Des hommes comme les autres (1954)
Espaces de noms
Plus
- Plus
Actions de la page
Pour voir ce film dans son intégralité veuillez vous connecter.
Si vous rencontrez un problème d'affichage des sous-titres, veuillez essayer un autre navigateur.
Sommaire
Générique principal
« Le Service des Relations Publiques et Sociales des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais, présente. Une production ; Son et Lumière, Pierre Long. Réalisation, Henri Fabiani (groupe des trente) ; en collaboration avec, Raymond Vogel. Musique originale de, Louis Durey ; Dirigée par, Daniel Chambrun ; Final : 4e symphonie d’Anton Dvorak ; Enregistrement, Eclair ; Laboratoire L.T.C. St-Cloud. Ce film a été réalisé au centre de réadaptation des blessés des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais ».
Contenus
Sujet
La réadaptation et la rééducation des mineurs accidentés.
Genre dominant
Résumé
Longtemps, les accidents survenant à la mine ont condamné ceux qui en étaient victimes à une incapacité durable voire définitive. Le développement des ateliers de rééducation professionnelle durant l’entre-deux-guerres permettait déjà aux mineurs accidentés une reconversion professionnelle adaptée à leur handicap ou invalidité. Aujourd’hui, la rééducation à base de « cinésithérapie » et phytothérapie leur fait recouvrer leurs aptitudes physiques et leur permet de réintégrer si ce n’est leur poste, tout au moins leur précédent environnement de travail.
Médecine de rééducation des accidents du travail des mineurs près de Lens. Réadaptation, cinésie. Phytothérapie, salle de sport et exercice divers dont musculation, jeux, tissage. [source : CCEP]
Contexte
Exploité depuis la découverte des premiers gisements dans le Boulonnais vers 1660, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est géré par les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais. Celles-ci ont été créées par une ordonnance du 13 décembre 1944 sous le nom d’Houillères Nationales du Nord-Pas de Calais en remplacement de dix-huit compagnies minières, puis nationalisées par la loi 17 mai 1946 créant les Charbonnage de France. Celle-ci a été suivi du décret du 14 juin 1946, instituant le « Statut du mineur de fond » visant à renforcer l’attractivité d’un métier difficile, dangereux, mais néanmoins vital à l’époque pour l’économie nationale. En première ligne pour la « bataille du charbon » et de la reconstruction, le plus grand bassin minier français a été aussi durement touché par les grèves de 1947 et 1948. A leur issue, la direction des Houillères a opéré avec l’appui du gouvernement de l’époque une sévère reprise en main qui s’est néanmoins accompagnée par une politique sociale avantageuse, reprenant l’héritage des anciennes compagnies et aboutissant à la formation d’une véritable société parallèle avec ses écoles, dispensaires, hôpitaux, son centre de rééducation, ses associations de loisirs et même ses services de l’eau, des égouts, de l’éclairage et du ramassage des ordures ménagères.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Le film présente les différentes étapes de la rééducation des mineurs accidentés, en mettant l’accent sur les techniques de « cinésithérapie » et de physiothérapie utilisées. Loin de tout apitoiement ou misérabilisme, le commentaire se veut volontariste, soulignant que le patient doit sortir de sa passivité et devenir acteur de sa propre rééducation, et n’hésite pas à s’adresse parfois directement au spectateur, par l’usage de la deuxième personne du singulier. L’accent est mis sur les progrès accomplis, à force de volonté, tout au long de la rééducation. Les séquences d’exercice au ballon, d’un match de basket et de travaux de jardinage illustrent l’attention portée au corps et à la santé des ouvriers, gage de productivité.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Le film s’attarde moins sur l’accident et ses conséquences que sur les moyens d’y remédier et même de les supprimer. Il met en avant les exercices gymniques pratiqués et les techniques, parfois sophistiquées, utilisées au cours de la rééducation pour permettre au mineur de progresser et de recouvrer le maximum de sa capacité de travail.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Mines des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais
Communications et événements associés au film
Public
Mineurs des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais
Audience
Descriptif libre
[00’00]
Générique CCEP
[00’20]
Générique
[01’00]
L’accident de travail, une altération physique et morale
[01’00]
Plan général, plan d’ensemble et plan moyen. Musique au piano. Une ambulance s’engage sur la rampe d’accès menant au perron d’un château abritant un centre de rééducation des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais. Tandis qu’elle s’y arrête, la présence d’un chevalement en arrière-plan confirme que la scène se déroule dans un bassin minier. Un homme ouvre les portes arrière du véhicule. En descendent des mineurs victimes d’accidents et qui, après leur séjour à l’hôpital, vont suivre une rééducation qui leur permettra de reprendre le travail. Il indique la porte d’entrée du château.
