distribution, every child gets his/her own spoon. Furthermore, heliotherapy and closeness to nature – fundamental purposes of the school – appear throughout the numerous open-air activities featured in the film.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Le film est projeté dans la salle du casino du parc à Pantin, à l'occasion de la soirée annuelle d'hygiène sociale.

(English)

The film is shown in the casino screening room, in the parc of Pantin.

Communications et événements associés au film

Ce film intègre une série tournée dans les années 1920 par Jean Benoit-Lévy.

(English)

The film is part of a series directed by Jean Benoit-Lévy in the 1920s.

Public

Les participants à la soirée annuelle d'hygiène sociale.

(English)

The guests of the annual social hygiene event.

Audience

Descriptif libre

Le matin : arrivée des enfants, leçons et jardinage
Arrivée matinale des enfants dans un camion de la municipalité aménagé pour le transport des passagers. Le même camion viendra les rechercher le soir. Deux employés de l’école aident les enfants et leurs accompagnatrices à descendre du véhicule.
Aidés par des jeunes femmes, ils se débarrassent de leurs vêtements, les suspendent dans un vestiaire en plein air et se voient remettre un léger costume de toile. Ils les revêtent.
Alignés en une file où chacun a les mains posées sur les épaules du camarade qui le précède, ils se présentent l’un après l’autre devant l’infirmière scolaire affectée à l’école. Elle leur fait boire un sirop "iodo-tannique" (comme le carton l'indique). Le film insiste sur le fait qu'elle emploie une cuiller différente pour chacun. Elle les lave ensuite.
C’est au milieu des arbres et des fleurs que se déroulent les heures de classe. Un carton indique que la brièveté et la variation du contenu favorisent la croissance physique, intellectuelle et morale des enfants. Il est précisé qu’en cas de pluie, des tentes sont dressées avec leur ouverture orientée au Sud. Sous la surveillance d’une institutrice, des enfants se livrent à des activités d’éveil consistant à reconstituer un tableau à partir de plusieurs pièces en bois à placer dans un cadre.
Les enfants effectuent aussi des travaux de jardinage qui, selon les cartons, leur permettent d’observer l’évolution de la nature et leur procurent la joie de voir grandir et pousser fleurs, fruits, légumes et plantes.
Le repas, la cure et le suivi médical
Après ces activités salissantes, le film enchaîne sur une scène insistant sur l'hygiène des enfants. Avant chaque repas, ils se rendent aux lavabos situés sous un préau. Ils se brossent les dents, se lavent les mains qu'ils essuient à des serviettes suspendues à des penderies disposées dehors.
La scène de repas constitue l’occasion de mettre en scène les notables locaux. Les enfants attablés reçoivent la visite du maire de Pantin qui, accompagné de ses conseillers municipaux, fait le tour de la table, serre les mains enfantines tendues vers lui et caresse paternellement les cheveux ou les joues de plusieurs d’entre eux, apparemment pour la plus grande joie de tous.
« Il faut à l’enfant qui pâlit le grand air et le petit lit », affirme un carton. Cette maxime est le fondement des cures régulières qui ont lieu à l’école. Les enfants, allongés sur des lits de camp, se reposent au soleil, dans le silence, sous la surveillance de l’infirmière et sous l’œil paternel de monsieur le maire. L'édile de la ville profite de l'occasion pour vérifier les fiches sanitaires de chaque enfant. Elles sont montrées en gros plan au spectateur qui peut apprécier la qualité des informations qu'elles comportent, témoignant de l’évolution sanitaire de l’enfant concerné.
L'après-midi : activités, goûter et exercices
Une succession de scènes montre les activités exercées par les enfants au cours de la journée. Ils jouent sur un tas de sable ou font des exercices physiques, individuellement ou en commun et sous une surveillance permanente. De longues scènes montrent les jeunes filles affairées autour de métiers à tisser plus ou moins complexes. Un carton précise qu'à partir de sept ans, elles sont capables de tisser une robe, sans l'aide d'adulte.
Introduisant la scène du goûter indique, un carton précise qu'il comporte "obligatoirement" un bol de lait. À l'image, deux petites filles semblent particulièrement apprécier l'initiative.
Après le goûter le film présente les exercices physiques et respiratoires mis en place, supposés renforcer les défenses antituberculeuses des enfants. Ainsi un groupe d’élèves s’exerce à des mouvements des bras et des jambes et à des inspirations-expirations. Pour cela, ils emploient des petits cors de chasse : ils soufflent dedans en exécutant une chorégraphie qui consiste en des mouvements gymniques.
Conclusion
Les deux derniers cartons font la promotion de cette école. Son action se fonde sur le principe que des enfants joyeux seront plus tard des adultes solides. C’est dans cet objectif que cet établissement, qui se veut source de bonheur et de vigueur pour ses élèves, cherche à les édifier par l’émotion, l’enchantement et l’instruction. La dernière image illustre ce propos, représentant les enfants faisant une ronde joyeuse qui inclut leurs institutrices.
Le film se termine sur la signature de Jean Benoit-Lévy, industriel du film hygiéniste.

