L'infirmière (1976)
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Sommaire
Générique principal
« Informations pour l’orientation »
Générique de fin :
« Dans la série animée par Lise Tessier. C’était une émission de Christiane Mussino et Jacques Dugowson. image, François Charlet, Jacky Peschard. son, Jacques Turovsky, Claude Orhon. montage, Nochka Zergoun. assistante de réalisation, Manuelle Gumucio. réalisation Catherine Terzieff. Nous remercions la direction et le personnel de l’hôpital Jean Verdier à Bondy ».
Contenus
Sujet
Le quotidien d’une infirmière dans un hôpital.
Genre dominant
Résumé
Une jeune infirmière de l’hôpital de Bondy, mariée et mère de deux enfants, est suivie à l’hôpital par une équipe du CNDP. Sa journée se partage entre les visites aux malades, les soins qui leurs sont apportés, leur examen par le médecin et les collègues, l’organisation du travail avec des derniers. Le médecin, la surveillante du service et les autres infirmiers livre aussi leurs témoignages sur la réalité du métier. L’infirmière elle-même reconnait que les journées sont éreintantes mais elle a plaisir à exercer ce métier.
Contexte
Exercée depuis le Moyen-Age par des religieuses, notamment les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, la profession d’infirmière se laïcise après la Révolution Française. A partir du milieu du XIXe siècle, Florence Nightingale organise la formation des infirmières à Londres. Son modèle inspire le docteur Bourneville, médecin militaire, qui crée les premières écoles publiques et laïques d’infirmières. Le métier se professionnalise durant la première moitié du XXe siècle, période où coexistent les trois filières d’infirmière Croix-Rouge, religieuses et infirmières diplômées d’écoles. La profession se libéralise dans la foulée de Mai 68 et les anciennes tenues sont abandonnées pour de simples blouses de travail.
Au cours de l'émission L'infirmière, l’ensemble des missions liées à cette profession et les difficultés parfois rencontrées, notamment en termes de reconnaissance de leur statut, sont mis en évidence. En effet, l’évolution du système hospitalier pendant le XXe siècle a engendré une redéfinition du rôle de l’infirmière et les événements sociaux de 1968 ont contribué à faire avancer les réflexions à ce sujet. C’est ainsi que la loi du 31 mai 1978 reconnaît officiellement son « rôle propre », et que les soins infirmiers deviennent une discipline à part entière, et peuvent par conséquent s’enrichir d’une pratique et d’un savoir spécifiques. (notice Canopé)
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Non.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Le film est très épuré. L’infirmière est suivie dans son quotidien d’une manière brute, sans aucun artifice et peu de mise en scène. La parole est donnée uniquement au personnel de l’hôpital, sans aucun commentaire. L’équipe du CNDP semble vouloir être au plus près de la réalité et la restituer le plus justement possible.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
La santé et la médecine sont représentés ici dans leur dimension humaine. La technique n’occupe qu’une place d’arrière-plan. L’accent est mis sur les infirmiers, leur rôle auprès des malades et les qualités humaines dont ils doivent faire preuve.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Communications et événements associés au film
Public
Audience
Descriptif libre
Arrivée à l’hôpital et premiers soins
[00’00]
Plan en contre-plongée. Un bébé est dans son parc. Sa maman le caresse. Plan d’ensemble. Elle entre dans la salle à manger où se trouve son mari et leur fille et les embrasse avant d’aller à son travail. Passant devant la caméra, elle se dirige vers un hôpital.
Panoramique vertical du bas en haut puis travelling arrière. Elle boutonne la blouse d’infirmière qu’elle a revêtue puis décroche d’un tableau un badge à son nom et l’épingle à sa blouse. Plan d’ensemble et plan moyen. Elle marche dans un couloir pour se rendre à la salle du service où elle retrouve l’une de ses collègues auprès de laquelle elle vient aux nouvelles. Celle-ci n’a rien de particulier à lui signaler, à part le malaise hypoglycémique d’un patient admis cette nuit. Elle précise que l’interne a été prévenu, du jus de fruit lui a été donné et une glycémie lui a été faite. Il faut lui refaire celle-ci « à sept heures et demi » et « biper » à nouveau l’interne. L’infirmière constate les urines sont analysées toutes les deux heures et pense qu’on pourrait passer à une fréquence de quatre heures. Sa collègue lui indique que la glycosurie est faite toutes les deux heures. Le jus de fruit a suffi. L’infirmière décide de préparer les examens et sa collègue lui prépare la perfusion de « M. Bolivar » qui va « un peu mieux. Elle la quitte pour aller prendre la température et faire les examens.