Ecran noir de transition puis plan d’ensemble, gros plan de profil gauche et plans rapprochés taille. Ils sont assis côte à côte dans une salle d’attente, les visages marqués par l’angoisse de la consultation médicale et de son verdict. L’un d’eux se lève et, passant la porte que lui a ouvert une infirmière, entre dans la salle d’examen, suivi du regard inquiet de l’un de ses camarades. Le commentaire insiste sur cette appréhension de l’inconnu par des hommes gagnant leur pain à la force de leurs muscles et se retrouvant réduit à l’état de patient avec « la main brisée ou la jambe cassée ».
Plan panoramique horizontal, plans rapprochés poitrine en plongée et plans fixes en contre-plongée. Un patient est allongé sur le lit de consultation et un médecin examine sa jambe, tandis que deux autres sont assis et attendent. Dans la même pièce s’affairent aussi un deuxième médecin et une infirmière. Le patient regarde avec inquiétude le produit contenu dans un flacon être prélevé dans une seringue. Le commentaire souligne qu’il a toujours peur de ce qu’il ignore et rappelle que la médecine des accidents du travail en était restée jusqu’à présent à la chirurgie. Autre plan en contre-plongée, Un scialytique est allumé et éclaire deux chirurgiens effectuant une opération. Un respirateur est en activité.
Ecran noir de transition plan moyen. Un infirmier pousse la civière sur lequel se trouve l’opéré. Plan panoramique. Celui-ci est allongé sur un lit d’hôpital avec une jambe plâtrée et l’autre en suspension. Fondu de transition et plan d’ensemble. S’appuyant sur une canne et soutenu par celle qui est probablement sa mère, un jeune ouvrier descend marche par marche l’escalier de l’hôpital dont il vient de sortir. Plan général. Visible de trois-quarts dos droite et à contre-jour, ils rentrent chez eux en longeant un coron dans une rue où une autre personne passe à bicyclette. Avec une pointe de dépit, le commentaire rappelle que les opérés étaient auparavant abandonnés au bon vouloir de la nature et qu’ils étaient affublé du larmoyant qualificatif « d’affligé », en attendant que l’ankylose chronique ne les humilie et les entraîne à la déchéance jusqu’à une fin de vie alité ou cloué dans un fauteuil sans plus voir le soleil. Plan d’ensemble, plan américain de profil droit et gros plan de face. Musique aux accents lugubres. Le jeune ouvrier circule dans une voiturette tandis que son chien trotte à côté de celle-ci. Un vieil homme lit son journal assis sur une chaise que son état ne lui permet plus de quitter. Borgne, il respire difficilement, sa bouche ouverte faisant apparaitre une absence de dentition, et parvient avec peine à tenir une cigarette entre les doigts de sa main gauche tremblante.
Plan moyen et plan rapproché poitrine. La musique lugubre est remplacée par une autre à la tonalité plus entrainante. Dans un « centre de rééducation professionnelle », un ouvrier dont la main droite paralysée ne lui permet plus d’exercer son ancien métier exécute à la machine un travail de cordonnerie, activité à laquelle il s’est reconverti. Le commentaire indique qu’il s’agit d’un « progrès déjà important ».
[03’22]
L’arrivée au centre de rééducation, lieu d’appréhension et d’espoir
[03’22]
Plan fixe en plongée. Deux mains bougent lentement un pied enfermé dans un bandage et posé sur une chaise. La caméra remonte jusqu’au visage d’un homme qui, cigarette à la bouche, examine le résultat de l’opération qu’il a subi. Le commentaire indique que la reconversion n’était que le prélude à la réadaptation demandant au sujet d’être conscient et volontaire et ajoute que la « cinésithérapie », qui fait suite à la chirurgie. Alternance du plan fixe du pied et du gros plan sur le visage du convalescent. Plans d’ensemble. Un autre homme franchit le portail du centre et en gravit le perron.
