L'ange du foyer (1928)

De Medfilm



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Titre :
L'ange du foyer
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Durée :
35 minutes
Format :
Muet - Noir et blanc - 35 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Commanditaires :
Archives détentrices :

Générique principal

« Ministère de l’Education Nationale – Collection du Musée Pédagogique, 29 Rue d’Ulm, Paris – Prêts gratuits. La Conférence Générale des Caisses d’Épargne de France présente. L’Ange du Foyer. Interprété par : Andrée Brabant – la mère, Georges Gauthier – le père et Le petit Jimmy – Jacquot. Argument de M. Grandemain, Chef du Secrétariat de la Caisse d’Épargne de Paris. Scénario et Réalisation de Jean Benoit-Lévy. Prises de vues de : E. Monniot. »

Contenus

Sujet

L’épargne

Genre dominant

Fiction

Résumé

Pierre Simon est marié et père de trois enfants. Joueur malchanceux, il dilapide les économies de la famille. Après avoir vainement essayé de le raisonner, son épouse Marie ouvre à son insu un compte d’épargne, ce qui leur permettrait de parer à un événement ou une situation imprévue. Celle-ci survient lorsqu’elle est renversée par une voiture et décède à l’hôpital. Pierre se retrouve seul avec ses enfants et, un malheur n’arrivant jamais seul, il est licencié pour raison économique. Face à cette situation, Jacquot, l’aîné des trois enfants, se résigne à abandonner l’école pour travailler et subvenir ainsi aux besoins du foyer. C’est alors qu’il découvre, soigneusement dissimulé parmi ses cahiers de classe, le livret d’épargne de sa mère. La famille est sauvée, le père se voit confier la gérance d’une succursale et achète une maison de campagne.

Contexte

En 1926, le Président du Conseil (Premier ministre) et ministre des Finances, Raymond Poincaré, décide de « sauver » le franc, sévèrement attaqué sur le marché des changes, face à la livre sterling et au dollar. La valeur en or du franc, inchangée depuis 1801, passe alors de 322 mg à 65,5 mg, soit une diminution des quatre cinquièmes. La valeur de l’épargne et des économies sont donc divisées par cinq. Cette opération nécessaire mais impopulaire remplace le franc germinal par le franc Poincaré. C’est dans ce contexte que le film L’Ange du Foyer a été réalisé à la demande de la Conférence Générale des Caisses d’Épargne de France, qui y a associé le ministère de l’Éducation nationale. Le but était d’une part de promouvoir l’épargne auprès du plus grand nombre et, d’autre part, de sensibiliser la génération montante à l’épargne prévoyante et responsable.Source :BERNSTEIN Serge, La France des années 30, Armand-Colin, Paris 2011

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Oui.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Non.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Non.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

La première partie du film met en exergue le caractère dispendieux de Pierre Simon et celui, économe, de sa femme Marie. La leçon d’économie du maître d’école de Jacquot est aussi destinée au spectateur et l’invite clairement à suivre l’exemple de Marie. L’accident de celle-ci et son décès consécutif constituent l’événement décisif dans l’évolution de Pierre, qui rompt avec ses mauvaises habitudes. Les dix dernières minutes du film constituent une allégorie de la mère travailleuse et économe, ange gardien qui sauve post-mortem son foyer.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Ce film étant avant tout un film d’éducation social, la santé et la médecine en sont quasiment absentes, sauf dans la scène de l’accident.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Cinémas d’exploitation et projections itinérantes

Communications et événements associés au film

Public

Grand public

Audience

Descriptif libre

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Générique

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Pierre Simon, mari dépensier et sa femme, mère au foyer économe

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Le film s’ouvre sur un guichet vu à contre-jour de l’intérieur. Un ouvrier présente sa fiche de travail et le salaire de la journée lui est remis. Plan d’ensemble des ouvriers et employés sortant de l’usine. Retour à l’intérieur en contre-jour du guichet où un autre ouvrier reçoit son salaire sur présentation de sa fiche de travail.

