L'école en plein air de Pantin (1927)
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Main credits
L'école en plein air de Pantin
Rue Candale (ancien parc de la Seigneurie)
Film réalisé par Jean-Benoit Levy
Cinégraphie de : Ed. Floury
Content
Medical themes
- Occupational health hazards. Occupational health and hygiene
- Public and professional organization of health
- Prevention and control of communicable (infectious, contagious) diseases. Prevention of epidemics
Theme
La scolarisation spécifique des enfants de faible constitution physique.
Main genre
Résumé
Présentant les activités enfantines à l'école en plein air de Pantin en Seine-Saint-Denis, le film vante leurs différents mérites. C'est un film institutionnel qui montre aux spectateurs le déroulement d'une journée d'enfant dans cette école, l'encadrement médical et pédagogique ainsi que les valeurs morales prônées par l'établissement.
The film presents and praises the various activities in which children take part at the Pantin open-air school (Pantin is a town in the administrative area of Seine-Saint-Denis). In this institutional film, the audience discovers the children’s daily routine, the medical and educational care provided and the moral values fostered by this particular institution.
Maladie infectieuse et contagieuse encore redoutée en 1950, la tuberculose s’est considérablement raréfiée grâce au vaccin BCG, au dépistage et aux thérapeutiques antituberculeuses. Trois bacilles (humain, bovin et aviaire) sont à l’origine de cette maladie dont la forme la plus courante est la tuberculose pulmonaire, due au bacille de Koch, avec fièvre, asthénie, amaigrissement, toux et hémoptysie. Beaucoup plus rare est la phtisie, forme aiguë qui se décline en tuberculoses osseuses, rénales, génitales, digestives et ganglionnaires. Le dépistage se fait par injection de tuberculine. L’apparition d’une zone rouge indique que le sujet a déjà été tuberculeux ou vacciné.
Context
Le film réutilise des thèmes hygiénistes, tels que le retour à la nature. Le réalisateur du film, Jean-Benoît Levy, s'inscrit tout à fait dans cette inspiration hygiéniste, dont il est un des principaux promoteurs. Il se situe plus précisément dans le mouvement dit d'hygiène sociale, inspiré des théories microbiennes de Pasteur. Ce mouvement propose de limiter les épidémies et les risques sanitaires, par des mesures de salubrité.
La vague d'écoles de plein air qui se développent à cette époque se situe tout à fait dans ce mouvement. D’abord destinées aux enfants pré-tuberculeux, elles s’ouvrent après la Première Guerre mondiale à des jeunes atteints de déficience physique ou mentale et habitant des quartiers défavorisés. Pédagogues, médecins et architectes s’associent pour concevoir un cadre spécifique alliant pédagogie et soins. Solution moins onéreuse que la construction de préventoriums et sanatoriums, les écoles de plein air bénéficient de subventions. L’emplacement est volontairement choisi loin du centre-ville et des usines.
Le contexte politique local ne doit pas être négligé. Le maire de Pantin apparaît longuement à l'écran. Il s'agit de Charles Auray, maire et sénateur, membre de la SFIO et grand édile de la commune. Il n'est pas exclu que ce dernier ait rencontré Jean-Benoît Levy avant de tourner le film. Les deux hommes ont en commun un goût prononcé pour l'urbanisme.
Structuring elements of the film
- Reporting footage : Yes.
- Set footage : No.
- Archival footage : No.
- Animated sequences : No.
- Intertitles : Yes.
- Host : No.
- Voix off : No.
- Interview : No.
- Music and sound effects : No.
- Images featured in other films : No.
How does the film direct the viewer’s attention?
Le regard du spectateur est dirigé par les cartons présentant les différentes séquences du film, qui décrit le déroulement classique de la journée d’un enfant. Ils insistent sur la démarche de l'enseignement, en soulignant son bien-fondé. Plus que de simples explications, ils orientent idéologiquement le spectateur. Le film vise à mettre en évidence les attraits du site, son accessibilité, son cadre naturel et sain, et à vanter les bienfaits de la politique d’hygiène mise en place, du suivi médical, et des activités proposées aux enfants. Ainsi, le carton présentant le jardin potager des enfants indique « Semer les graines, voir chaque jour les plantes croître, les soigner, admirer les fleurs, récolter les pommes de terre et les haricots ! Que de joies précieuses ! Que d'observations utiles ! ». Les images arrivent ensuite pour crédibiliser le discours : elles sont bucoliques et légères, les enfants sont propres, calmes, heureux et bien pris en charge. Le film conclut par les valeurs morales prônées par l’école. L'ordre des différents plans ne semble pas être dicté par une logique particulière, exception faite des premiers, qui présentent l'arrivée des enfants dans l'école.
How are health and medicine portrayed?
Le film met en avant l'hygiène de l'institution, plutôt que la médecine à proprement parler. Les enfants passent une visite médicale avant leur inscription à l'école en plein air et les fiches de suivi sont également détaillées sous l’œil du spectateur (courbes de poids, soins, antécédents…). Cependant, les deux médecins-inspecteurs spécialement affectés pour examiner les enfants ne sont pas mentionnés.
