L'alcool au travail
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Plan général de chantier. Un cri, une planche tombe. « Naturellement, c’est Leblanc ! » en voix off. Un ouvrier se fait engueuler par le chef de chantier dans son bureau : c’est Leblanc. Ce n’est pas la première faute qu’il commet. Heureusement qu’il est père de famille, sinon, il serait déjà viré. Il ferait quand même bien d’aller consulter un médecin. Celui-ci est installé dans un bureau exigu, il ne s’agit sans doute pas d’un décor parce qu’il impose un recul limité pour la caméra. Le médecin s’enquiert de la consommation d’alcool de Leblanc. « Je sais bien que beaucoup de personnes oublient que le vin est une boisson fortement alcoolisée », ajoute-t-il quand Leblanc, en amorce de l’image, lui a répondu qu’il buvait deux litres de pif en plus du remontant du matin et de l’apéro du soir. Graphique animé comparant la consommation d’alcool par habitant de différents pays : la France est vainqueur. Le médecin est un homme réaliste et simple, il parle directement, sans chercher à moraliser. « Boire du vin n’est pas dangereux, à condition d’en boire modérément : 1 litre par jour pour un ouvrier, trois quarts pour un métier itinérant, encore moins pour un travailleur sédentaire. » Leblanc fait boire à ses enfants du vin coupé d’eau ? Il doit cesser immédiatement.
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l'alcool : un danger pour toute la société
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Le commentaire enchaîne : « L’alcool ne touche pas qu’une couche sociale ». Inventaire des situations éthyliques. Petites habitudes d’amis dans un café, mondanités dans un riche appartement. Un homme dans l’obscurité de son salon se remplit un nouveau verre devant la télévision montrant une mire détraquée. « On prétend même que l’alcool fait oublier la solitude… » Séquence d’alcool au volant, avec un homme qui prend la voiture après s’être attardé au restaurant. Il dénoue sa cravate et jette un œil vague vers le paysage englouti par la nuit. « Cette route, on la connaît par cœur, la voiture semble rouler toute seule. » Sur un fond de roulements de tambour aux échos funèbres, succession de vues sur des articles de journaux qui relatent des accidents de la route.
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le poison des familles
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Après une composition chorégraphique dans laquelle des verres se mettent à tourner en envoyant des reflets, nouveaux graphiques animés indiquant la courbe des tuberculoses liées à l’alcool, celle des hommes croissant plus vite que celle des femmes parce qu’elles boivent moins. De manière générale dans le film, l’alcoolisme féminin n'est pas traité. La femme est davantage montrée comme une victime du vice éthylique des hommes, au même titre que les enfants, comme l’illustre la séquence suivante qui montre la visite d’un médecin auprès d’un enfant malade, « nerveusement instable ». Dans l’appartement noyé d’ombre, le médecin s’enquiert de la santé du mari, façon de mettre à jour son problème d’alcoolisme. « Je crains que votre fils ne paye l’intempérance de son père », ajoute-t-il après avoir examiné l’enfant. Le visage de la femme est marqué par une souffrance patiente. Sa voix est blanche, presque un souffle quand elle apprend au médecin que son mari a perdu sa place parce qu’il boit et que ses dépenses à l’estaminet privent le foyer de l’argent nécessaire.
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L'alcoolisme a un coût
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Quelques nouvelles données, jetées dans un pêle-mêle sinistre. Pourcentage des enfants de parents alcooliques dans les établissements surveillés ou à l'Assistance publique. La toge d’un avocat dont on ne voit pas le visage, comme si son anonymat suggérait le caractère général de sa plaidoirie : « Le criminel, ce n’est pas juste cet homme, c’est l’alcool, ce poison qu’on délivre sans ordonnance. » Schéma animé qui rappelle le montant des dépenses de prises en charge des malades de l’alcool, et celui de leurs dépenses pour le consommer. « Avec tout l’argent économisé, on pourrait acheter… » … certes, des écoles, des logements sociaux, mais aussi et surtout, des autoroutes!
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