Fondu noir de transition, plan général, plan moyen et plan rapproché taille. Il s’agit d’un médecin qui entre dans une salle de soin avec deux assistants et une infirmière pour examiner les patients qui s’y trouvent. Après avoir brièvement observé un alité, ils se retournent et s’intéressent à un patient dont un kinésithérapeute masse le thorax et l’épaule droite. Le commentaire explique que l’objectif de la cinésithérapie est l’entretien ou la renaissance des mouvements afin que les blessés puissent reprendre leur travail antérieur. Il ajoute que masser un membre encore immobile est la préfiguration et la préparation du mouvement. Plan d’ensemble, gros plan et plan panoramique horizontal. Ils entourent un patient qui se lève et marche pour la première fois depuis son accident. Un bref regard de sa part à l’un des médecins suffit à lui donner de l’assurance, même si sa démarche est encore très hésitante. Le commentaire souligne qu’il s’agit d’un refus de l’ankylose et du laisser-aller et d’une confiance accordée « à l’individu, à sa volonté, à sa conscience ».
Autre fondu noir de transition, plan général et panoramique vertical, plan d’ensemble, plan moyen et panoramique horizontal. Un cortège d’ambulances et de voitures remontent l’allée du château abritant le centre de réadaptation des Houillères à Oignies près de Lens. Des mineurs blessés y arrivent à pied. Plan rapproché poitrine de face. Les bras croisés et une pipe à la bouche, un employé du centre les regarde arriver. Plan panoramique, plans moyens et plans fixes. Il observe la démarche de l’un des blessés qui avance en s’appuyant sur ses cannes. D’autres mineurs, plus valides, descendent des ambulances qui les ont amenés et dont les portières indiquent les groupes miniers d’où viennent ceux qu’elles ont transportés. Autre plan moyen et plans d’ensemble. Deux hommes extrait un mineur paralysé de la voiture où il se trouvait et le déposent dans une voiturette maintenue par un troisième, probablement le chauffeur car il porte une casquette. D’autres mineurs, se déplaçant avec des béquilles, entrent dans le bâtiment où deux employées les accueillent et en montent l’escalier principal. Le commentaire précise que seuls les mineurs ont accès à cet ancien château et qu’ils ignorent la durée de leur séjour aussi bien que leur état à leur sortie, ajoutant que la guérison tenait auparavant du miracle. Formulées sous forme de question, ces interrogations traduisent l’anxiété des patients à leur arrivée.
Fondu de transition et nouveaux plans d’ensemble. Plusieurs blessés sont assis dans une salle d’attente. La porte d’ouvre et une assistante médicale appelle l’un d’eux qui se lève et entre dans la salle de consultation. Autre plan d’ensemble, plan rapproché taille de profil droit et plan fixe. Deux médecins examinent des clichés radiographiques. Succession de plan moyens. Suivant leurs instructions, le mineur marche dans un sens puis dans l’autre et s’allonge sur le lit de consultation. Les médecins s’approchent et examinent ses jambes Le commentaire restitue les questions que se pose le patient à son entrée dans la pièce et les consignes que lui donnent les médecins, ajoutant que leur diagnostic définira la rééducation. Plan rapproché. L’un des deux praticiens fait se plier et déplier le membre inférieur gauche du patient, puis mesure l’alignement de la cuisse et de la jambe et la fermeture du creux poplité avec un compas.
[06’52]
La rééducation par la cinésithérapie
[06’52]
Ecran noir de transition et plan d’ensemble en plongée. Au pied de l’escalier principal, quelques mineurs entourent un « masseur-cinésithérapeute » qui va mettre en pratique le diagnostic.