Plan rapproché sur des mains féminines s’appliquant au raccommodage avec une machine à coudre. Une main masculine tenant un portefeuille s’approche. Plan mi-moyen de Pierre Simon remettant à sa femme « sa part pour les besoins de la maison ». Plan rapproché de celle-ci qui, en lui prenant les mains, le supplie de faire attention à ses dépenses. Plan moyen en contre-plongée de leur petit dernier pour appuyer son propos. Plan d’ensemble de l’appartement et plan mi-moyen de Pierre Simon et de ses enfants à table. Plans rapprochés en contre-plongée de la main de Pierre émiettant un morceau de pain, signe de son caractère dépensier, et de la main de sa femme mettant précieusement sa part d’argent dans un coffret, signe de son caractère économe. Plan mi-moyen : elle range le coffret dans un tiroir, se retourne et regarde affectueusement son mari et ses enfants. Nouveau plan mi-moyen de ceux-ci à table. Plan d’ensemble de l’appartement avec toute la famille à table et nouveau plan rapproché en contre-plongée de la main de Pierre émiettant le pain.

Carton : « Gaspillage ! » Plan rapproché d’un évier rempli de bouteilles et d’un comptoir de bistrot sur lequel sont posés des verres de vin. Plan moyen, depuis un buffet, de Pierre réglant sa consommation puis trinquant avec deux de ses collègues. Nouveau plan rapproché et l’évier et du comptoir où le tenancier du bistrot récupère l’argent déposé par Pierre. Plan mi-moyen de joueur de tiercé faisant leurs paris au guichet et plan panoramique de l’hippodrome où courent les chevaux sous le regard du public. Plan mi-moyen des joueurs qui continuent à défiler devant le guichet.

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L’addiction au jeu de Pierre menace la sécurité financière des siens

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Plan rapproché des mains de Pierre prenant un billet dans le coffret d’économies de sa femme. Les mains de celle-ci se posent sur les siennes. Sous les portraits d’un couple d’âge mûr et d’un bébé et face à son visage implorant, il concède avec gêne avoir « perdu hier aux courses » mais lui dit qu’un « tuyau épatant », lui permettra de se « rattraper ». Plans rapprochés des deux personnages. Elle le conjure de modérer ses dépenses afin de parer à tout imprévu puis baisse la tête. Plan rapproché de ses mains qui essaient de retenir celles de Pierre. Plan d’ensemble de l’hippodrome et retour au plan rapproché : Pierre libère ses mains, plus sensible à l’appel du jeu qu’à celui de sa femme. Alternance de plans rapprochés des deux personnages. La lèvre tremblante et au bord des larmes, elle essaie d’insister. Contrarié, il la rabroue puis s’apaise et parvient même à lui rendre le sourire. Plan mi-moyen et plan d’ensemble de Pierre qui embrasse sa femme puis sort avec son fils aîné et sa fille, tandis que celle-ci reste avec le benjamin, qui a sauté de son lit. Plan mi-moyen en plongée de celui-ci à côté d’elle, alors qu’elle referme le coffret d’économies. Plan rapproché sur son visage qui se redresse en pensant amèrement à l’usage que fait son mari des économies de la maison. Plan d’ensemble en contre-plongée du bistrot où Pierre salue le tenancier et ses deux collègues. Il se dirige ensuite vers une machine à sous pour tenter sa chance. Alternance de plans mi-moyens de Pierre essayant à plusieurs reprises d’obtenir le jackpot et de plans rapprochés des mains de sa femme s’agrippant sur le coffret d’économies et du visage marqué par l’amertume de celle-ci. Alternance de plans mi-moyens du benjamin tirant la robe de sa mère et se faisant cajoler par elle, et de plans rapprochés de Pierre s’obstinant sans succès sur la machine à sous.

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La leçon d’économie de Jacquot

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Plan rapproché de dos d’un maître d’école écrivant sur un tableau noir. Plan d’ensemble d’une salle de classe depuis le fond de celle-ci. Un enfant qui en chahute un autre se fait reprendre par ses camarades. Le maître termine d’écrire et se retourne vers ses élèves, Plan rapproché sur la phrase écrite au tableau : « l’économie et un devoir ». Nouveau plan d’ensemble de la salle. Le maître tapote la joue de Jacquot et va s’asseoir à son pupitre. Plan moyen du maître commençant sa leçon d’économie en prenant l’exemple du » livret de Caisse d’Épargne ». À l’avant-plan, Jacquot l’écoute attentivement.

