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De Medfilm



Mardi 21 avril 2015
Journée d'études Ciera MedFilm 2

«Le temps du cinéma de laboratoire – production et critique des films médicaux produits par les laboratoires pharmaceutiques dans les années soixante et soixante-dix »
Dans les années soixante, avec l’essor du film d’entreprise, le cinéma médical connaît un développement intense grâce à l'implication des laboratoires pharmaceutiques dans leur production et leur distribution. Elle vise à contribuer à l'enseignement universitaire et à la formation continue des médecins. Il s'agit en même temps d'augmenter la notoriété, voire le prestige de la marque en l'associant aux films projetés.

C'est particulièrement le cas des laboratoires Sandoz, sous l'impulsion de ses deux responsables successifs, Michel Breitman et Jean-Charles Gaspard : grands amateurs de cinéma, ils ont initié des productions remarquables pour leurs qualités cinématographiques et la démarche résolument expérimentale de certains titres comme Aurélia d’Anne d’Astrée (1964) qui entreprend d’adapter le texte de Gérard de Nerval, Images du monde visionnaire (1963) où Eric Duvivier s’inspire des récits sous influence de Henri Michaux, ou encore L’ordre de Jean-Daniel Pollet et Maurice Born (1973), œuvre militante et expérimentale qui donne la parole à la communauté lépreuse reléguée sur l’île de Spinalonga. Ces différentes expériences ont transcendé la contrainte de la commande, ou plutôt l’ont mis à profit pour révéler, au moyen de l’esthétique cinématographique, les imaginaires et les idéologies associés à l’activité du soin et de la recherche en santé. C’est le vécu intime de la maladie, le hors champ de la relation patient-soignant que cherchent à restituer ces films auprès des médecins appelés à les découvrir et à en débattre ensemble.

L’ambition qui les porte a suscité l’intérêt de théoriciens et historiens du cinéma comme Gérard Leblanc au point d’avoir accompagné l’actualité de leur production par la parution de la revue « Médecine / cinéma » créée en étroite collaboration avec la Cinémathèque Sandoz. Au fil de ses numéros, par l’agencement de ses annonces, chroniques et entretiens se déploie un point de vue critique depuis la vocation pédagogique du cinéma médical et le potentiel créatif qu’il recèle.

Notre journée d’études propose de revenir sur l’aventure des cinémathèques pharmaceutiques, jalon du cinéma médical, depuis son émergence jusqu’à son essoufflement, en insistant sur les dynamiques qui liaient ses différents acteurs, (laboratoire, cinémathèque, société de production, université) et par la découverte de films dont la réalisation et la réception en ont constitué les temps forts. Intervenants privilégiés, Gérard Leblanc et Vinzenz Hediger auront l’occasion d’en enrichir les différentes approches par leur témoignage et leurs analyses.