Autre écran noir de transition, plan d’ensemble et plans moyens de profil droit et en plongée. Un cinésithérapeute soumet un mineur à un exercice de physiothérapie par courant électrique. Il lui fait prendre deux électrodes (une dans chaque main) et y envoie de petites décharges électriques. Le mineur, probablement sur instruction du médecin, pose l’une des électrodes sur son bras droit pour en stimuler les muscles et les nerfs. Autre plan moyen et plan rapproché taille de trois quarts face gauche. Un autre ouvrier est soumis au même traitement, mais au genou gauche. Nouveau plan moyen, puis plan panoramique vers la gauche et à nouveau plan moyen. Allongé sur le côté droit sur une table d’examen, un mineur fait faire à son membre inférieur gauche des mouvements de va et vient qui, via un système de cordes et de poulies, soulèvent et reposent un poids. Allongés eux-aussi sur des tables d’examen, d’autres mineurs sont soumis au même exercice. Le cinésithérapeute vu précédemment au pied de l’escalier principal arrive à une table libre avec un mineur dans les bras. Il l’y allonge sur le côté gauche, place son membre inférieur droit dans des sangles et lui fait faire les mêmes mouvements en le guidant au départ. Le commentaire rappelle que la cinésithérapie est une science du mouvement. « Des muscles qui travaillent, une jambe qui fonctionne » puis, parlant à la deuxième personne du singulier, il demande au « jeune mineur », spectateur potentiel de ce film, s’il se rappelle du jour où il a été déposé sur un « étrange lit » pour faire un exercice identique qui lui paraissait impossible. Plan rapproché taille, plan fixe, gros plan et à nouveau plan fixe. Le mineur poursuit l’exercice seul. La crispation visible sur son visage témoigne de l’effort qu’il doit fournir pour soulever le poids de quelques centimètres.
Plan américain, puis retour au plan rapproché taille et au plan fixe. Le masseur et le médecin qui est à ses côtés observent d’un air dubitatif le patient qui poursuit son effort et parvient à soulever le poids de quelques millimètres de plus. Le commentaire indique que le diagnostic est « peu encourageant ». Retour au plan américain. Un homme s’approche du médecin et lui remet une feuille que celui-ci examine. Plan rapproché poitrine et plan panoramique vers la gauche, L’objectif de la caméra se déplace du visage du médecin à celui du « vieux jardinier » comme le qualifie le commentaire qui, s’adressant à nouveau au jeune mineur, lui demande de se souvenir du discret sourire de cet homme qui tournait ses yeux vers le poids que lui-même essayait de soulever. Prenant un ton volontariste, il rappelle que la levée de celui-ci dépend de la propre volonté du patient. Autres plan moyen, plan panoramique vers la gauche et plan rapproché taille. Le mineur sourit au vieux jardinier et tourne sa tête vers le poids qu’il parvient à soulever. Un autre effectue le même exercice. Son visage crispé, qui témoigne de l’effort qu’il fournit, devient flou et s’efface devant le poids suspendu au crochet et qui est soulevé puis reposé, signe que l’exercice porte peu à peu ses fruits. Plans moyens. Le mineur poursuit ses mouvements en va et vient de son membre inférieur gauche, tandis que le commentaire insiste sur la dimension morale de la cinésithérapie, le développement de l’homme ne pouvant se faire sans son esprit.
[09’34]
La rééducation par les « poids-poulies » et la gymnastique classique
[09’34]
Ecran noir de transition. Zoom arrière et avants, plan fixes et panorama horizontaux et verticaux. Divers dessins ou gravures représentent les échelles, cabestans et bourreaux utilisés pour réduire fractures et lésions. Autant de « méthode de contrainte » pour le commentaire qui leur oppose l’initiative de l’individu qui caractérise la cinésithérapie.
Autre écran noir de transition, plan moyen et plan rapproché. Allongé sur le ventre sur un tapis de sol, un patient pratique « l’auto-assistance », que le commentaire définit comme le premier principe du « poids-poulie ». Il fait bouger alternativement ses membres inférieurs droit et gauche dont les pieds sont placés dans des étriers reliés l’un à l’autre par une corde tendue à une poulie. L’allongement d’un membre fait plier l’autre et vice versa. Plan fixe et plans d’ensemble. Par les mouvements de leurs membres inférieurs gauches dont les pieds sont calés dans des étriers, Deux pensionnaires font monter et descendre des poids. C’est le « travail aidé » grâce auquel il est plus facile de lever le pied. Deux autres, le buste penché en avant et la poitrine enfermée dans un harnais, se redressent et font se lever un poids via une corde reliée au harnais et des poulies. L’effort supplémentaire que doivent ainsi fournir les muscles par rapport au poids-poulie caractérise le « travail contrarié ». D’autres pensionnaires debout ou assis côte à côte effectuent les mêmes exercices.
