A la croisée des chemins (1974)
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Sommaire
Générique principal
« Henri Antoine, Martin Boschet, Camille Chatelot, Janette Chaussin, Roland Dantigny, Stéphane Guerault, Maurice Lecoeur, Georges Lendi, Francette Marquis, Bernard Pasdeloup, Georges Tendron, Daniel Yon. Laboratoires Eclair Studios Marignan. Production France Sagittaire Film ; Visa d’exploitation n°43 265 »
Contenus
Sujet
La surexploitation des ressources naturelles par l'humanité pour répondre aux problèmes de l’augmentation de la population, du déséquilibre de sa répartition et de l’accroissement du niveau de vie.
Genre dominant
Résumé
Il n’est pas possible de puiser indéfiniment dans les ressources naturelles indispensables à la vie des hommes. En ne respectant pas certaines lois fondamentales, l'humain met en danger l’équilibre de la nature. Il faut donc se rappeler les principes de diversité, d’adaptabilité, d’interdépendance et faire en sorte que les progrès de la science et de la technique n'aboutissent pas à un recul de l’humanité. La qualité de vie et le bien-être de tous sont mis en question par l'augmentation de la population, le déséquilibre de sa répartition, l'accroissement du niveau de vie. La solution reste soumise à une saine répartition des ressources qu'il faut utiliser sans gaspillage. Nous nous trouvons à la croisée des chemins. Une grande mutation déterminée par une conscience écologique est nécessaire nous protéger.
Contexte
Dans les années soixante-dix, l’écologie devient un enjeu de plus en plus important : dès juin 1970, le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas décrit une « apocalypse » et présente « 100 mesures » pour l’environnement, première tentative d’action publique, avec des expérimentations locales et un début de planification dédiée à l’environnement. Il nomme en 1971 Robert Poujade au nouveau ministère chargé de la Protection de la nature et de l’Environnement. Depuis 1968, des associations se sont déjà emparées des enjeux environnementaux et veulent insister sur le rôle des citoyens dans la résolution des problèmes écologiques : la Fédération française des sociétés de protection de la nature, Greenpeace, Friends of the Earth (en France, Les amis de la Terre). En 1972 a lieu une conférence des Nations Unies sur le thème de la protection de l’environnement à Stockholm. En Europe, le premier parti politique écologiste est créé au Royaume-Uni en 1972 et en 1974, René Dumont est le premier candidat à la présidentielle à se présenter sous l’étiquette écologiste : il rappelle que la forte croissance et l’augmentation du niveau de vie pendant les Trente Glorieuses ont impacté l’environnement comme jamais auparavant.
Une conscience écologique semble alors en gestation dans les sociétés européennes. Ce film participe à la création de cette conscience chez les élèves en les sensibilisant à la protection de l’environnement à travers la présentation de l’impact du comportement humain sur l’environnement. D’autres films sur le thème de l’environnement sont commandés par le ministère de l’éducation nationale. La réalisatrice Francette Marquis en réalise douze entre 1972 et 1983.
Éléments structurants du film
- Images de reportage : Oui.
- Images en plateau : Non.
- Images d'archives : Non.
- Séquences d'animation : Non.
- Cartons : Non.
- Animateur : Non.
- Voix off : Oui.
- Interview : Non.
- Musique et bruitages : Non.
- Images communes avec d'autres films : Non.
Comment le film dirige-t-il le regard du spectateur ?
Pour faire prendre conscience au spectateur de l’impact humain sur son environnement, ce film confronte des images d’habitats naturels, paisibles, où l’humain n’a rien construit, à des images d’usines, de moyens de locomotion, de gratte-ciels ou encore de chantiers. Le film opère ainsi un contraste entre un monde naturel calme et attirant, et un monde bruyant, froid, que l’homme s’est artificiellement bâti. Le but est de créer une conscience écologique chez le spectateur et de lui faire comprendre que chaque construction humaine est destruction d’autre chose.
Comment la santé et la médecine sont-elles présentées ?
Les enjeux médicaux de l’impact de ce comportement sur la santé humaine ne sont pas développés par le film, mais il est question de la « qualité de vie » dans sa séquence finale.
Diffusion et réception
Où le film est-il projeté ?
Etablissements scolaires.
