Answering the child's why (1951)
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Générique principal
Answering the child's why / Produced byEncyclopaedia Britannica Films Inc. / in collaboration with Lawrence K. Frank
Contenus
Sujet
Le film sensibilise les parents à l’importance de répondre aux questions posées par leurs enfants sur des sujets comme la mort, l'autorité, l'organisation sociale. Cette disponibilité à répondre à l'enfant lui assure un bon développement psychologique et, à plus long terme, son insertion dans la vie sociale.
Genre dominant
Résumé
Le développement des enfants dépend de l’éducation assurée par leurs parents. Celle-ci doit les mettre en mesure de pouvoir interpréter le monde qui les entoure. Différentes situations illustrent la problématique, suscitant les interrogations de deux filles, Judy et Molly, et d'un garçon, Jimmy. La petite Judy demande à ses parents des précisions sur la maladie, la mort, les liens de parenté ou encore la maternité. Jimmy s’interroge sur les fonctions de la police. Quant à Molly, ses mauvaises notes alertent son institutrice. Il s’avère que les difficultés rencontrées en classe s’expliquent par la réticence de ses parents à répondre aux questions qu’elle s’est posées depuis son plus jeune âge.
Contexte
Le court métrage fait partie d’un ensemble de films produits par la société de distribution Encyclopaedia Britannica Films et destinés à être diffusés dans les écoles américaines. Spécialisée dans la création de films à caractère éducatif, la société prend soin de s’entourer de professionnels pour discuter de problèmes de santé publique. Ce film fait partie d’une série de produite entre 1948 et 1951, intitulée « Personality Development Series » dont chaque volet a été réalisé en collaboration avec le sociologue Lawrence K. Frank, directeur de la Caroline Zachry Institute of Human Development située à Washington D.C. Pour Answering the child's why, la société de distribution fait appel à Milan Herzog, collaborateur de la firme depuis 1946.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Non.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Oui.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Oui.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Dès son générique, le film interpelle le spectateur en soulignant « l’importance vitale » de la question abordée : un enfant ne doit jamais être laissé sans réponse par ses parents. Le style léger est adopté pour mettre en images cette injonction. Bien que traitant de sujets graves, comme la mort et la naissance, les différentes séquences sont accompagnées d’une musique extradiégétique joyeuse. Le choix de représenter des situations typiques de la vie de famille et du quotidien permet au public de s'y identifier. Comme le suggèrent les premières mentions écrites, veiller au bon développement des enfants est la meilleure garantie pour qu’ils deviennent, une fois adultes, les futurs citoyens d’une nation démocratique, elle aussi, en bonne santé. Le film insiste sur la responsabilité des parents qui doivent s’assurer de transmettre les valeurs morales et éducatives propres à la société américaine des années 1950. Ces mêmes valeurs sont évoquées tout au long du film,incarnées par le modèle familial d’après-guerre qui incite les femmes à tenir le foyer (filmées en intérieur) et les hommes à travailler (filmés en extérieur).
Le film, par la voie de la pédiatrie, assume un message patriotique. Veiller au bien être psychologique de l’enfant sert le bon fonctionnement de la nation. En effet, bien éduquer les enfants relève du devoir de chaque parent, car de cette éducation dépend l’équilibre du pays. En accordant du crédit aux interrogations de leur progéniture, les parents américains contribuent aussi à assurer la santé publique et le bon fonctionnement de la démocratie. Ainsi, discours médical et propagande s’entremêlent au sein d’un film qui emploie des situations simples de la vie quotidienne afin de toucher le plus grand nombre de spectateurs possible.