Nouvel écran noir de transition, plans d’ensemble, plan moyen et rapproché poitrine en plongée. Rassemblés dans une salle de sport et alignés en plusieurs rangées, des pensionnaires effectuent des exercices de « gymnastique classique » dont le seul but, précise de commentaire, est de se mettre collectivement en train. Ils courbent le buste et tendent leurs membres supérieurs vers le sol, puis se redressent et les tendent vers le plafond. Assis sur les chaises et tenant un bâton dans les deux mains, ils stimulent un pagayage alternativement à droite et à gauche. Un autre pensionnaire, allongé au sol et les membres inférieurs pliés, fait faire des mouvements de rotation à son membre supérieur droit par lequel il tient un bâton et dont il fait ainsi rouler au sol la boule qui y est fixée. D’autres font tourner des battes dans leurs mains droites ou, à quatre pattes, font se balancer de mouvements de tête les poids qu’ils tiennent dans leurs mâchoires. Autres plans d’ensemble et en plongée. Des « impliables » ou « plâtrés » aux reins cassés marchent en équilibre sur de minces poutres posées sur des bancs retournés à l’envers, membres supérieurs écartés et un poids posé en équilibre sur la tête ce qui, observe le commentaire, permet de rééduquer leurs colonnes vertébrales. Allongés sur le ventre sur des tapis de sol, ils effectuent sous la surveillance d’un moniteur des exercices d’extension aboutissant à un « ballet » où, allongé en cercle, ils parviennent à former une boucle en étendant les membres supérieurs qui se touchent les uns les autres. Plan moyen, plan d’ensemble et plan rapproché taille. Un pensionnaire rampe « en tunnel » sous les abdomens de ses camarades alignés à quatre pattes tandis que deux autres se livrent à un exercice « de fin de progression ». Des moniteurs ont placé les cuisses de leurs membres sur leurs hanches, les font se cambrer et ils écartent ensemble leurs membres supérieurs.
[12’40]
La rééducation par le sport et la balnéothérapie
[12’40]
Plan panoramique vertical. Un ancien gardien de football paralysé des deux jambes est assis sur un fauteuil roulant. Suivi par l’objectif de la caméra et sous la surveillance d’un moniteur, il effectue un grimper de corde qui doit favoriser le développement de ses bras dont i devra se servir pour s’appuyer sur les béquilles devant l’aider à se déplacer.
Plan en plongée et plan fixe. Des pensionnaires slaloment en deux files entre des quilles en s’appuyant sur les béquilles et en poussant un ballon pour mettre en charge leurs jambes. Autre plan panoramique vertical. Adossés à des barres murales, trois autres pratiquent le « 421 » en tournant et retournant des dés avec leurs pieds. Plan moyen et plan en plongée. Un autre s’avance sur une toile maintenue entre deux barres parallèles par ses camarades. Plan d’ensemble et plan panoramiques en plongée. Des balançoires à bascule servent au travail des genoux et des jambes et trois pensionnaires allongés sur le dos sur des tapis sont poussés en avant par les pieds. Plan d’ensemble. Assis l’un derrière l’autre en deux rangées sur des tabourets, d’autres se passent des ballons en se retournant au fur et à mesure qu’ils les saisissent.
Ecran noir de transition, plans d’ensemble et plan en plongée. La rééducation donne ses premiers résultats. Des pensionnaires pouvant se tenir sur leurs jambes ont formés une équipe et disputent dans la bonne humeur un match de basket contre des moniteurs. Plan moyen. D’autres pensionnaires les encouragent dont l’un, en chaise roulante et préposé au tableau de score, fait passer le nombre de points des premiers de 31 à 33 suite au panier marqué par ceux-ci. Le match se poursuit de plus belle. Plan rapproché taille et plan d’ensemble. Le match est aussi suivi avec intérêt par le médecin, dont le visage souriant devient songeur lorsque son regard se porte sur un pensionnaire assis dans une chaise roulante, se souvenant du jour où un moniteur avait porte celui-ci comme un enfant. Plan rapproché poitrine et plan fixe en plongée. Le jardinier assis à côté de celui-ci tourne aussi son regard vers lui puis baisse ses yeux vers ces jambes qui, comme le dit le commentaire, « ne supportent plus d’être mortes dans cette sarabande ». Retour sur le visage de médecin, puis au match qui se poursuit.