Gros plan et zoom arrière. L’aiguille d’une seringue est introduite dans un bras. L’infirmière fait une piqûre à une patiente. Celle-ci terminée, elle lui demande d’appuyer sur la compresse pendant qu’elle range la seringue et enlève le garrot. Elle se retourne en prenant un stylo dans la poche extérieure de sa blouse et note quelque chose sur l’une des feuilles d’un classeur posé sur un chariot. Elle remet le stylo à sa place et sort de la chambre en poussant le chariot.
Plan moyen et plan rapproché en plongée. Elle pose un flacon d’alcool sur le plateau supérieur du chariot, ouvre la seringue et en extrait un tube qu’elle dépose dans l’un de deux porte-tubes. Elle range ensuite le flacon sur le plateau inférieur. Elle glisse ensuite une feuille entre les porte-tubes, raye le nom de la patiente dans un cahier, imbibe d’alcool un coton, prend une coupelle et y dépose la seringue remontée après y avoir inséré un nouveau tube.
[03’53]
Les soins aux malades et la visite du médecin
[03’53]
Plan moyen. Interview de la collègue de l’infirmière. A une question sur la fonction des infirmières de nuit, elle répond que le service débute le soir à 21h et s’achève à 7h le lendemain matin. Elle précise que la grande différence avec leurs collègues « de jour » est leur solitude. Il n’y a personne d’autre dans le service à part une aide-soignante pour une capacité d’accueil de « 35 malades », ce qui rend difficile la surveillance si les patients sont effectivement nombreux.
Plan d’ensemble. L’infirmière marche dans le couloir du service, les bras chargés de boîtes.
Retour au plan moyen. L’intervieweur demande si une jeune infirmière passe obligatoirement par le service de nuit. La collègue de l’infirmière répond qu’elle est d’abord stagiaire durant deux semaines de jour afin se familiariser avec la vie du service, puis qu’elle effectue soit un an de nuit ou de ans de garde selon ce que décide le directeur. Elle-même a maintenant terminé sa garde de nuit et prendra la suivante le soir même à 21h.
Autre plan moyen. La jeune infirmière entre dans une pièce où l’une de ses collègues vide le contenu d’une seringue dans un flacon posé sur le plateau supérieur d’un chariot. Elle-même y dépose un sachet, pose une question à sa collègue puis sort brièvement du champ de la caméra ? Elle repart ensuite avec un autre sachet après avoir échangé quelques mots avec sa collègue, laquelle continue son travail.
Plan fixe. Un voyant clignote, signalant un appel d’un malade.
Plans rapprochés taille et plan moyen. L’infirmière entre dans la chambre d’un patient et lui demande s’il l’a appelé. Il répond qu’il se sent oppressé et qu’il a des palpitations. Elle lui répond qu’elle va lui prendre sa tension et l’invite à prendre un petit comprimé en l’assurant que les médecins seront bientôt là. Il demande avec étonnement s’ils ne sont pas arrivés. Elle répond que non mais que les infirmières sont présentes. Elle lui tend successivement le comprimé puis un verre d’eau. Il les prend et les avale. Elle ressort en lui disant qu’elle va revenir tout de suite.
Plan d’ensemble. Poussant toujours son chariot, elle entre dans une autre chambre. Dans la salle de bain, une autre infirmière achève la toilette d’une patiente âgée. Elle prend un drap qu’elle étale sur une chaise.
Gros plan face puis retour au plan d’ensemble. Sa collègue l’appelle par son prénom. Ensemble, elles lèvent la malade de sa chaise roulante, l’amène dans la chambre et la font s’asseoir. Zoom avant. Un coussin est placé dans son dos. Zoom arrière. La première infirmière fait le lit tandis que la seconde va peigner la patiente.
Gros plan face et zoom arrière. Une patiente noire est assise sur son lit, entourée de médecins et d’infirmières qui examinent son cas et font le point sur les traitements en cours. Plan d’ensemble. Ils arrivent devant un autre lit. Zoom avant et plan rapproché taille. Une infirmière fait le point sur les traitements. La caméra se déplace sur le visage de profil du praticien et la patiente en arrière-plan avant de revenir sur l’infirmière. La conversation se poursuit sur la suite à donner aux traitements. Zoom avant sur le visage de profil de l’infirmière, le regard tourné vers la patiente.
