Du bon équilibre des lipides dans l'alimentation (1977)
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Sommaire
Générique principal
Gén. début : Une émission de LA Caisse nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés / Du bon équilibre des lipides dans l'alimentation / production et réalisation : SF
Contenus
Sujet
La place des lipides dans une alimentation saine.
Genre dominant
Résumé
Après une explication de leur nature et un inventaire de leurs différents types, les lipides sont présentés comme pouvant être nuisibles à notre santé à cause de l'évolution de nos modes de vie et de notre alimentation : moins d'activité physique, une alimentation qui privilégie les corps gras saturés. La dernière partie de l'exposé consiste en la recommandation de régimes et d'exercices quotidiens pour assainir notre hygiène physique.
Contexte
La production audiovisuelle de la CNAM
La Caisse nationale de sécurité sociale (la CNAMTS est créée en 1967) a commencé dès 1963 à relmplir une focntion de production de supports pédagogiques jusqu'en 1984. Plusieurs séries de films :
Je voudrais savoir
Objectif santé
La vie en toi
Hygea 7
Objectif prévention
Prévention Outre-mer
Prévention 20
La Belle santé
Jouer le jeu de la santé
Ces courts métrages, d'une durée variant entre deux et vingt minutes selon les émissions, étaient pour certains d'entre eux destinés être diffusés à la télévision (1ere chaîne de l'ORTF puis TF1, Antenne 2) et dans un circuit non commercial : établissements universitaires et scolaires, entreprises publiques et privées, associations à but non lucratif, collectivités à caractère éducatif et socio-culturel implantés en région parisienne. Un catalogue précise les conditions de prêt (formulaires, délais, etc.), mentionne les films disponibles sur cassettes VHS et présente, par émission, un résumé pour chacun des titres disponibles.
L'émission Objectif santé'
Diffusée de 1976 à 1984 sur TF1 le jeudi de 13h50 à 14h, elle présentait des court métrages de 10 mn destinés aux adultes. Elle a pris la suite de l’émission "Je voudrais savoir", diffusée sur la 1 chaîne de l'ORTF à partir de 1963 puis sur TF1 à partir de 1975.
La diététique dans les années 70
Après la Seconde Guerre mondiale, la population s’est mise à manger davantage. Dans les années 1970, l’alimentation devient un sujet de débat public. Grâce à une alimentation saine et à des régimes, les personnes soucieuses de leur santé veulent réduire les problèmes de poids, d’hypertension et de diabète de plus en plus fréquents.
La deuxième moitié de la décennie voit éclore de nombreux mensuels spécialisés consacrés aux soins du corps et à la santé. Les études marketing menées pour le lancement de ces journaux montrent l’apparition du désir de s’occuper de son corps et de son bien-être (Bonvoisin, Maignien, 1986). En 1974 est lancé Maigrir-rester jeune, puis Santé Magazine en 1976. Différents titres se créent dans leur sillage, tels que Médecine Beauté et Bien-être et santé. L’argumentation est médicalisée, les conseils prennent la forme de prescriptions médicales. Santé Magazine concerne par exemple « tout le domaine de la médecine » : « Comment garder une bonne santé ? Comment la retrouver ? Comment sauver ce capital, sans quoi le bonheur est impossible ? ». Les différents articles traitent des ulcères à l’estomac, des rhumatismes, des crises de foie, des otites et rhinopharyngites, des problèmes de grossesse, etc. : par le biais des médias, des médecins énoncent le bon et le mauvais, le permis et le défendu, et cherchent à imposer le « bon » comportement. Ils tendent à ériger la préservation du capital-santé en règle de vie et deviennent « confesseur », « absoluteur » dans un contexte de « somatisation individuelle généralisée » (Baudrillard, 1970). A travers cette idéalisation de la bonne santé, de nouveaux modes de vie sont promus. Les Français sont à cette période toujours plus nombreux à écouter ces discours et à en suivre les prescriptions. (Yves Travaillot, "Les années 70, de nouvelles contraintes pour le corps" dans Sociologie des pratiques d'entretien du corps, Paris, 1998, p.49).
Les médecins et les chimistes mettent en avant le rôle de l’alimentation dans la santé, notamment avec les organiques présents dans les aliments, appelés « vitamines » en 1912. Le rôle des scientifiques devient essentiel : ils se font les conseillers pour imposer une doxa du « bien manger » relayée par les pouvoirs publics qui cherchent à faire adopter à la population des habitudes alimentaires pour assurer la santé publique. Toutefois, derrière le discours scientifique, peut se cacher un discours moraliste à portée politique et économique. Les politiques nutritionnelles prennent naissance dans des contextes économiques où une grande part de la population rencontre des problèmes pour se nourrir de façon équilibrée et peu coûteuse. Ainsi, pendant la Seconde Guerre mondiale, il a fallu recourir à des stratagèmes pour assurer un équilibre alimentaire en dépit de la pénurie de certains aliments et les rationnements (la viande est par exemple remplacée par les légumineuses).