Ecran noir de transition, plans d’ensemble et plans moyens. Un match de volley avec un ballon ovale. L’un des gardiens de but est amputé des deux jambes. Le commentaire indique que le but de son séjour est l’apprentissage de la vie avec des jambes artificielles et des réflexes à avoir en cas de chute accidentelle dans la rue. Fondu de transition, plan moyen et plan rapproché poitrine. Un moniteur y va « à fond, sans indulgence » et le pousse contre un trapèze de gymnastique afin de lui apprendre à se servir de ses mains pour se retenir. Plan en plongée et plans panoramiques. L’exercice est renouvelé sur un matelas posé au sol. Puis le moniteur le fait avancer avec des béquilles tandis qu’un autre pensionnaire en fauteuil roulant se dirige droit sur eux pour simuler un accident de la circulation. L’amputé tombe à la renverse et se roule au sol pour se dégager.
Ecran noir de transition, nouveau plan d’ensemble, plan rapproché taille et plan moyen. Un pensionnaire flotte sur le dos dans l’eau d’un bassin où il est soumis par un moniteur à une séance de balnéothérapie. Celui-ci lui fait travailler les muscles du cou en lui faisant pencher la tête alternativement sur l’épaule gauche et droite. Le commentaire indique que ce qui « n’est pas précisément une médecine de plage » et que la facilitation des mouvements et le port induit par l’eau permet d’avancer un peu plus dans la réadaptation. Le moniteur masse les jambes du pensionnaire au moyen d’une soufflette à air comprimé. Plans moyens. Dans une baignoire, son collègue en soumet un autre à un exercice de recroquevillement permis par l’immersion du corps alors que, fait observer le commentaire, des cris de douleurs seraient arrachés sur un tapis. Plan panoramique vertical, plan rapproché poitrine et plan fixe en plongée. Retour au premier pensionnaire. Sa jambe droite est pliée tandis que l’autre est posée sur un coussin gonflable. Le moniteur lui fait tendre celle-ci davantage vers la gauche. Il grimace et son pied tremble sous l’effet de l’effort.
[17’40]
La rééducation par les travaux manuels
[17’40]
Ecran noir de transition, plan général en plongée, plans rapproché taille et plan moyens. Des « blessés » ont été affectés à l’atelier de tissage où ils confectionnent des foulards. Le commentaire précise que si ce travail peut sembler récréatif, il demande néanmoins de vrais efforts dans son exécution. Les métiers à tisser sont équipées de dispositifs permettant aux ouvriers de bouger leurs mains, leurs bras et leurs jambes.
Ecrans noir de transition, plans d’ensemble et plan panoramiques verticaux. D’autres ouvriers effectuent des travaux d’ébénisterie avec des machines actionnées par des pédales ou des pédaliers sur lesquels ils appuient ou qu’ils font tourner avec leurs jambes, illustrant leur volonté de « vivre mieux, de s’accomplir » et de renouer progressivement avec la vie réelle. Plan rapproché taille. Un autre ouvrier aplanit le bois avec un rabot. Plan d’ensemble et plan panoramique vertical. Deux ouvriers, l’un se tenant en hauteur sur un échafaudage et l’autre en-dessous de celui-ci, tirent à hue et à dia sur une scie de bûcheron pour couper un tronc dans le sens de la longueur, sous la surveillance du jardinier.
Fondu de transition, plan général et plans d’ensemble. Des pensionnaires marchent dans le parc du château en s’appuyant chacun sur deux cannes. D’autres travaillent au jardin, poussant une brouette ou maniant la pelle, la bêche et le râteau pour égaliser le sol ou retourner la terre, tandis que le commentaire met en parallèle travail de la nature et travail du corps, estimant que la rééducation est comme le jardinage question de volonté. Plan en plongée, autre plan d’ensemble et plan panoramique. De l’herbe est coupée aux ciseaux. Trois pensionnaires exécutent cette tâche tandis que quatre autres poussent des rouleaux à gazon. Nouveau plan d’ensemble, plan panoramique et plan moyen. Deux pensionnaires naviguent sur un radeau au milieu d’un étang tandis que, sous le regard de deux pêcheurs, deux autres font du pédalo. Le commentaire invite à deviner qui de l’homme de la nature travaille l’autre, soulignant la jonction entre cinésithérapie et humanisme. Plan moyen et plan rapproché en travelling. Le paralysé qui grimpait à la corde roule maintenant à bicyclette. Son coup de pédale est encore mal assuré et des stabilisateurs sont fixées sur la roue arrière, mais le commentaire insiste sur ses nécessaires progrès. Plan moyen et rapproché en plongée. Accompagné par un moniteur, un pensionnaire réapprend à marcher entre deux barres parallèles sur lesquelles glisse la barre qui lui sert d’appui. Il avance vers la glace dans laquelle il peut à nouveau se regarder.