Plan moyen de Jacquot assis à la table du salon de l’appartement et travaillant sur la leçon d’économie. Son petit frère vient le rejoindre et regarde ce qu’il écrit. Plan rapproché de la page du cahier sur laquelle Jacquot écrit : « L’économie est un exercice que nous… » Retour au plan moyen. Sa mère, qui travaillait dans la cuisine à l’arrière-plan, s’essuie les mains et le rejoint. Plans rapprochés de Jacquot résumant sa « leçon sur l’épargne » et de sa mère auquel vient une idée. Elle lui demande si le maître leur a indiqué « ce que rapportait un placement fait à la Caisse d’Épargne ». Il lui répond qu’une économie quotidienne d’un franc rapporte « plus de 12.000 francs » au bout de vingt ans. Plan moyen du benjamin qui écoute et plan rapproché sur ce qu’a écrit Jacquot : « L’épargne est un exercice que nous devons pratiquer souvent. Pensons-y chaque fois que nous sommes tentés de dépenser nos sous en friandises. Un peu répété plusieurs fois, fait beaucoup. D’un petit gland sort un grand chêne ». Retour au plan moyen du benjamin et au plan rapproché de la mère regardant affectueusement son fils. Elle sait maintenant ce qu’il lui reste à faire.

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La mère de Jacquot ouvre un Livret d’Épargne et s’interdit toute dépense inutile

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Plan rapproché du fronton d’un immeuble avec l’enseigne « Caisse d’Épargne » surmontée d’un lion. Fondu de transition. Plan de demi-ensemble de la salle d’attente. Les deux guichets sont occupés. L’un d’eux se libère et le gardien fait signe à la mère de Jacquot de s’avancer. Plan mi-moyen de celle-ci au guichet. L’agent lui reprend le document qu’elle vient de signer et lui remet un Livret d’Épargne. Elle se retourne pour le regarder. Plan rapproché sur ses mains serrant son porte-monnaie et son tout nouveau Livret d’Épargne.

Comme le montre un autre plan rapproché, elle le dissimule derrière le portrait du bébé. Plan d’ensemble de l’appartement. Elle met son tablier de travail, embrasse son benjamin qui sort de la cuisine et va s’asseoir à table, et se met au raccommodage. Plans rapprochés. Elle travaille à la machine à coudre, s’arrête un instant, regarde le portrait du bébé, et reprend son ouvrage.

Plan rapproché de ses mains couvertes de mousse et plan mi-moyen la montrant occupée au lavage du linge. Nouveau plan rapproché de ses mains en train de coudre et nouveau plan mi-moyen la montrant concentrée sur son travail. Son benjamin, visible à l’avant-plan, lui tend un magazine de mode qu’elle regarde. Autre plan rapproché sur ses mains tournant les pages et s’arrêtant sur celle des chapeaux. Retour au plan mi-moyen qui alterne avec un plan rapproché de son vieux chapeau et un plan panoramique allant de celui-ci au portrait du bébé. Elle aurait bien envie de changer de coiffe, mais son Livret d’Épargne se rappelle à son souvenir. Elle rend le magazine à son benjamin et se remet à son ouvrage. Plan rapproché sur le magazine dont le petit garçon découpe les images avec des ciseaux.

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Pierre, malchanceux, se dispute avec sa femme et leurs enfants en font symboliquement les frais

