Dérapages (1984)
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Générique principal
Gén. fin : réalisation : François Rossini / Productions : FRG / Iconographie : Catherine Foussadier / Images : jean-Pierre Renaudat / Nous remercions toutes les personnes qui ont accepté de témoigner dans ce film/ Le SIRPA - Ministère de la Défense pour le film "L'ornière" / Le Dr. Tarrière / Le Comité National de défense contre l'Alcoolisme / Un film de la Mission de la Communication de la Direction de la Circulation et de la Sécurité routière- Ministère des Transports.
Contenus
Sujet
L'alcoolisme aujourd'hui : les comportements à risque, la place de l'alcool dans la culture nationale, l'action de la publicité, la sociabilité autour de l'alcool.
Genre dominant
Résumé
Contexte
La pénalisation de l'alcool au volant
À partir des années 50, la conduite et l’achat de véhicules se généralisent. Les conditions de circulation deviennent davantage dangereuses, contribuant à grossir chaque année le nombre d’accidents. Cette densification du nombre de véhicules – de plus en plus puissants – s’accompagne peu à peu d’une prise de conscience : la méconnaissance largement répandue des réglementations. Un autre problème apparaît : L’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanie, évalue – pour les années 70 –, à 23,2 litres la consommation d’alcool pur par habitant de plus de 15 ans en France (48g d’alcool pur par jour, soit le niveau le plus élevé au monde). Ce chiffre passe à 20,1 dans les années 80. L’alcool au volant fait environ 14000 morts par an en France dans les années 1970. L’alcoolisme, qui touche en particulier les plus jeunes, devient peu à peu un sujet de santé publique. En septembre 1977, le président Valéry Giscard d’Estaing déclare que l’alcoolisme est le plus grand des fléaux sociaux. Il propose un plan sur dix ans afin de redresser la situation. Pourtant, les réglementations concernant l’alcool au volant et sa pénalisation tardent à se mettre en place, faisant de la France un très mauvais élève face aux États-Unis, l’Angleterre, la Suède ou encore la Suisse. En France, le chemin est long. Si, en 1959, une ordonnance sanctionne l’ivresse au volant, il faut attendre les années 1970 pour que les contrôles d’alcoolémie soient institués (jusqu’ici, ils posaient la question de la liberté du conducteur et étaient difficiles à instaurer). Entre 1970 et 1983, les seuils maximums d’alcool autorisés évoluent, jusqu’à atteindre 0,8 gramme par litre de sang. Cependant, pour passer devant un juge, le taux du conducteur doit dépasser 1,2 gramme d’alcool par litre de sang.
Les politiques de prévention
À la fin des années 70 – et en particulier dans les années 80 –, une ambiance sécuritaire traverse la France face aux risques de plus en plus élevés pour la santé publique : l’alcool, le tabac, le VIH. C’est le moment des grandes campagnes de prévention (la première a lieu en 1976), à l’aide des médias audiovisuels. Cette prévention, qui se veut d’intérêt général, est rendue légitime par les discours sur les dangers, et les risques. La prévention, vise à amener les citoyens à l’autolimitation dans ses modes de consommation. La communication des données scientifiques crédibilise campagnes. L’État crée la Délégation de la Sécurité routière en 1982 (commanditaire du film) afin d’agir « sur les comportements des usagers de la route pour les responsabiliser et contribuer au renforcement de la sécurité des infrastructures routières, des véhicules et des équipements de protection des usagers. » Il est à noter, que c’est avant tout pour des raisons de santé publique, que des réglementations et une pénalisation concernant l’alcool au volant sont mises en place, avant des considérations de sécurité routière. En 1986, un fait divers mobilise l'opinion sur les dangers de l'alcool au volant. Un conducteur en état d’ébriété (1,30G) renverse une jeune fille qui décède des suites de ses blessures. Il est inculpé pour homicide involontaire en état alcoolique, et condamné à un an de prison avec sursis et 10 000 francs d’amende. La famille de la jeune fille est scandalisée, la presse fait de cette affaire un scandale public. En juillet 1987, une loi survient pour renforcer la lutte contre l’alcool au volant. Il s’agit de mettre en place des dépistages systématiques, de confisquer les véhicules, de suspendre les permis de conduire et d’aggraver les peines encourues. Le chauffard est devenu un criminel.
