L'art psychotique: la peinture chez le schizophrène (1990)

De Medfilm



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Titre :
L'art psychotique: la peinture chez le schizophrène
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
13 minutes
Format :
Parlant - Couleur -
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :

Générique principal

Sandoz présente: L’art psychotique: la peinture chez le schizophrène, tourné dans le cadre du Musée de l’art brut Lausanne. Commentaire: docteur Patrick Lemoine, hôpital du Vinatier Lyon. Images: Henri Alliet, Montage: Édouard Maître. Réalisation: Eric Duvivier.

Contenus

Sujet

Ce documentaire présente des œuvres artistiques (peintures) réalisées par des hommes et des femmes souffrant de troubles psychotiques (schizophrènes plus particulièrement) pendant leur période d’internement en hôpital psychiatrique. Chaque artiste et son œuvre sont présentés successivement via des images de leur œuvre et un commentaire biographique et artistique (voix off).

Genre dominant

Documentaire

Résumé

Ce film est un documentaire artistique présentant des œuvres d’art brut (peintures) réalisées par des artistes schizophrènes pendant leur période d’internement. Les artistes dont les œuvres sont présentées et commentées sont Dwight Mackintosh, Henry Darger, Jean Radovic, Vojlislay Kakic, Johann Hauser, Erika, Carlo, Adolf Wölfli, Sylvain Fusco et Aloïse. Le film s’appuie sur une succession d’œuvres (plein écran) commentées par le psychiatre Patrick Lemoine.

Contexte

Un film réalisé avec le Musée de l’Art brut de Lausanne (Suisse).

Ce Musée présente des collections permanentes et des expositions temporaires d’art brut, locales ou internationales. Il a été créé en 1945 et constitue une référence internationale dans le domaine de l’art brut. Il a vocation à repérer et enrichir , conserver et présenter au public ce qui est aujourd’hui la première collection d’art brut à l’international.

Il est important de noter que la production du film est assurée par Sandoz (Novartis depuis 1996) qui est une industrie pharmaceutique suisse d’envergure internationale fondée à Bâle en 1886. Il y a donc un partenariat clair du monde de la culture et de celui de la médecine, qui a un double objectif de valorisation culturelle (le Musée de l’Art Brut est un élément central de la vie culturelle de Lausanne) et une valorisation combinée de l’image de l’hôpital psychiatrique ( les hôpitaux psychiatriques fournissent les œuvres au Musée) et de l’industrie pharmaceutique par un biais original , se rapportant à l’exercice d’une forme de soft-power.

L'art brut

L’art brut, tel que présenté par ce Musée, est un art réalisé par des artistes autodidactes. Ceux-ci produisent des œuvres décalées par rapport aux normes, et ne peignent pas pour le public mais strictement pour eux-mêmes. Les œuvres sont produites indépendamment de tout courant ou cadre technique. L’art qui en résulte est donc marginal et très singulier. Jean Dubuffet (inventeur du terme “art brut”) en livre la définition suivante (rapportée sur le site du Musée de l’Art Brut) : « Nous entendons par là [Art Brut] des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistiques, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écritures, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute” - Jean Dubuffet, L’Art Brut préféré aux arts culturels, 1949.

Les recherches sur l'Art brut et la psychiatrie

Certains projets portés par l’Université de Lausanne (faculté Histoire et Esthétique du Cinéma) et la Cinémathèque Suisse portent sur La question des liens entre art et troubles psychiatriques. Des études ont notamment été faites (Institut Karolinska, Suède, 2010) pour essayer d’établir un lien entre le manque de récepteurs de la dopamine présenté à la fois par les personnes très créatives et les personnes souffrant de schizophrénie. Le flux d’informations reçues serait donc plus important et propice à une créativité accrue, la création de nouvelles connexions, parfois liées à des associations inédites. Les neuroleptiques destinés à traiter la schizophrénie ont d’ailleurs des effets d'atténuation des effets de la dopamine.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Dans ce film, les deux seuls types de support visuel sont le commentaire et des représentations d'oeuvres sous forme d'images fixes qui les montrent en entier puis en détail. Le spectateur “contraint” de porter toute son attention sur le tableau, et de s'imprégner du style propre au peintre présenté. Le commentaire, très écrit, de Patrick Lemoine conditionne le spectateur à l'observer selon son approche.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Les artistes sélectionnés répondent à certaines représentations majoritaires des maladies psychotiques (mutisme prolongé, criminalité, perversité, incapacité d’adaptation à la société…). Ces cas correspondent aux archétypes que le public redoute généralement en entendant le mot “schizophrénie” , assimilé à la folie. Or la schizophrénie et les troubles psychotiques sont loin d’être systématiquement l’apanage de cas extrêmes, non traités etc. puisque beaucoup de personnes mènent des vies relativement normales en souffrant de cette maladie grâce aux médicaments. Le film présente les créations de ces malades en soulignant comment le contexte d’internement et son effet sur leur psychologie les a amenés à produire des œuvres remarquables, qui font d’ailleurs l’objet de l’exposition, du film etc.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Ce film a été projeté au Musée de l’Art brut de Lausanne (Suisse)

Communications et événements associés au film

Public

Tout public

Audience

Descriptif libre

À chaque artiste est dédié le type de séquence suivante :

- Musique introductive (années 80 en général), chansons à paroles sans lien apparent avec le thème

- Un texte infographié qui présente l’identité de l’artiste, sa pathologie, les évènements marquants de sa vie en lien avec sa maladie, le cadre et le contexte de création artistique pendant l’internement, sa productivité etc.

- Un commentaire sur des aspects précis de l’œuvre , toujours rapportés à la personnalité et au monde intérieur de l’artiste. Plusieurs peintures (trois en moyenne) sont présentées par artiste. Il s'agit d'un documentaire singulier qui relève de l’exercice créatif, protéiforme (décalage des styles musicaux par rapport à l’image, description poétique, richesse des plans) qui se veut en écho à l’art brut.

Notes complémentaires

fonds Eric Duvivier. code 664

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Nadia El-Khamlichi