Images de la folie (1950)

De Medfilm



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Titre :
Images de la folie
Série :
Année de production :
Pays de production :
Réalisation :
Conseil scientifique :
Durée :
15 minutes
Format :
Parlant - Couleur - 16 mm
Langues d'origine :
Sous-titrage et transcription :
Sociétés de production :
Archives détentrices :

Générique principal

« Tourné dans le cadre de l’Exposition internationale d’Art psychopathologique à l’occasion du Premier Congrès mondial de Psychiatrie, ce film a été réalisé grâce à l’obligeance de monsieur le professeur Jean Delay, des docteurs Henri Ey et Henri Bessière, et de monsieur Graulle, Directeur de l’Hôpital St-Anne, où se trouvaient exceptionnellement rassemblés les tableaux les plus significatifs en provenance du monde entier. Réalisation : Enrico Fulchignoni. Images : Pierre Fournier ; Montage : Olivier Grégoire. Musique : Alain Duvivier. Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire ; Direction : Georges Tzipine. Une production des Films Art et Science. Direction générale : Eric Duvivier.
Les récents travaux de la psychiatrie s’attachent à étudier le sens médical des peintures et des dessins réalisés par des malades mentaux qui se libèrent ainsi à travers un univers de rêve insolite, sans espace ni temps, de tendances ignorées, de souvenirs oubliés, d’espoirs déçus…
Ce film n’a pas pour but d’examiner et d’interpréter ces tableaux pris dans leur individualité : ses images et sa musique font un voyage à travers le monde de la folie pour tenter de pénétrer son intimité naïve, son paradis perdu, ses espoirs, ses angoisses, ses obsessions, ses martyrs… »

Contenus

Sujet

La peinture comme expression de patients psychiatriques.

Genre dominant

Résumé

Ce film est une succession de dizaines de peintures et de dessins réalisés par des personnes souffrant de troubles mentaux et qui expriment par l’art les sentiments qui les habitent. Le commentaire traduit ces sentiments en paroles, donnant ainsi une cohérence au film.

Contexte

Dès la fin du XIXe siècle, spontanément ou avec l’encouragement de médecins qui avaient découvert leurs talents artistiques, des patients ont commencé à réaliser des œuvres artistiques dans des asiles et des hôpitaux psychiatriques du monde entier. Dans les années 1920 et 1930, des artistes tels que Guillaume Pujolle, Aloïse Corbaz et Albino Braz furent internés et réalisèrent des œuvres qui devinrent connues sous le nom « d’Art Brut ». Ces collections firent l’objet de deux expositions à l’hôpital Sainte-Anne : "œuvres de malades mentaux" en 1946 et "Exposition internationale d’art psychopathologique" en 1950, au cours de laquelle a été réalisé ce film.

Éléments structurants du film

  • Images de reportage : Oui.
  • Images en plateau : Non.
  • Images d'archives : Non.
  • Séquences d'animation : Non.
  • Cartons : Non.
  • Animateur : Non.
  • Voix off : Oui.
  • Interview : Non.
  • Musique et bruitages : Oui.
  • Images communes avec d'autres films : Non.

Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?

Le film dirige le regard du spectateur en fonction des différents tableaux qu’il montre. La musique et la voix off sont souvent en synchronisation avec les changements de plans, et donc de tableau. La voix off n’étant pas omniprésente, c’est essentiellement les tableaux qui dirigent le spectateur. Il se fait sa propre idée de comment la folie peut être représentée par des patients souffrant de troubles psychologiques. Ainsi, au fil des œuvres, le spectateur est amené à se demander de quels maux souffrent ces gens, pour avoir peint des œuvres comme celles que l’on nous montre à l’écran.

Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?

Il ne s’agit pas de représenter la médecine et la santé. Il s’agit d’offrir une possibilité au spectateur d’avoir un regard sur les œuvres de malades. Si certaines œuvres peuvent être mises en comparaison avec le domaine de la santé et de la médecine, il est plus qu’évident que la maladie est elle-même représentée au travers de ces créations.

