Santé
L'asepsie est une pratique mise au point par les médecins Charles White au XVIIIe siècle et Ignace Philippe Semmelweis au XIXe siècle. Ce dernier était parvenu à faire baisser considérablement le nombre de mortes par fièvre puerpérale chez les parturientes dans le service d'obstétrique de l'hôpital de Vienne, en préconisant le lavage des mains dans une solution de chlorure de chaux pour les médecins accoucheurs. Leurs idées pratiques (ils ignoraient tout des agents pathogènes en cause : bactéries, virus) sont reprises par Louis Pasteur dans son étude sur les maladies virulentes.
Au cours du XXe siècle les protocoles pratiques de l'asepsie sont développés pour lutter contre les maladies nosocomiales, qui touchent encore à la fin du siècle près de 7% des personnes hospitalisées en France (comme par exemple le staphylocoque doré ou le Pseudomonas aeruginosa, …). Au début des années 1970, la radiographie de l’hôpital, rédigée par Steudler pour le Commissariat Général au Plan, fait référence une seule fois l'infection nosocomiale : « l’efficacité des soins à l’hôpital public a été bouleversée par les progrès des techniques, des sciences, des découvertes médicales et les risques d’infection ont pratiquement disparu ». Pourtant, la rédaction d’une circulaire française, le 18 octobre 1973, demande la création de comités de lutte contre l’infection (CLI) dans les établissements publics
En 1988, la CLIN ou Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales est créée. Il a pour but de prévenir ces incidents liés à des négligences en milieu hospitalier, par la publication de documentaires ou de communiqués à destination des hôpitaux pour sensibiliser le personnel à ce sujet.On observe ainsi que, dès les années 1950, la réalité « infection nosocomiale » est repérée par quelques professionnels ; dans les années 1970, elle est identifiée au niveau politique européen, et plus globalement à travers certains courants de réflexion sur le système de soins dans les pays occidentaux. Mais l’institution hospitalière et la grande majorité des professionnels de santé en France ne partagent pas cette préoccupation, jusqu’à la fin des années 1980 où l’infection nosocomiale s’impose comme un véritable problème de santé publique, reconnaissance d’un risque contre lequel l’État se doit d’agir. Cf. LE RAT Christophe, QUéLIER Christine, JARNO Pascal et al., « Approche socio-historique de la lutte contre les infections nosocomiales en France », Santé Publique, 2010/4 (Vol. 22), p. 367-378.
La diffusion du film
Le film a été montré pendant l'édition de 1980 des Entretiens de Bichat. Les Entretiens de Bichat furent en France la première organisation de formation médicale continue fondée en 1947 par deux professeurs de médecine de la Faculté de Paris, chefs de services à l’Hôpital Bichat-Claude-Bernard, les professeurs Guy Laroche et Louis Justin-Besançon. Commencés d’abord avec de faibles moyens, dans des locaux de Bichat, les premiers entretiens rassemblèrent des médecins généralistes du quartier, puis devant le succès, l’organisation se mit en place de façon plus formelle et prit une dimension nationale, avec l'appui des AP-HP.
Créé dès la fondation, le comité scientifique des E.B, constitué de patrons hospitaliers bénévoles qui se renouvellent par cooptation, fait appel pour cette formation post-universitaire à des enseignants universitaires dits P.U.P.H. (Professeurs universitaires et praticiens hospitaliers) qui exercent souvent une activité de recherche médicale. Les fonctions de recherche médicale des P.U.P.H. font de ces enseignants, eux aussi bénévoles, des spécialistes des questions qu’ils exposent, appréciés pour cela du public médical. L’emploi du temps très chargé de ces enseignants explique le mode particulier de cette formation une fois l’an, avant la rentrée des étudiants, pendant toute une semaine, dans des locaux universitaires parisiens avec de nombreux intervenants, sur un programme à contenu pédagogique librement établi en concertation entre le comité scientifique et un panel de médecins généralistes praticiens. La durée des interventions est le plus souvent très courte (dix minutes) pour laisser la place aussitôt à un débat formateur, d’où le nom d’ «entretien ». Des tables rondes d’une heure sur des sujets plus complexes sont aussi suivies d’un débat entre intervenants et participants. Le programme aborde environ deux cents sujets médicaux et chirurgicaux, traités simultanément dans quatre amphithéâtres, ce qui amène le médecin à choisir « à la carte » ce qu’il veut entendre. Pour chaque sujet, un recueil de QCM permet au participant de procéder soit avant, soit au décours ou à distance de l’enseignement à une évaluation de ses acquisitions.