Après la guerre, avec la surabondance alimentaire et l’augmentation de la consommation en matières grasses se profilent de nouvelles menaces pour la santé publique telles que l’obésité. Les instances publiques deviennent un garde-fou face aux excès en menant des campagnes de prévention, elles se font le relais du discours médical ou bien plutôt d’un discours médical, car les précautions nutritionnelles varient selon les savoirs médicaux et en fonction de la représentation qu’une société se fait des valeurs diététiques. La viande, par exemple, a longtemps été recommandée comme un aliment bénéfique à la santé. Alors que dans les années 1950, la médecine traditionnelle continue à mettre en avant les bienfaits (force, robustesse, énergie) d’une consommation quotidienne de viande, les diététiciens alternatifs en prônent une limitation voire une abstinence. Issus le plus souvent de courants réactionnaires critiquant l’alimentation industrielle et défendant la « naturalité », ces diététiciens voient leurs recommandations gagner en légitimité lorsque le Pr Jean Trémolières, fondateur en 1964 de la première unité de recherche en nutrition de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale à l’hôpital Bichat à Paris, avertit sur les risques qu’entraîne une consommation carnée importante. Aujourd’hui, il est davantage recommandé de ne pas consommer de la viande tous les jours et de privilégier les viandes blanches réputées plus maigres, et les poissons. Réduire sa consommation de viande est non seulement présenté comme essentiel à la bonne santé, mais témoigne d’un comportement responsable face aux enjeux écologiques et éthiques qu’implique une telle consommation. L’exemple de la viande montre bien que les choix alimentaires dépendent des domaines de savoirs que les contextes économique, social et culturel modifient. Un bon produit se définit par les normativités en cours. (Alexandre Kovacs, "Au-delà de la diététique - L’alimentation-santé au prisme des enjeux historiques multiscalaires" dans Histoire, médecine et santé, n°17, été 2020, p. 10.)
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Oui.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Toute la bande son est couverte par des musiques qui ont chacune un rôle. L'emploi d'une musique de charleston, d'un rétro joyeux, permet de faire en sorte que le message de santé, aussi grave soit-il, ne devienne pas alarmiste. L'emploi d'une musique jouée à la mandoline suggère une ambiance méridionale associée à la culture qui favorise la meilleure alimentation.
Le film comporte une séquence en animation qui décrit l'évolution en France de la part des lipides dans l'apport en calories de la ration alimentaire : 18% entre 1850 et 1890 / 22% entre 1890 et 1910 / 30% entre 1930 et 1939 / 40 % depuis 1970. Les images qui illustrent le récapitulatif chiffré de cette évolution mettent en scène les personnages incarnant des lipides qui apparaissent, pour chaque époque citée, avec des accessoires et des vêtements dont l'usage lui était associé. Entre 1850 et 1890 : monsieur Lipide avec un chapeau haut de forme et Madame Lipide avec une ombrelle et un chapeau cloche / entre 1890 et 1910 : monsieur Lipide avec un chapeau melon et madame Lipide avec un chapeau à fleurs / entre 1930 et 1939 : Monsieur avec une casquette de pilote, Madame avec un chapeau à large bord, tous les deux dansent le charleston / depuis 1970 : Madame pousse un caddie de supermarché, Monsieur tient une mallette, tous les deux fument. Les nombres des pourcentages en jeu apparaissent aussi stylisés selon les codes de typographie de chaque époque correspondante. De même que le "chrononyme" désigne une expression qui caractérise une portion de temps qu'une société donnée a vécue, de même pourrait-on appeler "chronicone" le dessin qui remplirait le même emploi à l'exemple de ceux qui illustrent ce tableau chronologique.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
La série Objectif santé était diffusée notamment à la télévision française sur la chaîne TF1 de 1976 à 1984, le jeudi de 13h50 à 14h00.