Les politiques de sensibilisation
Elles continuent de faire débat : faut-il faire peur, ou bien éviter de choquer pour ne pas provoquer un refus du message? Plusieurs jalons :
- En 1959, le Rapport au Président du Conseil des ministres sur l’activité du Haut Comité d’étude et d’information sur l’alcoolisme (1954-1958) recommande de ne pas « utiliser le sentiment de la peur » 1959, p. 86]. - Camille Picard, 2005 - Mais que fait la police? Représentations des forces de l’ordre dans les campagnes publicitaires de la Sécurité routière (1972–1999) INHES
- Le publicitaire Jacques Séguéla estime qu’une campagne de prévention doit être approchée selon les mêmes impératifs qu’une campagne publicitaire. Il faut éviter de faire peur pour ne pas déclencher une réaction d’hostilité, de rejet du message. Comme lorsqu’il s’agit de vanter un produit de consommation, il faut plaire, séduire, stimuler. « Les publicitaires ne manipulent plus personne et le consommateur attend un discours adulte. Il attend intelligence et simplicité réunies : il faut que tout le monde comprenne le message et lui apporte quelque chose de sensé, de vrai, et qui le fasse réfléchir. » De son côté, le sociologue Christian Bachmann estime que l'imaginaire des spots est resté rétrograde : « Les thématiques utilisées dans les clips européens sur la drogue rappellent celles du XIXe siècle, lorsqu'il s'agissait de parler des périls vénériens ou des dangers de l'alcoolisme (…) Les nouveaux messages sur la drogue représentent l'application nouvelle d'une thématique de l'horreur aussi vieille que le monde. » (Drogues et images, actes des premières rencontres européennes, Paris - Parc de la Villette, 17-21 octobre 1994).
- En 1984, lancement de la campagne "Un verre ça va". En 1991 et 1994, deux campagnes « Tu t’es vu quand t’as bu » orchestrée par le Comité français d’éducation pour la santé. L'auteur est Daniel Robert, responsable de campagnes contre l’alcoolisme
- En 1999, la France suit l’exemple des campagnes anglo-saxonnes qui consistent à favoriser une prise de conscience par des représentations crues et frontales. La Prévention routière confie la réalisation d’un spot au documentariste Raymond Depardon. Il se sert de rushes tournés par les services de secours et les forces de l’ordre : « C'est un plan fixe tout simple. Une voiture accidentée, vue de haut. Les pompiers dégagent le toit à la scie et à l'intérieur, il y a trois personnes. Elles sont mortes ». Raymond Depardon ajoute quelques plans qu'il tourne lui-même et la voix de Gérard Desarthes conclut en posant une question: « Jusqu'à quand laisserons nous faire cela? »
- En 2014, le débat se poursuit : Laurence Derrien, responsable de la communication de la prévention routière : « D'après les études que nous menons, le levier de l'émotionnel est le plus efficace. Le fait que les gens s'identifient et soient touchés par ce qu'ils voient laisse une empreinte mémorielle plus forte dans leur esprit ». La présidence de Ligue contre la violence routière : « Nous avons toujours dit que ces campagnes ne changeaient pas les comportements, surtout quand elles jouent sur l'émotionnel. Ce qui compte, ce sont les campagnes d'information basées sur la connaissance ».
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Oui.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Oui.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Dans la bande son, tout au long du film, une batterie électronique axée sur les contretemps qu'accentuent l'emploi permanent des cymbales procure une sensation de perte de stabilité. Les interventions dissonantes d'un synthétiseur, le débit rapide du commentaire, l'omniprésence de ces trois éléments dans la bande son ont pour effet d'oppresser le public. De même le découpage dense, la rapidité des séquences, la diversité renouvelée des registres d'images (dessins, photographies, prises de vues réelles, coupures de presse, extraits de fictions, entretiens documentaires) et le brassage des époques dont elles sont issues.
La mise en scène vise à ensevelir de sensations et de données un esprit prisonnier des clichés et idées reçues sur l'usage fréquent et à haute dose de l'alcool. Les saynètes documentaires, tournées dans un bar surchauffé, tournent en dérision les attitudes sociales qui consistent à le promouvoir : agent de sociabilité, de virilité et de séduction. La citation des placards publicitaires et des bandes dessinés montre que l'alcool est régulièrement "glamourisé" dans l'imaginaire collectif ; celle des archives de films institutionnels rappelle que la consommation d'alcool, en particulier le vin, reste un enjeu économique en France et contribue à l'identité culturelle du pays.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Médecine et santé ne sont présentées que sous la forme d'interventions de secours au moment où sont évoqués les accidents de la route consécutifs à l'ivresse au volant.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Télévision, entreprises, établissements scolaires.
Communications et événements associés au film
Public
Tout public
Audience
Descriptif libre
Ouverture du dossier
Rythme effréné et marqué de contretemps d'une batterie électronique. Un classeur s'ouvre, du type de ceux qui sont employés dans un commissariat. En sort un dossier avec les portraits de toutes les personnes qui vont témoigner dans le film : ces personnes, interrogées dans un bar, sont toutes, au moment où elles parlent, par leur comportement éthylique, susceptibles de figurer sur ces dossiers que constituent les accidents causés par l'emprise de l'alcool. Le commentaire précise que chaque jour, en France, 3% de personnes, "jamais les mêmes", conduisent avec "un taux d'alcoolémie dangereux".