Diffusion et réception

Où le film est-il projeté ?

Premier Congrès mondial de Psychiatrie

Communications et événements associés au film

Exposition internationale d’Art psychopathologique, Premier Congrès mondial de Psychiatrie

Public

Médecins psychiatres

Audience

Descriptif libre


[01'55"]
Ouverture. Image floue. Musique lancinante et tourmentée. Ciel et vagues sombres. Horloge à douze têtes de mort, Horloge classique, mais sans aiguilles. Visible à côté, une langue de serpent. Zoom lent sur une galerie noir vers ciel gris.
« À cent mètres sous la terre, le soleil flamboie comme une orange. »
Plan en cercle d’une ronde humaine presque dévêtue autour d’un tronc d’arbre contenant des ossements. Mains levées vers les oiseaux. Violon, archet et harpe de granit.
« Musique, fleur docile du printemps. Musique et son brusque des voyelles. »
Musique lancinante aiguë au violon. Défilement d’une portée et de notes blanches à doubles croches. « La vérité s’envole de la bouche vigilante. »
Défilement de moutons blancs. De nouveau les instruments de granit. Trois violonistes. Zoom lent sur une galerie carrée sans fin apparente.
« Un morceau de bois qu’entraîne le courant. Où va-t-il ? »
De nouveau une musique lancinante et tourmentée. Zoom lent sur un homme et une femme vus de dos, face à la mer.
« Où va notre amour ? Jusqu’à la mer. Se perdre comme une épave. »
Animal hybride à la mâchoire inquiétante. Personnage aux yeux attentifs. Accentuation de la musique puis reprise plus lente. Plan transversal de fleurs à des silhouettes de chats parsemés de taches. Fondu de transition. Silhouettes de chevaux.
« À quoi te servent tes bras de plume ? Dans ta cage d’eau ? Ouvre tes yeux à la lumière de la fête ! »
Dévoilement descendant d’un canard d’un étang au clair de lune. Autre canard difforme.
[05'00"]
« Je te connais, mon cauchemar est témoin, toi qui manquais à l’appel. »
Dévoilement montant d’un chat zébré. Roulement de tambour et son sourd d’une corde. Un visage aux nez et à la bouche de côté. Un bouc à clochette aux griffes démesurées. Le visage en deux fois. Le visage en une fois. Note longue. Deux humanoïdes et un tuyau sur fond de damier. Paons. Chat dressé. Zoom sur un œil et des formes ondulées.
« Terreur joyeuse qui te change en dentelle. »
Chat inquiet. Fondu de transition. Chat souriant. Éclatement de formes et de couleurs laissant deviner un chat. Fondu de transition. Éclatement indéfinissable de formes et de couleurs. Point d’orgue oppressant.
« Chanson allumée dans le vague ! Cri d’eau, d’air et de feu ! »
Formes ondulées à bulbes laissant deviner des griffes. Point d’orgue oppressant, un ton plus bas. « Parfums éclos des déluges. »
Formes de vagues. Flamme dans une fleur en éclosion. Paons. « Enfance brève, folle au grand vent. Dimanche du stade, la mêlée dans un rire. Monceaux d’enfants changés en sauterelles. »
Musique moins oppressante, rythmée par un tambour. Dessins enfantins : homme aux mains en fleurs avec arc de cercle noir et flèche rouge vers le bas. Zoom sur un stade avec des enfants en forme de sauterelles. Succession d’enfants-sauterelles. « Je te connais, mon cauchemar est témoin, toi qui manquais à l’appel. » (Plus rapide)
Forme humaine émergente. Plans transversaux. Formes noires analogues aux enfants-sauterelles. Cathédrale émergeant d’un nuage et, à côté, un chevalier.
« Je me souviens des villes où j’ai vécu. Les corps humains légers comme de la paille. Dans tous les incendies de l’automne. Mains qui portent la parole à la bouche de l’enfant. Ni espoir ni mensonge dans leurs yeux inédits. »