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Plans rapprochés. Elle prend le Livret d’Épargne, dont l’une des pages apparaît brièvement, puis le remet en place avec soulagement. L’introduction d’une clef dans une serrure la fait sursauter. Plan moyen de Pierre Simon qui rentre dans l’appartement, l’air soucieux, et enlève son chapeau. Son « tuyau épatant » n’a rien donné. Plan rapproché sur le visage furieux de sa femme. Retour au plan moyen. Il vient vers elle et lui parle d’un « coup à la Bourse » dont « un copain » lui a parlé. « C’est la fortune assurée avant ce soir » insiste-t-il. Il porte ensuite son regard sur le coffret d’économies. Plan rapproché de celui-ci, où il ne subsiste que quelques pièces, et du visage de Pierre qui regarde à nouveau sa femme, Marie, et lui demande où elle cache désormais ses économies. Alternance de plans rapprochés du visage de celle-ci, qui reste muette et baisse la tête, et du visage de Pierre qui, devant ce silence, passe de la tendresse à la fureur. Plan d’ensemble de l’appartement. Pierre tape du poing sur la commode et commence à marcher nerveusement dans le salon. Plans rapprochés du visage de Marie à côté du portrait du bébé. Retour au plan d’ensemble. Pierre s’énerve pour de bon et, fâché, qui le salon. Plans rapprochés de la porte qui claque, du portait du bébé qui tombe, du cadre qui se brise au sol et de Marie qui le ramasse. Nouveau plan d’ensemble. Tandis qu’elle examine les dégâts, Pierre rouvre la porte et, constatant ce qui s’est passé, rentre un peu honteux dans le salon, sous le regard sévère de sa femme. Bref plan rapproché du portait avec le cadre brisé et plan d’ensemble de Pierre sortant de l’appartement, tandis que Marie ramasse les débris de verre avec une pelle et une balayette. Il s’apprête à se coiffer d’une casquette mais s’arrête, revient vers sa femme, l’embrasse sur le fond et ressort. Elle va à la porte, le regarde partir en souriant et referme celle-ci. Plan d’ensemble de l’entrée de l’immeuble. Pierre embrasse ses enfants qui jouent ensemble devant le porche.

Retour dans l’appartement. Plan moyen en plongée d’une commode sur laquelle est posé le portrait. Marie s’agenouille, ouvre le tiroir du bas et y prend l’un des « cahiers de son aîné Jacquot », qu’elle garde « depuis sa première année de classe ». Plan rapproché sur le visage de Marie qui lit l’un d’eux, dont l’une des pages apparaît brièvement. Retour au plan moyen. Marie retire le Livret d’Épargne du portrait, le dissimule entre les cahiers de classe, referme le tiroir, se redresse et prend le portrait. Plan moyen de Jacquot qui entre dans l’appartement et appelle sa mère. Celle-ci finit de mettre son manteau et lui dit de « bien garder la maison » pendant qu’elle porte « ce portrait à l’encadreur ». Sa fille et son benjamin entrent à leur tour dans l’appartement. Elle les embrasse puis sort, tandis qu’ils la saluent et referment la porte.

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Marie est victime d’un accident et décède

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Plan général d’un carrefour à une heure de grande circulation. Plan d’ensemble de Marie qui s’engage sur la chaussée au milieu du flot de circulation. Retour au plan général. Alternance d’un travelling sur Marie traversant le carrefour et d’un plan moyen sur un camion qui s’avance. L’accident est inévitable. Plan rapproché de Marie hurlant au moment du choc, plan moyen au ras du sol du camion qui passe et travelling en contre-plongée sur Marie étendue au sol. Alternance de plans en plongée du sac à main et du portrait sur la chaussée, avec la main de Marie étendue au sol et les pieds des passants qui accourent, et de plans d’ensemble du carrefour où un attroupement se forme. Marie est finalement emmenée, le sac à main et le portrait restent sur la chaussée.

Plan rapproché sur un coin de la table du salon. Une assiette, un verre, des couverts et une serviette sont prêts pour le dîner. Cette dernière est soulevée et un écrin avec un bijou y est déposé. Plan d’ensemble de l’appartement. Pierre Simon fait comprendre à Jacquot, qui fait ses devoirs, qu’il s’agit d’une surprise pour leur mère. Il va ensuite à la porte de la cuisine et demande à sa fille si sa mère « n’est pas encore rentrée ». Il regarde la pendule, enlève sa veste et s’assied dans un fauteuil pour lire le journal. Son benjamin vient le rejoindre. Alternance d’un plan moyen de Pierre, l’air soucieux, dans son fauteuil avec le petit garçon à ses côtés, et de plans rapprochés de la pendule. Il se lève, car on a frappé à la porte. Plans moyens et rapprochés de Pierre qui ouvre celle-ci. Apparaît la silhouette d’un homme qui lui annonce l’accident de sa femme. Sa fille accourt, Jacquot lui donne son manteau et sa casquette et, l’ayant regardé partir, referme la porte. Les deux enfants se demandent ce qui se passe. Plan d’ensemble de Jacquot qui s’assied à table, perplexe, et plan rapproché de l’assiette et de la serviette avec l’écrin contenant le bijou.