Les questions que posent les enfants sont révélatrices de la qualité de l’éducation parentale dont ils bénéficient. En effet, le discours du film postule qu’un enfant curieux, à qui l’on offre des réponses satisfaisantes sera mentalement plus épanoui qu’un enfant à qui l’on refuse de répondre. Pour transmettre un tel message, le film indique quels sont les comportements à adopter et ceux à éviter, à travers la mise en contraste de deux enfants ; l’un heureux, curieux et n’ayant pas peur de s’exprimer et l’autre, triste, timide, n’osant pas prendre la parole. Le cas de Molly, dont les parents refusent de lui apporter des précisions sur le monde qui l’entoure, illustre les conséquences néfastes d’une telle négligence sur le développement de l’enfant, ainsi que sur ses résultats scolaires. Suite aux réactions de sa mère qui lui demande de la laisser tranquille, Molly n’ose plus poser la moindre question à son institutrice, même lorsqu’elle rencontre des difficultés à comprendre les questions posées dans le cadre d’un devoir.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
La problématique est discutée par le biais de mises en situation d’enfants questionnant leurs parents sur leur environnement ou encore les relations sociales. Aucun membre du corps médical n’apparaît dans le film. Cependant, on peut considérer que la voix over joue un rôle analogue, renvoyant à la figure du sociologue chargé d’expliquer les différentes situations aux spectateurs, ainsi que leurs conséquences sur le développement de l’enfant. Cette voix représente donc une instance d’autorité dotée d’un savoir sur la psychologie de l’enfant. L’expert assume aussi le rôle d’intermédiaire entre enfants et adultes, car il est formé à reconnaître et à traiter les cas délicats et en informer les parents.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Tout comme l’ensemble du catalogue de l’Encyclopaedia Britannica Films, ce court-métrage a été projeté dans les écoles des États-Unis.
Communications et événements associés au film
Public
Parents, enseignants
Audience
Descriptif libre
Expliquer les institutions : Jimmy
Deux situations impliquant un agent de police mettent en scène le rapport de l'enfant avec l'autorité publique : alors que Jimmy va être en mesure de percevoir l’officier comme le garant de l’ordre public grâce à la réponse satisfaisante donnée par son père, un autre petit garçon va éprouver de la peur après que sa grand-mère le menace s’il ne lui donne pas la main dans la rue (« Tu vois ce policier là-bas ? Il va venir te chercher si tu continues. », lui dit-elle sur un ton autoritaire). Cette comparaison permet alors de souligner l’importance d’informer les enfants sur les rôles des institutions (ici spécifiquement le rôle des institutions policières).
Accompagner l'éveil, valoriser la curiosité : Molly
Occupant une place plus importante dans le film, le parcours de Molly nous est montré dans ses différentes étapes, depuis sa plus tendre enfance jusqu'à sa préadolescence. À chaque fois, les refus essuyés lorsqu’elle sollicite ses parents, toujours trop occupés pour lui accorder de l’attention, la conduisent à se refermer sur elle-même. Leur négligence amène leur fille à accumuler les difficultés d’apprentissage, sanctionnées par de mauvais résultats scolaires. Le film décrit la transformation de l'enfant : d’abord ouverte au monde et curieuse, Molly tend à devenir timide et morose. Le point de non-retour survient lorsque son père, agacé par ses questions, lui ordonne de se taire. Alors qu'il est en train de réparer le moteur de sa voiture en compagnie de son fils, alors qu'elle vient lui demander ce qu'il est en train de faire, il lui répond : "Ne pose pas de questions et va jouer avec ta poupée. Du balai, tu vas te salir." Cette seule réponse illustre bien des préjugés masculins envers une enfant : elle ne peut pas s'intéresser à la mécanique, elle est supposée se tenir propre et coquette, elle devrait se concentrer sur sa poupée pour mieux s'éduquer à son futur rôle de mère. Dès lors, elle refuse de s’exprimer en classe. La situation se dénoue grâce à l’attitude son enseignante. Correctement formée, elle est capable de déterminer la source du problème et de le résoudre en encourageant Molly à poser des questions lorsqu’elle ne comprend pas quelque chose.
Notes complémentaires
Références et documents externes
- PANESE, Francesco, Décrire et convaincre : rhétoriques visuelles de la cinématographie médicale, Gesnerus, 2009, n° 66, pp. 40-66.
- FRANK, Lawrence K., Personalities for Social Progress, The Journal of Educational Sociology, septembre 1945, vol. 19, n° 1, pp. 31-35.
- MASSON, Eef, Watch and Learn: Rhetorical Devices in Classroom Films after 1940, Amsterdam University Press, Amsterdam, 2012.
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Séverine Gigante
- Transcription Anglais : Pauline Kochanowski
- Sous-titres Français : Pauline Kochanowski