Femme allongée en tenue moyenâgeuse. Femme en robe à crinoline. Plan transversal. Dromadaires et chevaux. De nouveau la femme à crinoline. Des enfants près des jambes de leur mère.
« On attend des amis qui ne viendront jamais. »
Plans descendants, montants et transversaux. Des jeunes au visage mesquin et aux habits de carnaval. Une autre musique au rythme lancinant. « Silence de plomb des ouvriers au chômage. »
Plan descendant. Une famille. Le père, grand et fort, en habit noir, ses enfants, petits et frêles, en habits clairs. Derrière, la mère de dos et le visage mesquin de profil, une bougie à la main.
« Ma bien-aimée des chambres noires de misère. »
Chute grave de la musique puis reprise du rythme lancinant. Plan montant. Deux enfants assis, une femme debout avec un livre en face d’eux. Fondu. Plan rapproché des deux enfants. Plan rapproché de la femme.
Un homme regardant une femme à travers une porte. Fondu. Plan rapproché sur le visage de la femme. Fondu. Plan rapproché sur le visage de l’homme.
« Nous courrions au match de boxe ! » (Voix aiguë, excitée)
Des personnes cheminant comme des forçats sous le regard d’autres personnes. Plans rapprochés sur le visage d’une femme, puis sur le visage de boxeur d’un homme et sur le visage d’une femme blonde.
« Gueules humaines lourdes comme des bêtes. » (Voix grave, pesante)
Roulement de tambour. Le match de boxe. Corps nus. Plan rapproché sur le visage d’un des boxeurs.
« Le regard d’attente. »
Musique grave sombre, ponctuée par le tambour. Plans rapprochés sur des visages masculins et féminins. De nouveau le visage de la femme blonde. Retour sur le match de boxe.
« Ventre et jambes inflexibles dans l’âprement du combat. »
Plan rapproché de plusieurs visages, du visage du boxeur. Visages torturés, marqués par la souffrance. Un seau de sang renversé. Une bouche qui écume du sang.
« Je te connais, mon cauchemar, toi qui manquait à l’appel. » (Voix inquiète)
[08'52"]
Note d’attente. Plan montant sur un couple de monarques. Défilement de femmes en tenues élégantes et à la poitrine parfois apparente.
« Nos rêves de princes et d’empereur le samedi soir au bal musette. »
Musique rythmée. Trompettes (au son et à l’image). Couples en tenue élégante.
« Cicatrice des yeux, regards figés dans l’infini. »
Couple de monarques.
« Les princes perdent leur aplomb. Le règne des rois est fini. »
Femme en tenue élégante, à la poitrine apparente. Femme à moitié dénudée.
« Encore des yeux de plâtre. »
Monarque. Trompettes. Femme à la poitrine visible.
« Les joues gonflées de feu. »
Trompettes. Défilement de robe de danse, à l’endroit, à l’envers, puis de nouveau à l’endroit.
« La valse tourne dans le vide ! » (Voix en perdition)
Défilement de formes blanches et grises. De gauche à droite. De droite à gauche. Zoom sur des formes en couleurs. Encore une femme en tenue élégante. Des femmes à l’apparence d’hirondelles. Formes abstraites. Trompettes. Plan descendant sur la femme à la poitrine visible, dénudée. Une main rouge, une autre main rouge. Les deux mains. Visages de femmes fardées. Rapides plans descendants et montants. Formes abstraites. Musique accentuée.
« Mariage ? »
Note aiguë. Couple de mariés.
« Guerre ? »
Armée moyenâgeuse. Soldats avec armures et boucliers encadrant un grand cheval (seules les pattes en sont visibles). Accélération du rythme de la musique.
Défilement de corps blancs démembrés, menottes, fourche, croix, silhouette noire, corps blancs intacts, mais menottés. Musique lancinante.
« Et mon beau voyage en voiture. » (Voix ironique)
Défilement de deux corbillards, l’un noir, l’autre débordant de couleurs.