Plan moyen en contre-plongée et alternance de zooms avant puis arrière. La première infirmière est à nouveau auprès de la patiente à laquelle elle avait fait une piqûre précédemment, avec un chariot à médicaments. Elle lui dépose dans un petit bac les comprimés et autres médicaments dont elle a besoin, en lui précisant la posologie. Tout en notant les indications nécessaires sur une feuille qu’elle range dans un dossier et un petit cahier, elle fait avec la patiente le point sur l’état actuel des traitements et de son suivi.
[11’45]
La formation, l’évolution et les qualités d’une infirmière
[11’46]
Zoom avant et plan rapproché poitrine. Un infirmière forme à la préparation de médicaments des élèves infirmières. Tenant un flacon dans les mains, elle leur pose plusieurs questions sur ce qu’elle doit faire. D’abord réaliser le « vide » donc l’absence d’air potentiellement pollué par des poussières ou des germes, puis inscrire les nom et prénom du malade, le numéro du lit, l’heure et le contenu du flacon.
Plan d’ensemble. Cinq élèves infirmières sont questionnées sur leur formation. L’intervieweur, hors-champ, leur demande l’origine de leur surnom de « petites bleues ». L’un d’elles répond qu’elles sont en « première année » et qu’elles portent un insigne bleu. Il s’enquiert de savoir comment on devient élève. Zoom avant sur le visage d’une autre élève qui indique que le recrutement se fait sur titre après l’obtention du baccalauréat ou sur concours. La caméra se déplace ensuite sur sa voisine de droite qui répond à une question sur la durée et le contenu de la formation : 28 mois de cours théoriques en école avec des monitrices et des médecins, et pratiques « en stage à l’hôpital de Bondy » au sein d’une équipe soignante. Zoom arrière puis avant sur une troisième infirmière. L’interviewer demande si elles paient leurs études. Celle-ci répond qu’un contrat est signé, lequel les engage à travailler pendant cinq ans pour Assistance Publique – Hôpitaux de Paris avec remboursement d’études ou rachat de contrat dans le cas contraire.
[14’24]
Plan rapproché moyen. Une infirmière, hors champ, demande à un patient ce qui s’est passé la veille au soir. Il répond qu’il a fait un « malaise d’hypoglycémie ». Panorama horizontal jusqu’à son pied gauche. Il précise que l’analyse a révélé un taux d’insuline 0,45g. Elle dit penser que celui-ci devra être modifié puis soulève la compresse placée sous le pied avec deux ciseaux et verse sur la plaie un désinfectant contenu dans une pissette avant de remettre la pièce en place. Bref plan rapproché poitrine face puis plan fixe sur le pied gauche que l’infirmière à bandé.
[15’23]
Plan rapproché taille. Assise à son bureau, une surveillante répond à une question sur les possibilités qu’a une infirmière de modifier son activité. Le secteur privé, la spécialisation en laboratoire, assistanat, radiologie ou kinésithérapie sont des éventualités. Elle indique que le temps de cours et de stage va de « un à deux ans » selon les spécialisations mais ajoute que la médecine, la chirurgie, la pédiatrie et la maternité n’en sont pas. Elle précise que le choix de l’infirmière est « en principe » respecté et qu’une autre voie possible est celle d’infirmière libérale.
[16’23]
Plan général. La première infirmière passe d’une chambre à l’autre en traversant le couloir principal du service.
Autre plan rapproché poitrine et zoom avant. Face à la caméra, le médecin du service, un stéthoscope autour du cou, dit qu’il attend « beaucoup de choses » d’une infirmière. Il insiste sur le rôle traditionnel de l’infirmière comme lien entre les soins prescrits et ceux reçus par le patient, ce que complique l’évolution des techniques et de « l’abord psychologique ». Son rôle reste important dans un hôpital moderne. A une question sur les qualités qu’il attend d’une infirmière, il répond qu’elles doivent avoir des aptitudes humaines et techniques auxquelles aucun appareil ne peut se substituer. Il ajoute que la collaboration médecin-infirmière peut atténuer les effets de l'hospitalisation sur le malade et accélérer la guérison de celui-ci.
