Enregistrement et reproduction des sons (1954)
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Sommaire
Générique principal
Ministère de l'éducation nationale - Direction de l'enseignement technique / Film de Marc Cantagrel / Avec le concours du Professeur André Didier et du Conservatoire National des Arts et Métiers / Prise de vues : Pierre Moulinet, Claude Beausoleil / Dessins animés : L & S Motard / Production : Le Dessin Animé Technique
Contenus
Sujet
Exposé sur l'enregistrement du son sur pellicule cinématographique.
Genre dominant
Résumé
Rappel de quelques données sur le son et l'enregistrement du son sur pellicule cinématographique. Explication des procédés à densité fixe et à densité variable. La reproduction et la lecture du son et quelques recommandations pratiques à l’usage des projectionnistes. [source : CCEP]
Contexte
Un film d'enseignement
À peine le cinématographe est-il né que l’enseignement s’y intéresse. Dès 1896 est créé au Musée pédagogique (qui lui-même date de 1879) le service central des projections lumineuses avec une section de vues fixes. Après la Première Guerre mondiale est mise en place une commission extraparlementaire « chargée de rechercher les meilleurs moyens de généraliser l’utilisation cinématographique dans les différentes branches de l’enseignement ». Composée de parlementaires, de directeurs et d’inspecteurs de l’enseignement, de professeurs et d’industriels (67 membres), la commission rend en 1920 un rapport favorable. Au même moment, certaines municipalités encouragent la diffusion sur place de ce matériel éducatif et mettent en place des offices du cinéma éducateur : Strasbourg (1920), Lyon et Marseille (1921), Saint-Étienne (1922), Nancy (1923).
Le cinéma d’enseignement s'épanouit dans la période couvrant les années 1930 jusqu'aux années 1970. A partir de cette date, il doit affronter la compétition de la diapositive et de la télévision.
Le cinéma d’enseignement est à différencier du cinéma éducateur. Le cinéma d’enseignement destiné à la classe, montré par l’instituteur, accompagne la leçon, l’illustre en quelque sorte, tandis que le cinéma éducateur bien que le plus souvent projeté dans l’école, est diffusé hors temps scolaire et peut être le fait d’un instituteur ou de conférenciers spécialisés (agriculture, santé, etc.). L’émergence du film parlant, qui a réellement mis fin au cinéma d’enseignement et d’éducation en raison de l’augmentation de ses coûts et parce qu’il venait occulter la parole du conférencier, maître ou éducateur, a favorisé l’émergence du film-fixe.
Le CNAM et André Didier
La mission du CNAM, développée et établie au cours du xixe siècle, consiste à la fois à assurer une formation technique supérieure pour des professionnels de tous niveaux et promouvoir l’innovation et les sciences dans leurs applications industrielles. André Didier, auteur du film, a mis en oeuvre cette mission tout au long d’une carrière qu’il commence en 1934 comme préparateur adjoint à la chaire de physique générale, dirigée alors par le professeur Jules Lemoine, et qu’il poursuit au sein du Centre de production des films scientifiques et techniques de l’établissement, puis dans la chaire de technique d’enregistrement, de transmission et de reproduction du son et des images », comme aide technique du CNRS d’abord, ingénieur « chef de travaux » ensuite, et enfin professeur titulaire de chaire.
Dans les années 1920, le CNAM devient le lieu éphémère d’un cinéma savant, fait dans et pour les laboratoires, qu’ils soient scientifiques ou industriels. Didier y expérimente les techniques d’enregistrement du son et des images. Il collabore avec Marc Cantagrel, réalisateur du film, grâce à l’intermédiaire de Jules Lemoine. Il participe à la réalisation de deux films (Le gyroscope et La force centrifuge), puis, au sein du Centre de production de films scientifiques, il se forme à la prise de vues, assure l’entretien des appareils et réalise plusieurs films pour des entreprises. Il travaille aussi au perfectionnement d’un amphithéâtre du Cnam dans lequel est expérimenté l’emploi de techniques audiovisuelles à des fins pédagogiques.
EN 1946, André Debrie remplace Gaumont au conseil de perfectionnement du Cnam. Painlevé, cependant, met en place la Commission supérieure technique (CST), dont les missions recoupent celles du conservatoire. (Cf. Robert Nardone, Loïc Petitgirard et Catherine Radtka, "Du Conservatoire national des arts et métiers à la mission ethnographique Ogooué-Congo, et retour - André Didier et l’expérimentation technique", Revue d'Histoire des Sciences Humaines, p. 65-91).
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Oui.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Le film obéit au modèle "expositoire" qui prévalait dans les productions didactiques contemporaines. La voix off explique, l'image illustre, qu'elle soit en prises de vues réelles ou en schéma animé. Quelques interventions infographiques surlignent les indications correspondantes du commentaire. Le fond noir employé pour chaque plan permet de faire se détacher les éléments montrés dans le champ.