Autre note d’attente. Loup tête levée et gueule ouverte. Chemin barré par une clôture et, dans un champ, un arbre avec un œil, s’alimentant par un robinet et se sciant lui-même. Un chemin, une petite chapelle et, au fond, des yeux.
« Pourquoi partout des yeux ! Partout des yeux ! Et des mains qui m’appellent ! » (Voix angoissée)
Deux mains recouvrant un paysage tel en spectre et ne laissant passer qu’un faisceau de lumière. Autre musique lancinante. Zoom sur deux silhouettes remontant de la mer entre des rochers.
« Des rivages que la mer rejette / Montent les femmes silencieuses. »
De nouveau le loup. Plan transversal. Trois femmes dans un environnement sombre. Un corps allongé à leurs pieds.
« Dans la rue que la lune poignarde / Marchent les femmes silencieuses. »
Plan rapproché sur l’une des femmes. Musique grave rythmée par un tambour. Plan descendant de la lune vers des maisons sombres. Musique lancinante plus accentuée. Zoom sur deux visages endormis.
« Sous le ciel, sous les toits, sous la fatigue / Je dors pour oublier ma force / Je dors pour mériter ma mort. »
Plan descendant. Dans un escalier, une femme sans tête, celle-ci est portée par la main droite. Main squelettique avec des ongles en forme de griffes. Personnages aux visages inquiets, l’un d’eux est en robe et coiffé d’une perruque.
« Je te connais, mon cauchemar est témoin, toi qui manquait à l’appel ! » (Voix affolée)
[13'15"]
Intérieur d’une main ou d’un appartement. Plan rapproché. Une femme à moitié enfoncée à travers le plancher s’accroche à un fauteuil déformé ; au milieu de son front, un impact d’où coule du sang. Arrêt puis reprise plus lente de la musique. Plans descendants : des fleurs contenues dans un vase qui pleure, une sculpture sur pilier d’où coule de l’eau dans la gueule d’un crocodile. Au fond un hippopotame, des citrouilles et des fœtus. L’apparence stylisée d’une salle d’audience et de ses acteurs : les jurés sur deux rangées, les avocats et le juge au fond.
« Des juges. Toujours des juges ! Qui m’accusent ! Qui m’accusent ! Qui m’accusent ! » (Voix apeurée)
Plans rapprochés. Des visages torturés, marqués par la souffrance. Un bras tailladé. Une tête de mort et un visage côte à côte. Musique grave et tambour. Un homme réfléchissant. Une armure. Une main tenant une clochette. De nouveau la main squelettique aux ongles de griffes.
Musique grave. Chats grotesques aux couleurs vives. Visage indéfinissable. Plan montant. Visage de créature, à la peau glauque, aux traits émaciés, aux oreilles en pointe effilée, faisant songer au Nosferatu de Murnau. Zooms avant et arrière sur une spirale. Alternance de la créature avec la spirale. Variation d’une note d’attente. Un animal hybride. Des chauves-souris. Un visage. Un personnage, les mains à la tête, des corps humains dégoulinant de sa bouche dans une assiette, sur fond de caractères chinois. Musique grave et son d’un instrument à vent. Zoom de l’intérieur noir d’une église vers l’extérieur, à travers les filins du porche. De nouveau la spirale, mais cette fois avec un tableau : un crucifié pendu à une corde enroulée autour de l’index. Zoom lent sur ce tableau. Musique rythmée, accentuation, crescendo dramatique. Zoom lent sur un apparent décor de théâtre : rideau, masque, une étoile au fond.
Musique grave finale. Défilement de serpents. Retour de l’horloge sans aiguille puis de l’horloge à douze têtes de mort.
« Je te connais… mon cauchemar est témoin… toi qui man… » (Voix agonisante)
Néant.
[15'36"]

Notes complémentaires

Fonds Eric Duvivier code 167.

Références et documents externes

Contributeurs

  • Auteurs de la fiche : Paul, Emmanuel Colard, Emmanuel Nuss