Communications et événements associés au film
Public
tout public
Audience
Descriptif libre
Description et typologie des lipides
Musique entrainante jouée à la mandoline. Prises de vues réelles, dézoom et panoramique sur un marché de fruits et légumes, fleurs, charcuterie. Commentaire par une voix de femme sur un plan d'étal de boucher : "On désigne sous le nom de lipides la partie grasse des aliments, les corps gras utilisés en cuisine". Animation sur prises de vues réelles : des petits êtres s'extraient de poissons, de tranches de viandes, de fruits et légumes, ils représentent la partie grasse de ces différents aliments ; d'autres ajouts dessinés représentent les corps gras mélangés à d'autres aliments. Cartons dessinés pour indiquer l'origine des lipides : animale (beurre, saindoux), végétale (huile d'arachide). (01:54)
En dessin animé, vue sur une paillasse de laboratoire chargée de récipients reliés les uns aux autres. " La chimie permet de distinguer les différentes sortes de lipides". Schéma d'éléments pour expliquer la composition des lipides saturés et insaturés. Les lipides saturés se présentent sous forme solide : beurre, margarine ; les lipides insaturés sous forme liquide : huile. Les lipides sont riches en calories (plan sur un steak avec de petits êtres représentant les macromolécules biologiques) ; "les corps gras apportent en outre des vitamines". Iconisation de chaque vitamine par la mise en scène de cubes dont les facettes sont marquées par la lettre qui la désigne. L'inventaire des vitamines et des denrées correspondantes mobilise de nouveau à l'image les personnages incarnant les lipides. Ils forment une chaîne dans laquelle ils se passent ces cubes tour à tour : beurre et crème : H et D ; huile de palme : A ; huiles brutes ou vierges de maïs, de tournesol ou d'olive : E. (04:04)
Une inquiétante évolution de la consommation
Musique de charleston, d'un rétro joyeux qui permet de faire en sorte que le message, aussi grave soit-il, ne devienne pas alarmiste. Les nouvelles pratiques alimentaires ont favorisé un excès de consommation des lipides. Rappel historique donné par le commentaire sur l'évolution en France de la part des lipides dans l'apport en calories de la ration alimentaire : 18% entre 1850 et 1890 / 22% entre 1890 et 1910 / 30% entre 1930 et 1939 / 40 % depuis 1970. Les images qui illustrent le récapitulatif chiffré de cette évolution mettent en scène les personnages incarnant des lipides qui apparaissent, pour chaque époque citée, avec des accessoires et des vêtements dont l'usage lui était associé. Entre 1850 et 1890 : monsieur Lipide avec un chapeau haut de forme et Madame Lipide avec une ombrelle et un chapeau cloche / entre 1890 et 1910 : monsieur Lipide avec un chapeau melon et madame Lipide avec un chapeau à fleurs / entre 1930 et 1939 : Monsieur avec une casquette de pilote, Madame avec un chapeau à large bord, tous les deux dansent le charleston / depuis 1970 : Madame pousse un caddie de supermarché, Monsieur tient une mallette, tous les deux fument. Les nombres des pourcentages en jeu apparaissent aussi stylisés selon les codes de typographie de chaque époque correspondante. De même que le "chrononyme" désigne une expression qui caractérise une portion de temps qu'une société donnée a vécue ("la Belle époque, les Années folles"...), de même pourrait-on appeler "chronicone" le dessin qui remplirait le même emploi à l'exemple de ceux qui illustrent ce tableau chronologique. Conclusion du commentaire : "En un siècle, le pourcentage apporté par les lipides a doublé."
Animation avec apparitions successives sur fond noir d'images de plats cuisinés à mesure qu'ils sont cités par le commentaire. "Les habitudes ont changé : nous consommons moins de pain, moins de soupe et de légumes cuits à l'eau qu'autrefois. Ces préparations contenaient peu de lipides. De nos jours, nous consommons davantage de viandes, de fromage, de pâtisseries, de crèmes glacées qui contiennent une grande proportion de lipides." Apparition des personnages représentant les lipides : leur visage a pris une expression inquiète. Le commentaire ajoute que l'augmentation des lipides est aussi dû au mode de cuisson privilégié : à l'huile et aux corps gras plutôt qu'à l'eau. Or des enquêtes montrent que les acides gras saturés (graisse animale, viande, produit laitier, beurre) favorisent les maladies cardio-vasculaires. Symbolisation de ce phénomène de "durcissement des parois artérielles" par la représentation de personnages de lipides construisant des murs de briques cimentés à l'intérieur des vaisseaux sanguins. Les acides gras insaturés, à condition que leur consommation ne soit pas excessive, protègent au contraire le système cardio-vasculaire. (06:55)
"De petits moyens à la portée de tous"
Un homme montré comme le "français moyen" (béret, moustache) à table. Il mange avec un solide appétit dans une assiette abondamment garnie. Placés devant elle, une carafe de vin et un verre rempli. "Nous sommes suralimentés. Notre ration alimentaire est de 3000 calories, soit 2 fois plus que notre ancêtre de 1789". Le commentaire ajoute que la tendance de la population à ne pas se livrer suffisamment à des exercices physiques "fait que les calories ne sont pas brûlées, mais stockées inutilement". Si bien qu'il est nécessaire de pratiquer un sport. Le personnage de français moyen est montré en train de monter un escalier. "Chaque fois que cela est possible, la marche à pied et la montée des escaliers seront autant de petits moyens à la portée de tous.
Musique de mandoline pour suggérer une ambiance méridionale. En dessin, le plateau d'une balance chargée de légumes et de poissons. "Les poissons contiennent moins de lipides que les viandes" si bien qu'il faudrait les consommer deux ou trois fois par semaine pour compenser la consommation de viandes. De même, la diminution de viandes devrait être compensée par l'augmentation de légumes. Le beurre, source de vitamines D et A devrait être ajouté aux légumes et à la viande après cuisson. L'huile, utilisée pour les crudités, devrait comporter des acides gras insaturés. Aussi faut-il choisir les huiles de tournesol ou de maïs. Il faut également privilégier les cuissons sans corps gras : à la vapeur, sur le grill. (09:59)
Retour au marché de denrées alimentaires montré en prises de vues réelles. Le commentaire recommande de varier les cuissons et les préparations culinaires pour mieux adapter "notre consommation de lipides aux exigences de notre mode de vie".
Notes complémentaires
Références et documents externes
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Joël Danet