(English)

Morning: children’s arrival, lessons, gardening
Early in the morning, children are driven to school by the city council automobile, that has been fitted out for passengers’ transportation. The same vehicle will drive them back home in the evening. A couple of staff members help the children and accompanying adults get off the bus. Assisted by young women, the children take off their clothes, leave them on the outdoor clothes racks, and slip on the light cotton outfit provided by the school. Then, they line up, putting their hands on the shoulders of the classmate standing before them, and wait for their turn to stand before the school nurse. There, each child gets a spoonful of iodotanic syrup – as is mentioned in the intertitle. The fact that the nurse uses a different spoon for each child is stressed. Then, she places the spoons in a bowl full of water. Lessons are conducted among the trees and flowers. An intertitle indicates that brief and varied lessons foster physical, intellectual and moral development. It is also mentioned that on rainy days, open marquees facing south are set up. Under the teacher’s watch, children carry out learning activities such as assembling wooden parts in a frame in order to recreate a picture. They also learn gardening, an activity that, according to the intertitles, shows them the evolution of nature and brings them the satisfaction of seeing how flowers, fruits, vegetables and plants grow.
Lunch, therapy and medical care
After such messy activities, the film switches to a hygiene-focused sequence. Before every meal, children go to the washbasins located under a covered area. They brush their teeth, wash their hands and dry them up with towels hung on outdoor racks. The lunch sequence is an excellent opportunity to feature Pantin’s prominent personalities. While children are sitting at the table, the mayor of Pantin comes in, accompanied by his town councilors. He walks around the table, shaking the pupils’ hands reaching out for him. The lucky ones get a fatherly stroke on their heads or faces. Everyone seems delighted. An intertitle states: A sickly child needs fresh air and a bed. This quote is the founding principle of the cures regularly administered in the school. Children lie down on camp beds to have a quiet rest in the sun under the supervision of the school nurse and the fatherly care of the mayor, who, in the mean time, takes a look at each child’s health record. These are zoomed-in so the audience can note the quality of the information they contain, showing the child’s health improvement.
Afternoon: activities, afternoon tea, exercises
A series of images present the activities in which children take part throughout the day. Under the permanent supervision of staff members, they either play in sand pits or engage – individually or collectively - in physical activity. Lengthy sequences show young girls operating more or less complex looms. An intertitle indicates that these children are able to weave dresses on their own as soon from seven years of age. As the next intertitle states, afternoon tea systematically includes a milk bowl, and the couple of young girls featured in this sequence are clearly enjoying the initiative. Then, the film introduces the physical and respiratory exercises implemented by the school, the purpose of which is to reinforce the children’s antitubercular defenses: pupils perform legs and arms movements, as well as breathing exercises (inhaling-exhaling). To this end, they blow into small hunting horns while performing gymnastic movements.
Conclusion
The last two intertitles promote the institution. The school action is based on the idea that happy children will make physically strong adults. The place provides happiness and vigor to its pupils, and seeks to edify them through emotion, delight and education. The very last sequence illustrates this point: children and teachers are happily dancing together, hand in hand. Finally, the film closes on the signature of Jean-Benoît Lévy, a manufacturer of hygienist films.

Notes complémentaires

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Elena Iuliani – Gauthier Feuga – Emmanuel Nuss
  • 2 Traducteurs_vers_anglais : Sherry Stanbury
  • Sous-titres Anglais : Eurielle Mir-Pardina, Michael Craig
Erc-logo.png  Cette fiche a été rédigée et/ou traduite dans le cadre du projet BodyCapital, financé par l'European Research Council (ERC) et le programme de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 (grant agreement No 694817).