Plan rapproché de la pendule et plan moyen de Jacquot qui est assis sur son lit. Un bruit lui fait dresser l’oreille. Plan d’ensemble de l’appartement dans la pénombre où Pierre Simon vient de rentrer, anéanti. Jacquot, qui s’est levé allume la lumière. Pierre s’assoit à table et prend le dé à coudre de Marie. Plan mi-moyen en plongée de Jacquot qui s’est assis face à lui et veut savoir ce qui s’est passé. Plan moyen de Pierre qui se fige dans son mutisme. Alternance du plan mi-moyen de Jacquot qui insiste et du plan rapproché de la main de Pierre qui finit par lâcher le dé à coudre. Jacquot comprend et Pierre s’effondre : Marie est décédée.

Plans rapprochés d’une photo représentant Marie et Jacquot, de ce dernier se faisant coudre par sa sœur un bandeau noir à la manche de son costume en signe de deuil, et du benjamin assis sur un tabouret et tirant sur les rideaux. Il comprend confusément qu'il n'aura plus de maman.

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Pierre se retrouve au chômage et Jacquot doit arrêter ses études

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Plan rapproché et plan moyen de Pierre à l'usine, le regard vide. Il se remet ensuite à son travail lorsque, un malheur n'arrivant jamais seul, un collègue arrive et lui annonce leur licenciement économique. Alternance de plans rapprochés de Pierre retombant dans sa tristesse et de sa fille qui, dans l'appartement, donne en souriant un bol de lait au benjamin qui est malade. Les temps à venir seront encore plus difficiles pour eux.

Plan rapproché sur le coffret d'économies presque vide et plan mi-moyen sur Jacquot qui est assis à table et fait ses devoirs. Tandis qu'en arrière-plan sa sœur est affairée à un travail de couture, il s'arrête pour réfléchir, pose son stylo-plume et prend le journal qui est devant lui et dans lequel figure une annonce, visible en focus, indiquant qu'un « jeune homme » est demandé « pour faire des courses ». Il regarde vers sa sœur. Plan rapproché sur celle-ci, qui se penche sur le benjamin couché dans son lit. Retour au plan mi-moyen de Jacquot, qui réfléchit toujours. Nouveau focus sur l'annonce. Il sait ce qui lui reste à faire.

Plan d'ensemble de la salle de classe avec, cette fois, les enfants vus de face. Ils rangent leurs affaires dans leurs cartables et s'en vont. Seul Jacquot reste. Bref plan de l'horloge accrochée au mur. Plans moyens et rapprochés de Pierre qui va voir le maître à son pupitre et lui explique son cas. Celui-ci lui propose des cours du soir. Plan rapproché sur la manche gauche du manteau d'écolier de Jacquot, que celui-ci découvre, faisant apparaître son bandeau noir de deuil. Le maître y pose sa main en signe de compassion.

[27'12"]