Fondu de transition, plan fixe en plongée, plans d’ensemble et plan moyen. Un arbre étire ses branches vers le ciel. Les deux pensionnaires naviguant sur un radeau atteignent la rive tandis qu’un troisième réussit à abattre un arbre à la hache. Volet de transition et plans moyens. Le jardinier montre à un quatrième comment disperser des graines sur une plate-bande. L’ouvrier s’exécute. Gros plan sur son visage souriant. L’objectif de la caméra se déplace ensuite sur celui approbateur du jardinier.
Nouveau fondu de transition, plan fixe, plan panoramique et plans en contre-plongée. Des épis de blé mûrissent au soleil, une jument galope avec son poulain et le vent remue les branches des arbres. Allégories de la nature qui « se donne en exemple et devient une provocation à la vie ». Autre fondu de transition, plan moyen et plan d’ensemble. Dans la salle de gymnastique, un pensionnaire progresse à quatre pattes, puis se redresse progressivement sur ses deux jambes redevenues vivantes. « Progrès ! Progrès ! » clame avec emphase le commentaire.
[21’54]
Le retour au travail et à la vie
[21’54]
Ecran noir de transition. Plan américain, plans fixes, plans en plongée et plan d’ensemble. « Vivre c’est travailler ». Armé d’une perforatrice, un mineur découpe des blocs de charbon qui sont ensuite transportés sur les convoyeurs à bande. Plan moyen en plongée et plan rapproché taille. Assis à un pupitre de commande, un autre mineur contrôle et régule la vitesse des wagonnets de charbon qui défilent devant lui. La rééducation ne lui permettant pas de ramper à nouveau dans une galerie comme auparavant, il a été affecté à ce poste qui lui est mieux adapté. Plan fixe. Deux wagonnets arrivent à un ascenseur.
Ecran noir de transition, plans d’ensemble, plan général et travelling de face et latéral. Des mineurs ont terminé leur journée et quittent le carreau pour rentrer chez eux. Le commentaire indique de près de deux réadaptés sur trois peut reprendre son ancien travail. L’un de ceux-ci, dont la tête est encore bandée, enfourche sa bicyclette et roulent entre deux rangées de corons, une fillette courant sur le trottoir à côté de lui, puis sur une route bordée d’arbres à travers la campagne, vers son domicile et le bonheur, avec des fermes et des terrils visibles typique du Nord à l’arrière-plan.
Volet de transition. Gros plan de profil gauche, plans panoramiques, plans fixes et plans moyens. En habit de dimanche à une fête foraine, le mineur et sa femme regardent leur fille assise dans le bateau d’un manège. Il a retrouvé le goût des joies simples et des moments heureux. D’autres enfants sont assis sur les bicyclettes, dans de petites voitures ou dans une locomotive. Plans rapprochés poitrine de profil et de face. Au stand de tir à la carabine, il ajuste et appuie sur la gâchette.
Plans fixes, gros plan de profil, plan rapproché poitrine et plan général en plongée. Un feu d’artifice éclate dans la nuit. Un orchestre d’harmonie et un accordéoniste jouent leur partition. Un bal a lieu au « quartier du vieux château » de Carvin. Alternance de plans d’ensemble, moyens et rapproché. Au milieu des danseurs, le mineur réhabilité et sa femme. Leurs têtes et leurs épaules sont couverts de confettis. Plan panoramique vertical. Ses jambes sont encore un peu raides et il éprouve quelques difficultés à se tenir mais il y arrive. Le commentaire conclut : « Vivre c’est être un homme, un homme comme les autres, ni plus ni moins et cela vaudra toujours la peine de s’y employer même en serrant les dents ». Le film se termine sur le mot « fin » derrière lequel brille un soleil qui projette l’ombre des lettres au sol, au son des pétards de la fête.
[24’23]
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Emmanuel Nuss