Communications et événements associés au film
Public
Elèves de secondaire
Audience
Descriptif libre
Le comportement humain face à l’environnement
Plan fixe. La planète bleue (la Terre) tourne sur elle-même. Fondu de transition et plan plus rapproché. Un focus apparaît, et grandissant tel une pupille dans l’iris d’un œil, dévoile un paysage de montagne. Enchainement de plans fixes et panoramiques : un avion de chasse appontant sur un porte-avion, un gratte-ciel ou encore un pont. « L’Homme a acquis la puissance plus vite que la sagesse ». Suivent des images de moissonneuses-batteuses dans des champs de blé, de l’aérotrain, de chantiers, du Pont du Gard, de la Tour Eiffel, de la cathédrale Notre-Dame de Paris et enfin d’un édifice détruit : « l’Homme agit souvent pour le bien de l’Humanité mais il est fréquemment l’artisan de sa destruction ». Autres plans fixes et panoramiques : le pont de Noirmoutier, le Concorde, un porte-avion, le Mont-Saint-Michel. Suivent l’explosion d’une bombe nucléaire, un bâtiment en feu, une fusée qui décolle, un paysage de plus en plus pollué, mais aussi un bloc opératoire : l’homme peut faire un bon usage de son intelligence, encore faut-il qu’il le veuille. [02'07"]
Comment l’Homme exploite les ressources naturelles
Chute d'eau, pré dans lequel des personnes travaillent à la fenaison : « l’homme a souvent oublié son appartenance à la nature ». Un troupeau de bovins traverse une rivière. L’écran se divise en plusieurs images alignées illustrant le monde animal, intervention d'une musique jouée à la flûte. Images de chutes d’eau avec, au premier plan, une femme portant une cruche sur la tête. Plans en contre-plongée et panoramique vertical de forêts, puis structures métalliques, bâtiments d'usines de minéraux. Différentes échelles d’exploitation de la nature sont présentées : un homme dans son champ, un bulldozer à l’orée d’une forêt, une usine, une excavatrice à chaîne à godets, une mine avec ses chariots et ses mineurs. Le commentaire évoque l’épuisement des ressources terrestres tandis que la taille de l’image se réduit pour finalement disparaitre et laisser place à un écran noir. Enchainement de plans divers montrant des animaux (hippopotame, tortue marine, flamants roses, girafes, antilopes, guépard) dans leur habitat naturel. Survol d’une forêt, d’un paysage d’open field avec un château d’eau, d’un village et de bocages, dont certains sont détruits par des bulldozers. C'est « la conséquence d’une simplification du paysage ». [05'15"]
Une animation explique à l’aide de dessins clairs que les haies, supprimées par l’Homme pour permettre le passage des machines nécessaires à une agriculture intensive, seraient bien utiles pour protéger les parcelles agricoles, et que la monoculture nuit à la diversité et expose les champs aux prédateurs et aux intempéries. Usage de dessins d’animaux, de haies, de nuages, de plantes et interactions entre elles. Le commentaire décrit les bienfaits des haies : protection contre les aléas de la météo, abri pour les animaux et insectes utiles et essor de cultures variées. Il précise aussi que cette variété caractérise toutes les activités humaines. Celles-ci sont représentées par de nouveau dessins (un feu, des ailes de moulin à vent, des mineurs dans un ascenseur, une chute d’eau, une pompe et des vagues). [06'41"]
Les possibilités d’adaptation
Division de l’écran en quatre parties. Chacune présente une ressource exploitée par l’Homme : chutes d’eau, barrage hydraulique, usine sidérurgique, centrale nucléaire. Retour aux dessins présentant les multiples activités humaines, remplacées par des symboles représentant plusieurs types d’énergie existant (un moulin à vent, un atome, un volcan, le soleil, ainsi que deux point d’interrogation). Nouveau split screen composé d'images illustrant différentes secteurs d’activité. Le soleil se couche sur une étendue d’eau. Transition sur des façades d’immeubles urbains, de la lave de volcan, de moulins à vent. Zoom arrière dévoilant une maison équipée de panneaux solaires, gros plan sur des mains qui font de la poterie. Le commentaire évoque l’adaptation nécessaire de l’Homme à son environnement. Images d’un chantier de construction en pleine ville qui contraste avec les images d’un igloo et d’une construction naturelle en plein milieu de la brousse. Des animaux sont montré dans leur habitat naturel pour souligner la manière dont ils se sont adaptés à leur environnement : le flamand et son nid surélevé, la marmotte et son sommeil hivernal. [10'17"]
La qualité de vie dépend du chemin que l’on veut prendre
Une nouvelle animation, où se superposent et se confondent des dessins représentant des sources d’énergie ou des activité humaines, illustre l’interdépendance entre l’homme et son environnement. Se succèdent des images représentant des cyclistes en Asie, des chevaux en balade, des drapeaux devant la Maison de l’Europe à Strasbourg, un quai d’une grande gare, un bouchons sur une route, des wagons-citernes, une boulangerie industrielle, un douanier allemand du Bundesgrenzschutz, une péniche allemande sur le Rhin, le pont Hohenzollern à Cologne. Le commentaire explique que la qualité de vie des populations dépend de la surexploitation des ressources. Le recyclage et un aménagement urbain plus responsable et réfléchi sont avancés comme de potentielles solutions à la pollution. Vue d'un cours d’eau encombré de déchets. Survol de grandes barres d’immeubles en lisière d’une forêt puis zoom sur la rouille d’un bâtiment, soulignant le problème des habitations peu adaptées à leur environnement et celui des infrastructures devenues trop vieilles. « Nous sommes à la croisée des chemins », dit le commentaire avec l’image d’un fleuve qui se sépare en deux branches avant d’ajouter : « Les progrès de la science et de la technique ne doivent pas être un anti-progrès de l’Humanité ». Retour au plan fixe de la planète Terre en rotation et générique de fin en surimpression.
[12'29"]
Notes complémentaires
Références et documents externes
CHARVOLIN Florian, « 1970 : L’année clef pour la définition de l’environnement en France », La revue pour l’histoire du CNRS [En ligne], 4
Contributeurs
- Auteurs de la fiche : Baptiste Burckel