L'artisanat rural, les ateliers ambulants (1926)
L'artisanat rural, les ateliers ambulants
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Title | L'artisanat rural, les ateliers ambulants |
Year of production | 1926 |
Country of production | France |
Director(s) | Jean Benoit-Lévy |
Scientific advisor(s) | |
Duration | 10 minutes |
Format | Muet - Noir et blanc - 35 mm |
Original language(s) | French |
Archive holder(s) |
Main credits
Content
Theme
Main genre
Synopsis
Context
L’idée directrice de cette entreprise est que, puisque les villages ruraux ont besoin d’être dynamisés, mais qu’il n’y a aucun moyen pour les villageois de se former, ce sont les formations qui doivent être amenées à ce public cible. Le village de Venosc, caractéristique des problématiques rencontrées par les villages d’Isère en période hivernale (environ 1000 m d’altitude et 400 habitants à l’époque), est une illustration parfaite de ce projet. Y tourner un film est un excellent moyen de promouvoir ce type d’actions (et de les généraliser à d’autres territoires). L’ entreprise est en effet appuyée par les pouvoirs publics, ce film étant réalisé en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, qui le produit. Il est filmé au moment même de la période de formation (présence de l’école itinérante), mais quelques villageois sont mobilisés pour mettre en scène l'événement, de sorte à faire un film promotionnel. Le but est d’apprendre aux agriculteurs à bricoler de façon autonome, de la confection des outils de travail à la confection des objets. Ces travaux de bricolage doivent permettre aux agriculteurs d’apprendre des techniques utiles qu’ils n’apprennent pas dans leur métier - alors qu’ils sont isolés et en relative autarcie - et de se livrer à la confection d’objets durant l’hiver (qui peuvent faire l’objet d’un commerce). La finalité est de rendre plus dynamiques ces régions rurales. Ce projet a très bien fonctionné, avec un nombre d’inscriptions important (les villageois étaient informés à l’avance de la nature de l’intervention de l’école). Ces écoles visaient tous les âges, on pouvait avoir 14 ans comme 70 ans (individus masculins dans le film). Des sessions spéciales étaient organisées pour les enfants (dès 12 ans). Les responsables de l’enseignement étaient des ouvriers (menuisier, forgeron, mécanicien, bourreliers, soudeurs) qui étaient administrativement rattachés à l’École Vaucanson à Grenoble. Leur rôle n’était pas de confectionner eux-mêmes du matériel mais de guider les villageois dans toutes les étapes de confection, afin qu’ils puissent s’approprier la pratique et continuer d’apprendre seuls. La réparation d’outils faisait aussi partie de l’enseignement, le maniement était enseigné aux enfants.
Le succès a été franc et beaucoup de communes ont demandé à profiter du même service, ce qui a entraîné des projets d’augmentation des équipes enseignantes notamment. Cette entreprise s’inscrivait dans un projet beaucoup plus large de la Direction de l’Enseignement Technique pour valoriser le monde rural. En partenariat avec le ministère de l’Agriculture, outre les ateliers ambulants, il y a eu à cette période des cours professionnels et des ateliers dans les écoles d’agricultures permanentes. Des bourses ont été allouées aux apprentis formés dans ce cadre - dont outils offerts. Des projets d’école artisanale pour les agriculteurs ont également vu le jour.Structuring elements of the film
- Reporting footage : Yes.
- Set footage : No.
- Archival footage : Yes.
- Animated sequences : No.
- Intertitles : Yes.
- Host : No.
- Voice-over : No.
- Interview : No.
- Music and sound effects : No.
- Images featured in other films : No.
How does the film direct the viewer’s attention?
How are health and medicine portrayed?
Broadcasting and reception
Where is the film screened?
Presentations and events associated with the film
Audience
Local, national, or international audience
National
Description
Le film débute par une série de cartons indiquant au spectateur le nom de l’institution de tutelle des ateliers ambulants – la « Direction Générale de l’Enseignement Technique » - et la composition de ceux-ci : « deux instructeurs, un menuisier-charron et un forgeron spécialiste agricole. Plan panoramique. Par une route serpentant dans une large vallée, deux camions des ateliers arrivent à Venosc.