[17’45]
Réflexions des infirmières sur leur métier
[17’45]
Plan général, zoom avant, plans rapprochés poitrine puis à nouveau plan général. Les infirmières du service sont regroupées dans la salle de pause pour y boire le café. La première infirmière précise qu’elle essaient de se retrouver ainsi le matin, mais qu’elles ne sont jamais toutes là. A l'intervieweur qui leur pose la question des conditions de travail, elle-même et l’une de ses collègues répondent que le personnel manque aussi mais que « ce n’est pas trop la bousculade », malgré les prises de sang, le petit-déjeuner et les comprimés à donner. Il lui demande si les journées sont similaires ou les imprévus nombreux. Elle explique que cela dépend des malades et que les entrants, « trois fois par semaine », sont prioritaires dans l’attribution des soins à leur arrivée par rapport aux autres malades. Zoom avant et plan rapproché poitrine. A la question de la satisfaction du travail posée par l'intervieweur, le seul infirmier de l’équipe que c’est ce qu’ils recherchent dans la profession. Il ajoute qu’ils peuvent s’illusionner dans la relation avec le malade et « l’apport psychologique » qui devrait en être le corollaire, mais que les contraintes de temps les ramènent à la réalité de l’insuffisance de ces contacts. Un zoom arrière révèle le visage de profil de l'intervieweur. L’objectif de la caméra circule ensuite sur les visages des infirmières et s’arrête sur la première qui précise qu’elles doivent souvent réorienter les membres de la famille vers le médecin. Autre plan rapproché poitrine. L'intervieweur en hors champ fait part à l’infirmier de son étonnement de le rencontrer dans ce métier. Celui-ci reconnaît que l’image du métier est féminine, mais il estime que ce n’est pas nécessairement le cas et considère qu’un homme peut aussi assumer les qualités demandées. Il revient sur les préjugés du métier, les infirmières supposées plus « maternelles » alors qu’il considère que le but n’est pas d’infantiliser les malades mais de leur rendre leur autonomie.
[21’20]
Plan fixe, plan rapproché taille et plan moyen. Les deux voyants d’un panneau fixé à un mur s’allument alternativement. La première infirmière entre dans la chambre du patient ayant eu auparavant le souffle court et qui lui demande pourquoi elle ne lui a « pas souri tout à l’heure ». Celle-ci prend la main qui lui tend et lui répond qu’elle n’a « pas eu le temps », avant de repartir. Plan général. Les infirmières s’affairent dans les couloirs du service. Plan rapproché taille, plan arrière et plan moyen. La première infirmière est assise à un bureau. A l’une de ses collègues qui entre dans la pièce, elle indique qu’elle « n’a encore pas son cahier aujourd’hui » du fait de la longueur des visites et lui signale qu’une nouvelle patiente, apparemment âgée, est entrée dans le service. Elle sort d’une enveloppe le dossier correspondant et y recherche le motif de son hospitalisation, sans toutefois le trouver. Zoom avant et à nouveau plan rapproché taille puis gros plan de face sur son visage. Elle signale aussi à sa collègue le malaise d’une « petite diabétique » se trouvant « chambre 5 ». Elle lui rapporte les dispositions prises et consistant en l’injection d’insuline « toute les quatre heures ».
[22’57]
Plan fixe. L’horloge accrochée dans le couloir du service indique 3 heures. Plan panoramique, zoom avant et plan moyen. Depuis l’une des fenêtres d’une aile voisine, l’objectif de la caméra se déplace sur la façade du bâtiment dans lequel se trouve le service et s’arrête à une fenêtre où l'intervieweur, vu de dos, demande à la première infirmière qui est face à lui si la modernité de l’hôpital change le travail. Elle estime ce confort bénéfique pour les malades et les infirmières. Zoom avant. A la question sur la similitude du travail avec celui d’un autre établissement, elle répond que les horaires et les soins sont identiques qu’ailleurs, mais que la modernité les facilite. Le journaliste lui demande ensuite de décrire son travail. Elle indique travailler dans un service de médecine, de jour entre 6 et 15h, ce qui « permet une vie familiale » que la coopération de son mari rend « vivable », à l’exception des week-ends. L’entretien se poursuit sur le contact avec les malades et l’esprit d’équipe, qui sont ce qui lui plait le plus dans son métier. Elle ne se voit pas travailler comme infirmière libérale, bien que son diplôme le lui permette, et l’hôpital lui « convient très bien ». Elle reconnait cependant que le travail est difficile, familialement par l’absence de week-ends et éreintant en lui-même, et elle avoue que la fatigue est souvent présente. Plan général. Une activité continue règne dans le couloir du service. Plan panoramique. Le film se termine sur la sortie de la première infirmière de la garderie où elle a récupéré ses enfants après la fin de son service. L’objectif de la caméra la suit alors qu’elle se dirige vers la cité HLM où elle habite.
[27’23]
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss