L'eau, un bienfait, un danger
Le film nous présente l'élément aquatique par le biais de nombreux plans de vagues et de cascades. La voix off énonce des références bibliques liées à la relation de l'homme avec l'élément eau. Elle rappelle que la constitution du corps humain est composée entre autres de quarante-cinq litres d'eaux. La dangerosité de l'eau dans la diffusion de maladies est ensuite mise en avant par des images du Gange, région d'origine du Choléra. Sa dissémination à travers le monde est expliquée par les voyages des marchands et des conquérants qui ont transmis, par leurs déplacements, des maladies d'abord locales à d'autres territoires. Sept pandémies de Choléra depuis 1817 sont à déplorer, dues à l'irrespect des populations pour l'eau et les pratiques hygiéniques. Les révolutions modernes et techniques des hommes ont aussi servi à la propagation des maladies. Le bateau à vapeur est bien plus rapide que le voilier de l'époque pour transmettre des bactéries et les révolutions techniques, comme le train ou l'automobile, vont faciliter davantage cette diffusion.
Les bactéries en jeu
Le vibrion est la bactérie responsable de la contamination. Installée dans les intestins, elle cause la diarrhée. Le bacille est transporté au sein même des intestins, dans les cryptes intervillositaires, lieu privilégié pour la multiplication de bactéries pathogènes. Un litre et demi de liquide additionné aux sucs gastriques et à la bile forment le « chim ». Le « chim » se transforme en selle dans le colon, ce dernier absorbant le liquide de digestion. La sécrétion de liquide par les entérocytes et les cellules à mucus est régie en partie par l'activité adényl-cyclase AMP considérée à l'état physiologique comme égale à 1. Dans cette situation, la membrane apicale des cellules intestinales a un aspect moléculaire harmonieux avec les phospholipides, les protéines, le gangriosyde GM1 régulièrement réparti à sa surface. Tout est perturbé par le passage de ce germe responsable de diarrhée qui franchit la barrière de l'acidité gastrique. Cette capacité du germe à défaire la défense gastrique reste inexpliquée. Les quelques vibrions qui ont trouvé refuge aux pieds des villosités intestinales, se fixent sur des structures chimiques non encore caractérisées. Sur ces points d'ancrage, les vibrions se multiplient durant sept à huit heures jusqu'à totalement recouvrir les villosités. L'accrochage sur les entérocytes se fait par le glycocalyx ou facteur d'attachement sécrété par le vibrion. Les vibrions sécrètent une toxine composée de sous-unités A et B. Seule la sous-unité A est la partie active de la toxine, la B ne sert que d’intermédiaire à la A pour pénétrer dans la cellule. La sous-unité A va entraîner un arrêt de la destruction de l'adényl-cyclase et ainsi s'accumuler. Cela mène alors à une multiplication par quinze des enzymes AMP. L'action de la sous-unité A est rapide et ne dure pas plus de deux heures. Mais durant cette période, elle a excité les sécrétions intestinales qui passent de un à quinze litres dans le cas du choléra. La déshydratation touche d'abord le sang, puis les tissus. Les quinze litres de sécrétion qui dilatent le colon ne peuvent être réabsorbés et entraînent le phénomène de déshydratation pouvant mener de la simple soif, à un ralentissement du pouls, ou des crampes par exemple. Pour les autres germes, la perte hydrique est moins importante. Les différents types de diarrhée ont le même mode d'agression, mais peuvent produire des résultats spécifiques.
Les diarrhées : effet volcanique
De nombreux germes sont susceptibles de provoquer des diarrhées s'ils sont porteurs d'un facteur d'attachement et des déterminants antigéniques de la toxine. Certaines diarrhées peuvent attaquer le colon, le faire saigner et laisser des cicatrices. C'est par exemple le cas pour la bactérie de type shigella, qui attaque directement la membrane du colon en empêchant les cellules de se régénérer. Les microhémorragies créées par les ulcères laissent des cicatrices et parfois des colopathies résiduelles. La coloscopie permet alors d'explorer le colon et de vérifier sa bonne santé. Les images du film nous montrent deux cas différents. Une coloscopie nette d'un colon en bonne santé, et la coloscopie d'un colon infecté. Un montage parallèle mettant en rapport des explosions volcaniques et le colon infecté permet une meilleure illustration du cas. Cette séquence met en image, par l'intermédiaire des images volcaniques, les irruptions et les saignements à l’intérieur du colon menant à la diarrhée. Le film se termine sur l'importance de s'hydrater lorsque l'on est atteint de diarrhée. Les sels de réhydratation préviennent les risques de mortalité par la déshydratation mais ne préviennent pas l'évolution naturelle de la diarrhée. Ils peuvent suffire si l’infection est due à une sérotonine, par contre s'il s'agit d'une toxine il vaut mieux utiliser des désinfectants intestinaux tels que les oxydes.
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