Nouveau carton. Le village est présenté comme un « très joli coin » à la belle saison mais avec des hivers « longs et rudes ». Plan général. Le village à flanc de coteau. Plan d’ensemble. Une ruelle du village. Les maisons semblent délabrées, ce qui laisse l’impression d’un village déshérité. Plan rapproché taille et plan fixe. Deux hommes se sont arrêtés devant une affiche signée par le maire du village et le directeur de l’École et annonçant des « séances de travaux pratiques de bricolage ». Retour au plan d’ensemble, ils en discutent tout en descendant la ruelle. [02’58]
L'enrôlement
Nouveau plan d’ensemble. Du matériel est déchargé de l’un des camions par les formateurs des ateliers aidés par les habitants. Autres plans d’ensemble. Les deux hommes vus précédemment continuent à s’entretenir de ces ateliers. L’un tire l’autre par le bras pour l’y emmener mais celui-ci refuse. Il est sceptique quant à l’utilité de l’entreprise et lui reproche sa dimension intrusive. Apprenant son absence à « la conférence de dimanche » - ce qui indique une réelle entreprise de communication et de valorisation de l’événement – son ami le désapprouve et, désireux « d’apprendre à faire ses petites réparations », l’invite à venir avec lui. Accompagné d’un autre homme, le maire insiste à son tour auprès de l’homme réticent – Paul – qui « se décide à faire un essai ». Tous descendent alors l’escalier menant à la partie basse du village.[04’39]
Mises en scène de la transmission
Plan d’ensemble. Ils rejoignent devant un abri des hommes s’exerçant à des travaux de ferronnerie. Un formateur ou superviseur de l’École montre à Paul comment s’y prendre avant de lui laisser la place pour qu’il s’y essaie lui-même. Les gestes techniques peuvent être observés de près avec une vraie prise en compte de la transmission et des techniques du corps (Mauss) mises en œuvre.
Autre plan d’ensemble. Accompagné de leur instituteur, les « élèves de l’École primaire » regardent les hommes (probablement leurs pères), s’appliquer dans leur apprentissage. Plan américain. « Après quelques jours », Paul prend lui-même en main son ouvrage et, à coup de marteau, « répare ses outils ». Plan rapproché poitrine. L’application dans l’exécution du travail que la caméra cherche à lire sur son visage traduit une volonté de glorifier le paysan montagnard et le caractère immuable du monde rural qu’il est censé incarner. [06’36]
Plans moyens. Les séquences suivantes se concentrent sur des activités particulières: la menuiserie pour la fabrication d’une « table à toilette » afin d’améliorer le confort personnel ou d’un traîneau pour l’hiver, la bourrellerie pour la confection de pièces d'attelage. Les formateurs de L’École observent et n’hésitent pas à intervenir pour corriger les erreurs.
Plan d’ensemble dans le même lieu qu’à la séquence précédente. Après le départ des « Camions-Ateliers », l’instruction se poursuit sous la houlette de « l’artisan du village ». Alors que deux hommes scient et rabotent à l’arrière-plan, celui-ci prend le rabot d’un jeune garçon et lui montre comment il faut s’y prendre. Image classique de la transmission du savoir du maître à son apprenti. Le carton suivant indique qu’il commence à renouveler son outillage. Plan moyen et plan rapproché taille. Il travaille lui-même à la forge dont il a fait l’acquisition. À l’aide d’une pince, il chauffe une pièce de métal.[08’31]
Le goût de bien faire
Autre plan moyen. « Paul a pris le goût du bricolage » et est en plein travail de rabotage lorsque son ami vient le voir et, le voyant extrêmement satisfait de la formation puisqu’il a continué à progresser, lui rappelle leur conversation du début. Plan américain. Paul confectionne des « jouets dérivés », un travail qui permet de passer l’hiver comme l’indique le carton précédant la scène. Plan général. Le village de Venosc. Grâce à leur formation, les villageois sauront employer utilement leur temps durant l’hiver et pourront donc y rester. Un carton avec la signature de Jean Benoît-Lévy conclut le film. [09’58]Supplementary notes
References and external documents
Contributors
- Record written by : Nadia El-Khamlichi, Emmanuel Nuss