Néanmoins, le film se termine en suggérant une approche réflexive qui dépasse le simple exposé des faits : c'est un film sur le film, son propos concerne son support, ce qu'on entend résulte de ce qui est expliqué.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
salles de classe
Communications et événements associés au film
Public
public scolaire
Audience
Descriptif libre
Sons simples et complexes, son partiels et harmoniques
Ensemble de plans filmés sur fond noir pour faire mieux se détacher chacun de leurs sujets. Un diapason est agi par une main qui entre bord cadre droit. Un oscillographe apparaît, qui, selon le commentaire, enregistre le "son simple" produit par le diapason, et l'inscrit comme une sinusoïde dont la courbe est reproduite alors que le son produit se fait entendre. Cette courbe est faite d'ondulations régulières et s'amenuise comme l'intensité du son diminue. "Il n'en est pas de même d'un son musical. La courbe qui lui correspond est encore périodique, mais ce n'est plus une sinusoïde." Deux mains jouent du violon, la courbe correspondante est contractée avec des hauteurs variables. "Ce son est complexe." Par un graphique, détail de l'ensemble des sons en jeu, la note fondamentale et les harmoniques. Le graphique s'anime, se développant, selon l'explication donnée en commentaire, alors que la séquence se déroule en silence, à mesure que les sons se succèdent. "Tous ces sons à chaque instant se superposent. La courbe résultante représente le son complexe." Sa forme dépend des harmoniques émis dont l'intensité créé le timbre particulier de l'instrument." Une cloche sur pied, une main bord cadre gauche la fait tinter à l'aide d'une baguette. Le commentaire explique que des sons "partiels" contribuent à la spécificité du timbre de certains instruments. Courbe correspondant au son émis alors que la bande son fait entendre la persistance du tintement initial. Le commentaire remarque qu'elle n'est plus périodique. Il ajoute : "On voit ainsi que les timbres seront d'autant mieux rendus que les sons harmoniques et partiels dont ils dépendent seront mieux enregistrés et reproduits." A nouveau le plan des deux mains qui jouent du violon, panoramique qui révèle l'installation d'un microphone et d'une console à proximité de l'instrument. "Quel que soit le mode d'enregistrement - photographique, magnétique, ou sur disque, l'énergie sonore est d'abord transformée en énergie électrique. Un microphone reçoit les vibrations sonores et fournit un courant électrique qui est modulé comme elle, et que renforce un amplificateur." (03:12)
Enregistrement sur pellicule cinématographique
Nouveau chapitre, carton : "Enregistrement sur pellicule cinématographique". Echantillon d'une pellicule 35mm, non encore développée (apparence d'une bande amorce). "Sur la pellicule, une marge est réservée à l'enregistrement du son." Par le déclenchement d'une animation, la bande de la pellicule se réduit à un simple raie vertical. Une intervention chiffrée informe que sa largeur est de 3mm "pour le format 35 mm auquel nous nous tiendrons", précise le commentaire. Ajout des modules nécessaires à la lecture optique de la bande. "Un système optique donne d'une fente horizontale éclairée très étroite une image linéaire sur la marge." Explication des trois procédés d'inscription par le "pinceau lumineux", illustrations en schéma animé. Premier mode, la "densité fixe". Plans successifs d'un oscillographe, selon différents points de vue et éclairé par un rayon d'une intensité variable. Il s'agit, précise le commentaire, d'un modèle simplifié, conçu pour la réalisation du film. Détail des éléments qui le composent. Pellicule avec la piste son inscrite sur son bord, le commentaire indique que cette trace est "à densité photographique constante". "Elle reproduit les modulations du son. En schéma animé, explication de la constitution de l'image sonore et de son impression, avec oscillographe, aimant évidé (pour laisser passer la lumière), miroir et cache. En prises de vues réelles, explication des "logements clos" qui isolent "les organes de l'appareil". Plan d'un carter où défile la pellicule. Description d'une expérience de référence qui a inspiré le procédé de densité fixe. Autre procédé d'impression du son sur la pellicule, non sur les bords du rai de la piste, mais dans sa partie centrale. Second mode, la "densité variable". Description du dispositif employé en images réelles, montré à l'image par un "fort grossissement". Explication du procédé et illustration par un schéma animé. (12:07)
Phasage son et image sur la pellicule
Carton : "Reproduction". Côte à côte, une piste négative et la piste positive qu'on en tire. En schéma animé, puis avec une vue réelle correspondante, description des "organes du lecteur" : lampe, système optique, pellicule avec piste, cellule photoélectrique. Vue d'une pellicule avec piste sonore : le son est avancé de 21 images par rapport au défilé des photogrammes. La courbe de son en face d'une image ne lui correspond pas mais correspond à la 21e des images qui lui succèdent. Explication de ce "délai" avec une prise de vue réelle de l'intérieur du projecteur (remarque est faite par le commentaire que des boucles sont nécessaires à la pellicule prise dans le défilement afin que celui-ci ne la rompt pas) : alors que la piste visuelle défile avec saccades (toutes les 24 images par seconde), la piste sonore défile en continu. (14:52)
Fidélité malgré les transformations
Un extrait de musique se fait entendre. Gros plan sur un microphone, le commentaire précise "qu'il a fallu douze transformations pour que le son qu'il a reçu soit restitué par le haut-parleur." Apparition en surimpression de la courbe qui correspond au signal sonore correspondant à la musique diffusée. Le commentaire ajoute : "Il est remarquable que malgré ses multiples transformations d'ordre mécanique, physique et chimique, la reproduction des sons se fasse avec une fidélité qui s'améliore chaque jour." Sur fond noir, la courbe du signal son évolue à mesure que la musique se poursuit dans la bande son. Le film se termine en suggérant une approche réflexive : c'est un film sur le film, son propos concerne son support, ce qu'on entend résulte de ce qui est expliqué.
Références et documents externes
Nadège Mariotti, "Le visible et l’invisible révélés par le dessin animé. L’élaboration technique de l’acier dans les films industriels français (1930-1983)", Images du travail - travail des images, 11-2021, https://doi.org/10.4000/itti.1614
Robert Nardone, Loïc Petitgirard et Catherine Radtka, "Du Conservatoire national des arts et métiers à la mission ethnographique Ogooué-Congo, et retour - André Didier et l’expérimentation technique", Revue d'Histoire des Sciences Humaines, p. 65-91, https://doi.org/10.4000/rhsh.6384
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet