Écoliers quand même (1965)
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Sommaire
Générique principal
(Générique de début)
“Ce film a été réalisé grâce au concours de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie pour le Comité Français d’Education Sanitaire et Sociale sous l’égide du Ministère des Affaires Sociales”
(...)
JE VOUDRAIS SAVOIR
ÉCOLIERS QUAND MÊME
(Générique de fin)
Réalisation
Anne Dastrée
(...) JVS boîte postale 12.407 Paris
Contenus
Thèmes médicaux
- Fonctions motrices. Organes locomoteurs. Voix. Tégument
- Défauts structurels du développement. Difformités physiologiques. Malformations. Hémitérate. Organes atrophiés ou hypertrophiés. Monstres. Anormalités
- Pathologie des organes locomoteurs. Système squelettique et locomoteur
Sujet
Présentation d'une classe spécialisée pour handicapés moteurs au sein d'une école ordinaire.
Genre dominant
Résumé
Ce reportage présente le quotidien d'enfants handicapés dans leur classe spécialisée et leur inclusion au sein des établissements "normaux". L'intégration de professionnels de santé dans le milieu scolaire y est aussi évoquée.
Contexte
Aspects législatifs et associatifs
La loi du 28 mars 1882 portant sur l'organisation de l'enseignement primaire (dite loi Jules Ferry) institue "l'instruction primaire [...] obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, âgés de six à quatorze ans révolus [...]". Elle prévoit qu'un "règlement déterminera les moyens d'assurer l'instruction primaire aux enfants sourds-muets et aveugles" (Article 4) mais n'envisage aucune mesure particulière pour les autres types de handicaps.
En 1933, André Trannoy, Jacques Dubuisson, Jeanne Henry et Clotilde Lamborot, tous quatre atteints de la poliomyélite, décident de faire sortir les personnes en situation de handicap de l'enfermement, de rompre leur isolement et de leur permettre de vivre comme tout le monde, avec tout le monde. Ils fondent l'Association des Paralysés de France (APF) qui s'appelle désormais APF France Handicap. (Consulté le 15 mai 2025.)
En mars 1948, un avocat, père d'un enfant handicapé mental, crée une association capable de générer un mouvement à la dimension des problèmes auxquels les familles sont confrontées : l’Association lyonnaise des parents d’enfants retardés et inadaptés, l’ALPERI. Elle devient l'Association lyonnaise des amis et parents d'enfants inadaptés (ALAPEI). L'UNAPEI (Union nationale des Associations de parents d'enfants inadaptés) qui regroupe 56 associations est créée en juillet 1960.
Dans les années 1960, des parents d'enfants porteurs d'un handicap physique associé à une déficience intellectuelle font appel à l'APF car ils ne trouvent pas de place pour leur enfant dans les établissements spécialisés de l'époque dont l'action est centrée, soit sur les personnes déficientes intellectuelles, soit sur celles qui présentent un handicap physique. La réflexion suscitée par ces demandes donne naissance à l'association HANDAS (contraction de "handicap associé") en 1979.
En 1975, une loi défendue devant l'Assemblée Nationale par Simone Veil est adoptée le 30 juin. Elle exprime deux idées fortes. La première est que la prise en charge des personnes handicapées est une obligation nationale. La seconde est que l'enfant handicapé a droit à l'éducation et aux soins. Elle crée les CDES (Commissions Départementales de l’Éducation Spéciale). Cette loi est donc synonyme d'obligation éducative. Tous les enfants handicapés doivent aller à l'école, la CDES se chargera d'associer actions pédagogiques, sociales, médicales et paramédicales.
Aspects médicaux
Les enfants de cette classe ayant environ 7 à 10 ans, ils doivent être nés à la fin des années 1950. Il est probable que le handicap physique dont certains d'entre eux sont porteurs soit une conséquence de la poliomyélite. En France, les nombres de cas de poliomyélite déclarés par an à la fin des années 1950 sont les suivants : 1955 => 1 834 cas ; 1956 => 1 150 cas ; 1957 => 4 109 cas ; 1958 => 1 647 cas ; 1959 => 2 566 cas. (Source : Polio-France, consulté le 21 mai 2025.)
La vaccination contre la poliomyélite a été introduite en France en 1958. Elle est obligatoire depuis 1964.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Une voix off sert de médiation entre le documentaire et le spectateur.
Le film est centré sur quelques enfants qui évoluent dans une collectivité. Le spectateur les suit dans leur journée, du ramassage scolaire aux leçons dispensées par leur instituteur, de la cantine à leurs séances de soins ou de rééducation. Les adultes (monitrice, enseignant, médecin, assistante sociale, etc.) sont présents mais ils sont peu interrogés directement sur les spécificités, voire les difficultés de leur travail. Ils parlent presque exclusivement des enfants dont ils s'occupent et au passage démontent certains clichés de l'époque, notamment celui selon lequel un enfant handicapé physique aurait forcément également une intelligence troublée.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
La santé et la médecine sont présentées comme un accompagnement inclus à part entière dans l’école, et comme un facteur d’espoir permettant la prise en soin des enfants handicapés sans entraver leur scolarisation. L’attitude des soignants à l’égard des enfants est bienveillante, attentionnée et encourageante. Le film montre que les moyens financiers mis en œuvre pour permettre l'intégration d'enfants handicapés physiques en milieu scolaire ordinaire ont été conséquents puisqu'ils permettent notamment la présence d'une monitrice qui accompagne les enfants dans leurs trajets et leurs activités quotidiennes, la présence de personnel soignant au sein de l'école même et un équipement en matériel spécialisé (baignoire pour les exercices de kinésithérapie).
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Le film a été projeté à la télévision, le samedi après “Télé midi” sur la première chaîne de l’ORTF.
Communications et événements associés au film
Public
Tout public
Audience
Descriptif libre
Un ramassage scolaire pas comme les autres
Une femme descend des escaliers avec son fils dans les bras pour l’amener au car de ramassage scolaire qui les attend en face de la maison. Une monitrice présente dans le car installe le petit garçon sur son siège et l’attache. Une voix off explique que ce ramassage scolaire n'est "pas comme les autres", que "l'entrée dans le car est plus lente", que "le nombre de places [est] limité" et que "ce sont des enfants handicapés moteurs". Le car s’éloigne (plan fixe) et la voix off précise : "Ces enfants vont tous les matins dans la même école que les autres enfants" - remarque qui énonce le propos du documentaire. Plusieurs jeunes garçons sont en train de parler, de rigoler et s’amuser à l’intérieur du car. La scène est tout à fait banale mais elle a son importance. Elle montre qu'il s'agit de jeunes garçons comme les autres, malgré leur handicap moteur, même s'ils ont besoin d’une assistance et d’une surveillance. C'est le rôle de la monitrice.
Le car arrive à l'école et les enfants en descendent. La voix off reprend et développe ce qui a déjà été dit : “C’est une école comme une autre, mais pourtant, elle n’est pas tout à fait comme les autres car ici on accueille et on instruit les enfants handicapés physiques." Les enfants dans la cour se dirigent vers leur salle de classe. Pour créer des classes spécialisées, services publics, collectivités locales et associations privées ont dû collaborer. Étant donné les moyens nécessaires, ce projet n’a pu se concrétiser que grâce à la participation financière de la sécurité sociale, des caisses d’allocations familiales, des caisses d'assurance maladie et de l’aide sociale.
Plan fixe : les élèves passent dans un couloir pour se rendre en classe. Deuxième plan fixe : la classe vue du fond. Un élève boiteux pousse le fauteuil roulant de l’un de ses camarades pour l’aider à aller à sa place. Manifestement, les élèves de cette classe s'entraident. Plan panoramique partant du professeur qui offre un bel aperçu de la classe en train de travailler. Elle ressemble aux classes traditionnelles. (01:48)
Présentation de trois élèves
Présentation en plan rapproché d’un élève nommé Romain qui est en train de travailler. La voix off explique que ce garçon fait partie des "enfants les plus privilégiés du groupe" parce qu'il n’a aucun retard scolaire. S'il est dans cette classe, c'est parce qu'elle lui permet de bénéficier de cours et de soins au même endroit.
Plan rapproché : présentation de Georges en train d'écrire sur un cahier. Cet élève a un an de retard dans son travail scolaire car il a dû passer une année chez lui. Aucune école ne voulait l'accepter.
Présentation de Sergio, toujours en plan rapproché. Sergio n’est pas en train de travailler comme les deux autres, il semble écouter l'enseignant. Cet élève est atteint d’un handicap plus lourd. Il est resté six ans dans un centre de rééducation fonctionnelle avant la création de cette classe ; sa scolarité en a souffert. Cette séquence met en avant le fait que les enfants handicapés moteur n'ont pas forcément de retards d'apprentissage. Tout dépend de leur parcours antérieur. (02:22)
Interview de l'instituteur
Plan rapproché pour une session de questions/réponses entre le professeur et la journaliste. Première question : “Comment jugez-vous l’intelligence des enfants dont vous vous occupez ? - Tous ces enfants ont une intelligence comparable à celle d’enfants non handicapés, on les a acceptés à l’école en leur faisant passer des tests au début, et déjà, ces tests étaient concluants. Si on leur faisait repasser ces tests au bout d’une année de scolarité adaptée, la cotation serait certainement supérieure." L'objectif de ce passage est de faire comprendre aux spectateurs qu'il ne faut pas faire d'amalgame entre handicap moteur et intellectuel et de lutter contre un certain nombre de préjugés à cet égard.
Deuxième question : "Quelle est la différence dans le travail scolaire entre les enfants normaux et les enfants handicapés ? - Il leur faut beaucoup plus de temps pour l’exécution physique d’un geste, d’où une très grande lenteur de travail.” Le professeur se montre ainsi très compréhensif et patient à l'égard de ses élèves. Nous notons par ailleurs que la journaliste considère les enfants handicapés comme "anormaux" puisqu'elle les compare aux enfants "normaux". Cela témoigne du regard que porte la société sur les personnes handicapées en 1965. On peut remarquer également que l'instituteur n'est absolument pas amené à s'exprimer sur les difficultés éventuelles qu'il peut rencontrer dans son travail avec ces élèves, notamment concernant l'adaptation à des rythmes et niveaux très variés d'un enfant à l'autre.(03:06)
Adaptation des établissements "normaux" à l'accueil d'élèves handicapés
Plan américain sur Sergio debout, en train de taper à la machine à écrire avec seulement une main dont les doigts paraissent très tendus et peu indépendants les uns des autres. La voix off souligne que ce qui diffère dans l’apprentissage des enfants handicapés, c’est le temps nécessaire pour accomplir une tâche donnée. Dans le même temps, la caméra fait un gros plan sur la main du garçon qui est en train de taper à la machine avec lenteur. Le clavier de la machine est équipé d'un guide-doigts pour améliorer la précision dactylographique. Plusieurs plans rapprochés montrent les enfants et leurs “appareillages adaptés”. Ces adaptations permettent à l’élève de réduire la fatigue et de poursuivre au mieux le travail scolaire. Le reportage montre par exemple un fauteuil roulant ou encore un élève en train de porter un appareil auditif ou une sorte d'amplificateur à son oreille. Un plan panoramique sur la classe s’arrête sur un élève, gros plan sur cet élève. Cette nécessité de mener de front les soins et l’enseignement, la lenteur d'exécution des tâches physiques et le retard scolaire dû à l’absence de toute scolarisation ont entrainé la création des classes spécialisées à l’intérieur d'établissements scolaires normaux.
Plan américain sur un élève allongé dans une salle de soins. Un soignant en blouse blanche (probablement un kinésithérapeute) lui fait faire des flexions de sa jambe gauche. D'autres exercices des membres inférieurs de ce type sont réalisés sur un jeune garçon assis dans une baignoire peu remplie. L'eau diminuant la force de la gravité, les exercices sont ainsi plus faciles à réaliser. La voix off précise qu’il est important de combiner soins et instruction mais qu’il ne faut pas que l’un entrave l’autre. Dans cette école, les enfants sont entourés d’un personnel de rééducation et d’encadrement spécialisé. Chaque enfant a un rendez-vous fixe dans la semaine où il reçoit le traitement qui lui est approprié. L’élève y va seul ou accompagné de la monitrice. Ainsi, les élèves apprennent à gérer leur handicap de façon autonome. La monitrice apparaît à l’écran. Elle tend ses béquilles à un élève pour qu'il puisse se lever et marcher.
Dans cette école, les élèves qui en ont besoin peuvent aussi bénéficier d'une rééducation du langage. Plan sur un enfant en train de poser une sorte d'amplificateur au-dessus de son oreille droite. Dézoom. Le garçon est assis à côté d’une jeune femme (une orthophoniste ?) qui lui fait lire des phrases contenant le son /∫/. L'enfant fait visiblement un effort pour articuler avec précision mais la distinction entre /s/ et /∫/ n'est pas encore tout à fait acquise. La rééducatrice lui demande de répéter le mot "chose", puis d'inventer une phrase contenant ce mot. On peut supposer que les retards de langage sont traités avec attention puisque mieux les enfants s'expriment, mieux ils s'intègrent à la société.
Plan fixe depuis le fond de la classe. À la demande de l'instituteur, tous les enfants en capacité de se lever le font. Un élève reste assis mais l'un de ses camarades se dirige vers lui, probablement pour le pousser. Changement de point de vue : dans un couloir, le garçon vu précédemment (ici de dos) pousse effectivement le fauteuil roulant de son camarade, malgré sa propre démarche très déséquilibrée. C'est l'heure du déjeuner. Plutôt que de rentrer chez eux, les enfants mangent à l’école afin de diminuer la fatigue et gagner du temps sur les déplacements. Plan fixe : les enfants sont en train de manger, la plupart de façon autonome. Une monitrice fait cependant manger l'un d'eux. L'école a manifestement mis en place plusieurs mesures destinées à favoriser le bien-être de ces enfants au quotidien. (05:47)
Travail sur l'actualité et courte leçon de morale
L'instituteur interroge les enfants sur le journal télévisé de la veille. Romain évoque la saison des pluies qui a commencé au Pakistan, les inondations. Plans successifs sur chaque enfant qui réfléchit et participe à la discussion. Le maitre les questionne sur les conditions de vie des Pakistanais réfugiés en Inde. les enfants répondent par des mots isolés ou des groupes de mots : "pauvres", "mangent du riz", "c’est insuffisant" donc les épidémies les "guettent": "tuberculose", "choléra". Le maître fait ensuite comparer le "sort" des Pakistanais à celui des Occidentaux. Les réponses des élèves fusent : "ils souffrent plus que nous", "on est plus heureux qu’au Pakistan", "malgré notre handicap, ils sont plus pauvres que nous", "nous sommes bien installés et bien nourris", "nous avons des habits, eux n’en ont pas". Par cette incitation à comparer les deux types de situation, la leçon d'expression et de géopolitique vient de se transformer en leçon de morale. Les élèves (et peut-être également les spectateurs) sont amenés à se rendre compte que malgré leur handicap et leurs conditions de vie difficiles, ils ont accès à l’éducation, sont logés et nourris et qu’ils ont par conséquent beaucoup de chance. L'un des garçons recommande d'envoyer des hélicoptères avec "pleins de choses" aux Pakistanais en difficulté. (07:10)
Procédure d'entrée en classe spécialisée
Plan fixe sur une assistante sociale. La voix off évoque la détresse des parents d'enfants handicapés en âge scolaire. La mère de Thomas (qui est assis près d'elle) explique : "On ne sait pas quoi en faire, c’est la troisième classe dans laquelle il va mais ça ne marche jamais." L’enfant en question a déjà été à l’école mais il a manqué beaucoup d’heures à cause de la fatigue liée à son handicap. Il a donc pris beaucoup de retard. Les parents mettent beaucoup d’espoir dans cette classe spécialisée. On comprend ici que le dispositif de classe spécialisée est novateur et rare pour l'époque et qu'il est nécessaire au vu de la complexité de suivre une scolarisation traditionnelle pour les enfants handicapés moteur. Plan panoramique sur l’enfant lors de son examen clinique. Un homme placé hors champ lui demande de marcher. La voix off explique que pour entrer en classe spécialisée, l’enfant doit subir un examen pratiqué par un médecin spécialisé en médecine physique afin de déterminer l’étendue du handicap et de prévoir les soins et équipements nécessaires. En parallèle, on voit le médecin mesurer la longueur des jambes du jeune garçon. Puis un test intellectuel est effectué avec le psychologue de l’établissement. Thomas est reçu, les parents sont soulagés.
Plan panoramique : Thomas joue à l’extérieur avec un ballon, on entend des cris de joie. Tous les enfants, valides et handicapés, jouent ensemble dans la cour. La caméra suit Thomas, il est tout de suite bien intégré. même l’enfant qui se déplace avec des béquilles joue au football avec eux. Ils apprennent à vivre tous ensemble. Pendant ce temps, la voix off formule la mission et la raison d'être de cette classe spécialisée : "[Thomas] affrontera la vie de tous les jours parmi les enfants dont il diffère car, bien qu’on fasse tout pour qu’il soit comme les autres, un signe extérieur fera qu’on le distinguera. Pour que cette distinction ne soit pas un rejet, pour que l'enfant dit normal accueille son frère handicapé comme il se doit, il faut que tous les enfants vivent ensemble, qu'ils soient handicapés ou non." Le terme "frère" employé ici par la voix off et peut-être emprunté au vocabulaire chrétien rejoint une question que le spectateur se pose peut-être depuis plusieurs minutes. Cette classe spécialisée est-elle intégrée dans une école publique ou privée ? En l'absence d'éléments tangibles, c'est une question qui reste malheureusement sans réponse jusqu'à la fin du documentaire.
La voix off poursuit : " Pour que le petit handicapé ne se sente pas et ne soit pas exclu, il faut dès son jeune âge qu'il accepte son handicap et qu'il soit accepté. C'est peut-être le rôle le plus important des classes spécialisées : intégrer, en même temps que soigner et instruire. Car serait-il suffisant de leur donner l'habileté physique la plus grande malgré l'atteinte subie, une instruction correcte qui leur permette d'embrasser un métier, s'ils ne savaient pas vivre parmi les hommes dans l'égalité des droits mais dans une certaine égalité du sort sans être meurtri et aigri ?" Cette classe spécialisée est présentée comme la clé de l'insertion sociale future des enfants handicapés moteurs.
Se projeter dans un avenir professionnel
La séquence qui suit concrétise le projet d'insertion dans la société de ces enfants à travers la question de l'exercice d'une profession.
Retour en classe. Plan fixe sur la classe avec les élèves vus de face et le maître de dos au premier plan. Ce dernier questionne les élèves sur ce qu’ils voudraient faire plus tard (plan sur chaque élève qui répond) : Sergio voudrait être avocat, les autres répondent "hôtesse de l’air", "dactylographe", "instituteur", "avocat", "dessinateur". Étant donné la mauvaise qualité de l'image de cette copie du film, la plupart des spectateurs ne se rendront compte qu'à ce moment-là que la classe est mixte puis c'est une fille qui répond "hôtesse de l'air ou dactylographe". Néanmoins, il semble que les garçons soient largement majoritaires.
Certains élèves sont conscients des limites imposées par leur handicap. L'un d'entre eux explique : "Mon oncle est routier et doit porter des charges lourdes mais moi je ne peux pas faire ça." Pour la plupart, les enfants se projettent dans un métier complexe, malgré leur handicap et la croyance commune de l'époque que les personnes handicapées ne peuvent pas travailler. C’est un vrai message d'espoir que fait passer le documentaire. Les enfants évoquent aussi les raisons de leur choix de métier: gagner de l’argent, ne pas risquer sa vie et enseigner, défendre les innocents. On notera que le maître n’émet aucun jugement face à leurs ambitions dont la réalisation dépend d'une réelle inclusion de ces enfants dans la société.
Transition: "Ces classes spécialisées sont là pour les aider au maximum pour leur permettre de réaliser ces vœux au mieux de leurs possibilités" tandis que l'on voit deux enfants lisant un livre. (10:17)
Intervention d'un représentant de l'Association des Paralysés de France
Un homme assis face caméra met en avant la "valeur inestimable" des classes spécialisées sur le plan humain et explique qu'elles sont le fruit de l’effort conjugué de l’Éducation nationale, des municipalités et d'une association privée : l’Association des Paralysés de France. La classe qui est le sujet de ce documentaire est encore une rareté puisqu'on estime à l'époque qu'on répondra mieux aux besoins des enfants handicapés en les scolarisant dans un établissement complètement séparé. Comme on ne sait toujours pas si cette école est publique ou privée (sous contrat ?), une question subsiste : est-elle vraiment accessible à tous les enfants handicapés moteurs ou bien y a-t-il des frais à payer ?
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Lisa Risser, Malicia Samiez, Élisabeth Fuchs