Blagues et dénégations
La séquence consiste en une alternance de témoignages pris dans un bar et d'extraits de fictions datant des années 30 à 50. A noter que ce choix de puiser dans l'histoire du cinéma, en opposition à l'actualité des scènes tournées dans le bar, rappelle l'histoire longue de la sociabilité par l'alcool.
- Témoignages. Le choix des personnes interrogées, mêlant les deux sexes et plusieurs générations, correspond à un souci de représenter la diversité de la population touchée par l'ivresse festive. Il insiste cependant sur la catégorie de la classe moyenne par l'importance de personnes habillées comme des employés du tertiaire, avec un langage qui reste soutenu malgré l'influence de la boisson. Un jeune homme explique que la succession des tournées étant déterminé par un principe d'invitations mutuelles au sein d'un groupe, le nombre de verres pris par chacun dépend du nombre des personnes constituant le groupe. Un homme d'allure sexagénaire distingue de manière subtile et sophistique la gaieté de l'ivresse : il a été sujet à l'un, pas à l'autre. Un jeune homme portant un t-shirt rayé fait l'inventaire des "trucs" pour "atténuer l'effet de l'alcool" comme l'absorption de sucre. Une jeune femme, interrogée à table avec des amis, abonde en affirmant qu'elle se ventile en ouvrant les fenêtres quand elle conduit. Sa voisine se moque de ses formulations hypocrites, elle la tance avec un sourire complice. Un homme à la même table, aux gestes heurtés et à la voix grasseyante, caractéristiques du comportement dû à l'ivresse, affirme : "Bien boire, c'est pas se torcher! J'estime qu'avec un gramme, ou un gramme deux, je peux prendre le volant et je suis pas du tout dangereux". Ici est pointée la dénégation bravache des personnes qui, assumant leur ivresse, prétendent pour autant continuer de se contrôler et d'agir de manière responsable.
- Extraits. Dans un restaurant-dancing, un homme qui dîne avec une femme se montre réticent à lui offrir un nouveau verre : "Alors, on a des oursins dans la poche, mon grand?". Réplique à la Audiard, caractéristique d'un cinéma policier aux dialogues argotiques fort en vogue à cette époque et qui a gardé sa popularité. C'est une première évocation de la culture associée à l'alcool, où entre l'humour des formules plaisantes et créatives que créé la conversation du milieu du banditisme (cf. les éditions de compilations de brèves de comptoir par Jean-Marie Gourio à partit de 1991). Autre extrait : le papy au béret, qui se lève avec difficulté de la tablée pour chanter une romance de sa jeunesse, sous les acclamations complaisantes et moqueuses de l'assemblée. Un plan qui fait mémoire de ces rituels de fins de repas festifs où les aînés, par un geste qui trahit leur ivresse, attendrissent et déchoient dans le même temps. (02:19)
Alcool, virilité, voiture
Des nappes dissonantes de synthétiseur font irruption dans la bande-son, donnant un sentiment de tournis, voire de nausée. Introduction du thème de la voiture en même temps que celui de la valorisation de la virilité par l'alcool. Le jeune homme au t-shirt rayé affirme qu'elle est toujours utile pour amener " au bal les nanas, les copains, les bouteilles". Le commentaire évoque "le sentiment de puissance" que procure la possession et l'usage de ce véhicule. A l'image, l'extrait d'une bande dessinée par Varenne, un des plus gros succès du magazine de bande dessinées pour adultes L'écho des savanes, qui montre un jeune homme qui boit à la bouteille avant cette vantardise : "A moi, Ida, cette nuit je me surpasse". Le film revient, une minute plus loin, sur le stéréotype masculin, entretenu par la littérature et le cinéma, qui consiste à croire que "la réussite d'un homme" tient à l'achat d'une voiture et à la conquête d'une belle femme "au rythme des bouchons qui sautent et des shakers". Un autre témoin, interrogé dans le restaurant de la première séquence, prétend, d'une voix rendue hésitante par l'excès de boisson, qu'un ami pilote de course conduisait mieux quand il avait "un peu bu". A l'image intervient l'archive montrant un crash de voiture. Le principe : l'image démente ce que est dit. Un autre convive affirme que "conduire en état d'ébriété" ôte le sentiment de la peur. Le commentaire, sur d'autres images d'accidents de la route, rappelle que l'alcool cause 5000 morts sur la route chaque année. "Mettre l'alcool au banc des accusés? Pas facile...", ajoute le commentaire.(03:31)
"Un pays de production d'alcool"
Mise en cause de la valorisation du vin comme élément identitaire et vecteur économique en France. Images d'archive montrant des vendanges, des banquets. "Il y a si longtemps qu'on nous apprend la beauté des vendanges, que tout événement heureux mérite d'être arrosé". Autres images de fêtes et de banquets qui illustrent le double sens de "consommation" d'alcool : en ingérer, en acheter. "Bien entendu, ajoute le commentaire qui garde son registre ironique, l'économie française a besoin d'alcool pour sa santé." La santé qui compte ne serait pas celle du corps et de l'esprit des citoyennes et citoyens, mais celle du pays par ses ressources et sa capacité de production. Alors que la caméra flotte autour d'une tablée où les têtes chavirent et où les verres s'entrechoquent, une voix d'homme hors champ : "On n'est pas un pays d'alcooliques, mais un pays de production d'alcool". (04:18)
"Des images, des flots d'images..."
