Le film présente les deux personnages qui semblent perdus dans un univers fantastique. Avant leurs transformations, ils cherchent à le fuir, puis se résignent à participer à leur tour à ce procédé de mécanisation.
Titre « Concerto mécanique pour la folie ou folle mécamorphose » en blanc sur un fond de sable sombre. Le générique suit. Le tout sous une musique au rythme rapide.
Un couple et un téléphone
Sous un son plus calme et doux, deux personnes apparaissent à l'écran ; un homme en noir et une femme en blanc, recroquevillés en position fœtale sur un sable clair (caméra en plongée). Ils se lèvent progressivement (zoom arrière), semblent perdus, marchent en sens inverse l'un par rapport à l'autre, regardent autour d'eux puis se rapprochent l'un de l'autre. Ils s'arrêtent en entendant un bruit de téléphone qui sonne. Un grand téléphone noir, de taille humaine, style années 1960, arrive dans l'angle droit en haut du champ de la caméra ; les personnages s'avancent vers le téléphone. Dans un plan plus serré sur le téléphone et les personnages, le combiné du téléphone se lève, l'homme compose un numéro (bruit de téléphone occupé) ; les personnages se bouchent les oreilles et se précipitent derrière le téléphone. Accompagnée d'un bruit sourd de fréquence cardiaque, la femme rampe dans un tube transparent qui sort du côté gauche du téléphone noir, sous des giclées de liquide rouge ; l'homme la suit.
Errances parmi les machines et les mannequins
Raccord mouvement et son. La femme sort d'un tube métallique, suivie par l'homme (leurs combinaisons sont tachées de rouge), ils arrivent dans une ruelle ; un bruit fort de cloches (genre clocher d'église) les force à se dépêcher. Plan moyen, axe frontal : ils courent vers la caméra (travelling avant). Des sons forts sortent des amplis ; ils se bouchent les oreilles, gênés par le bruit. Ils ont l'air comme traqués. Plan moyen, axe de dos, ils continuent à courir pour s'engouffrer dans un petit passage au bout de la ruelle. Raccord mouvement et son. Ils sortent par un tuyau carré ; leurs combinaisons sont propres ; ils sont munis de sortes de casques dont des fils se prolongent depuis le tuyau jusqu'à un entonnoir placé dans leur bouche. Ils arrivent dans une pièce où on peut distinguer des mannequins mi-robotisés à forme humaine ; la caméra suit le regard de l'homme, mannequin après mannequin ; agencés comme dans une exposition de musée. La scène se déroule sous des mots prononcés rapidement et brutalement en hors-champ, mais qui sont impossibles à reconnaître distinctement. La femme entre ses mains dans une sorte de machine pour qu'elles ressortent munies de gants argentés. Elle s'avance vers une vitrine où sont exposés des ciseaux géants ; elle entre ses mains par un autre interstice de la même machine, et en ressortent avec des gants mécaniques sophistiqués qui lui permettront de briser la glace pour se saisir des ciseaux et couper les fils qui la retiennent. Elle s'écroule brusquement – le son s'arrête tout aussi brusquement.
L'homme marche avec son casque et entonnoir, portant la femme (sans casque ni entonnoir) dans ses bras, le long d'un tas de mannequins humains ; quelques notes rapides de musique. Au fur et à mesure qu'il avance, les mannequins deviennent de plus en plus robotisés (avec des parties de leur corps argentées, puis entièrement).
Bruits de vagues et bruits de vent. Les deux personnages n'ont plus ni casque ni entonnoir ; ils marchent dans une pièce recouverte de papier plastique ; ils font des mouvements amples avec leurs bras et marchent très doucement, comme s'ils étaient ralentis par le vent, qui finalement les projette à terre.
Devenir robot
Ils se relèvent plongés dans un immense tas de papier plastique et luttent pour en sortir. Ils se trouvent à nouveau dans la pièce recouverte de papier plastique ; l'homme portant la femme. Ils arrivent dans une autre pièce et l'homme pose la femme sur un bloc gris. Des sortes de robots s'approchent de la femme nue sous des sons bizarres, mécaniques. Une scie circulaire s'approche d'elle ; elle est ensuite allongée sur le banc d'une perceuse/fraiseuse ; puis chargée par un chariot élévateur conduit par un cariste robot, puis installée sur le même bloc gris de la première pièce, devenue elle-même robot.
La scène suivante présente les deux personnages jouant sur un grand échiquier dont les pièces sont des mains de mannequins pour le jeu de la femme et des pièces détachées de machines pour le jeu de l'homme. L'homme a une cage en métal qui recouvre sa tête et balance l'ouverture (devant son visage) de façon à cacher son visage puis à le faire réapparaître de plus en plus mécanisé (sa bouche est remplacée par une pièce métallique, puis ses yeux, ses cheveux). Le jeu d'échecs entre les deux personnages reprend ; la femme prenant alternativement différentes formes abstraites robotisées. L'homme gagne la partie et en détache les mains de la femme (devenues mains de mannequin) en guise de récompense.
L'homme est présenté ensuite en costume de robot, défilant sous les applaudissements d'autres robots (corps humain dont la tête et le buste sont remplacés par des objets mécaniques). On entend une voix dire : « oui superman, je suis superbe, super-carburant, (…) superficiel, super-fini, super-forteresse, super curité, super rapide, super nova, super casanova, super ovarié, super phosphate, superposable, superproduction, super phallique, superstitieux, (...) ». Suivent des applaudissements et des images rappelant toujours des objets ou machines.
Happy end
Les personnages se retrouvent dans une nouvelle pièce, allongés, toujours sous l'emprise des machines qui les transforment, les mécanisent. Cette transformation rajoute des fils électriques sur leurs corps, comme pour montrer une transformation cette fois-ci plus profonde ; comme si leurs vaisseaux sanguins devenaient des fils électriques. Le tout sous des sons bizarres, brefs, mélangés.
La femme se réveille dans un lit, elle se lève aux sons des tic-tac ; se retrouve étendue au sol avec l'homme dans un lieu nouveau. Ils sont ensuite dans le même lieu sablé de la scène du début mais au milieu de morceaux de machines et de parties de mannequins en plastique. Zoom arrière, ils s'embrassent. Suivent des images de tête et morceaux de corps de bébé en plastiques rangés dans des cases. La femme et l'homme sont allongés et entrent dans une machine ; en ressortent des bébés en plastique dans des bulles. Les bulles disparaissent ; les poupées sont maintenant des enfants humains, heureux, qui jouent dans le sable.
FIN
Fonds Eric Duvivier code 174.