Jean Benoit-Lévy met en avant les mesures d'hygiène appliquées dans l'école : tenues blanches et propres, sport, cures de silence et de soleil, repas bons et équilibrés, hygiène bucco-dentaire. Par exemple, le film insiste sur le fait que les cuillères sont changées pour tous les enfants lors de la distribution de « sirop iodo-tannique ». En outre, l'héliothérapie et la proximité avec la nature, raisons d'être de l'école, apparaissent tout au long du court métrage à travers les nombreuses activités en plein air.
Broadcasting and reception
Where is the film screened?
Le film est projeté dans la salle du casino du parc à Pantin, à l'occasion de la soirée annuelle d'hygiène sociale.
Presentations and events associated with the film
Ce film intègre une série tournée dans les années 1920 par Jean Benoit-Lévy.
Audience
Les participants à la soirée annuelle d'hygiène sociale.
Local, national, or international audience
Description
Le matin : arrivée des enfants, leçons et jardinage
Arrivée matinale des enfants dans un camion de la municipalité aménagé pour le transport des passagers. Le même camion viendra les rechercher le soir. Deux employés de l’école aident les enfants et leurs accompagnatrices à descendre du véhicule.
Aidés par des jeunes femmes, ils se débarrassent de leurs vêtements, les suspendent dans un vestiaire en plein air et se voient remettre un léger costume de toile. Ils les revêtent.
Alignés en une file où chacun a les mains posées sur les épaules du camarade qui le précède, ils se présentent l’un après l’autre devant l’infirmière scolaire affectée à l’école. Elle leur fait boire un sirop "iodo-tannique" (comme le carton l'indique). Le film insiste sur le fait qu'elle emploie une cuiller différente pour chacun. Elle les lave ensuite.
C’est au milieu des arbres et des fleurs que se déroulent les heures de classe. Un carton indique que la brièveté et la variation du contenu favorisent la croissance physique, intellectuelle et morale des enfants. Il est précisé qu’en cas de pluie, des tentes sont dressées avec leur ouverture orientée au Sud. Sous la surveillance d’une institutrice, des enfants se livrent à des activités d’éveil consistant à reconstituer un tableau à partir de plusieurs pièces en bois à placer dans un cadre.
Les enfants effectuent aussi des travaux de jardinage qui, selon les cartons, leur permettent d’observer l’évolution de la nature et leur procurent la joie de voir grandir et pousser fleurs, fruits, légumes et plantes.
Le repas, la cure et le suivi médical
Après ces activités salissantes, le film enchaîne sur une scène insistant sur l'hygiène des enfants. Avant chaque repas, ils se rendent aux lavabos situés sous un préau. Ils se brossent les dents, se lavent les mains qu'ils essuient à des serviettes suspendues à des penderies disposées dehors.
La scène de repas constitue l’occasion de mettre en scène les notables locaux. Les enfants attablés reçoivent la visite du maire de Pantin qui, accompagné de ses conseillers municipaux, fait le tour de la table, serre les mains enfantines tendues vers lui et caresse paternellement les cheveux ou les joues de plusieurs d’entre eux, apparemment pour la plus grande joie de tous.
« Il faut à l’enfant qui pâlit le grand air et le petit lit », affirme un carton. Cette maxime est le fondement des cures régulières qui ont lieu à l’école. Les enfants, allongés sur des lits de camp, se reposent au soleil, dans le silence, sous la surveillance de l’infirmière et sous l’œil paternel de monsieur le maire. L'édile de la ville profite de l'occasion pour vérifier les fiches sanitaires de chaque enfant. Elles sont montrées en gros plan au spectateur qui peut apprécier la qualité des informations qu'elles comportent, témoignant de l’évolution sanitaire de l’enfant concerné.
L'après-midi : activités, goûter et exercices
Une succession de scènes montre les activités exercées par les enfants au cours de la journée. Ils jouent sur un tas de sable ou font des exercices physiques, individuellement ou en commun et sous une surveillance permanente. De longues scènes montrent les jeunes filles affairées autour de métiers à tisser plus ou moins complexes. Un carton précise qu'à partir de sept ans, elles sont capables de tisser une robe, sans l'aide d'adulte.
Introduisant la scène du goûter indique, un carton précise qu'il comporte "obligatoirement" un bol de lait. À l'image, deux petites filles semblent particulièrement apprécier l'initiative.
Après le goûter le film présente les exercices physiques et respiratoires mis en place, supposés renforcer les défenses antituberculeuses des enfants. Ainsi un groupe d’élèves s’exerce à des mouvements des bras et des jambes et à des inspirations-expirations. Pour cela, ils emploient des petits cors de chasse : ils soufflent dedans en exécutant une chorégraphie qui consiste en des mouvements gymniques.
Conclusion
Les deux derniers cartons font la promotion de cette école. Son action se fonde sur le principe que des enfants joyeux seront plus tard des adultes solides. C’est dans cet objectif que cet établissement, qui se veut source de bonheur et de vigueur pour ses élèves, cherche à les édifier par l’émotion, l’enchantement et l’instruction. La dernière image illustre ce propos, représentant les enfants faisant une ronde joyeuse qui inclut leurs institutrices.
Le film se termine sur la signature de Jean Benoit-Lévy, industriel du film hygiéniste.
Supplementary notes
References and external documents
Contributors
- Record written by : Elena Iuliani – Gauthier Feuga – Emmanuel Nuss
- 2 Traducteurs_vers_anglais : Sherry Stanbury
- Subtitles English : Eurielle Mir-Pardina, Michael Craig