Alors que tout semblait perdu, le Livret d’Épargne sauve la famille

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Plan rapproché de la photo de Jacquot et de sa mère Marie. Plans moyens en plongée et en contre-plongée de Jacquot déposant son cartable et sa casquette sur la commode et s'accroupissant pour ouvrir le tiroir du bas et ranger définitivement ses affaires. Il relève la tête et regarde la photo en pensant à la « peine » qu'aurait eue sa mère à le voir obligé d'abandonner l'école. Plan d'ensemble du salon de l'appartement avec, au premier plan, Pierre Simon, désormais au chômage, qui se retourne et pousse un soupir. Sa fille abandonne un instant le travail qu'elle effectuait à la machine à coudre, se rend dans la chambre à coucher. Plan rapproché sur le benjamin couché dans son lit et malade, sur lequel elle se penche pour lui prendre la température. Alors que son fils Jacquot continue de feuilleter ses cahiers de classe, Pierre ouvre une armoire et y prend le courrier que lui a envoyé un « directeur commercial ». Le contenu de celui-ci, que révèle un focus, indique que l'entreprise de celui-ci est « disposée à lui confier la gérance » d'une de leurs succursales moyennant le versement d'une caution de « 5.000 frs ». Alternance de plans en contre-plongée de Pierre lisant ce courrier avec des plans moyens en plongée et des plans rapprochés de Jacquot qui prend et feuillette l’un après l’autre ses cahiers de classe. Son visage change soudain sous l’effet d’une prodigieuse découverte : le Livret d’Épargne de sa mère, dont un bref plan rapproché montre une page. Il redresse la tête vers son père pour lui montrer sa découverte, mais celui-ci est absorbé par la lecture de sa lettre. Nouveau plan rapproché sur la photo, devant laquelle Jacquot remet le Livret à son père qui le prend distraitement, chiffonne la lettre qu’il vient de lire et la jette par terre : où donc pourrait-il trouver les 5.000 francs demandés ? Plan d’ensemble de l’appartement, Pierre ouvre le Livret et en regarde le contenu avec Jacquot. Alternance de plans rapprochés du visage ému de Pierre et de ses mains qui en tournent les pages, et de reprise des plans rapprochés des mains de Marie cousant, lavant et raccommodant. Il pense à sa femme qui travaillait avec amour au foyer, économisait et faisait fructifier la part qu’il lui donnait tandis que lui-même gaspillait son salaire en jeux et en paris. Retour au plan d’ensemble de l’appartement. Jacquot et sa sœur entourent leur père et le benjamin saute de lit et vient les rejoindre. Alternance de plans rapprochés du livret dans les mains de Pierre, que ses enfants regardent, et de la photo de Jacquot avec sa mère. Les économies de Marie les ont sauvés.

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L’exemple de Marie fait école chez ses enfants

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Grâce à l’épargne ainsi constituée, la situation de Pierre Simon et de ses enfants se redresse. Plan d’ensemble panoramique mettant en évidence le benjamin, Petit-Pierre, en train de courir dans la cour de la ferme où il est en convalescence, et plan moyen de Jacquot, assis avec ses camarades dans la salle de classe et travaillant pour préparer le Certificat d’Études. Leur père, Pierre Simon, est devenu le gérant d’un magasin et le propriétaire d’une petite maison. Plan d’ensemble de celle-ci et plan général des champs environnants, au milieu desquels passe un chemin où se promènent Pierre et ses enfants. Plan mi-moyen de Pierre tenant Petit-Pierre dans ses bras. Plan d’ensemble d’un pont sur lequel ils s’arrêtent et s’asseyent. Jacquot s’essaye au ricochet. Plan moyen de Pierre donnant à son Jacquot et à sa sœur un Livret d’Épargne pour « leurs petites économies » et les invitant à appliquer « la grande leçon » qu’ils ont apprise de leur mère. Alternance de plans rapprochés du visage souriant de Petit-Pierre et de la couverture d’un Livret d’Épargne en surimpression duquel apparaissent le visage souriant de Marie et ses mains qui s’ouvrent. Souvenir de l’exemple donné par une épouse et mère travailleuse et économe. Le film se termine sur un carton avec la signature de Jean Benoit-Lévy.

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Notes complémentaires

Andrée Brabant (la mère) a aussi joué dans les films Maternité (1930), La Maison (1931) et Feu de paille (1939) de Jean Benoit-Lévy (et Marie Epstein pour le premier et le deuxième).

Jimmy Gaillard (Jacquot), de son vrai nom Maurice Duchein, a aussi joué les enfants vedettes dans Le Nid (1928), Peau de pêche (1929), Jimmy (1930), Le Cœur de Paris (1931) et La Maison (1931) de Jean Benoit-Lévy (et Marie Epstein pour le deuxième et le troisième).

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Edouard Wermeister, Emmanuel Nuss
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