Retour à la relation alcool-voiture, sur fond de publicités de magazine où chaque élément de décor est valorisé par le traitement photographique et le papier glacé. "Lorsque l'alcool rencontre la voiture, des pactes dangereux sont scellés, entre puissance et agressivité, liberté et fuite en avant, euphorie et oubli du danger." Le discours du film cherche à mettre en pièces un environnement médiatique qui façonne un imaginaire autour de l'alcool, en même temps qu'il pointe les comportements agressifs ou inconséquents dont la consommation d'alcool est responsable. L'alcool est au croisement d'un phénomène double, à la fois la survivance de pulsions archaïques et la sophistication de la culture. D'où ce choix de puiser dans une iconologie fabriquée par la bande dessinée pour adultes ou la publicité, et d'ancrer le commentaire ou les vues documentaires dans la banalité des environnements sociaux, le bar ou la route. Guerre des images : à mesure que la séquence se poursuit, les coupures de presse rapportant le dernier accident de la route se substituent aux précédentes, le gros grain du papier de presse quotidienne succède à la surface chatoyante des pages d'hebdomadaires. "Contre la conscience du risque, des images, des flots d'images. Celles du cinéma, de la publicité, de la consommation. Images d'Epinal de héros chanceux. La réalité, elle, est moins idyllique : 40% des accidents mortels sont dus à l'alcool."
Récits tragiques
Le film bascule franchement dans la gravité en rapportant plusieurs témoignages de personnes qui, en ayant conduit sous l'emprise de l'alcool, ont causé le décès des passagers de leurs véhicules. C'est dans cette séquence que le montage fait douter de la véracité documentaire des témoignages. Un de ces témoins est d'abord filmé en gros plan puis en plan moyen pour montrer qu'il vit désormais sur un fauteuil roulant. Pour aboutir à cette succession dans l'échelle de plan, il faut bine que le personnage filmé en ait été averti : l'écriture a déterminé le filmage, il ne s'est pas ajusté au réel et à la spontanéité des comportements des personnes présentes dans le champ. De même, il est étrange que la femme qui se trouve à un mètre du témoin continue de s'activer comme si elle n'était pas à portée de son récit, et comme si elle n'avait pas conscience de se trouver dans le champ de la prise de vues. (08:01)
Mise en abyme : analyse du nouveau spot de sensibilisation
La musique tournoyante et incessante a cessé. Dans un poste de télévision, diffusion d'un spot de prévention. Bruit de véhicule qui freine brusquement, image de clés de voiture jetées dans un verre rempli. "Désormais, conduire avec 0,8 grammes d'alcool dans le sang est un délit." Intervention d'un délégué interministériel à la Sécurité routière : "Avec cette campagne télévisée que nous avons réalisée en 1984, le dossier de l'alcool au volant n'est pas classé." Il rappelle que des techniques de contrôle préventifs ont été permises par la loi votée en 1983. "Le citoyen doit ne pas pouvoir oublier les drames provoqués par l'alcool au volant, ces familles brisées, le désastre que ça représente au quotidien dans la société française aujourd'hui." Retour au bar-restaurant où les clients déjà interrogés au cours du film se plaignent de l'aggravation des peines correspondant au délit d'ébriété au volant. Mais l'intervention du jeune homme au t-shirt rayé, cette fois, dissone franchement avec ceux de ses congénères. Au lieu de jouer le mépris ou de tourner le sujet à la rigolade, il estime que le sujet est "grave" et qu'"il y a 5000 tués par an sur la route." Ce jeune homme, à chaque fois qu'il est sollicité, parle en faveur des mesures de prévention routière, et à ce titre, paraît un témoin douteux. Encore un élément qui laisse à penser que l'ensemble des témoignages ont été mis en scène. Il n'en reste pas moins qu'ils résonnent avec la réalité quotidienne que vit le public ciblé, et qu'à ce titre, ils incarnent cette "société d'aujourd'hui" que le délégué interministériel met en jeu.